jeudi 9 mai 2024

LES VÉRITÉS DE CALOTINS


Il est de notoriété publique que les dirigeants et administrateurs des sectes hassidiques ont un don inné pour jouer les martyrs. Ce n’est pas pour rien qu’ils recourent à tout bout de champ aux tribunaux de toutes instances. Ils ont une tendance presque pathologique à crier à l’injustice et à réclamer réparation et dommages. Et ce, même lorsque ce sont eux qui commettent des actes manifestement illégaux. Il n’y a pas à dire, ils ne se prennent pas pour des pieds de céleri!


Alors que la pandémie de COVID-19 faisait rage et que le gouvernement avait décrété officiellement la fermeture de toutes les écoles du Québec, le journaliste Yves Poirier et le Groupe TVA avaient diffusé un reportage montrant que les garçons de la secte Belz avaient continué de fréquenter illégalement leur institution religieuse. L’enquête avait fait la manchette sous le titre « Des élèves juifs hassidiques en classe illégalement». La même chose se produisait dans deux autres écoles hassidiques du quartier.

Bien que pris les culottes baissées, les administrateurs de cette yeshiva n’ont pas hésité à s’en prendre au messager. 


Le 18 janvier 2022, ils se sont adressé au comité des plaintes du Conseil de presse du Québec, alléguant que le journaliste avait bafoué le respect de la vie privée en entrant par effraction dans l’école et en filmant des enfants. Ils avançaient qu’il avait fait un usage injustifié de procédés clandestins. On lui reprochait aussi un manque d’équilibre, des informations inexactes, d’avoir joué de sensationnalisme, sans oublier, bien sûr, les sempiternels arguments de discrimination (comprendre antisémitisme) et d’encouragement à la violence.

Après examen des accusations, les trois membres du comité des plaintes ont rejeté tous les griefs des intégristes et conclu que le journaliste et TVA avaient respecté à la lettre le guide de déontologie des journalistes. 

En dépit de la faiblesse de leurs arguments, les administrateurs de la secte Belz ont contesté la décision devant la commission d’appel. 

Tout récemment, (27 février 2024), les six commissaires ont rendu leur décision. Il ont rejeté définitivement la plainte de l'école Belz (lire leur décision).

Mayer Feig et Abraham Ekstein, deux sommités en matière de vérités alternatives.


Contrairement à ce que soutenaient les religieux, l’équipe de TVA ne s’est pas introduite par effraction puisqu’elle ne pénétrait pas dans la yeshiva pour y commettre un crime. Certes, elle y est entrée sans autorisation, mais cela n’est pas interdit… si l’intérêt public le justifie! Or le geste du journaliste a permis de confirmer la présence d’élèves pour des activités autres que celles permises par le décret et de constater que les gens à l’intérieur de l’école ne respectaient aucunement les mesures sanitaires. Ça ne pouvait être plus d’intérêt public que ça.

L’argument des plaignants concernant le non-respect de la vie privée a également été retourné comme une crêpe puisqu’aucun élève ni enseignant n’est identifiable par le grand public dans les images tournées à l’intérieur de l’école.

Aucun élève ni enseignant n’est identifiable dans le reportage.


Quant à l’allégation d’utilisation injustifiée de procédés clandestins, elle s’est dégonflée comme un soufflé refroidi. Le reporter et son caméraman n’ont pas cherché à jouer aux agents du Mossad bardés de gadgets d’espionnage à l’infrarouge et se faisant passer pour des plombiers. Ils sont débarqués avec grosse caméra à l’épaule et micro aux couleurs de LCN à la main, cherchant ouvertement des interlocuteurs pour obtenir leur point de vue. Aucune des personnes approchées n’a accepté de parler.

Les responsables de la yeshiva ont aussi fait chou blanc en qualifiant le reportage de discriminatoire. C’est bien beau de glousser les accusations habituelles, encore faut-il les prouver. Or, les plaignants n’ont pas été foutus d’identifier un mot, une expression ou une image de ce topo qui attesterait d’une quelconque discrimination envers la communauté hassidique ou qui pourrait susciter la haine ou encourager la violence.

L’accusation de sensationnalisme a, elle aussi, fini en eau de boudin. Après l’analyse des faits, les commissaires n’ont rien trouvé qui puisse soutenir que la réalité a été déformée, exagérée ou interprétée de façon abusive. Manque de chance, depuis le début de la pandémie, d’autres médias avaient aussi diffusé des reportages sur la même problématique rencontrée dans certains établissements scolaires de la communauté juive ultraorthodoxe d’Outremont.

Le journaliste Yves Poirier lors de son reportage du 4 janvier 2022. À droite, exactement au même endroit, mais le 3 août 2020, une bonne grappe de jeunes filles hassidiques attendent leur autobus sans aucune mesure de protection.

