jeudi 28 novembre 2013

LA FUITE EN AVANT

Depuis une semaine, les médias canadiens et internationaux font leurs choux gras de cette Fuite en... Ontario de quelque 200 membres d'une secte hassidique de Sainte-Agathe-des-Monts.

Le rabbin Shlomo Helbrans fuyant la DPJ avec talibane et rejeton.



Mardi midi, le journaliste Jacques Beauchamp interviewait Marie Malavoy, la ministre de l'Éducation sur le sujet qu'elle qualifiait elle-même de «très sensible». 

La ministre semblait marcher sur des œufs. «Quand une école nous semble avoir des difficultés, on va d’abord voir sur les lieux...s’il y a des enfants qui fréquentent un lieu qui peut être apparenté à une école. Quand on a l’impression que c’est le cas et qu’il n’y a pas de permis, il peut y avoir un mandat émis qui permet de constater qu’il y a une école illégale.» Oh! que les mots étaient lourds.

Rappelant à Mme Malavoy que la secte hassidique était installée à Sainte-Agathe depuis 2005 et qu'aucun correctif n'avait jamais été appliqué, Jacques Beauchamp lui a posé la question qui tue: À partir de quel moment le ministère intervient-il?

«On donne une chance aux communautés de se conformer», tente-t-elle d'expliquer. Puis, dans l'espoir que le journaliste se satisfasse d'un os d'aile de poulet, Marie Malavoy ajoute: «Des fois, ils [les responsables de l’établissement] font de petits pas. Ils vont s’assurer qu’il y a un enseignement de base des mathématiques.» De toute évidence, l'animateur de Pas de midi sans info n'était pas rassasié. «Vous êtes encore évasive», a-t-il fini par lui dire, agacé.

Il n'était pas le seul. Ceux et celles qui suivent la saga des écoles illégales d’Outremont et d’ailleurs ont de quoi être exaspérés.


Qu'importe le gouvernement au pouvoir à Québec, aucun ministre de l'Éducation ne semble avoir le courage de faire appliquer les normes du ministère aux groupes sectaires.

Marie Malavoy aux prises avec le dossier des talibans juifs dont elle se passerait bien.

Après Michelle Courchesne, c'est maintenant Marie Malavoy qui oublie son Polygrip sur sa table de chevet. On parle pourtant de cuvées de jeunes enfants et d'adolescents hassidiques qui sont sacrifiés sur l'autel de la claustration et de l'ignorance crasse.

On fait grand cas de cette quarantaine de familles de fugitifs de Sainte-Agathe qui refusent qu'on leur impose d'apprendre la théorie de l'évolution ou d'aborder la question de l’homosexualité et qui marient leurs filles à 16 ans. 

À n'en pas douter, il s'agit d'une branche ultra intégriste du hassidisme. Mais, entre nous, est-ce bien pire que ce qui peut se passer à Boisbriand? Où dans certaines résidences ou dortoirs du Mile-End et d'Outremont? À Kiryas Joel (état de New York)? Dans Boro Park (Brooklyn)? 

Des appartements surpeuplés, des lits qui sentent l'urine, des enfants (surtout les garçons) imbibés d'une éducation religieuse et expurgée le plus possible des matières dites  «profanes», des mariages arrangés de jeunes couples, ça existe déjà autour de nous. Même Myriam Beaudoin, l'auteure du livre Hadassa, raconte que l'on éduque les petites hassidiques d'Outremont à devenir des petites princesses du foyer.

On nous décrit pratiquement le leader Shlomo Helbrans comme un gourou. Mais chacune des neuf ou dix sectes hassidiques que l'on retrouve au Québec ne possède-t-elle pas son grand rabbin qui règne en maître absolu et incontesté? Comme l'écrit Lise Ravary dans son ouvrage Ma vie chez les Juifs hassidiques: «Il est traité comme un monarque par sa communauté, et ses disciples forment en quelque sorte sa cour.»

Dans ce contexte, la réaction de certaines organisations juives surprend. En octobre 2011, c'est Alex Werzberger, ce fameux porte-parole de la secte fondamentaliste Satmar, qui avait renié la communauté de Sainte-Agathe en la qualifiant de «secte complètement en dehors de la communauté hassidique» 
(lire ma chronique du 9 octobre 2011).


