lundi 26 octobre 2020

LE BINGO DES FANATIQUES


Mercredi 14 octobre, les policiers de Saint-Jean-sur-Richelieu ont interrompu une soirée de bingo qui avait rassemblé 170 personnes. Même si la zone n’était classée qu’orange, on se surprend que les organisateurs n’aient pas été plus soucieux du danger qui rôde. Pas fort! Vraiment pas fort! Mais il y a bien pire.

Le samedi précédent (10 octobre), 1 000 intégristes de la secte Tosh de Boisbriand se sont agglutinés pour festoyer autour d'une synagogue ne pouvant en accueillir que 25 selon les normes sanitaires imposées. Un samedi soir de confinement et en pleine zone rouge, par-dessus le marché. C’est vrai qu’un bingo qui fait miroiter la vie éternelle, c’est pas mal plus attirant que le jack pot qu’offrait le promoteur montérégien.

Il aura fallu que les policiers de Boisbriand appellent en renfort la Sûreté du Québec pour parvenir à disperser la foule qui, selon le ministre de la Santé, Christian Dubé, ne respectait pas du tout les mesures sanitaires. Bien sûr, après ce pow-wow divin, les organisateurs n’ont eu qu’à feindre un acte de contrition. Et comme la mesirah, la dénonciation d’un juif à des autorités non juives est l’un des crimes les plus odieux de la Torah, les noceurs ont eu beau jeu de prétendre vouloir coopérer à l’enquête. Ils doivent être morts de rire.

Pendant ce temps-là, à Outremont, le maire Tomlinson sautille comme un moineau sur des braises ardentes et 
évite comme la peste de prononcer le mot «hassidim» pour expliquer, ne serait-ce qu’en partie, qu’avec ses 254,65 cas par 100 000 habitants, son fief trône sur la première marche du palmarès des arrondissements les plus contaminés de Montréal.

Sur Twitter, il fallait lire l'indignation de Max Lieberman à l'égard d'Aaron Derfel, le journaliste du Montreal Gazette qui a publié un article associant la communauté hassidique d'Outremont à l’explosion de cas de COVID-19.
C’était d’autant plus maudissant pour le vice-président du nouveau Conseil juif hassidique du Québec que son organisme se faisait «pogner» du même coup pour avoir diffusé une lettre anonyme affirmant faussement qu’une entente avait été conclue avec le gouvernement Legault et que les synagogues seraient «autorisées à accueillir jusqu'à 250 personnes» plutôt que 25.

Devant un hôtel de ville au paysage dévasté, Max Lieberman exhibe ses stigmates qui le font souffrir le martyre. Viens, on va becquer bobo!

Lieberman a crié à la stigmatisation immonde. À l’écouter, l’article n'est rien de moins qu'un assassinat en règle, un reportage mensonger dont les hassidim sont les boucs émissaires. Pour le lobbyiste pitbull de la secte Satmar, cette profanation est d’autant plus scandaleuse qu’elle a été le fait d’un journaliste juif, ce qui en fait un «moser», un «snitch», un mouchard, quoi. Cette trahison semble l’avoir encore plus irrité que notre récente révélation sur l'accusation de manoeuve dolosive (fraude) qui pèse contre lui devant les tribunaux. Ce n'est pas peu dire.

Le twitt victimaire de Max Lieberman, auquel s’associent les sœurs Dorner, deux de ses groupies bien-pensantes qui propagent aussi le virus du Safe Space.

On peut comprendre que ce pavé dans la mare le fasse suer au plus haut point.
Max qui serait capable de vendre du soufre au diable avait fait des pieds et des mains pour limiter les dégâts. Il était même parvenu a fourguer une autre contre-vérité dans les médias en y affirmant «qu’aucune éclosion [n’a] été signalée dans la communauté hassidique. Outremont vit le même phénomène d’augmentation des cas que le reste du Québec». You bet! 

Début octobre, Max Lieberman a été surpris tenant une conversation téléphonique en mode conférence. Le lobbyiste cherchait désespérément une façon de faire analyser en douce 5 000 échantillons (!) pour la Covid 19. Il ne souhaitait pas passer par le CIUSSS Centre-Ouest. Il soutenait même que la clinique de dépistage de la rue Davaar ne convenait pas. À l’en croire, sa communauté disposait des effectifs qualifiés pour faire les prélèvements sur place. On voit déjà le slogan : «Dans une synagogue près de chez vous!».

