jeudi 27 septembre 2012

LA GUERRE DU KIPPOUR

Hier, jour du Yom Kippur, Marvin Rotrand, Michael Applebaum et Lionel Perez, ont pu passer la journée à leurs synagogues respectives et demander pardon à Dieu pour les offenses qu’ils ont commises à l’encontre de leurs prochains. Comme tout bon croyant juif, les trois élus municipaux du parti de Gérald Tremblay se sont abstenus de boire et de manger, de se laver, de se frictionner le corps, de porter des chaussures en cuir et d’avoir des relations intimes. Avec un peu de chance, Dieu les aura inscrits dans le livre de la Vie. 

N’empêche qu’ils ont eu chaud. Samedi dernier, Anie Samson, la leader de l'opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal avait contesté la décision de l'administration du maire Gérald Tremblay d'ajourner les travaux dès 17h, mardi, afin de permettre à trois élus de confession juive de participer à la plus importante fête du calendrier juif.
Messieurs Rotrand, Applebaum et Perez, d'Union Montréal ont bien failli ne pas pouvoir demander pardon à Dieu
Selon Mme Samson, cela n'avait pas de sens de pénaliser l’ensemble du conseil pour trois élus qui souhaitaient pratiquer leur foi. En guise d’accommodement, elle avait proposé que les trois fidèles prennent congé sans être pénalisés financièrement malgré leur absence.

Il n’en fallait pas plus pour que Marvin Rotrand se sente outragé. Il ne s’est pas seulement senti visé personnellement. Il a qualifié cette proposition d’insulte à tous les Juifs de Montréal. Il exigeait des excuses. Un peu plus et il demandait à la conseillère de Vision Montréal de célébrer le Jour du Grand Pardon avec lui!

Atteint dans sa foi profonde, Marvin Rotrand a soutenu que depuis plus de 30 ans, toutes les administrations ont toujours respecté les fêtes des principales religions représentées sur le territoire de Montréal. Est-ce à dire, M. Rotrand, que c’est plus important de respecter la foi d’un groupe parce qu’il est plus nombreux qu’un autre?

Si on suit le raisonnement du conseiller de Snowdon, on ne suspendrait pas les travaux du conseil pour un élu municipal vietnamien qui souhaiterait aller célébrer la fête du Têt,  la seule journée de l’année où l’esprit de ses ancêtres repasse sur terre? Me semble d'entendre Rotrand lui dire:
«Sorry, mon coco. Ta croyance n'est pas au top du hit-parade montréalais des cultes».  

À Montréal, selon Statistique Canada, la distribution des appartenances religieuses va comme suit : catholiques, 74,5%;  protestants, 6,2%;   musulmans, 3%;  orthodoxes chrétiens, 2,8%;  juifs, 2,6%. Suivent les bouddhistes (1,1%), les hindous (0,7%) et les sikhs (0,2%). Avec un «score» d’à peine 2,6%, peut-on vraiment parler de religion principale? Et à 1,1%, s’agit-il d'un culte marginal?

Il me semble que ce n’est pas le poids relatif des religions qui devrait être le barème pour déterminer de la tenue ou de la suspension des travaux du gouvernement municipal. Comme l’a bien dit Louise Harel, la chef de Vision Montréal, «l'Hôtel de Ville doit être une institution laïque, même si les conseillers ont tout le loisir de pratiquer leur foi». Même mon ami Julius Grey soutient qu'il est contre cet accommodement collectif (voir le reportage de TVA)

Le pire de toute cette histoire n’est pas tellement la montée de lait de Marvin Rotrand, mais bien la réaction répugnante de Richard Bergeron, le chef de Projet Montréal et de son poulain de Rosemont, François Limoges.


Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, et son conseiller François Limoges: plus rapides que le B'Nai Brit
Écoutez-moi Limoges lors d’un point de presse : «Si Vision Montréal est assez désespéré pour sortir quelque chose d'aussi populiste, qui vise — on ne mâchera pas nos mots — à réveiller un sentiment antisémite pour marquer des points et passer dans le journal, c'est déplorable pour eux». Et Richard Bergeron n’a rien trouvé rien de mieux que d’abonder dans le même sens. Tirer plus vite que le B’nai Brit, faut le faire!