Ces jours-ci, forcé de gérer cette crise qui ternit l'image de l'ensemble de la communauté juive, Frank Dimant, directeur général de B'nai B'rith Canada, a soutenu que ce groupe affiche un comportement qui n'est rien d'autre qu'une perversion du judaïsme 


Juive talibane sur la rue Hutchison, le 1er octobre 2013. Des adieux à la famille avant la fuite en Ontario?


Pourtant, en Israël, la secte a gagné des centaines d'adeptes au cours des cinq dernières années. Question de protéger les hommes contre eux-mêmes, un nombre croissant de femmes a fait de la modestie son leitmotiv et a adopté l’équivalent du tchador. Cette initiative a séduit plusieurs cercles hassidiques. Au point que le tribunal rabbinique ultraorthodoxe et le leader de la Edah Haredit ont signé des lettres de soutien à ces plus que modestes. Il aura fallu que le mouvement s'emballe pour que 13 rabbins s'inquiètent et fassent circuler une pétition contre le nouveau code vestimentaire. 

Évidemment, si les enfants ont été maltraités ou abusés, il faut sévir au plus sacrant. Mais s'il est question de négation à une éducation qui permette de s'épanouir et de vivre en société, il faut intervenir avec la même vigueur. Et pas seulement à Sainte-Agathe.

vendredi 22 novembre 2013

DU DÉCALOGUE AU DIALOGUE?



Mardi midi dernier, Max Lieberman m’a convié à aller luncher avec lui chez Chopps, un restaurant cacher sur Queen Mary. Pour tout vous dire, je refuse rarement une invitation. Surtout quand elle m’est proposée par quelqu’un qui, d’ordinaire, ne me porte pas dans son cœur.

Le porte-parole de la secte hassidique Satmar voulait qu’on discute. Mais, cette fois, de bonne foi. Bien installés devant un Pad Thaï au poulet et une salade, nous avons donc jasé.

Max n’était pas d’accord avec la façon dont Michael Rosenberg avait agi avec moi, mais il espérait que nous pourrions tourner la page sur ces années de mésentente et de discorde. Il prétend même qu'il est temps qu'une nouvelle génération de porte-parole hassidique prenne la relève.

Pendant une heure et demie, nous avons échangé sur un ton, ma foi, très civilisé, voire presque amical. Je n’étais plus, moi, l’antisémite de service, ni lui, le pit-bull religieux fanatique. S’il y en a d’autres qui veulent me proposer un lunch comme celui-là, ne vous gênez pas. Je n’ai jamais été scout, mais je suis toujours prêt! En passant, si ça peut vous rassurer, je paye toujours pour mes dépenses.

Après toutes ces années tumultueuses, se pourrait-il que les hautes sphères hassidiques soient vraiment tentées par une nouvelle approche? Le dialogue comme vertu cardinale, peut-être?  
  


Je ne suis pas le seul à me poser la question. Lundi soir dernier, dans son reportage intitulé Hassidiques : un vrai dialogue?, Émilie Dubreuil s’interroge. La journaliste de Radio-Canada avance que les ultraorthodoxes sont conscients d'être arrivés à un tournant et qu’il leur faut changer leur image. 

Confrontés à l’exaspération des citoyens qui perdure en raison de l’illégalité et du laisser-aller de nombreux lieux de cultes hassidiques, sans parler de tous les autres points de friction, les religieux sentent peut-être que le statu quo n’est pas tenable. 

À Outremont, la toute nouvelle conseillère ultraorthodoxe a déjà commencé à prêcher le dialogue, le dialogue et encore le dialogue pour résoudre les problèmes intercommunautaires. Même Hirsch Teitelbaum, un nouveau porte-parole hassidique, semble dire qu’une certaine ouverture pouvait ne pas s'avérer totalement néfaste. 


«Si on parle pas, y vont nous regarder comme des étrangers.» 
Hirsch Teitelbaum

Faut-il s’en réjouir? Certainement! Mais... pas trop vite.

