Le 26 janvier dernier, le journaliste Normand Lester nous apprenait qu'un rabbin s'était fait livrer 100 caisses de vin, de schnapps et de liqueur à la banane à la synagogue Toldos Yaacov Yosef de la rue Durocher. Et il s'est fait prendre sur le fait par une escouade spéciale de la police.
En passant, avez-vous une petite idée de ce que cela veut dire 100 caisses contenant chacune neuf bouteilles de 1,5 litres? Ça représente plus qu'une tonne! Pour être exact, c'est 1350 kilos d'alcool. Et attention... ça ne compte pas le poids des bouteilles. Juste le bon nectar!
Espérons que le rabbin les a empilées comme il faut car, en cas de tremblement de terre, le pauvre hassidim qui reçoit ça sur la tête, y'est pas mieux que mort. S'il est très chanceux, il meurt noyé car une telle quantité d'alcool qui se répand dans un sous-sol de synagogue, c'est l'équivalant d'un tsunami!
Entre nous, ça en fait du vin de messe. Il doit toujours être "guerlot", ce rabbin-là. C'est peut-être pour cela qu'il n'a pas le droit de conduire du vendredi soir au samedi soir. Avec une telle quantité d'alcool derrière l'autel, nos curés n'auraient aucun mal à recruter des servants de messe! Et même qu'il pourrait y avoir un renouveau de fidèles dans nos églises désaffectées.
Depuis ce premier reportage, TVA , Radio-Canada et la chaîne V y sont allées d'autres reportages sur ce cas de contrebande d'alcool dans cette synagogue. Il faut voir pour le croire.
Ce qui est particulièrement intriguant, c'est que le rabbin ne se contentait pas d'une cargaison pour le Roch Hachana, le Nouvel An juif. Dans le reportage radiophonique, Normand Lester indique qu'une autre livraison avait eu lieu à peine une semaine plus tôt. On serait donc rendu à plus de 2,5 tonnes de "p'tit caribou" en moins de huit jours. Ça doit faire les derviches tourneurs dans la cave, ça, mes amis.
Mais nous apprenons que ce petit manège fonctionne depuis des années. Et, soit dit entre nous, il ne se faisait pas qu'une ou deux fois par an. Juste pour vous en donner en avant-goût, nous coulons ici en primeur, deux photos parmi de nombreuses autres prises devant cette même synagogue du 6019 Durocher. Let's go les palettes!
Heureusement pour les chauffeurs, leurs camions ont des monte-charges! Sinon, ce ne serait pas humain.
Uniquement sur la photo de gauche, on dénombre 36 caisses d'alcool. Faites le compte. On est presqu'à une demie tonne de "liquide sacramentel".
On comprend mieux pourquoi, l'an dernier, Alex Werzberger racontait tout penaud sur les ondes de Radio-Canada, qu'il manquait de place dans les synagogues d'Outremont. On aurait dû y penser. Les caisses prennent toute la place!
Alex! Nous sommes prêts à faire notre grosse part pour solutionner ton problème d'espace. Invite-nous à aller prendre un coup dans tes synagogues illégales. On va t'en faire de la place pour tes fidèles. Juré craché!
vendredi 29 janvier 2010
mercredi 27 janvier 2010
LES MOHAWKS D'OUTREMONT
Y a-t-il quelque chose de plus humain que le désir du fruit défendu? Je vous le demande. De tout temps, la prohibition a tenté le diable.
À Chicago, Al Capone fut à la tête d'un gigantesque trafic d'alcool. C'est d'ailleurs avec les profits des ventes illégales d'alcool qu'il a substantiellement renforcé son empire criminel.
C'est, comme par hasard, à cette même époque que sont apparus aux États-Unis les "speakeasies", ces night-clubs tels le légendaire 21 Club de la 52e rue, à New York (cliquer sur la photo de droite). Jazz, jolies femmes, gros cigares et alcool de contrebande y faisaient bon ménage. Ça swingait la bacaisse pas à peu près!