L’accusation est non seulement révoltante, mais obscène. Ces deux gars-là se prennent-ils pour des Wiesenthal? Ils font des procès d’intention à des adversaires politiques uniquement pour se faire du capital auprès d'une communauté. Et Bergeron a le culot d’ajouter qu’il ne fait pas de petite politique. Il en connaît un bail sur la «basse partisanerie potentiellement explosive».  Luc Ferrandez doit pas être trop fier de son «cheuf». On le comprend, le pauvre.


Si je n’avais qu’un petit conseil à donner à Richard Bergeron, ce serait justement de prendre grand soin de mâcher ses mots pour ne pas s’étouffer avec. 

Daniel Sanger à un party des Friends of Hutchison St
L’accusation d’antisémitisme est une grenade qui se dégoupille tellement facilement. Qu’il le demande à Daniel Sanger, un de ses attachés politiques. Il en a fait l’expérience personnelle en juin 2011. 

Sanger, un ancien journaliste controversé
qui a déjà prétendu que la capitale nationale du Québec avait été le théâtre d’un nettoyage ethnique (Saturday Night Review, mars 2000), n’a jamais caché son parti pris pour la secte hassidique dans l’affaire du référendum sur l’agrandissement de la synagogue du 5363 Hutchison. Dans son entourage, on raconte qu’il peste contre les francophones qui ont voté contre cet agrandissement.

Or, au lendemain de la défaite des ultraorhtodoxes, la virulente Leila Marshy a publié dans le magazine en ligne The Rover, un article intitulé Democracy has a Downside où elle crache son fiel contre ces mêmes francophones empêcheurs de prier en rond.

Dans un commentaire placé au bas de l’article, l’attaché politique de Projet Montréal félicite Marshy, rectifie certains faits, mais commet l’erreur de faire un tout petit reproche à certains membres de la communauté hassidique en écrivant : «J’espère que les hommes [hassidiques] vont commencer à conduire leurs fourgonnettes de façon plus responsable». 


Il n’en fallait pas davantage pour qu’un certain hassidim s’identifiant comme S. Binet lui dise sa façon de penser : «ton commentaire malicieux n’est guère mieux que ce que fait P. Lacerte». Et vlan dans les dents. Probablement pour la première fois de sa vie, Sanger se faisait pratiquement traiter d’antisémite. Il l’a certainement pris dur, le pauvre homme. 

S’il était intelligent pour deux cennes, Sanger conseillerait à ses amis de Projet Montréal de faire très gaffe avant de traiter quelqu’un d’antisémite. Mais peut-être est-ce trop lui demander.

En dépit du blâme que lui avait adressé le Conseil de presse du Québec pour sa déformation des faits et l'inexactitude de son information, Daniel Sanger semble avoir conservé ses préjugés tenaces.

Personnellement, je suggèrerais à tous ceux qui ne pensent pas avant de parler de faire le test Suis-je antisémite? placé sur Youtube. C'est très révélateur et ça éviterait à plusieurs d'avoir l'air con.

jeudi 20 septembre 2012

L'INTÉGRITÉ SANS FAILLE



Ce matin, quelque 7600 citoyens électeurs d’Outremont seront ravis d’apprendre que le fichier de la liste électorale qui contient les informations permettant de les identifier est rangé dans un endroit sécuritaire et bien protégé. Au moment où on se parle, ces données sensibles pourraient même se trouver dans le coffre-fort d’une synagogue ultraorthodoxe de l’arrondissement.

Alors que dans son discours d’assermentation de lundi dernier, la nouvelle première ministre affirmait que ses troupes auraient bientôt «la responsabilité d’aider de toute façon possible nos concitoyens dans chacune de nos circonscriptions», Michel Lefaivre, vice-président, affaires politiques et programme du Parti Québécois d’Outremont n'avait pas attendu ce mot d'ordre avant d'aider certains de ses concitoyens.

Michel Lefaivre, dans la poche de Max Lieberman

Hier soir (19 septembre 2012), lors d’une réunion de l'exécutif du parti qui se déroulait à Outremont, M. Lefaivre s'est vanté d’avoir fourni une partie de la liste électorale de sa circonscription à un groupe de dirigeants hassidiques. Il aurait posé ce geste alors que la campagne électorale battait son plein.

Les ultraorthodoxes n’ont même pas eu besoin de recourir aux agents de la GRC pour lui voler cette liste. Le vice-président la leur aurait remise de son plein gré. C'est du moins ce qu'il a révélé à son exécutif éberlué. À certains qui se sont insurgé contre le geste, loin de se repentir, l'intéressé aurait persisté et signé. Si c'était à refaire, il le referait.