Le passage concernant Sydney Pfeiffer
Les plus vieux se souviendront que la carte du «dialogue» nous a déjà été abondamment servie par les dirigeants hassidiques. 

En 1993, il y a exactement 20 ans, un premier Juif orthodoxe s'était fait élire conseiller municipal d'Outremont. Il s'appelait Sydney Pfeiffer. 

À l'époque, The American Jewish Year Book - 1993
révélait que M. Pfeiffer avait été
«réquisitionné» pour représenter les intérêts des sectes hassidiques d'Outremont qui ont été confrontées à plusieurs conflits reliés —  je vous le donne en mille! —  à la
Sydney Pfeiffer
réglementation de zonage. Pfeiffer était alors confiant qu'un 
«increased dialogue between the Hassidim and non-Jews would help to improve the situation.» C'est pour dire que les problèmes datent de bien avant moi.

Hélas! Non seulement le temps n'a pas donné raison à Sydney, mais le pauvre homme a été condamné pour une fraude de 1,25 million de dollars.

Heureusement pour les sectes d'Outremont, Pfeiffer n'était pas le seul expert en relations intercommunautaires. D'autres comme Alex Werzberger n'ont pas donné leur place pour jeter de la poudre aux yeux et manier le déni avec grand art.

C'est Werzberger qui, le 6 décembre 2007 jurait au Canadian Jewish News : «We have permits for everything we build. All of the issues involving synagogues and schools were resolved years ago. No one is getting special privileges.» On connaît la suite.

 À l'inverse, le 12 février 2009, c'est ce même Alex qui racontait faire bien peu de cas de la réglementation municipale qui interdit les synagogues dans les zones résidentielles: «Les empêchements légaux ou l'activisme soi-disant laïciste... ne représentent que des problèmes contingents à renverser ou à contourner»

Qu'importe qu'il souffle le chaud ou le froid, il parvenait encore à embobiner la ministre de l'Éducation. En décembre 2008, Michelle Courchesne se pâmait de l'entente conclue avec les intégristes religieux: « C'est une ouverture de leur part qui n'avait jamais existé avant ».  

Pourtant, en juin 2012, quatre ans plus tard, nous apprenions non seulement que les écoles illégales avaient toujours pignon sur rue, mais qu'en plus, Michelle Courchesne avait bonifié leurs subventions. Quel beau bluff de la part des ultrareligieux!

À la suite du reportage de lundi soir dernier, Maxence Bilodeau a interviewé Pierre Anctil

L'air plutôt sceptique, le journaliste a demandé au professeur titulaire au département d’histoire de l’Université d’Ottawa si, avec l'élection d’une conseillère municipale hassidique, on pouvait (enfin?) parler d'un dialogue, d'une ouverture.

Fidèle à lui-même, Anctil a beurré épais. «Les communautés hassidiques ont compris que de faire le jeu de la démocratie, de la pleine participation, de l’ouverture, c’est gagnant.» 

Je suis resté les bras ballants. Ce n'est tout de même pas son frère jumeau qui, en 2009, estimait que la ministre Courchesne perdait son temps à négocier avec les rabbins un contrat qui les engagerait à respecter le cursus du ministère. Il n'y croyait pas une seconde.

En quittant Max Lieberman, je lui ai avoué que pour y croire, nous aurons besoin de preuves tangibles. Comme, par exemple, qu'ils remettent sur le marché locatif l'appartement au-dessus de la synagogue des Rosenberg qui a été transformé, sous de fausses représentations, en salle de prière pour un rabbin fantôme. Un coup parti, tiens! ses coreligionnaires pourraient en profiter pour renipper leurs synagogues-taudis. 

On verra bien si le message passe.

vendredi 15 novembre 2013

LES DOGMES DURS


Mardi, nous apprenions que le PLQ préparait un projet de loi contre l'intégrisme religieux. Après avoir prêché dans le désert pendant 20 ans, la patience de la députée de La Pinière, Fatima Houda-Pepin sera-t-elle enfin récompensée? Qui sait si elle ne devra pas un jour remercier le ministre Drainville d’avoir déposé son projet de charte de la laïcité!

