Depuis que Yohanan Lowen a servi une mise en demeure au gouvernement du Québec qu’il accuse de l’avoir abandonné aux mains des écoles religieuses, la roue semble commencer à tourner.
Nous apprenions, il y a cinq jours, que si le gouvernement Couillard ne propose pas d’ici quelques semaines un règlement pour dédommager M. Lowen, c’est un recours collectif qui pourrait être brandi (voir le reportage de TVA).
Quelque chose me dit que l’affaire risque de prendre des proportions que le gouvernement ne soupçonnait pas.
Mais à quelques heures de Noël, vous entretenir de contentieux judiciaires n’est pas vraiment de circonstance. Que diriez-vous plutôt de quelques suggestions de livres pour découvrir quelques tranches de vie au sein des sectes hassidiques? Vous pourrez dévorer ces petits bijoux pendant vos vacances de Noël.
Une conception de la liberté |
Sur une vidéo d’à peine neuf secondes, vous la verrez enfiler de gauche à droite un ouvrage qui devrait plutôt se lire de droite à gauche. Voici ce que ça donne : «Liberty is really important for these Jews. Now, it is time to stop this hashem*.» Wouppelai! Il n'y a pas d'erreur; c'est la fille de son père!
* Hashem signifie Dieu
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Deborah Feldman |
Il est fort possible que vous n’ayez jamais entendu parler de Deborah Feldman. Mais au sein de la secte satmar de Brooklyn, cette jeune femme a créé un véritable séisme. À 23 ans, non seulement a-t-elle décidé de quitter la communauté hassidique avec son enfant sous le bras, mais elle a eu l’audace de publier non pas un, mais deux livres pour dénoncer l’intégrisme juif qui lui a empoisonné la vie. Cela lui a valu d’être conspuée, calomniée et démonisée par les membres de son ancienne secte qui l’ont même surnommée Eichmann! Après Unorthodox: the Scandalous Rejection of My Hasidic Roots, Deborah Feldman a récidivé avec Exodus. Deux bouquins qui nous en apprennent des vertes et des pas mûres!
Leah Vincent |
Quoi qu'on nous raconte, le monde hassidique vit sous une étouffante chape de plomb. La question des agressions sexuelles au sein de ces sectes est un tabou. La règle est claire : une victime se doit de protéger sa communauté de ses propres crimes. Et gare à celui ou celle qui refuse de supporter l’insupportable. La dénonciation lui vaudra menaces, réprobation et bannissement.
Grâce au silence imposé, les agresseurs sont encore trop souvent protégés. À New York, il se passe rarement un mois sans qu’une ou deux personnes agressées au sein de la communauté mettent fin à leurs jours
Judy Brown, alias Eishes Chayil |
Anouk Markovits |
Avec Je suis interdite, Mme Markovits nous raconte la saga d'une famille satmar sur quatre générations, depuis la Transylvanie des années 1930 jusqu'à Williamsburg (Brooklyn) où les chemins de deux soeurs se séparent puisque l'une baigne de plus en plus dans la foi alors que l'autre est attirée par les livres et le savoir. Je ne vous raconte pas la fin puisque... je ne suis encore qu'à la moitié du livre!
Je vous parlerais bien aussi du premier livre de Eve Harris qui s'intitule The marrying of Chani Kaufman, mais j'en suis aussi seulement au milieu de la lecture. En deux mots, c'est l'histoire d'un jeune ultraorthodoxe de 22 ans qui se magasine une femme. On découvre qu'un mariage n'est pas une simple entente consensuelle ente deux personnes, mais bien une affaire qui concerne les familles, les amis et, tant qu'à y être, pourquoi pas toute la société hassidique.
Shalom Auslander |
Bonne lecture et bonne année. On se reparle en 2015. Inch Allah!