Pour justifier le fait que leurs enfants soient à l’école pendant le confinement, des dirigeants hassidiques ont prétendu se fier à un décret permettant aux élèves qui n’ont pas d’équipement technologique pour suivre leurs cours à distance de travailler en classe. À l’époque, même Jean-François Roberge, le ministre de l’Éducation avait déclaré que c’était illégal et que leur argument sur le manque d’équipement pour l’enseignement à distance était tiré par les… cheveux!

En fait, les actes de rébellion de ces écoles hassidiques d’Outremont étaient tout à fait au diapason de ce qui se vivait à New York et en Israël où des centaines d’écoles hassidiques étaient ouvertes en violation des restrictions imposées par le gouvernement.

Tout au long de la pandémie, l’insubordination des dirigeants ultraorthodoxes s’est poursuivie. Par ailleurs, fallait-il se surprendre qu’en juillet 2021, Le Devoir rapportait que les cinq établissements scolaires affichant les pires taux de vaccination de la métropole appartenaient tous à des communautés ultra-orthodoxes d’Outremont et des arrondissements voisins. Le bonnet d’âne revenait à l’école communautaire Belz dont à peine 6,6% des élèves avaient vu la couleur d’une seringue alors que le taux moyen de vaccination des écoles de l’île était de 70,8%. Et dire que Mayer Feig, le relationniste hassidique omniprésent, nous serine sans arrêt qu’en bons citoyens responsables, lui et ses complices prêchent le respect des règles sanitaires et la vaccination dans leur communauté.

Mais la résistance ne s’est pas limitée aux écoles religieuses. On ne compte plus les histoires de synagogues récalcitrantes.

Pensons, par exemple, au mariage hassidique qui s’est tenu le 7 décembre 2020 dans la synagogue Belz du 5900 avenue du Parc. Avant que les agents du SPVM n’aient le temps d’y entrer, quelque 200 convives avaient pris la poudre d’escampette par la porte arrière. 

Un mois plus tôt, le soir de l’Halloween 2020, c’est encore Mayer Feig, le tsar du corona que l’on a surpris en train de couvrir la fuite d’une quarantaine de ses ouailles délinquantes. Ils s’étaient rassemblés illégalement dans la synagogue du 5555 Hutchison (derrière le YMCA du Parc).

Fendant pas à peu près,  Mayer Feig, le soir de l'Halloween 2020.

Plutôt que de collaborer avec les policiers arrivés tous gyrophares allumés, Feig s’est interposé (visionner le court extrait) et leur a tenu tête, refusant avec arrogance de s’identifier. Il fallait entendre le lobbyiste affirmer sans cligner des yeux que la consigne était de 25 personnes par salle et par porte! Il l’a encore répété devant la caméra de Radio-Canada, le 23 janvier 2021.

Feig racontant des sornettes à la caméra de Radio-Canada, le 23 janvier 2021

Ces arguments de «fins finauds» comme les a qualifiés François Legault, Mayer Feig et ses acolytes de mauvaise foi les utilisent à tour de bras. 

On se souviendra que le 24 septembre 2020, le Conseil des juifs hassidiques du Québec, un lobby soi-disant «amical» avait envoyé à ses ouailles d’Outremont et du Mile-End une lettre affirmant faussement (lire l'article de The Gazette) qu’il avait conclu un accord avec le gouvernement qui allait leur permettre de regrouper jusqu’à 250 personnes dans les synagogues. Au bureau du premier ministre, cette désinformation avait fait bondir. Elle a été démentie formellement.

Ce genre de fake news et d’arguments chafoins auxquels recourent allègrement les ultrareligieux ne surprend pas Luc Ferrandez. L’ancien maire du Plateau, qui a dû se frotter à ces lobbyistes rétifs, s’en est même ouvert à Patrick Lagacé, le 25 janvier 2021 sur les ondes du 98,5 FM (écouter l’extrait) : 

«C’est très difficile d’en arriver à des ententes avec les hassidim parce qu’ils réinterprètent constamment la loi en fonction de leurs besoins… [Ils se disent] ça, c’est la loi, maintenant qu’est-ce qu’on peut faire pour la contourner ? Dès que tu oublies une virgule quelque part dans un texte qui leur permet de faire quelque chose qui est contre l’esprit de la loi, ils vont le faire.» 

Lorsque Lagacé lui demande si donner des amendes pourrait être une façon de les faire raisonner, Luc Ferrandez est catégorique.  

«Oui...Quand on sait que les écoles pour garçons sont restées ouvertes lors de la première vague, à un moment donné on dit woup!, là on n’est plus dans la même game. Là, c’est la santé publique. Là, tu risques de faire déborder les hôpitaux. Ça, ce n’est pas négociable.»