Rien n’a encore transpiré de ce que le PLQ mijote, mais j'apprends à l'instant que la députée de confession musulmane rue dans les brancards. Charte, pas charte, tchador, pas tchador, Mme
Houda-Pepin s'apprête à mener une croisade pour s'attaquer à la montée de l'extrémisme islamiste. 

Mais pourquoi donc faudrait-il s’arrêter en si bon chemin et ne se prémunir que contre l’intégrisme musulman? Il y a tant d'autres intégrismes.

J’ai lu avec grand intérêt Pourquoi moi? Ma vie chez les Juifs hassidiques, le récit que m’a autographié mon ex-collègue Lise Ravary, à la librairie Olivieri.



Après les cinq années que Lise a passées au sein de deux communautés hassidiques de Montréal, je ne m’attendais pas à ce qu’une convertie un tantinet polymaniaque puisse faire une analyse et un constat qui rejoigne plusieurs de mes vues sur la question des dogmes durs.

Elle n’hésite pas à dire
(page 199) que «Tous les extrémistes religieux de ce monde se ressemblent : vous ne rêvez pas si tout cela vous rappelle les états islamistes. Remplacez simplement le mot charia par halacha, et on y est presque». Lise Ravary ajoute (page 144) : «La ligne entre l’orthodoxie et le fanatisme est mince». 

Sans le vouloir, elle remballe ceux et celles qui m’opposent systématiquement une fin de non-recevoir (lire ma chronique du 27 octobre 2011) lorsque je réfère à des faits troublants qui se produisent tant à New York qu'à Jérusalem. Ravary écrit (page 111) : «Que ce soit à Jérusalem ou à Bnei Brak…, les hassidim ressemblent en tous points aux hassidim de Montréal, de New York, de Paris, ou de Londres. Ils étudient tous les mêmes textes. Dans des yeshivas toutes identiques.» 

Le regain de l'inégalité hommes/femmes

Il n’y a pas qu’à Mea Shearim, ce haut lieu de l'intégrisme radical de Jérusalem, que la ségrégation des sexes est imposée. Elle s'étend jusque dans les autobus de New York et même à Montréal. Vous essaierez, un jour, de prendre les autobus illégaux de TOV Travel qui font la navette entre Outremont et Brooklyn. Vous nous direz si les hommes et les femmes peuvent s’asseoir où bon leur semble.


Lise Ravary nous apprend que, «même à Jérusalem, ce type de ségrégation n’existait pas il y a 20 ans». Elle ajoute que «bien que les tribunaux interviennent pour faire cesser ces pratiques illégales, c’est toujours à recommencer». Comment s'en étonner. Mus par une foi exaltée, les illuminés de tout acabit sont convaincus que rien sur terre ne peut s'opposer à la volonté divine.
 
5 mai 2013: Couple de Talibans hassidique, sur Durocher (entre Fairmount et St-Viateur)
1 octobre 2013: Talibane hassidique, sur Hutchison
(entre Bernard et Van Horne).
Ici non plus nous n'aurions jamais vu cet accoutrement intégriste, il y a 20 ans.

L’année de la mort de son père, Lise raconte (page192) avoir fréquenté une petite synagogue. «Les hommes se rassemblent en bas autour du rabbin, et les femmes prient à l’étage. Pour qu’elles puissent "entendre" l’office religieux, on a fait un grand trou dans le plafond, entre le premier et le deuxième, qu’on a entouré d’une balustrade. C’est la séparation des sexes la plus radicale que j’ai jamais vue. Impossible d’entendre le rabbin, qui ne faisait aucun effort pour s’adresser aux femmes au deuxième».
 
Ce n’est pas à Jérusalem, mais bien sur la rue Hutchison que les dirigeants intégristes de la synagogue tant controversée ont réussi à faire plier les autorités du Plateau qui ne permettaient pas la transformation de l'apparence de la façade par le percement d'une deuxième porte. Finie! la promiscuité qui forçait hommes et femmes à entrer ou à sortir par la même porte.

Jusqu'à cet automne, voici (à gauche) comment les dirigeants de la secte bobov de la rue Hutchison contournaient le problème de la promiscuité sexuelle. Un drap assurait la ségrégation hommes/femmes.


