jeudi 22 novembre 2012

BLANCHIMENT D'ENFANTS


On connaissait le trafic d’alcool dans certains lieux de culte hassidiques, les dortoirs clandestins, les synagogues illégales, le transport interdit par autobus intercités, les écoles non conformes aux normes du ministère de l’Éducation, les travaux sans permis, mais ça…

Si vous avez consulté le site Web de Radio-Canada ou écouté l'émission Désautels cet après-midi , vous aurez appris comme nous que le Gan unifié, l'organisme qui coordonne le réseau de garderies hassidiques en milieu familial a fait l’objet d’inspections dont les premiers résultats font sursauter. 


Le Gan unifié serait incapable de surveiller et de gérer correctement les 122 garderies et 487 enfants dont il est responsable. Un petit détail : le seul réseau de garderies du Québec qui repose totalement sur une ghettoïsation religieuse a reçu quelque 20 millions de dollars de subventions depuis 2006. 

 
Les inspecteurs n’ont encore vérifié que huit des 122 dossiers du réseau de garderies en milieu familial et il appert qu’aucune d’entre elles ne tient de registre permettant de vérifier si les enfants ont fréquenté les garderies ultraorthodoxes. Et cela, même si le ministère réclame cette information depuis… 2007!

Ces huit garderies n’offrent qu’un service de garde à temps partiel, alors que le Gan unifié reçoit des subventions comme s’il offrait des services à temps plein. Méchante belle passe, le blanchiment d’enfants! 


Cerise sur le Sunday, les subventions au Gan unifié augmentent année après année. Voilà des gens qui sont morts de rire avec l’argent de nos impôts.  

Ne serait-il pas le temps de demander au gouvernement Marois d'adopter une directive pour interdire la religion dans les services de garde en milieu familial comme avaient songé le faire les libéraux en 2011? Si la ministre de la famille, Nicole Léger, a besoin d'arguments, nous l'invitons à relire l'article de Louis Rousseau, chercheur principal du GRIMER (Groupe de recherche interdisciplinaire sur le Montréal ethnoreligieux, publié dans Le Devoir, en mai 2006.

Revenons à ce réseau de garderies de style rhodésien. Dans la liste des administrateurs du Gan unifié, on retrouve le nom de Mme Rifka Hanfling. Attendez une minute. Hanfling, Hanfling… ça nous sonne une cloche. Ben oui! C’est cette dame hassidique qui servait d'hôtesse lors de la journée porte ouverte de la synagogue du 5363 Hutchison qui cherchait à s’agrandir. C’est cette même Mme Hanfling qui a siégé au conseil d’administration du Centre de la petite enfance Toldos, un CPE de la secte hassidique skver qui a été installé illégalement au 845, rue Querbes de 2009 à 2011, soit jusqu'à ce que la mairesse Cinq-Mars ne modifie le zonage pour accommoder ses «ti-namis».

Maudit que le monde est petit, vous ne trouvez pas?

jeudi 15 novembre 2012

LES BONNES PÂTES - partie II




Il y a cinq ans, le Québec tout entier était branché sur les audiences publiques de la Commission Bouchard-Taylor. On s'en repaissait alors comme on se délecte aujourd'hui du strip-tease que nous offrent des entrepreneurs mafieux et des fonctionnaires rapaces sur la scène de la Commission Charbonneau.

Je n'oublierai pas de sitôt ce soir d'automne 2007 où j'ai entendu le commissaire Gérard Bouchard tirer à bout portant un homme de la rue venu se plaindre de la «taxe cachère» que tous ceux qui ne font pas la grève de la faim sont forcés d'acquitter. Du haut de sa morgue et de sa sacro-sainte affectation, l’éminent sociologue l’avait crucifié en direct à la télé, qualifiant ses propos de «honteusement antisémites». J’en étais resté bouche bée.

Je me suis demandé si le pope du Saguenay avait souvent cette mauvaise habitude de se limiter à Wikipédia pour étayer ses savantes thèses.

Dans le rapport qu’il a pondu avec son acolyte Charles Taylor, le docte sociologue a décrété que «les rabbins ne tirent pas profit de la certification [cachère]». Son jugement péremptoire était d’autant plus surprenant que, quelques lignes plus haut, M. Bouchard avouait que sa certitude n’était basée que sur des «témoignages et des aperçus partiels». Avouez que ce n’est pas fort.

De toute évidence, le chantre de l’interculturalisme n’est pas un expert de la BRM. Oui, oui, la BRM ou, si vous préférez, la bouffe religieusement modifiée.

Louise Mailloux

L’expression n’est pas de moi, mais bien de Louise Mailloux, professeure de philosophie au cégep du Vieux Montréal et cofondatrice du collectif citoyen pour l’égalité et la laïcité (Cciel).

Je conseillerais fortement à Gérard Bouchard de visionner l’épisode de l’émission Bazzo.TV intitulé La religion a-t-elle sa place dans nos assiettes ?  Louise Mailloux y croise le fer avec Daniel Weinstock sur la problématique de la nourriture halal et cachère qu’on nous fait avaler de force, partout.

La tête de Joseph Facal alors que Louise Mailloux explique les dessous de la nourriture religieuse à l'émission Bazzo.TV.


J’invite ardemment tout le monde à lire Le poulet sacré, une chronique du blogue de Louise Mailloux dans laquelle elle  dénonce la finalité de la bouffe religieusement modifiée avec une verve et un humour absolument décapant.  


Finalement, je suggère aux non-intégristes religieux de dévorer La laïcité ça s’impose !, son plus récent ouvrage. 

