Comme ça, ma conseillère Mindy Pollak a failli faire une syncope en prenant connaissance du dépliant que l’administration d’Outremont a fait distribuer la semaine dernière. Il s’agissait pourtant d’inviter les citoyens à participer à la consultation publique sur le Plan d’urgence climatique 2024-2030.
À titre simplement informatif, le dépliant donnait quelques exemples de mesures qui permettraient de réduire notre impact sur l’environnement. On y apprenait, par exemple, que les ampoules écoénergétiques comptaient pour moins de 200 kg équivalent de gaz à effet de serre (GES) par année (0,2tCO2e). Un pet!
Mis ensemble, l’utilisation d’une corde à linge, le recyclage, le lavage à l’eau froide et le remplacement d’un véhicule à essence par un modèle hybride permettent tout juste de retirer 800 kg (0,8tCO2e) de GES de l’atmosphère. Pas très consistant.
En revanche, devenir végétarien subtilise 800 kg de GES par an. Abandonner la voiture électrique au profit du transport en commun soulage la planète d’un peu plus d’une tonne de GES (1,1tCO2e). Prendre un vol transatlantique de moins par année équivaut à 1,6 tonne. Vivre sans voiture empêche une fuite de 2,5 t de GES. Finalement, toujours selon le dépliant, choisir d’avoir un enfant de moins correspondrait à 4 t de GES en moins annuellement. Ça, c'est du solide.
Il n’en fallait pas plus pour que Pollak crie à l’infanticide et transforme un argumentaire scientifique en une hérésie blasphématoire. L’ancienne technicienne d’ongles accuse même le maire Laurent Desbois d’incompétence. Quand on sait combien elle a donné de maux de tête aux élus de Projet Montréal chargés de lui inculquer un minimum d’éducation séculière de base, Pollak ne manque pas de toupet… artificiel. Demandez-le à l’ex-conseiller du Mile-End, Richard Ryan.
Il n’en fallait pas plus pour que Pollak crie à l’infanticide et transforme un argumentaire scientifique en une hérésie blasphématoire. L’ancienne technicienne d’ongles accuse même le maire Laurent Desbois d’incompétence. Quand on sait combien elle a donné de maux de tête aux élus de Projet Montréal chargés de lui inculquer un minimum d’éducation séculière de base, Pollak ne manque pas de toupet… artificiel. Demandez-le à l’ex-conseiller du Mile-End, Richard Ryan.
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Qu’y a-t-il d’horrifiant à publier des données analysées, compilées et contre-vérifiées par des spécialistes du domaine climatique ? À ce que je sache, la consultation publique de dimanche dernier n’avait rien d’un programme d’éthique et de culture religieuse. Même le pape est favorable au planning familial et à la régulation des naissances… sans capote ou pilule ! C’est vrai que dans la Genèse (1 :28, 9 :1,7), avoir un maximum d’enfants est un commandement religieux ultra important pour les hassidim : « Croissez et multipliez ! »
On n’est pas en Chine maoïste ! Personne n’impose l’enfant unique ni ne recommande d’en produire 13 à la douzaine. On se demande bien ce qui a pu piquer la bonne Mindy. Se sentirait-elle coupable de sa propre situation ? La trentaine bien entamée, elle n’a toujours pas de progéniture connue. Si on se fie aux femmes de sa tribu, elle aurait déjà dû en concevoir au moins cinq ou six. Peut-être son lit n’est-il pas orienté nord-sud comme le prescrit le livre saint. Si elle continue à faire de la peine à Yahvé, Dieu sait qu’elle épargnera peut-être la planète de 20 à 25 tonnes de GES par année ! En fait, on devrait la féliciter pour son coming-out étouffé.
D’autres ne méritent pas d’applaudissements. Pensons à Sarah Dorner, une groupie hystérique de Mindy et de Projet Montréal/Outremont. Professeure au département des génies civil, géologique et des mines à Polytechnique Montréal, Dorner n’a jamais raté une occasion pour se ridiculiser publiquement.
Sans parler des innombrables fois où Dorner a porté des accusations sans fondement et où elle a menti à plein nez par pure partisannerie politique déloyale, voici que la spécialiste du dépistage des sources de contamination fécale dans les eaux usées de Montréal dérape encore.
Dans une interview accordée à CBC News, Sarah Dorner pousse le bouchon muqueux jusqu’à pervertir le sens des données scientifiques fournies dans le dépliant de l’arrondissement. Écoutez-la. « Quand vous suggérez d’avoir un enfant de moins par famille [eh bien] lequel de mes enfants est de trop ? ». C’est comme ça que raisonne une prof titulaire de Polytechnique ? Allo la rigueur scientifique ! Quelqu’un devrait aviser son directeur avant qu'elle n'empoisonne l'ensemble de la métropole.