La loi électorale interdit pourtant formellement à quiconque «d’utiliser, de communiquer ou de permettre que soit communiqué, à d’autres fins que celles prévues par les lois électorales, un renseignement relatif à un électeur sans le consentement de la personne visée». Les 7600 électeurs vivant dans le quadrilataire formé des rues Hutchison, Stuart, Laurier et Van Horne auraient-ils donné leur bénédiction pour ce «deal»?

L’histoire ne dit pas si les nouveaux gardiens de cette précieuse liste l’avaient réclamée en contrepartie d’une promesse de voter pour le parti souverainiste, mais de toute évidence certains stratèges péquistes qui rêvent en couleur  voyaient en cet appel du pied divin une planche de salut. Après tout, la fin justifie les moyens, n'est-ce pas? Et puis, Lieberman aurait confié à Lefaivre que le Parti Libéral aussi leur donnait accès à leurs listes électorales.

Le soir de l’élection, l’équipe péquiste d’Outremont était réunie
20.02.2011: Max Lieberman intimidant la conseillère Céline Forget
au Massilia, le bistro marseillais de l’avenue du Parc. Or, outre les inconditionnels du soccer et du rugby qu’on y retrouve habituellement, un des porte-parole de la secte hassidique y swignait la bacaisse, la kippa toute de travers. Un peu plus, Max Lieberman aurait troqué le châle de prière pour la ceinture fléchée. On raconte même que la candidate péquiste semblait ravie de l’enthousiasme de ce cher Max. C'est vrai qu'il baragouine à peine le français, mais son sourire Pepsodent, sa bonhommie contagieuse et sa conversion apparente à l'article 1 du programme du PQ compensait largement son handicap.

Au lendemain de la victoire minoritaire du PQ, Max Lieberman se serait même donné la peine de téléphoner à Michel Lefaivre pour lui annoncer, tout excité, que c’était la première fois qu’il votait PQ et qu’il était encore plus fier de l’avoir fait alors que c’est une femme qui en portait les couleurs. Avouez que c’est touchant. 

 À tu et à toi avec certains souverainistes d’Outremont, la taupe hassidique travaillait le terrain depuis un bon bout de temps. Le 25 juin 2009, Lieberman avait trouvé le tour de se faire photographier dans Le Devoir lors du défilé de la Saint-Jean. Il y a deux ans, Lieberman distribuait les sourires lors de la fête de la Saint-Jean organisée au parc Joyce par la SSJB. 

Il y a quelques jours, un reportage du journaliste Alain Gravel, nous faisait entendre Ben Soave, un ex-enquêteur de la GRC spécialiste de la mafia calabraise implantée à Toronto. Il révélait que les politiciens ontariens étaient très naïfs. 


Si ça peut consoler la classe politique ontarienne, disons-leur que leurs homologues québécois sont au moins aussi innocents qu’eux. Même qu’ils sont d’une crédulité abyssale. Voir si les intégristes ultraorthodoxes qui ne veulent rien savoir du français et qui refusent même de se conformer au programme du ministère de l’Éducation vont voter pour un parti qu’ils qualifient souvent comme xénophobe, raciste et antisémite. 

Il faut vraiment être cons comme la lune ou vouloir vivre d’espoirs déçus pour penser que les dirigeants intégristes juifs ont fait autrement que Salam Elmenyawi, le président du Conseil musulman de Montréal qui, le 15 août dernier, tout en accusant le PQ de propager le racisme, la haine et la discrimination, invitait les électeurs à boycotter le PQ.

Si ça peut mettre un peu de baume sur les partisans péquistes, rappelons-leurs que pour gagner ne serait-ce qu’un vote, tous les partis politiques sont prêts à piétiner leurs principes et leur
«intégrité sans faille» comme la qualifie Mme Marois. PQ, PLQ, PLC, NPD, PC, Union Montréal, Vision Montréal, Projet Montréal, nous les avons tous vus à quatre pattes devant les communautés intégristes.
 