Mise en garde: 

Il est déconseillé de consommer ce livre avec un petit verre de vin cacher



La sainte vigneronne et son rabbin à casquette
Vous allez comprendre pourquoi en visionnant Les Vignes du Seigneur, un reportage sur le calvaire d'une vigneronne française qui a eu la très très bonne idée de demander la certification cachère pour sa nouvelle cuvée.


jeudi 8 novembre 2012

LES BONNES PÂTES - partie I


Saviez-vous qu’il y a un an (le 4 novembre 2011), le gouvernement conservateur a pris l’engagement de soutenir généreusement le secteur des aliments religieux à Montréal? 

Le ministre Paradis entouré des bénéficiaires de la subvention, 
dont le rabbin David Banon, à l'extrême droite.
Alors que Harper saigne de 46,6 millions de dollars le budget de l’Agence canadienne d’inspection des aliments et coupe 314 de ses inspecteurs, son ministre de l'Industrie et ministre d'État (Agriculture), Christian Paradis a versé la coquette somme de 763 650 $ à Vaad Ha’ir, la branche du Conseil de la communauté juive de Montréal responsable de la cachérisation des aliments.

Comme ça, les évangélistes d’Ottawa
se donnent pour mission de convertir des inspecteurs des aliments qualifiés en ronds-de-cuir religieux aux compétences apparemment  clopin-clopantes. Ce n’est pas moi qui le dis, mais plutôt M. David Macdonald, économiste au Centre canadien de politiques alternatives qui s’en confie aux journalistes de l’émission J.E. dans un nouveau reportage fort intéressant intitulé De l’inspecteur au rabbin.

 
Le rabbin Salomon Karmel en pleine «inspection»

Il faut voir le rabbin Salomon Karmel dans une boulangerie de l'avenue Bernard faire des «spot check» cahin-caha, à la recherche de bibittes dans la farine et le sucre. Le pauvre homme est tout sauf convaincant dans son rôle «d’inspecteur». Ce ne sont certes pas ses propos et ses gestes qui vont rassurer les consommateurs.

Le rabbin Banon avec Michael Appelbaum, en mai 2012
Et que dire du rabbin David Banon qui raconte, petit sourire en coin, que le Conseil de la communauté juive de Montréal n’impose à personne de manger cacher. Il se fout de nous ou quoi? Saviez-vous que les produits conformes aux lois hébraïques occupent déjà plus de 80 % de l’espace sur les étagères de nos supermarchés? Vous ne le croyez pas? De deux choses l'une: ou bien vous réécoutez le reportage De l’inspecteur au rabbin ou encore vous essaierez de remplir votre panier d’épicerie de produits qui ne soient pas bénis par un rabbin. Vous n’aurez plus jamais besoin d’un abonnement chez Weight Watchers!

À la lumière du reportage de l’émission J.E., il semble que cette quasi-saturation de produits religieux ne soit pas encore suffisante pour satisfaire les 35 000 personnes (0,4 % des 8 millions de Québécois) qui les consomment par conviction religieuse. Voilà maintenant que ces organisations viseraient à étendre la cachérisation à l’ensemble des aliments toujours païens. On pourrait même dire que la conquête de la planète est déjà fort bien entamée.

Saul Emanuel, directeur général de Vaad Ha’ir de Montréal

Dans l’édition d’octobre 2012 du magazine Canadian Grocer, le directeur général de Vaad Ha’ir de Montréal, le rabbin Saul Emanuel explique sans détour qu’en Amérique du Nord, la certification cachère est devenue une exigence incontournable (essential requirement) pour les entreprises du secteur agroalimentaire. «Sans la certification cachère, dit-il, il est presque impossible de voir ses produits acceptés dans les épiceries américaines».

En 13 ans, le nombre d’agences de certification cachère est passé de 18 à… 1 063 à travers le monde. Le rabbin Yosef Wikler, rédacteur en chef du Kashrus Magazine In America estime qu’aux États-Unis seulement, la certification cachère est un business de 200 millions de dollars par an.
 

Avec 16 000 fabricants d'aliments certifiés cachers, lesquels produisent plus de 110 000 articles qui portent déjà le label cacher et auxquels s'ajoutent 2 500 nouveautés chaque année, on n’a aucun mal à concevoir que c'est fort lucratif. Même que ces fameux 200 millions apparaissent être un pactole très conservateur. On n'a qu’à imaginer ce que cela implique pour une entreprise comme Pillsbury que de se convertir à la cachérisation. Interviewé par le Bloomberg Businessweek, le rabbin  Moshe Elefant, chef d’exploitation de l’agence de certification Orthodox Union, parle d’un effet domino. «Cela implique des milliers d’ingrédients fabriqués par des centaines d’entreprises dans des milliers d’usines. Tous  doivent être certifiés».

En 2006, M. Saul Emanuel expliquait que pour chaque article qu’elle souhaitait faire certifier, une entreprise devait, entre autres, inclure un chèque de 575,12 $... non remboursable. Cela ne comprenait évidemment pas les frais d’inspection annuelle de plusieurs milliers de dollars.


 Dans le reportage de J.E., M. Kevin Hart, le propriétaire de la boulangerie Homemade Kosher de l'avenue Bernard estime que la routine de la certification fait augmenter ses coûts de 5 à 7%. 

Eh! oui. C’est à vous et moi, bons consommateurs, bons samaritains et bonnes pâtes que nous sommes, qu’est refilée la facture. Comme l’expliquait M. Emanuel dans le journal Montréal Campus, une fois les « inspecteurs »payés, le bureau de certification cachère donne une partie de ses profits à des organismes de charité juifs. «Nous aidons à perpétuer l’enseignement juif, ici et en Israël.», avoue le rabbin.

Heureusement que notre contribution (involontaire) sert à une bonne cause! Est-ce un accommodement raisonnable comme le laisse entendre le rabbin David Banon? Certains qualifieraient plutôt cela se faire rouler dans la farine… cachère.