Le 17 novembre 2011, Alex Norris, le conseiller de Ville de Projet Montréal dans l'arrondissement du Plateau m’écrivait le commentaire suivant sur mon blogue : «Il est totalement faux que notre administration n'ose pas sévir en cas de manquement aux règlements par des membres de la communauté hassidique». Pour tenter de m’en convaincre, il a évoqué le jugement d'outrage au tribunal que son administration avait obtenu contre le dortoir illégal de la secte hassidique, au 5569-5571 Hutchison.
Même s’il nous a fallu dénoncer pendant des années l’existence de ce nique à feu avant que vous agissiez, les résidents ont applaudi bien fort votre exploit inaccoutumé, M. Norris. Mais, hormis cette exception qui confirme la règle, qu’avez-vous fait pour mettre au pas toutes les autres synagogues-taudis ou qui ne respectent pas votre réglementation sur le zonage? Niet. Électoralisme oblige, vous évitez, tant que faire se peut, d'exiger le respect de vos règlements.
Ces dernières années, en plus de squatter les rues résidentielles, plusieurs synagogues ont poussé comme des champignons sur l’avenue du Parc, au nord de la rue Bernard. Pourtant, le zonage de cette portion de l’avenue du Parc interdit spécifiquement l’établissement de lieux de culte.
Pour vous en laver les mains, vous vous limitez à répéter que les permis sont délivrés pour des centres communautaires, ce que le zonage de ce tronçon de l’avenue du Parc permet.
Vous pouvez bien vous mettre la tête dans le sable, M. Norris, mais nous ne sommes pas dupes.
Pour vous mettre le nez dans vos contradictions, nous ne tenterons plus de vous convaincre que les locaux comme ceux du 5870, 5896 à 5906 et 6082 avenue du Parc ne sont rien d’autre que des synagogues trafiquées. Nous avons compris que c'était peine perdue. Nous laisserons plutôt les leaders hassidiques l’avouer eux-mêmes.
Ils ont craché le morceau bien candidement le 17 juin 2012, journée où près d’un millier d’ultraorthodoxes ont participé à un imposant et très bruyant défilé pour célébrer l’inauguration d’un tout nouveau rouleau de prière.
Visionnez, ci-haut, un extrait de cette fête tonitruante filmée à l'entrée de la synagogue illégale
Voici le rouleau de prières destiné à la synagogue illégale du 5870 avenue du Parc |
Sur le blogue Outremont Hassid, un certain Boruch Posner (nom fictif?) a pris la peine d’expliquer les tenants et aboutissants de ce cortège exalté.
Il vaut la peine de lire sa chronique pour mieux comprendre la signification de cet évènement.
Dans son texte, Posner n'a aucune gêne à raconter que le sacro-saint rouleau de prière prend le chemin de la synagogue à laquelle il est destiné. Oui, vous avez bien lu. Le chroniqueur parle d'une synagogue. Il tombe sous le sens qu'un objet aussi précieux et vénéré est promis à une synagogue et non pas à un vulgaire centre communautaire.
Chaque jour, depuis très tôt le matin, des flopées de fidèles de la secte s'y rendent prier avec leur pochette à téfilines dans les bras. Pas besoin d'avoir été journaliste à The Gazette, M. Norris, pour comprendre qu'il n'y a pas de centres communautaires sur ce tronçon de l'avenue du Parc, mais bien des synagogues.
En allant réclamer des permis pour des centres communautaires, les leaders hassidiques vous remplissent comme des petits fours cacher. Et de toute évidence, vous vous accommodez fort bien des petites vites que les intégristes vous passent. C'est vrai en tout temps, mais encore plus maintenant que vous apprêtez à vous lancer dans une course électorale.
Et si d'aventure vous daigniez nous faire part de vos commentaires sur la question, de grâce, M. Norris, épargnez-nous votre réflexe conditionné de traiter en parias les citoyens qui se plaignent de ces abus.
Profitez-en plutôt pour nous dire en quoi une fête privée organisée par un individu qui a fait passer la commande de cet objet fabriqué à la mémoire d'un proche décédé devrait forcer la fermeture des rues et artères commerciales? Il ne s'agit nullement d'une fête officielle du calendrier juif. A-t-on déjà permis un tel tohu-bohu pour un veuf éploré ou, plus joyeusement, pour le mariage de sa fille? Poser la question c'est y répondre.