Les avez-vous vus? Je les cherche depuis le mois de juin et je n’arrive pas à les retracer. Ces hommes et femmes prêchant l’amour infini auraient-ils pris des vacances dans les Laurentides? Se seraient-ils assoupis par inadvertance? Dormaient-ils au gaz? Une chose est certaine, leur absence n’aurait pas pu plus mal tomber.
Au début juin, la «liberté de religion» d’une communauté juive de Côte-Saint-Luc a été littéralement bafouée. Que dis-je, bafouée. Elle a été piétinée, battue en brèche, voire carrément méprisée.
Imaginez. Face à des résidents intolérants, obtus et sûrement xénophobes, les élus de cette agglomération de Montréal ont rejeté la demande du rabbin Yehuda Benoliel qui souhaitait ériger une nouvelle synagogue sur le chemin Mackle.
Le projet rejeté du rabbin Yehuda Benoliel |
Le 3 avril 2017, dans le cadre de la consultation publique organisée à l’hôtel de ville par le conseil municipal, le bon rabbin Benoliel avait pourtant expliqué en long et en large que la synagogue et l’école religieuse qui avaient pignon sur rue au 5750 Parkhaven ne suffisaient plus à contenir ses ouailles. Rien n’y fit.
Opposés à ce que le nouveau lieu de culte soit construit près de chez eux, des résidents ont demandé la tenue d’un référendum. Ils évoquaient des problèmes de bruit, de stationnement et de circulation, sans compter que la nouvelle synagogue pourrait réduire la valeur de leurs propriétés. Bref, Not In My Backyard! Pas dans ma cour!
Le rabbin Benoliel a bien tenté de rencontrer les résidents du voisinage dans l’espoir de régler les irritants, mais un registre a tout de même été tenu le 15 juin dernier. Oh horreur! Sur les 56 résidents qui ont eu le droit de signer le registre, 33 ont voté contre le projet. Même les représentants du Mail Cavendish y étaient opposés, prétextant que les fidèles de cette future synagogue voleraient des places de stationnement du centre commercial pendant les offices religieux et les nombreux jours de fêtes juives.
La lieu de culte projetée aurait eu pignon sur rue près de l'actuelle synagogue Beth Israel Beth Aaron. Mais les résidents n'en voulaient pas dans leur cour. |
Devant ce résultat, le conseil de Côte-Saint-Luc a retiré son soutien au projet pour éviter la tenue d’un référendum coûteux.
J’en entends déjà crier «Gang de Québécois racistes!», «Maudite race d’ignorants xénophobes!», «Bande de culs-terreux refermés sur eux-mêmes!». J’aurais presque eu envie de cracher avec eux sur ces crétins qui ont mis la hache dans un si beau projet de société. Sauf que…
Sauf qu’il semble bien que ce ne soient pas des Québécois Pea Soup qui ont été responsables de cette dégelée. Sur une population de 32 321 habitants, on compte 19 395 résidents juifs dans cette municipalité. Ça fait tout de même 60 %! Il s’agit de la plus importante population juive de la région métropolitaine de recensement de Montréal (RMR). Uniquement sur l’avenue Shalom, située tout près de l’endroit où l’on planifiait ériger la nouvelle synagogue, 81 % des résidents seraient juifs.
Qui s’est insurgé contre les opposants au projet? Qui les a traités de racistes, d’antisémites, d’extrémistes laïcs, de nazis, de Jew haters, de suppôts du KKK? Strictement personne!
Où diable étaient nos petits zamis du clan des Friends of Hutchison Street? Les Adamson, Botz, Chapman, Dorner, Eidl, Freedhoff, Gestetner, Hawkins, Jacobs, Krausz, Lafrenière, Mendelson, Neuhaus Whitman, Olivier, Pottel, Raillant-Clark, Shiller, Tenenbaum, Verna, Webster, Yates et Zieg? Que faisaient leurs maîtres à penser rabbiniques?
N’aurait-t-il pas fallu protester et dénoncer vigoureusement les méchants citoyens intolérants et son conseil de ville? D’autant plus que ce dernier est constitué à 100% de membres de communautés juives. Comble de l’insulte, la conseillère Ruth Kovac, pourtant fille de survivants de l’holocauste, a voté contre l’établissement de la nouvelle synagogue simplement parce que cela allait à l’encontre du règlement de zonage. Serait-elle ce qu'on appelle une «self hating jew»?
L'équipe de Côte-Saint-Luc: le maire Mitchell Brownstein, les conseillers Sam Goldbloom, Mike Cohen, Dida Berku, Steven Erdelyi, Allan J. Levine, Glenn J. Nashen, Sidney Benizri et Ruth Kovac |
Ne nous dites pas que personne n’a eu l’idée de préparer des communiqués de presse accablants à distribuer à la Gazette, à La Presse, au National Post, à la télé de Radio-Canada? Même Lysiane Gagnon n'a pas été contactée. Et les boîtes de communications spécialisées dans le «moussage» de scandales? Un silence assourdissant. Les grands médias n'en ont pas pipé mot. Circulez! Y'a rien à voir.
Pfff! À Outremont, ça ne se passe pas comme ça. Ce genre d'affaires soulève les passions. Ça doit être parce qu'on y est pas mal plus transparent.
Vous voulez savoir ce que faisaient cet été certains citoyens de ce merveilleux groupe qui se dédie à la promotion universelle de la rectitude absolue? Je vais vous le dire, moi. Ils appuyaient l'hystérique activiste Jennifer Dorner qui s'est rendue au poste de police 24 pour déposer une plainte contre ma personne au motif qu'elle avait vu sur mon blogue un logo qu'elle aurait apparemment conçu.
Puis-je vous dire que ça n'a pas été long qu'elle s'est fait revirer de bord par le sergent-détective? Pauvre fille. Elle tentait de refaire le coup que même le nabab Michael Rosenberg avait foiré.
Elle aurait dû me le dire. Je lui aurais fourni les deux jugements qui m'ont donné raison sur toute la ligne. Au lieu de perdre son temps et de donner un coup d'épée dans l'eau, Dorner aurait pu faire quelque chose d'utile.
Je ne sais pas, moi. Elle aurait pu consacrer son précieux temps à traquer les deux imbéciles finis de la Meute qui se sont rendus au rassemblement des suprémacistes blancs de Charlottesville et exposer leurs sales gueules sur la page Facebook Anti-Pegida Québec! Ou mieux. Elle aurait pu neutraliser le tueur fou qui a foncé dans la foule antiraciste avec sa voiture.
Comment ils disent ça, déjà, les juifs et les musulmans? Ah! Oui. «Celui qui sauve une seule vie, sauve l'humanité entière.» Hélas! Jennifer n'a rien fait de tel.