Heureusement, les traditions gaillardes ne se perdent pas toutes. Si vous avez entendu le reportage radiophonique du journaliste Normand Lester, hier après-midi (26 janvier 2010) sur les ondes de la station 98,5 FM, vous aurez peut-être été étonné (?) d'apprendre qu'une célèbre synagogue d'Outremont a reçu la visite inopinée d'une escouade spéciale de la police, le 17 décembre dernier.
Profitant de l'arrivée d'une livraison nocturne spéciale, les autorités policières n'ont saisi rien de moins qu'une grosse cargaison d'alcool de contrebande destinée à la synagogue du 6019 Durocher. Prosit! Chin chin! À la vôtre!
La cargaison contenait des caisses de vin importées en douce de l'Ontario. Aucune, évidemment,ne portait le cachet obligatoire de la Société des alcools. Le rabbin épargnait la taxe québécoise sur sa marchandise qui comprenait également une belle quantité de schnaps, cette eau-de-vie allemande qui vous requinque un fidèle après une journée harassante de prières.
Sauf Louis Moffatt et Marie Cinq-Mars qui pourront feindre de tomber des nues, plusieurs résidents savaient depuis longtemps qu'il se tramait là des choses, ma foi, pas trop catholiques! Il était fréquent qu'à la suite des livraisons de spiritueux, de nombreux véhicules fassent des allées et venues pour repartir avec, dans leurs coffres, des caisses d'alcool. Bref, la synagogue Toldos Yaacov Yosef se serait transformée en une sorte de Liquor store.
Maintenant que l'histoire du trafic a été éventée, nous devrions suggérer au rabbin d'y ouvrir un bar cachère. Il pourrait appeler ça le Bar MITZVAH. Ce serait inespéré pour le conseiller Moffatt qui souhaite mordicus qu'il y ait enfin une réelle communion entre les membres de la secte hassidique et les citoyens "normaux".
Au dire de Normand Lester, non seulement cette pratique existerait depuis une dizaine d'années, mais en plus, elle aurait cours dans plusieurs autres synagogues de Montréal.
Bien sûr, personne n'avait jamais voulu y prêter foi, car il est bien connu que tous les rabbins et tous les dirigeants hassidiques sont des hommes archipieux et bien au-dessus de l'hommerie des goys impurs. Et pourtant...
Cliquer sur la photo
Dans ce reportage, on a appris une chose encore plus étonnante. Normand Lester raconte que l'an dernier, les policiers avaient mis la puce à l'oreille du rabbin. Ils auraient laissé savoir au représentant de la synagogue que les autorités policières étaient au courant du trafic et lui avaient conseillé de cesser de jouer aux Mohawks d'Outremont. Depuis quand les policiers avertissent-ils les malfrats pour leur donner une chance de ne pas se faire "pogner"? Font-ils la même fleur aux trafiquants colombiens ou aux Mom Boucher du Québec?
À Chicago, Al Capone fut à la tête d'un gigantesque trafic d'alcool. C'est d'ailleurs avec les profits des ventes illégales d'alcool qu'il a substantiellement renforcé son empire criminel.
C'est, comme par hasard, à cette même époque que sont apparus aux États-Unis les "speakeasies", ces night-clubs tels le légendaire 21 Club de la 52e rue, à New York (cliquer sur la photo de droite). Jazz, jolies femmes, gros cigares et alcool de contrebande y faisaient bon ménage. Ça swingait la bacaisse pas à peu près!
Heureusement, les traditions gaillardes ne se perdent pas toutes. Si vous avez entendu le reportage radiophonique du journaliste Normand Lester, hier après-midi (26 janvier 2010) sur les ondes de la station 98,5 FM, vous aurez peut-être été étonné (?) d'apprendre qu'une célèbre synagogue d'Outremont a reçu la visite inopinée d'une escouade spéciale de la police, le 17 décembre dernier.
Profitant de l'arrivée d'une livraison nocturne spéciale, les autorités policières n'ont saisi rien de moins qu'une grosse cargaison d'alcool de contrebande destinée à la synagogue du 6019 Durocher. Prosit! Chin chin! À la vôtre!
La cargaison contenait des caisses de vin importées en douce de l'Ontario. Aucune, évidemment,ne portait le cachet obligatoire de la Société des alcools. Le rabbin épargnait la taxe québécoise sur sa marchandise qui comprenait également une belle quantité de schnaps, cette eau-de-vie allemande qui vous requinque un fidèle après une journée harassante de prières.
