lundi 13 décembre 2010

LA "PARTIS-ÂNERIE" DE MARIE CINQ-MARS

Le 6 décembre dernier, si vous n’avez pas assisté à l’assemblée du conseil d’arrondissement du Plateau Mont-Royal, vous avez raté une méchante occasion de cerner l'exceptionnelle personnalité de la mairesse Marie Cinq-Mars.

Ce soir-là, il a suffi de l’intervention d’un commerçant de la rue Laurier pour que toute l’assistance prenne la mesure de la légèreté, de l’inconsistance et de la «partisânerie» de la première (?) dame d’Outremont. C’était pathétique et gênant.

Imaginez. Des commerçants, gros et petits, font des pieds et des mains pour entreprendre une revitalisation de la rue Laurier, du boulevard Saint-Laurent au Chemin de la Côte-Sainte-Catherine. Que voilà une belle initiative.

Pour la période des Fêtes, ces commerçants (qui ont pignon sur rue tant du côté du Plateau que d’Outremont) souhaitaient une uniformisation des décorations de Noël.

Certains de ces négociants sont donc allés présenter leur plan de décoration aux deux arrondissements. C’était tout ce qu’il y a de plus logique. Après tout, ne scande-t-on pas «Une île, une ville»?

Comment a réagi la mairesse d’Outremont à cette proposition? Plutôt que de respecter les vœux de ses commerçants, Marie-Antoinette Cinq-Mars a sauté sur l’occasion pour faire un power trip de petit potentat frustré.



Cliquer sur le triangle ci-haut pour voir la vidéo (7 minutes) du témoignage d'un commerçant et d'Alex Norris, le 6 décembre 2010.

Pas question que la mairesse se laisse damer le pion par les élus du Plateau. Elle s’est occupée elle-même de passer un sapin à ses adversaires du Plateau en donnant l’ordre aux cols bleus d’Outremont d’installer des sapins plus beaux, plus hauts et plus magnifiquement éclairés que ceux de ses rivaux du Plateau. Tiens, toé! Pour Cinq-Mars, la devise serait-elle «Une île, une fille»?

Du côté du Plateau, les élus de Projet Montréal s’étaient pourtant montrés favorables à la requête des commerçants de la rue Laurier. Alex Norris, le conseiller de la Ville (Mile-End) avait même pris la peine d’accompagner des commerçants de la rue Laurier à une séance qui s’est tenue à l’Hôtel de Ville d’Outremont.

Mal lui en prit, car Marie Cinq-Mars l’a reçu comme un chien dans un jeu de quilles. Alex Norris, lui-même, ne s’attendait pas à une telle réception. «Je pense, a-t-il dit, que tout le monde a été un peu étonné de l’attitude de la mairesse d’Outremont qui a d
éploré que j’avais [sic] été invité à cet événement.».

C’est drôle, mais... quand il s’agit de manigancer un «comité bicéphale Outremont-Le Plateau» pour faire renaître de ses cendres le tristement célèbre comité sur les relations intercommunautaires destiné à satisfaire les quatre volontés d’un nabab hassidique, la Mère supérieure d’Outremont perd soudainement son air gribiche et se montre pas mal moins sainte-nitouche!

C'est à en perdre son yiddish!


Cliquer sur la caricature pour zoomer

dimanche 5 décembre 2010

D'ACCOMMODEMENTS ET DE LAÏCITÉ PASSOIRE

Le 20 octobre 2010, un lobby voué à favoriser et promouvoir les intérêts de la communauté orthodoxe et hassidique participait à un débat devant une commission parlementaire de l’Assemblée nationale du Québec. Il s’agissait d’une première sur la colline du Parlement.
Craignant comme la peste que le gouvernement du Québec ne force les ultrareligieux à prendre des cours de conduite aux côtés d’examinateurs du sexe opposé, que l’égalité homme/femme ne prime sur la liberté de religion, que la kippa ne prenne le bord comme les crucifix et les hidjabs dans l’administration gouvernementale, le Conseil orthodoxe juif pour les relations communautaires du Québec (COJRCQ) défendait son mémoire contre l’adoption du projet de loi 94.

