Le 27 février dernier, si vous étiez parmi les quelque 120 citoyens à assister à la séance d’information formatée par Philipe Tomlinson, vous avez peut-être été sensible à son invitation au dialogue. Le maire qui déteste supposément la désinformation, les accusations et le conflit dit souhaiter désamorcer les tensions avec nos voisins hassidiques. Comment? «Il faut créer des opportunités de rapprochements», dit-il.
On ne peut pas être contre la vertu, mais dites-nous une chose. Qui sont ces voisins hassidiques avec lesquels nous pouvons communier? Au Théâtre Outremont, on en a compté tout au plus une dizaine, dont une seule femme.
La moitié des hassidim présents étaient des visages archiconnus de la communauté. Outre Martin Rosenberg et son grand-père David (le fondateur de la multinationale milliardaire Rosdev), on pouvait apprécier la présence de Max Lieberman, de Mayer Feig et de Sam Muller, trois lobbyistes intégristes hyperactifs.
Il manquait bien Hersber Hirsch au spectacle, mais Alain Picard, ancien journaliste devenu relationniste utilitaire de la secte a eu la brillante idée de remplacer l'ancien fraudeur par sa... sœur! C'est elle qui a tant ému le public en livrant son vibrant hommage à la culture québécoise et à sa si belle langue nationale. J'ai appris, ce soir-là, que l'on pouvait être lobbyiste de sang comme d'autres sont frères de sang!
S’il suffisait, pour entreprendre un dialogue, de tendre la main et de se frotter à ces agents politiques qui se comptent sur les doigts d’une main, on pourrait imaginer que la réconciliation soit possible. Mais savez-vous seulement qui ils sont?
C'est en partie grâce au faux témoignage de Max Lieberman que David Ranta écopera d'une peine de 37 ans et qu'il croupira en prison près d'un quart de siècle pour un crime qu'il n'a jamais commis. |
Puisqu'il a été le premier à intervenir au micro, le 27 février dernier, faites aujourd'hui connaissance avec Menachem, alias Max Lieberman. Comme on dit par chez nous: «Premier arrivé, premier servi!»
Avec son sourire Pepsodent, ses pommettes roses et son air de chérubin, Max dégage la bonhommie et l’ouverture. Hélas, il arrive que les apparences soient trompeuses.
Élevé à Brooklyn au sein de la très rigoriste secte Satmar, Lieberman est partisan de la peine de mort, d'une justice implacable et de longues peines de prison. En 1990, il a été servi. À la suite de l’assassinat d’un rabbin de sa secte, Max avait déclaré avoir vu l’accusé assis dans une voiture près du lieu du crime. Il l’avait même faussement identifié lors d’une parade d’identification. Son faux témoignage contribua à faire condamner le peintre en bâtiment qui ne sera innocenté que 23 ans plus tard. Avouez que comme premier faux pas, c'en est tout un.
D'aucuns diront que c’est de l’histoire ancienne, qu’il faut donner la chance à un jeune de se racheter et de tourner la page. Soit. Je veux bien. Le problème, c'est qu’au moment même où vous lisez ces lignes, notre cher Max fait l'objet d'une poursuite pour une fraude de 310 688 $ qu'il aurait commise avec deux de ses acolytes.
En deux mots, Stryker Canada Holding Company, une société de technologie médicale offrant toute une gamme de dispositifs médicaux a fait affaire avec Medca et 3997413 Canada Inc, deux distributeurs d'équipement médical dans lesquels a longtemps trempé Max Lieberman.
Après avoir acheté des équipements de Stryker pour plusieurs centaines de milliers de dollars, Lieberman, alors directeur et président de Medca, aurait transféré tous les actifs de l'entreprise à 3997413 Canada Inc dont il était le représentant. Ce petit tour de passe-passe a transformé Medca en une coquille vide, ce qui aurait permis à nos trois larrons de tromper et de frauder allègrement le fabricant Stryker.
Je vous épargne les mesures dilatoires imaginées par le trio pour empêcher Stryker de récupérer son dû malgré deux jugements prononcés antérieurement. Vous découvrirez leurs entourloupettes en lisant la requête déposée par l'entreprise escroquée.
Quand on sait qu'avec son pote Mayer Feig, Max est administrateur de Hatzoloh , ce service médical d'urgence qui vient en aide aux communautés juives du monde, il est cocasse de découvrir d'où vient peut-être son attirance pour les fournitures médicales.
C'est avec un type comme lui que Tomlinson et Projet Montréal négocient ce qui est bon pour l'ensemble des citoyens d'Outremont? C'est avec lui qu'il nous faudrait entamer de bonnes relations de voisinage? Vous voulez rire, j'espère!
Jamais je ne goberai un traitre mot qui sort de la bouche de cet homme. Surtout pas quand il nous raconte que la nouvelle synagogue de 7 000 pi2 de Rosenberg sera destinée à n'être qu'une simple «synagogue dépanneur».
Imaginez ça. La Synagogue Couche Tard ! Un peu plus et on croira que ça respectera le caractère commercial que nous souhaitons préserver pour l'avenue Bernard. Sacré Max, va!