Sauf Louis Moffatt et Marie Cinq-Mars qui pourront feindre de tomber des nues, plusieurs résidents savaient depuis longtemps qu'il se tramait là des choses, ma foi, pas trop catholiques! Il était fréquent qu'à la suite des livraisons de spiritueux, de nombreux véhicules fassent des allées et venues pour repartir avec, dans leurs coffres, des caisses d'alcool. Bref, la synagogue Toldos Yaacov Yosef se serait transformée en une sorte de Liquor store.
Maintenant que l'histoire du trafic a été éventée, nous devrions suggérer au rabbin d'y ouvrir un bar cachère. Il pourrait appeler ça le Bar MITZVAH. Ce serait inespéré pour le conseiller Moffatt qui souhaite mordicus qu'il y ait enfin une réelle communion entre les membres de la secte hassidique et les citoyens "normaux".
Au dire de Normand Lester, non seulement cette pratique existerait depuis une dizaine d'années, mais en plus, elle aurait cours dans plusieurs autres synagogues de Montréal.
Bien sûr, personne n'avait jamais voulu y prêter foi, car il est bien connu que tous les rabbins et tous les dirigeants hassidiques sont des hommes archipieux et bien au-dessus de l'hommerie des goys impurs. Et pourtant...
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Dans ce reportage, on a appris une chose encore plus étonnante. Normand Lester raconte que l'an dernier, les policiers avaient mis la puce à l'oreille du rabbin. Ils auraient laissé savoir au représentant de la synagogue que les autorités policières étaient au courant du trafic et lui avaient conseillé de cesser de jouer aux Mohawks d'Outremont. Depuis quand les policiers avertissent-ils les malfrats pour leur donner une chance de ne pas se faire "pogner"? Font-ils la même fleur aux trafiquants colombiens ou aux Mom Boucher du Québec?
dimanche 24 janvier 2010
LE VER SOLIDAIRE
Eh! bien, détrompez-vous. Au retour de ses vacances de Noël, une fuite des autorités aéroportuaires américaines nous a appris que Marie Cinq-Mars est immunisée contre la déprime post-sabbatique.
Imaginez-vous qu'en la soumettant aux nouveaux «body scans» installés par la douane américaine au lendemain de l'attentat raté du 25 décembre, les agents ont eu la surprise de leur vie en découvrant que la première dame d'Outremont était porteuse du... ver solidaire.
De l'avis des spécialistes, le fait d'avoir vécu en symbiose pendant de nombreuses années avec ce taenia talmudicus, aurait permis à son organisme de s'adapter à son hôte parasitaire au point où elle ne pourrait survivre si elle tentait aujourd'hui de l'expulser.
Dans ces conditions, vous comprenez que madame Cinq-Mars, sur les conseils des plus grands rabbins et dirigeants hassidiques, n'entend pas subir quelque intervention chirurgicale que ce soit pour déloger l'intrus avec lequel elle vie dans la plus belle promiscuité.
Il semble que ce soit lors d'une randonnée de vélo dans les rues et ruelles de sa ville adorée (devenue son merveilleux arrondissement où il fait si bon vivre) qu'elle aurait été exposée au lombric communément appelé érouv.
D'ailleurs une nouvelle directive émanant du département de Santé et sécurité publique recommandera sous peu aux piétons, cyclistes et conducteurs de voitures décapotables d'éviter de se promener la bouche ouverte dans les arrondissements d'Outremont, du Plateau Mont-Royal et de Côte-des-Neiges afin de ne pas inhaler les particules d'anneaux parasitaires présentes dans la sphère publique à raison de 666 ppm.
Ce que les scientifiques n'arrivent pas encore à s'expliquer, c'est pourquoi, en dépit du nombre impressionnant d'érouvs qui sillonnent l'arrondissement, les intégristes hassidiques n'ont pas encore trouvé le moyen de déplacer leurs voitures entre le vendredi soir et le samedi soir?