Au même moment, à Montréal, le Centre des sciences présentait (et présente toujours) Sexe, l’expo qui dit tout! Grâce à une cinquantaine de jeux interactifs, de vidéos et de produits multimédias, garçons et filles de plus de 12 ans obtiennent des réponses franches à une centaine de questions qui leurs brûlent les lèvres : l’orientation sexuelle, l’âge du premier baiser, le développement des seins, les premières menstruations, la biologie des caresses, le mécanisme de l’érection, le rôle des fantasmes et quoi encore.

S'il vous plaît, rassurez-moi. T
out ce beau monde habite-t-il la même galaxie?
Flanqué du rabbin Moshe Martin Glustein et de l’intégriste hassidique Max Lieberman, Me Lionel Perez
a sonné la charge destinée à établir les balises encadrant les demandes d’accommodements dans les services gouvernementaux et dans certains établissements. On comprend aisément toute l'horreur que ressentent les orthodoxes juifs et les hassidim à l'idée que l'État pourrait refuser à une fonctionnaire islamiste de porter le niqab sur les heures de bureau.Dans la vidéo officielle de l'Assemblée nationale du Québec, M. Perez - qui est qualifié de «président du COJRCQ» - n'a pas manqué de rappeler que «L'histoire a démontré au peuple juif et à d'autres que dès qu'on légifère pour cibler un groupe de personnes à cause d'une certaine différence, cela peut dégénérer vers un chemin que l'on voudrait éviter.»

Quoi?
Le gouvernement Charest se serait-il inspiré d'un passage de Mein Kampf pour rédiger le projet de loi 94? Non, mais quoi encore? Allez donc revisionner Defamation, le documentaire du jeune cinéaste israélien Yoav Shamir qui raconte que l’antisémitisme est une industrie qui tourne à plein régime. Son documentaire a justement été diffusé la semaine dernière aux Grands Reportages sur RDI. Vous le trouverez dans ma chronique du 14 octobre dernier.

Il est assez ironique d'entendre Me Lionel Perez (qui est aussi le conseiller municipal d'Union Montréal du district de Darlington -
invoquer la Charte des droits et libertés de la personne et parler d'entorse à la liberté de religion dans le cas du voile intégral. Rappelez-vous. Pas plus tard que le 15 juin 2010, le conseiller de Ville Alex Norris s'était présenté sans sa cravate à l'assemblée du conseil municipalEn chambre, ce même Lionel Perez  avait déchiré sa chemise publiquement. Oh! Blasphème. M. Norris ne portait pas le nœud coulant sous sa pomme d'Adam.


  Pour ne pas froisser la liberté de religion et pour empêcher que l'on refoule une fonctionnaire qui ne présente que deux trous pour les yeux, Lionel Perez se battrait jusqu'en Cour suprême. Mais pour un élu municipal qui croit sincèrement que la cravate ne fait pas le moine, Perez était prêt à réclamer son expulsion manu militari (voir la vidéo de l'incident vestimentaire). Cherchez la logique là-dedans.

Le COJRCQ est beaucoup mieux connu sous l’acronyme anglais JOCC. Question de vous rafraîchir la mémoire, le JOCC est ce groupe de lobbyistes ultraorthodoxes qui, en 2005, avait offert un voyage au rabais à New York à des fonctionnaires municipaux d’Outremont, dont un conseiller élu, un prétendant au poste de conseiller municipal, un lieutenant de police, un directeur de la Sécurité publique et j’en passe. Tout ce beau monde avait même été reçu à bras (et à bar !) ouverts à l'hôtel new-yorkais du célébrissime Michael Rosenberg.
À l'époque, tout comme aujourd'hui d'ailleurs, Michael Rosenberg est l'un des principaux administrateurs du JOCC. Ce n'est que peu de temps avant de se présenter devant la Commission des institutions que le groupe de lobbyistes a entrepris d'élargir ses rangs en y ajoutant une ribambelle d'administrateurs et, semble-t-il,un président en la personne de M. Perez.