Comment disait-elle ça, Pauline Marois, lors de l’assermentation? «Bientôt, nous aurons la responsabilité d’adopter les lois qui vont régir la vie de tous les Québécois.» Bravo! Mais ne pourrait-on pas commencer par faire respecter les lois déjà en vigueur? C’est une bonne question à poser au Directeur général des élections, non ?

dimanche 9 septembre 2012

LE MARCHÉ DE DUPES


Pas besoin de remonter à Mathusalem pour prouver l’existence de lignes d’autobus hassidiques illégales sur le territoire d’Outremont et du Plateau. Juste ces derniers mois, nous avons documenté plusieurs cas de trafic clandestin de passagers vers New York sur les rues Van Horne, Hutchison et Saint-Viateur. En 2009, le quotidien Rue Frontenac avait même publié un reportage sur cette problématique.

Cela fait des années que les citoyens se plaignent des gros autobus qui sillonnent allègrement nos rues résidentielles. Pire. Ces mastodontes au diesel n’ont aucune hésitation à squatter nos rues pour en faire des terminus illégaux.


Le terminus Rosenberg, à la synagogue du 5253 Hutchison
Amenez-en du trafic, des bouchons de fourgonnettes stationnés en double de jour comme de nuit pour décharger ou faire monter les lourdes valises des passagers pressés qui grouillent autour des soutes à bagages. Où y’a de la gêne, y’a pas de plaisir, n’est-ce pas? 
 
Une fois encore, nos gourous théocrates font la preuve qu’ils n’en ont rien à cirer des autorités d’arrondissements. Voyez un peu.


Le 15 janvier 2004, les plus hautes autorités de la communauté hassidique d’Outremont, Alex Werzberger en tête, signaient avec la ville d’Outremont une entente leur accordant officiellement le droit d’aménager un arrêt d’autobus devant l’école Talmud Torah D’chassisei, située au 6508 Durocher, dans le secteur Atlantic (cliquer ICI pour situer l’emplacement). 


Grâce à ce pacte, les ultraorthodoxes pourraient, en toute sécurité et sans contrevenir aux règlements municipaux, faire la navette entre Montréal et New York dans de gros autobus intercités.

Les conditions de l'entente demandées par Outremont
C’est Pierre A. Chapuis qui a paraphé l’entente au nom d’Outremont. En échange d’un engagement des autorités hassidiques de ne plus opérer de terminus sauvages sur Van Horne et sur les rues résidentielles, Chapuis (à l'époque, directeur de la Ville) ferait installer un système d’éclairage adéquat devant l’école et s'engageait à procéder (à nos frais!) au déneigement du débarcadère durant les mois d’hiver.

Bien qu’il était stipulé noir sur
La parole des théocrates: de la bouillie pour les chats!
blanc que cette entente devait
lier toute la communauté hassidique et malgré le fait que les Alex Werzberger, Solomon Spitzer, Ernest Kiszner et Jacob Feldman promettaient d'en respecter les termes en tout temps et de mettre tout en œuvre pour que l’ensemble de leurs ouailles en fasse autant, on connaît la suite.

Pour les dirigeants hassidiques, cette entente ne valait guère plus que le papier sur lequel il s'y engageaient.


Chapuis, à la droite de Marie Cinq-Mars aux assemblées du conseil



 Dear Alex, il faut bien reconnaître que tu es un sacré fourbe. Avoue que c’est pas Chapuis qui va t’apprendre à faire des grimaces. 
 

lundi 3 septembre 2012

LE COMITÉ ANA-NOUS-NIAISE, SUITE ET FIN



Élue au conseil d’arrondissement d’Outremont en 2005 sous la bannière du bon Gérald Tremblay, Ana Nunes aura mis sept longues années avant de trouver son chemin de Damas.

S’il faut la croire, ce n’est qu'en avril 2012 qu’elle a «ressenti l’impasse entre les communautés ethniques d’Outremont». Depuis sa révélation, Ana Nunes s’est autoproclamée présidente du nouveau comité consultatif sur les relations intercommunautaires et s’est arrogé le pouvoir absolu de désigner qui bon lui semblait pour l’entourer.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Ana ne se prend pas pour une queue de cerise. D’entrée de jeu, elle nous a assuré que son comité aurait de la classe, du panache. Elle nous l’a présenté comme un groupe intellectuel qui aurait une approche philosophique. Le tout serait un «espace de parole évolutif».

Hélas! Au cours de l’été, sa balloune s’est un peu dégonflée. Nous avons appris qu’une des personnes qu’elle y avait nommée «pour sa grande autorité et son articulation proactive» (ça se meut comment, dites-moi, une articulation proactive?) s’est désistée pour des raisons personnelles. Ainsi, M. Paul-Guy Duhamel ne siégera pas au sein de cet aréopage savant.