En attendant que la synagogue de Michael Rosenberg soit prête, Tomlinson voudrait peut-être qu'elle serve de clinique pour l'épidémie de COVID-19 qui fait rage dans la communauté.

À qui diable Lieberman demandait-il de l’aide? À l’autre bout du fil, une certaine Claire se creusait les méninges pour l’aider à trouver une solution discrète. Cette femme que Max connaissait visiblement, semble n’avoir été nulle autre que sa bedfellow Claire Trottier, l’activiste prohassidique qui, en plus de faire partie du Dream Team de Philipe Tomlinson, est administratrice patentée du groupe Friends of Hutchison Street fondé par Mindy Pollak, la conseillère de Projet Montréal Outremont. Max espérait sans doute que la professeure adjointe au Département de microbiologie et d'immunologie de l'Université McGill, dispose des contacts nécessaires pour le sortir du bourbier dans lequel l’avaient placé ses coreligionnaires.

Véritable union contre nature, la scientifique de McGill épouse la cause de l’ignorance. En haut, à droite, le 6 décembre 2016, Claire Trottier manifestait avec Max Lieberman et Leila Marshy au moment même où le conseil d’Outremont votait contre l’établissement de nouveaux lieux de culte sur l’avenue Bernard. Elle est également abonnée à Outremont Hassid.

Max parviendra-t-il un jour à s'extirper de ce bourbier ? La question se pose d’autant plus qu’il y a une semaine, sur Twitter, l’association ultraorthodoxe Outremont Hassid, qu’apprécient de toute évidence les sœurs Dorner, Claire Trottier et les autres Friends of Hutchison Street, faisait la promotion de la Great Barrington Declaration, qui s’oppose aux politiques de confinement mises en place par la plupart des gouvernements du monde. Welcome Home, SARS-CoV-2!

Cheskie Weiss et Hirsh Teitelbaum, deux des trois fondateurs de Outremont Hassid qui, le 15 octobre 2020, fait la promotion de la Great Barrington Declaration sur son fil Twitter.

Dans ce contexte, comment s’étonner que le 12 octobre dernier, les policiers aient encore dû débarquer dans une synagogue de la rue Bates pour mettre fin au rassemblement d’une centaine de personnes de la communauté ultraorthodoxe. Et ces coups de filet ne représentent probablement que la pointe de l’iceberg. 

Même les adorables exhortations de Géraldine Morel, membre toute en finesse du Comité bon voisinage du maire Tomlinson, semblent n'avoir aucun effet sur les récalcitrants. 

De la façon dont c'est parti, ce ne sera ni à Pâques ni à la Trinité que les choses reviendront à la normale. 

Après la première vague pestilentielle, voyez comment les choses se passaient à l'école pour filles Bnot of Jerusalem d'Outremont, les 3 et 4 août 2020. Hatzoloh ne chômera pas!

Encore aujourd'hui, pas besoin d'aller loin. Il suffit de se balader, ne serait-ce que dans la ruelle de Mindy Pollak pour réaliser qu’elle bourdonne d’activité (on parle de la ruelle, pas de Mindy qui n'a vraiment pas fait grand-chose au cours de ses sept premières années de mandat).

Aucun masque, aucune distanciation. En haut, à gauche : le 4 octobre dernier, 17 personnes sont sorties d’une résidence privée par la ruelle Hutchison-Durocher, au nord de Saint-Viateur. À droite et en bas : le 11 octobre, une grappe d’hommes s’agglutine à la sortie arrière de la synagogue du 5682, avenue du Parc qui jouxte la papeterie Zoubris. Ils s'y sont réengouffrés quelques minutes plus tard.

Mais il y a des signes qui sont nettement plus révélateurs que les va-et-vient des fidèles : les déchets que ceux-ci laissent trainer après leur passage. 

À titre d’exemple, le dimanche 11 octobre, en début d’après-midi, la synagogue du 5896 - 5906 avenue du Parc avait déjà empilé dans la ruelle l'équivalant de 5 040 litres de déchets (14 conteneurs d’une capacité de 360 litres chacun). Et ça ne tient même pas compte des quelque 25 gros sacs Glad jetés au sol ou par-dessus les bacs. C’est ça, dites, le confinement en zone rouge écarlate? On se fout de notre gueule et des mesures sanitaires. Quel mépris pour la santé! La leur et la nôtre!