Dans un article publié à la suite de sa victoire électorale de 2009, le Canadian Jewish News indique, entre autres, que M. Perez est membre de l’exécutif de l’école Yeshiva Gedola. Deux articles du quotidien Le Devoir publiés le 4 juin 2009 et le 5 juin 2009 signalent que cette même institution fait partie de la liste des écoles récalcitrantes qui ne respecteraient pas le régime pédagogique du ministère de l'Éducation.

Entre vous et moi, si mon dossier contenait ce genre de taches et qu'il fallait que je me présente sur la colline parlementaire pour plaider ma cause d'accommodements religieux et de laïcité passoire, je pense que je réclamerais moi aussi que la burka soit permise. Je me cacherais dessous pour être bien certain que personne ne puisse me reconnaître sur la rue!

jeudi 2 décembre 2010

2007 - 2010 : TROIS ANS D'INDIGNATION

Il y a exactement trois ans aujourd'hui, le 2 décembre 2007, j’inaugurais ce blogue, sans tambours, ni trompettes. À l’époque, je croyais que ce ne serait qu’une histoire de quelques mois tout au plus. Jamais je n’aurais imaginé une seule seconde franchir un jour le cap des 235 chroniques.

Eh! Bien, voilà, c’est fait!
Pour célébrer ce troisième anniversaire, je m’en voudrais de ne pas rendre à César ce qui appartient à César.

Sans les accointances, les complicités et les courbettes électorales, sans les bourdes et les bévues, sans les cafouillages, les contradictions et les dérapages, sans le «
give & take», le grenouillage, les magouillages et la mauvaise foi, sans la sottise et le mépris grossier d’un bon nombre d’acteurs qui sous-estiment le bon peuple, rien de ce que vous avez pu lire et de ce que vous pourrez encore apprendre dans ce blogue n’aurait vu le jour.

Sans les Marie Cinq-Mars et Louis Moffatt, sans les feux Stéphane Harbour et Claude B. Piquette, sans les Pierre Beaudet et Pierre A. Chapuis, sans les Gérald Tremblay, Helen Fotopulos et Richard Bergeron, sans les Jean Charest, Michelle Courchesne et Lucien Bouchard, sans les Thomas Mulcair et Stephen Harper, sans les aplaventristes, les politiquement corrects et les multiculturalistes « coast to coast », sans les Martin Patriquin et Pierre Anctil, sans les Julius Grey, Michael Rosenberg, Alex Werzberger, Mayer Feig, Max Lieberman et leurs suites, cette grande aventure n’aurait jamais franchi le cap des 1000 jours de rebondissements. Aussi, je m’en voudrais de ne pas les remercier pour leurs «généreuses contributions»!

Comment enfin ne pas exprimer ma gratitude à tous les citoyens et toutes les citoyennes du Plateau, d’Outremont , d’ailleurs au Québec et jusqu'en Israël qui, tantôt très ouvertement, tantôt en toute discrétion, me sont venus en aide.

Pour cette cause qui est la vôtre, vous m’avez prodigué encouragements, soutien moral et, quand il le fallait, appui financier. Plusieurs sources se sont fait un devoir de me refiler une foule de renseignements et de documents précieux. Qu’ils m’aient été transmis de bouche à oreille, de main à main (parfois même dans des enveloppes brunes!), ou par le truchement d’Internet, ils m’ont permis d’étoffer, d’enrichir et de contre-vérifier les faits et les propos que j’avance dans ces pages. Je nous souhaite de nous retrouver encore plus nombreux lorsque nous soufflerons la quatrième bougie d’anniversaire de ce blogue.

Si vous me le permettez, je souhaiterais rendre un hommage posthume à Mme Simone Rouillard. Cette citoyenne d’Outremont dont j’ai appris tardivement le décès m’a toujours assuré de son appui et m’a aidé chaque fois qu’elle l’a pu, en dépit de la maladie qu’elle combattait courageusement. Elle aurait été heureuse de lire l'article du Point d'Outremont paru aujourd'hui même. Merci 1000 fois, Simone.