Heureusement, tous les druides de Nunes n’ont pas encore déserté. Outre les Leila Marshy, les Nahed Koussa et Graham Carpenter, les Mindy Pollak, Francine Unterberg et Claudio Zanchettin que nous vous avons déjà présentés, quatre autres citoyens ont été nommés à ce comité. Il s’agit de Mme Katherine Leigh Frohlich, M. Guy Archambault, M. Denis Demers et M. François Dupin.


Katherine (Kate) Leigh Frohlich
Mme Kate Frohlich
Comment parler de cette nouvelle résidente d’Outremont, sans d’abord faire état de son impressionnant parcours académique? Après avoir décroché avec distinction un baccalauréat en sciences politiques à McGill, la Winnipegoise d’origine juive ashkénaze s’est attaquée à une maîtrise et à un doctorat en santé publique de l’Université de Montréal.

Qui donc a approché cette chercheuse de haut niveau de l’UdeM pour siéger à ce comité manipulé à la fois par le clan d’Union Montréal et certains dirigeants ultraorthodoxes? Ana Nunes? Cela nous surprendrait. Nous avons une autre piste bien plus intéressante.

En 2003, Mme Frohlich a coécrit et publié un article scientifique dans le Canadian Medical Association Journal traitant du lien entre la pauvreté et la morbidité infantile. Or, dans le cadre de ce travail de recherche, Mme Frohlich et ses collègues ont, entre autres, fouillé la question de la durée de l’allaitement dans le cas d’une mère fumeuse. Or, qui est la vice-présidente de la Fondation canadienne de l'allaitement? Ce n’est nulle autre que la femme de notre bon conseiller municipal Louis Moffatt, le béni-oui-oui des dirigeants intégristes hassidiques d’Outremont! Ça ne s’invente pas. Bien sûr, il est possible que ce ne soit là que pure coïncidence, mais...

Mais pourquoi diable cette professeure agrégée qui gravite dans les hautes sphères du département de médecine sociale et préventive de l’UdeM a-t-elle accepté de siéger à cette table ronde très controversée? Passionnée par les questions d’épidémiologie sociale et les inégalités sociales de santé, aurait-elle été interpellée par l’inquiétante épidémie d’hépatite qui avait frappé de plein fouet la communauté hassidique d’Outremont en 1997-1998? C’est vrai qu’avec une prévalence de 42 fois supérieure à celle du Québec en général, cette épidémie, apparemment passée sous silence dans les médias, a de quoi appâter une autorité en ces matières.

Kate Frohlich a aussi eu l’indicible bonheur de rencontrer la fondatrice du groupuscule pro-intégriste Friends of Hutchison Street. Le 25 avril dernier, Mme Frohlich a même 
salué sur Facebook l’initiative de Leila Marshy d’organiser à la Bibliothèque Mile-End un «friendly get-together» avec son mentor, le lobbyiste hassidique Mayer Feig


C’est sans surprise qu’Alex Norris — l’inénarrable conseiller de Projet Montréal — a qualifié de «genuine exchange of information and insights» ce pur exercice de relations publiques hassidiques. Sur place, pourtant, même M. David Pinto, un sympathique monsieur juif réformiste de Hampstead a qualifié cette rencontre de véritable « fuzzy wuzzy ». En bon québécois, on pourrait traduire cela par du pelletage de nuage. «Nous n’étions pas là pour entendre des gens vanter la qualité de vie du quartier et nous dire combien c’est génial d’habiter un endroit plein de toutes sortes de groupes ethniques et de religions, raconte M. Pinto. Nous voulions aborder des problématiques bien spécifiques, mais les gens qui étaient là n’avaient aucunement l’intention de parler de ces problèmes.»

La très cartésienne chercheuse manitobaine saura-t-elle résister au credo multiculturaliste qui semble animer tant de nos compatriotes anglophones? Saura-t-elle comprendre l’indignation d’un grand nombre de ses concitoyens qui dénoncent le laisser-faire et les passe-droits que les élus municipaux accordent au lobby intégriste pour des considérations bassement électoralistes? Seul l’avenir nous le dira. 


Guy Archambault


Est-ce parce que la situation lui est soudainement apparue à ce point critique et explosive que Nunes a choisi de nommer M. Archambault au sein de son état major? En tout cas, si la situation devait se morpionner sur le territoire d’Outremont ou du Plateau, Ana Nunes pense peut-être que l’ancien directeur adjoint pour les Balkans — Direction de l'Europe du Sud — au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international saurait sur quel bouton appuyer.