Ceci dit, l'élection d'une première femme de la communauté hassidique à Outremont est peut-être le début d'une fissure dans l'épaisse carapace de l'orthodoxie machiste de cette secte.

Les mariages mixtes: l'horreur des horreurs

Il n'y a pas que la ségrégation des sexes. Il faudrait aussi s’accommoder de la ségrégation des confessions. Ravary l’écrit noir sur blanc (page 186): «Les ados n’ont pas le droit de regarder les filles, ni de leur parler, surtout si elles ne sont pas juives! Cela pourrait mener à un mariage mixte, l’horreur de l’horreur chez les ultras».

Même au fin fond de la Louisiane, un blanc qui prônerait ce type de clivage se ferait accuser d'être un membre en règle du Ku Klux Klan.

Malgré tout, nous surprenons continuellement nos politiciens en train de faire des salamalecs d’une servilité navrante aux lobbyistes intégristes. On se croirait revenus à l'époque d'avant la Révolution tranquille. L'époque ou Duplessis et l'Église couchaient dans le même lit et se renvoyaient l'encensoir. Pardon... l'ascenseur!

Le lobbyiste hassidique Mayer Feig  avec... 1) le premier ministre Harper 2) Gérald Tremblay (campagne municipale de 2009 3) la mairesse Helen Fotopulos d'Union Montréal  4) Lionel Perez, conseiller d'Union Montréal (2011), aujourd'hui dans l'équipe Coderre 5) Thomas Mulcair, lors de sa victoire de 2011 6) Shama Chopra, candidate conservatrice (campagne électorale 2011) 7) Thomas Mulcair (remise de la médaille du Jubilée de la reine, le 31 janvier 2013) 8) Peter McQueen (campagne de financement de Projet Montréal -novembre 2011) 9) Mindy Pollak (Friends of Hutchison Street) 10) Denis Coderre (Feig était présent à la soirée secrète d'octobre 2013) 11) Philippe Couillard (lancement de sa campagne , le 10 novembre 2013, à Outremont)

samedi 9 novembre 2013

L'HABIT ET LE MOINE


Le ministre Drainville a finalement déposé son fameux projet de loi projet de loi au nom aussi long que la passion du Christ.

Ces derniers mois, qu'est-ce qu'on n'aura pas vu, entendu et lu sur cette question des valeurs de laïcité? Sans craindre le ridicule, Charles Taylor y est allé d'un parallèle avec la Russie de Poutine. Certains, comme le Congrès Maghrébin au Québec, en sont même rendus à qualifier ce projet de loi de charte liberticide. Pourquoi pas génocidaire, un coup parti? 

La quasi totalité des immigrants qui ont choisi de venir s'installer au Québec et de vivre avec et parmi nous ne réclame ni ne souhaite se soumettre au vent rétrograde des courants intégristes qui souffle de plus en plus fort sur le monde. 



Le Collectif No Borders contre la Charte "xénophobe" - 20 octobre 2013

Ce midi, au radiojournal de la Première chaîne, une femme de Parc Extension d'origine bengalaise affirmait (en français!) qu'elle enlèverait sans problème son voile pour travailler. Pourtant, à en croire certains détracteurs du projet de loi, la question des signes ostentatoires va condamner l'ensemble des croyants de toutes confessions au bien-être social. 

J'entendais l'autre jour Victor Goldbloom dire qu'il a fait toute sa carrière sans porter la kippa. Est-il pour autant moins croyant ou moins juif qu'un Lionel Perez, le conseiller orthodoxe de NDG (Équipe Coderre) qui prétend que cette charte les «privera du droit à leurs choix moraux ou religieux».

M. Goldbloom soutient que «la neutralité religieuse ne réside pas dans les vêtements, mais dans l'esprit». Ça se défend. Mais il est certainement tout aussi juste de prétendre que la piété et la ferveur religieuse ne résident pas dans un accoutrement vestimentaire, mais dans l'âme.