Dans ce cas spécifique, le tableau du dépliant distribué référait évidemment à la planification familiale. Rappelons à Sarah (qui a elle-même fait le choix de n’avoir qu'un ou deux enfants) que le planning familial est l’ensemble des moyens qui concourent au contrôle des naissances. Cela permet justement aux familles de choisir d’avoir ou non un enfant.
De toute évidence, la « savante » est restée traumatisée par le roman (ou le film) Le choix de Sophie. De mauvaise foi (à moins qu’il ne s’agisse d’un trouble dissociatif de l’identité), elle se prend pour la belle Polonaise, survivante d’un camp de concentration nazi, qui a été forcée de choisir entre sauver la vie de son fils ou de sa fille. C’est plutôt répugnant ou, pour reprendre l’expression de Mindy Pollak, « particulièrement horrifiant ». Elle ne reculera jamais devant rien. C’est vrai que pour les fins de ses études, elle a peut-être besoin de beaucoup plus de petits cacas.
Aussi abjects et fallacieux qu’aient été les pseudos arguments soulevés par Pollak et Dorner, il nous faut, hélas !, constater que l’esclandre a porté ses fruits.
À preuve, le maire Laurent Desbois et la conseillère Caroline Braun se sont empressés de faire avorter l’envoi des fameux dépliants qui étaient pourtant arrivés à terme. Pire, ils se sont carrément dissociés des faits scientifiques présentés, ont exprimé leur « profond désaccord » avec l’option d’un enfant en moins et ont demandé aux citoyens « de ne pas prendre en considération cette option ». Pourtant, l’un et l’autre ont donné dans la planification de leurs familles respectives, non ? Et puis, il ne s’agit pas d’une question d’opinion ou de croyance. Le tableau ne nous donne que des faits objectifs. Pour paraphraser Molière, faut-il couvrir cette science qu’on ne saurait voir ? Cela pourrait-il nous faire venir de coupables pensées ?
Les élus ont-ils fait des études avant de nous demander de ne pas tenir compte de cette donnée scientifique ? Ils nous invitent plutôt « à examiner notre taux de consommation pour protéger notre belle planète ». La belle affaire !
Le graphique qui a été distribué nous révèle pourtant que contrairement à ce que nous aurions pu croire, les ampoules écoénergétiques, la corde à linge, le recyclage, le lavage à l’eau froide et même notre voiture électrique ont un impact insignifiant sur le climat comparé à d’autres mesures plus conséquentes.
Je suis aussi néophyte que le maire en la matière, mais j’ai retrouvé la source de ces chiffres qui ont fini dans les poubelles de l’hôtel de ville. Ils proviennent d’une étude extrêmement sérieuse entreprise par des scientifiques de l’Université de Lund (Suède), la plus grande institution d’enseignement et de recherche des pays scandinaves et l’une des 100 universités les mieux cotées du monde.
Pour mener leur étude, les chercheurs ont considéré un très large éventail de choix de modes de vie individuels. Ils ont calculé le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays développés sur la base de 148 scénarios provenant de 39 sources !
En analysant les résultats qu’ils ont obtenus, ils ont réalisé que les mesures préconisées par nos gouvernements (incluez Outremont, là-dedans !) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en dessous des niveaux nécessaires pour empêcher un réchauffement climatique de 2 °C ne sont pas efficaces.
Pour éviter l’hécatombe, ils recommandent quatre actions largement applicables à fort impact (c’est-à-dire à faibles émissions) susceptibles de contribuer au changement systémique et de réduire considérablement les émissions personnelles annuelles.
Mais tout n'est pas perdu. Sans le vouloir, le maire a fait une bonne affaire en nous demandant de ne pas tenir compte de l’option d’avoir un enfant de moins. Vous savez pourquoi? Tout simplement parce que le graphique distribué contenait une erreur de taille. Ce ne sont pas quatre tonnes d’équivalent CO2 par an que cela permettrait d’éviter, mais bien 58,6 tonnes (tCO2e), soit 15 fois plus ! La colonne de ce graphique montait si haut que l’arrondissement a peut-être cherché à économiser sur le papier.
À quelque chose, malheur est bon. Dans l’état actuel des choses, ce ne sont pas 20 à 25 tonnes de CO2 équivalent que Mindy fait épargner chaque année à la planète, mais bien plutôt de 234 à 293 tonnes ! Bravo! Mazel tov!