Après avoir jonglé avec l’OTAN, l’OSCE, le Conseil de sécurité de l’ONU, les vétos russes et chinois, les salons feutrés et ronflants de la diplomatie, Guy Archambault déroulera-t-il la langue de bois des diplomates de carrière ou mettra-t-il la pression qu’il faut sur les dirigeants intégristes afin qu'ils respectent enfin les règlements et l’ensemble des citoyens?


Denis Demers

Ingénieur et consultant forestier installé à Outremont, Denis
Demers tisse probablement des liens avec Nunes en raison de leurs intérêts professionnels respectifs. Rappelons que la présidente du nouveau comité sur les relations intercommunautaires est responsable du développement durable de l’arrondissement. Pas plus tard que le 12 mai dernier, M. Demers formait un tandem avec Nunes lors de la distribution de compost et échange de boutures entre citoyens.

On est tout de même en droit de se demander en quoi leurs accointances écologiques ont pu amener Ana Nunes à choisir M. Demers sur ce comité. Serait-ce, par hasard, parce que certains hassidim ont démontré une certaine propension à abattre sans raison des arbres mûrs sur le fief de Marie Cinq-Mars? À moins que ce soit parce que la mairesse (qui s’est déjà vantée d’avoir transplanté 100 arbres) a vu crever tous les arbres qu’elle a fait planter sur le tronçon outremontais de l’avenue Laurier? Nous ne doutons aucunement des compétences forestières et transversales de ce membre en règle de la Société Internationale d'Arboriculture, mais nous aimerions bien savoir s’il pourrait avoir des raisons (autres qu’un altruisme humanitaire) d’acquiescer à la politique du laisser-faire et de l'accommodement des élus en place. À suivre.



François Dupin
Même s’il avoue n’avoir jamais senti l'appel de la toge,

Me François Dupin
M.François Dupin célèbre cette année sa 22e année à titre de juriste pour le Curateur public du Québec. Dans une autre vie, il avait fondé une clinique juridique au YMCA/Avenue du Parc dédiée d’abord aux immigrants.

Au fil du temps, il a glissé des questions de droits aux préoccupations éthiques, puis bioéthiques. L'inaptitude mentale, l’intervention auprès d'une personne déficiente intellectuelle ou ayant des problèmes de santé mentale sont devenues son champ d’expertise. En 2009, le Barreau du Québec lui décerne le titre d’Avocat Émérite.


Membre du Comité permanent du droit des personnes du Barreau du Québec et membre du Comité santé mentale et justice, il a participé à des commissions parlementaires en plus de donner de nombreuses conférences.


Comment s’est-il retrouvé à la table du Comité d’Ana Nunes? Il semble bien, cette fois encore, qu’il y ait du Louis Moffatt là-dessous. Qu’est-ce qui peut nous le faire croire? Le 31 mai 2011, par exemple, le conseiller Moffatt a présidé la Table sur les orientations des célébrations du 375e de Montréal. C’est à lui qu’il était revenu de choisir neuf citoyens d’Outremont afin qu’on les sonde sur les activités qui pourraient être adéquates pour ces célébrations. Or, Me Dupin faisait partie des invités de Moffatt, aux côtés, évidemment de l’incontournable Francine Unterberg.


Ce jour-là, à notre coûteux Centre communautaire intergénérationnel, la question des moyens de rapprochement entre les diverses communautés à Outremont, incluant la communauté hassidique, a été à l’ordre du jour. 

Qu’est-il ressorti de cette réunion? Il a été proposé de réunir les diverses communautés de l’arrondissement autour d’un même projet. On a pensé rassembler un groupe de jeunes artistes [rappeurs, musiciens, associations] autour d’un projet musical ou artistique. La mise sur pied d’un grand repas communautaire a aussi été proposée. Il semble toutefois qu’ils aient oublié de spécifier qu’il faudrait alors nécessairement que la bombance soit cachère. Quant à la musique, faudra-t-il uniquement se rabattre sur le Klezmer de Socalled

 Je vous le dis, c’est pas gagné d'avance pour le Comité Nunes-Moffatt-Union Montréal. Ça ne le sera pas davantage pour la fameuse version Outremont des célébrations du 375e.