Quand Lionel Perez clame que «la laïcité inclusive se fonde sur la liberté et l’égalité d’expression de chaque option morale ou religieuse dans l’espace public», je ne peux faire autrement que de sourire.

Je ne suis pas prêt d'oublier cette soirée du 15 juin 2010 où les conseillers d'Union Montréal Marvin Rotrand et Lionel Perez avaient fait un esclandre de 20 minutes parce que le conseiller Alex Norris ne portait pas de cravate. Il n'était pas assez ostentatoire à leur goût.

Pour ne pas froisser la liberté de religion (lire ma chronique du 5 décembre 2010) et pour empêcher que l'on refoule une fonctionnaire qui ne présente que deux trous pour les yeux, Lionel Perez se battrait jusqu'en Cour suprême. Mais pour un élu municipal qui pouvait fort bien croire que la cravate est davantage l'apanage des bandits en complet trois pièces qu'un gage de respectabilité, Perez était prêt à réclamer son expulsion manu militari (voir la vidéo de l'incident vestimentaire). Cherchez la logique là-dedans.

La fameuse vidéo clandestine qui a rattrapé Coderre à la fin octobre


Ce n'est hélas! pas en écoutant l'argument du nouveau maire que le Montréalais trouvera son chemin de Damas. Devant un parterre de dirigeants hassidiques (presque) triés sur le volet, Denis Coderre a atteint un summum de démagogie racoleuse:

 «Je me bats actuellement contre la Charte [des valeurs québécoises] parce qu'elle divise les gens.», leur avait-il raconté.(cliquer ICI pour visionner la vidéo controversée)

Elle est pas mal, celle-là. Le nouveau maire va-t-il aussi se battre contre la politique... parce qu'elle divise les gens?

lundi 4 novembre 2013

L'ÉLECTION ET LE HAMSTER



Avant de parler de l'ambiance dans laquelle s'est déroulée cette campagne électorale, vous me permettrez de commencer par ce que je considère la chose la plus importante.

Je tiens à remercier du fond du cœur tous ces gens qui m'ont accompagné, guidé, soutenu et encouragé tout au long de cette expérience passionnante et formidablement enrichissante.

Dans le feu de l'action, au jour J

Je ne nommerai pas un à un la cinquantaine de bénévoles qui ont accepté d'entreprendre ce voyage avec moi sans savoir sur quel rivage nous nous retrouverions en fin de course. Tous ces gars, toutes ces filles, jeunes d'âge ou de cœur, amis tantôt de longue date (voire même d'enfance), tantôt fraîchement débarqués dans ma vie, voisins de palier ou résidents d'autres arrondissements et anciens collègues de travail savent que je les apprécie et les estime, mais je tiens, ici, à le leur réitérer en toutes lettres.

Je tiens finalement à remercier plus explicitement Gilles Dauphin, Serge Chevalier, Annie-Michèle Carrière, Nizar Barrou, Jean-Denis Gingras et Jérôme Labrecque sans qui je n'aurais jamais été en mesure de mener une campagne digne de ce nom.

Ceci étant fait, je vous invite à lire la chronique que je viens de mettre en ligne sur mon site électoral. J'y traite, bien évidemment, du résultat du vote d'hier.


Maintenant, un mot sur l'ambiance qui a prévalue dans le cadre de cette campagne.

Vous avez tous lu et entendu à gauche et à droite que l'arrondissement est sujet à des tensions intercommunautaires préoccupantes. Je dois dire qu'à part quelques petites tentatives de dénigrement de la part de sympathisants du camp de Mme Pollak, la campagne s'est passée de façon tout à fait civilisée.

Le seul incident désagréable et inacceptable s'est produit la nuit dernière, quelques heures après l'annonce du résultat du vote dans mon district.

À minuit trente-sept, alors que ma fille s'apprêtait à prendre un taxi devant la maison, trois fourgonnettes qui descendaient la rue Hutchison en direction sud et une quatrième remontant en direction nord se sont brusquement arrêtées devant ma porte. Les quatre véhicules conduits et occupés par des membres de la secte hassidique se sont mis à klaxonner frénétiquement en chœur et à me narguer. Je suis demeuré sur le seuil de la porte jusqu'à ce que ma fille soit en sécurité dans le taxi.
Deux des quatre véhicules qui ont cherché à m'intimider en présence de ma fille

À ma plus grande surprise, dans le véhicule de tête, je suis à 99 % certain d'avoir reconnu nul autre que Martin Rosenberg, celui qui fait partie du trio des gros bonnets hassidiques qui m'ont poursuivi pour 375 000$. Je n'en croyais pas mes yeux.