En façade de la synagogue du 5896 - 5906 avenue du Parc, rien ne bouge. En ruelle, c’est le party d’asticots qui bat son plein. 5 040 litres d’ordures, sans compter 25 gros sacs Glad... deux jours après la dernière cueillette des ordures.

Avec le comportement désinvolte d’une partie des «craignant-Dieu», Max Lieberman n’a pas à craindre pour la survie de Chevra Hatzoloh, le service de premiers soins ultraorthodoxe fondé à Brooklyn en 1969 par le rabbin Hershel Weber. D'autant moins qu'en tant que vice-président et administrateur du service de la section Outremont, Lieberman s'est fait confier 9 700$ par Tomlinson pour une ligne téléphonique de référencement pour sa communauté aux prises avec la COVID-19.

Depuis les premières lignes de cette chronique, je sens que mes détracteurs sécrètent l'écume, piaffent d'indignation et ruent dans les brancards (attention aux malades!). Je les entends d'ici répéter jusqu'à l'extinction de voix qu'à l'instar des Québécois, je suis raciste, xénophobe, antisémite, borné, bref, «hate monger»! 

Obsédé par la doctrine du racisme systémique qu'il utilise à tort et à travers, gavé du culte du Safe Space par son entourage idéologique Woke, Tomlinson voudrait bien en finir avec ces citoyens de plus en plus nombreux qui n'adhèrent pas à son dogme.

On connait la chanson du Dream Team de Tomlinson et de la  meute d'activistes qui gravitent dans son giron en s'offusquant du moindre mot qui pourrait faire de la grosse pepeine aux licornes de la planète. Que suggérer à tout ce beau monde si ce n'est d'aller voir comment ça se passe partout ailleurs sur terre?    


Le 7 octobre, Andrew Cuomo, le gouverneur de l'État de New York, accusait de négligence la population ultraorthodoxe en raison d’un taux de contamination six fois plus élevé que pour le reste de la population de l’état. Même Bill de Blasio, le maire de la Grosse Pomme, y déplorait l’aggravation flagrante de la propagation.

Remarquez que cela n’a pas impressionné quelques 500 zélotes hassidiques de Brooklyn, grands admirateurs de Trump. Ils ont manifesté contre le confinement en brulant des masques au milieu de la rue et en attaquant sauvagement un journaliste. La déclaration d’un manifestant intégriste à la Une du Daily News en disait long :


«Here in Borough Park, we don’t go by the laws of America.
We have our own laws.» 


Peu de temps après, New York a dû faire interdire le mariage du petit-fils de Zalman Leib Teitelbaum, l'un des plus importants rabbins hassidiques de la secte Satmar. Pour ce mariage limité aux «membres de la famille proche», on s'attendait à accueillir jusqu'à 10 000 invités! Vous imaginez bien que les autorités municipales et de l'État se sont fait accuser par les dignitaires de la synagogue de Brooklyn d'avoir mené des «attaques injustifiées» contre ce mariage.

En Australie, des articles de journaux et des vidéos montrent que les choses ne se passent guère mieux. Même que ça barde. 

Heureusement qu'il y a Israël. Là, au moins, ça doit bien aller. D'autant plus qu'en Terre sainte, ils ne sont pas antisémites, puisque fils d'Abraham!

Et ben non, même au pays de Bibi, de coriaces noyaux d'ultraorthodoxes s'avèrent très durs de comprenure en ces temps de fléau biblique. Imaginez. Pas moins de 40% de toutes les infections récentes proviennent du secteur ultra-orthodoxe qui ne constitue pourtant que 12% de la population.

Émeutes anti-confinement à Bnei Brak

Comment s’en surprendre quand le Times of Israël nous apprend, le 23 octobre, que pour se marier sans se faire repérer par les autorités sanitaires, des hassidim vont jusqu’à convoler dans le village arabe de Kafr Qassim en y faisant jouer de la musique... arabe! D’autres parlent de pressions des dirigeants ultraorthodoxes qui leur a valu des passe-droits et des faveurs qui vont à l’encontre mêmes des recommandations des comités scientifiques israéliens.

Quelques semaines plus tôt, le directeur d'un hôpital de la ville de Bnei Brak qui n’en pouvait plus a accusé la communauté hassidique de «tuer des gens» en bafouant de façon massive les directives sur le coronavirus. Comment dites-vous ? Il a dû démissionner ? Ah oui, mais ça se comprend très bien. Là-bas, les ultrareligieux ont atteint une belle masse critique. Ils sont puissants. Soyez patients. Ça viendra ici aussi.