En dépit de toutes ces années de rififi, on ne s'explique pas que Bernard Drainville, père de la Charte des valeurs québécoises, ait renouvelé le permis de la yeshiva ultraorthodoxe Belz et continué de financer cet établissement qui, en plus, ne respecte même pas le régime pédagogique du ministère. C'est une véritable prime à la délinquance. Avec pas d'contraventions, en plus!

Son chef ne s'en formalise pas non plus. François Legault réclame à grands cris que les tentes installées à l'université McGill par les manifestants en solidarité avec Gaza soient démantelées au plus sacrant. Pourquoi cela presse-t-il comme une cassure? «Ça ne respecte pas la loi!» Tiens donc... Encore du deux poids, Dieu mesure?


mercredi 28 février 2024

LE CARNAVAL DE L'APLAVENTRISME


Cela fait au moins 18 ans que l’alerte a été donnée par les médias. Le 8 septembre 2006, la journaliste Julie Miville Deschesne dévoilait le scandale des écoles illégales  hassidiques d’Outremont au téléjournal de Radio-Canada. On y apprenait que ces établissements ultras sectaires sacrifient leur jeunesse en ne leur offrant qu’une éducation pratiquement strictement religieuse, ce qui était en contravention flagrante de la loi qui exige que tous les enfants suivent une scolarité dans une école reconnue jusqu’à l’âge de 16 ans. 

À l’époque, j’avais moi-même dénoncé cet état de fait dans Le Devoir. Pas plus tard que la semaine dernière, une ancienne procureure générale du Québec a déploré l'inaction du ministre Drainville. 

Depuis presque deux décennies, qu’importent leurs couleurs politiques, tous les ministres de l’Éducation ont prétendu rechercher une intégration harmonieuse de ces milliers d’enfants sacrifiés. Pire, ils ont fait semblant de croire à une ouverture des rabbins comme il n’en avait jamais existé avant. Aujourd’hui, après les Jean-Marc Fournier, Michelle Courchesne, Line Beauchamp, Marie Malavoy, Yves Bolduc, François Blais, Sébastien Proulx et Jean-François Roberge, c’est au tour de Bernard Drainville de faire son tour de piste au Carnaval de l’aplaventrisme.

Quel crime les intégristes hassidiques auraient-ils dû commettre pour que le père de la Charte des valeurs québécoises se décide à ne pas renouveler le permis de cette yechiva (appelons les choses par leur nom !) comme le lui recommandait la Commission consultative de l’enseignement privé (CCEP) ? Ça ne suffisait pas que les administrateurs de l’école délinquante aient dépassé de 11 ans l’échéance de l’entente qu’ils avaient négociée en 2009 avec le gouvernement sur l’enseignement des matières obligatoires ? Ce n’était pas grave que ces fanatiques qui prônent pourtant l’isolement social décident de violer le confinement et les mesures sanitaires imposées à tous les citoyens du Québec lors de la pandémie de COVID ?


Sam Muller, la nouvelle recrue élevée par les lobbyistes Mayer Feig et Max Lieberman n'a pas peur de se faire des ampoules aux mains pour s'assurer que les politiciens ferment les yeux sur leurs yechivas clandestines.


Drainville, tout comme ses prédécesseurs, n’est rien d’autre qu’un pit-bull avec un dentier sans Polygrip. Face aux intégristes, tout ce beau gratin d’élus se transforme en minous dégriffés, voire carrément castrés. Une basse-cour de chapons même pas foutus d’infliger la moindre contravention aux délinquants éternellement récidivistes.

Pas de saints dangers non plus qu’un gouvernement cesse de financer les écoles privées. Encore moins si elles sont religieuses jusqu’au trognon. Ça fait 45 ans que certaines institutions ultraorthodoxes reçoivent des subventions du gouvernement sans respecter le régime pédagogique du ministère. Or depuis l’ultimatum lancé par la ministre Courchesne en 2009, non seulement les subsides accordés aux écoles illégales n’ont pas été coupés, mais ils ont été augmentés. Si bien qu’aujourd’hui, avec cette prime à la délinquance, les directeurs de ces écoles clandestines sont encore plus à l’aise pour combattre le darwinisme. Et ils doivent se bidonner comme des bossus en sachant que tous ces politiciens sont tétanisés à l’idée qu’ils pourraient être taxés d’antisémites s'ils mettaient leurs culottes.


* Traduction:

Tous les Goys ne sont pas méprisables. Particulièrement les politiciens qui ferment les yeux sur l'ignorance que nous transmettons à nos enfants. À tous ceux qui mangent dans notre main, nous nous engageons à ériger un mausolée sur le domaine public. Là-dessus, vous pouvez compter sur Sam Muller.

Sur les pierres tombales: Dieu louange votre inertie