Le jugement n'est toujours pas rendu dans la cause qui m'oppose au trio Rosenberg et Werzberger et ce gringalet prétentieux et arrogant se permettrait de venir me narguer chez moi en pleine nuit et en présence de ma fille.

Il aura suffi que je sorte mon appareil photo pour qu'il détale comme un hamster. On reconnaît bien là ceux qui en ont ou qui n'en ont pas. 




Sinon, que quelques petits messages inspirés comme ceux de Irwin Block, ancien journaliste à The Gazette


ou encore celui de Max Lieberman, ce représentant de la secte Satmar qui se préoccupe de mon état au lendemain de l'élection


Que pourrais-je bien leur dire pour les rassurer? Don't worry guys. I'm alive, very well... and still around!



p.s.: L'auteur anonyme d'un commentaire que j'ai reçu hier et que j'ai publié vient d'être retiré par celui-là même qui me l'avait envoyé. Je le remets donc ici pour lui rappeler que les écrits restent.

 

samedi 2 novembre 2013

AUX URNES, CITOYENS!


Dans moins de 16 heures, comme partout ailleurs au Québec, les électeurs et électrices d'Outremont auront déjà commencé à exprimer leurs volontés pour déterminer à qui ils souhaitent confier le mandat de les représenter à l'hôtel de ville.

Chacun et chacune d'entre vous devront faire entendre votre voix à trois niveaux distincts.

Sur un premier bulletin de vote, vous devrez choisir un maire pour la ville de Montréal.

Sur le deuxième bulletin de vote qui vous sera remis au bureau de vote, vous devrez indiquer qui vous souhaiteriez voir occuper le poste de maire de l'arrondissement d'Outremont.

Sur un troisième bulletin de vote, vous devrez déterminer si vous souhaitez me confier le mandat de vous représenter directement sur le terrain. 


Rappelez-vous! Votre conseiller municipal est la personne qui connaît le mieux votre district. Il arpente votre territoire, y observe ce qui va bien et ce qui cloche, en prend bonne note et soulève les problèmes à l'hôtel de ville.

C'est votre conseiller qui vous représente à toutes les séances mensuelles du Conseil de l'arrondissement et qui met sur la table les doléances dont vous lui aurez fait part. Il cherche des solutions à vos problèmes. Il est vos yeux, vos oreilles et votre porte-parole auprès de l'administration de l'arrondissement.

Si vous habitez le district Claude-Ryan d'Outremont, vous serez possiblement intéressés à savoir que, contrairement à tous les autres aspirants au poste de conseiller de mon district (Claude-Ryan), je suis le seul à avoir assisté à 68 des 69 dernières assembles du conseil d'Outremont. À eux quatre, les autres candidats au poste que je convoite n'ont pas cumulé 10 présences aux assemblées du conseil. C'est dire l'intérêt qu'ils portent aux affaires qui concernent Outremont.

Tous mes efforts des six dernières années et mes 12 semaines de campagne électorale ne donneront de résultats que si vous, électeurs et électrices du district, vous rendez voter demain. Sans votre appui concret jusque dans l'urne, je ne pourrai rien accomplir.

C'est à vous et à vous seuls, que revient le dernier mot. Ce n'est qu'en vous rendant voter, que vous pourrez être entendus!

J'espère que vous serez au rendez-vous demain, dimanche, entre 10 h et 20 h.

Dans le district Claude-Ryan, deux endroits sont désignés pour recueillir vos votes : 




Si vous avez en votre possession la carte de rappel que vous a fait parvenir par la poste le Directeur des élections, amenez-le avec vous. Si vous l'avez perdu, ce n'est pas dramatique. Vous pourrez voter sans problème.

Aux urnes, Citoyens!