Si on emmenait Marie Cinq-Mars, Louis Moffatt et Alex Werzberger au poste de police 24 pour un test de vérité, vous pouvez être certains d'une chose: le polygraphe ferait des freegames et l'arrondissement serait obligé de se racheter des détecteurs de mensonges tout neufs.
Cette histoire de dérogation au règlement existant pour permettre d'accueillir de plus gros autobus pour la fête du Pourim dans les rues d'Outremont ne tient tout simplement pas la route... même pas avec les engins à six roues! Avez-vous entendu Werzberger, le porte-parole de la Coalition d'organisation hassidiques d'Outremont (COHO), jouer ad nauseam la victime éplorée à l'émission de Jean-Luc Mongrain, le 5 mars dernier? Tout simplement pathétique.
Il ne manque pas une occasion pour tout mélanger et faire de la désinformation. Écoutez ça: «C'est juste des petits minibus adaptés aux handicapés...»
Ah! ben là, fallait nous le dire que c'était pour que les petits enfants hassidiques infirmes puissent aller donner ou recevoir des bonbons à l'halloween juive. On aurait dit oui tout de suite.
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C'est ça les petits enfants handicapés? |
Le hic, ici, c'est que Werzberger ne réclame pas le droit à se promener partout dans les rues résidentielles avec des autobus à six roues pour les enfants malades. Voyons donc!
Dans un premier temps, c'est pour permettre aux grands adolescents et aux hommes de faire une espèce de «tournée des grands-ducs". En plus de procéder à un certain échange de cadeaux, les fidèles vont de porte en porte avec leurs mégas amplificateurs qu'ils traînent avec eux d'un rez-de-chaussée au troisième étage. Une fois n'étant pas coutume (?), chacun a l'obligation de se saouler la binne durant la fête. Au fait, j'y pense. Alex, c'est à ça que sert votre réseau de contrebande d'alcool dans les synagogues?
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Pendant ce temps-là, à Jérusalem... |
Voyons donc! Voir si les dirigeants intégristes font tout ça uniquement pour la fête du Pourim. Gober ça, c'est très mal connaître la secte. Ce que souhaite, le pieux homme, c'est que de plus gros et plus puissants autobus puissent avoir carte blanche pour couvrir le territoire quand bon leur semble, sans avoir à quémander les permis spéciaux.
De toute façon, règlement, pas règlement, permis, pas permis, ils l'ont-tu faite ou s'ils ne l'ont pas faite leur fête du Pourim avec les autobus interdits, les 27 et 28 février dernier?
Dans son entrevue à Mongrain, Werzberger n'a même pas eu une petite gêne pour affirmer que «sans la permission écrite de la ville, ces autobus ne peuvent pas entrer dans l’arrondissement». Sacré Alex, va. T'es pas battable. Law and order, lui y connait ça!
Si Cinq-Mars et Moffatt lui accordent cette faveur pour des autobus à six roues (rappelez-vous bien: un minibus n'a que quatre roues), pensez-vous une seule seconde que cette nouvelle STHS (Société de transport hassidique ségrégé) se limitera à la seule fête du Pourim?
Ne vous faites pas d'illusions. Le temps de crier Diésel, vous allez voir se développer devant chez vous un réseau de transport en circuit fermé. D'ailleurs, au cas où vous ne l'auriez pas déjà remarqué (vous passez vos soirées dans la cave?), ce réseau existe déjà. Promenez-vous le soir sur Saint-Viateur ou Lajoie ou ailleurs. Vous verrez descendre de ces autobus tantôt de grands ados, tantôt des mères de famille, tantôt des hommes à redingote. C'est sans compter les grands autobus jaunes qui font leurs «run de lait» à 20h, 21h, 22h ou 23h. Ils ne respectent peut-être pas le régime pédagogique, nos amis à rouflaquettes, mais bon sang!, ils en font en titi des heures supplémentaires dans leurs écoles religieuses.
Les dirigeants hassidiques sont passés maîtres dans la stratégie des petits pas (écouter l'entrevue donnée par Céline Forget à Jean-Luc Mongrain). Tranquillement pas vite (assez vite quand même!), ils grignotent du terrain laïc. Une bouchée ici pour l'érouv, une bouchée là pour leur soukkah, une autre bouchée dans le zonage pour installer une synagogue illégale par-ci, puis, un coup parti, pourquoi pas une autre mordée pour une école illégale, un accommodement pour le déneigement, la tolérance au stationnement, les autobus intercités, les fêtes au milieu de nos rues sans permis, trafic d'alcool, Alouette! Comment il dit ça, encore Werzberger, chez Mongrain? «On paye nos taxes, on est tranquille, on vit là. On veut nos droits comme tous les autres». Comme tous les autres, hein!
Voici un de ces autobus interdits sur le territoire d'Outremont. Cette navette qui dessert habituellement des hôtels de Michael Rosenberg, le hassidim-in chief, est ici réquisitionnée pour le Pourim, à Outremont.
Eh! puis... si nous ne nous tenons pas tranquille, il va nous arriver ce qui est arrivé vendredi dernier à Jean-Luc Mongrain.
Lorsque le journaliste a contacté
Max Lieberman pour l'interviewer sur cette histoire de dérogation au règlement sur les autobus, le porte-parole a tout de suite sorti les gros mots, traitant M. Mongrain d'antisémite et le menaçant de le traîner en cour.
Max, mon ami Max. Je te connaissais pas comme ça. Come down, my friend. Come down.
Pour écouter ce qu'a dit Mongrain au sujet des propos belliqueux de Max Lieberman, cliquer sur la vidéo ci-dessous.
Dire qu'il aura suffi d'un seul courriel envoyé par un ultra orthodoxe hassidique à la mairesse Cinq-Mars pour que cette dernière mette en branle ce processus de dérogation au règlement sur le transport par autobus.
Quand on sait qu'une pétition de 4171 citoyens d'Outremont n'a pas suffi à faire fléchir la mairesse pour que l'arrondissement conserve son camion-échelle, on voit entre les mains de qui repose le pouvoir dans l'arrondissement. Le calcul est simple. C'est un ratio de 1:4171! Y'a encore un peu de travail à faire, non?