Grâce à leurs érouvs, les hassidim sont pourtant passés maîtres dans l'art de trouver des combines leur permettant de déjouer plusieurs des 613 commandements (mitzvots) qui régissent tous les aspects de leur vie, de la naissance à la mort, du coucher au lever, de la synagogue au bureau et de la cuisine à la chambre à coucher. À preuve, ce vidéo très révélateur des vertus de l'érouv qui peut même faciliter les choses au moment des besoins intimes!
C'est d'autant plus étonnant que certains ultra-religieux de chez nous se pratiquent à qui mieux mieux à bafouer et torpiller nos règlements municipaux. Parlez-en à Michael Rosenberg, la sommité en la matière qui n'a pas hésité une nanoseconde à poursuivre les élus municipaux qui lui avaient pourtant maintes et maintes fois prouvé qu'ils étaient ses amis et ses plus loyaux sujets.
C'est au président de Rosdev que les citoyens d'Outremont ont fait le cadeau d'assumer la note très salée de la cause Rosenberg et al. c. Ville d'Outremont *, rendue le 21 juin 2001, jugement qui lui donne sur un plateau... de «justice» le droit de procéder à l'installation de l'erouv. Mais pas de saint danger qu'il ait négocié avec son rabbin fantôme du 5253 Hutchison la possibilité de permettre à ses ouailles de déplacer leurs fourgonnettes les jours de déneigement. Une hernie discale est si vite chopée!
* Ce fameux jugement Rosenberg oblige aussi l'arrondissement à RÉGLEMENTER cette pratique. N'ayez crainte. Nous reviendrons bientôt sur cet aspect du jugement.
dimanche 17 janvier 2010
LA GESTION INTELLIGENTE
Ces dernières semaines, Pierre Beaudet et Louis Moffatt, respectivement directeur de l'arrondissement et conseiller du district Claude-Ryan, juraient sur la tête de leur maire que c'était l'entrepreneur privé chargé du déneigement qui avait décidé d'accommoder les intégristes ultra-orthodoxes d'Outremont en ne ramassant pas la neige durant le sabbat.
Moffatt et Beaudet affirmaient cela dur comme fer alors qu'ils avouaient n'avoir jamais entendu parler de cet accommodement religieux auparavant. Faut le faire! Même l'entrepreneur en déneigement a refusé de confirmer les affirmations du fonctionnaire et de l'élu. Il n'avait certainement pas envie de se faire ramasser à son tour.
Peinturée dans le coin par les explications à dormir debout de ses deux fantassins, Marie Cinq-Mars a bien été forcée de les désavouer et d'admettre à contrecœur que cet autre privilège accordé aux hassidim était bel et bien une consigne administrative contenue dans un guide du déneigement émis par l'arrondissement et remis à tous les élus.
Pour se tirer de cette mauvaise posture, Cinq-Mars a dû demander que cette consigne officielle soit retirée. Ça lui a pris deux trombones et de gros élastiques derrière les oreilles pour garder un sourire composé devant Céline Forget, la conseillère indépendante du district Joseph-Beaubien, qui avait mis le doigt sur le bobo.
Ne pas ramasser la neige le samedi pour faciliter la vie du déneigeur, Pierre Beaudet appelle ça de la "gestion intelligente". Ah! Bon? Mais dites-nous un peu, M. le directeur. À Outremont, qui est le client et qui est le fournisseur en matière de déneigement? À vous entendre, le boss, c’est Ti Joe La Gratte et le fournisseur (de neige), c’est l’équipe Cinq-Mars-Moffatt.
Serait-ce pour ça que le déneigement coûte plus de trois fois et demie plus cher par kilomètre à Outremont (75 000 $/km) comparativement à Saint-Laurent (21000 $/km)? Pour justifier le coût astronomique du déneigement dans son arrondissement, Marie Cinq-Mars va jusqu'à blâmer le Mont-Royal et les ruelles de l’arrondissement.
Pourquoi, alors, ne pas faire une petite comparaison. À côté des pentes d'Outremont, les rues de la Ville de Québec, par exemple, sont de véritables montagnes russes. Des côtes, des ruelles et des trottoirs tortueux, en voulez-vous, en v'là à Québec. C'est sans oublier que le fief du maire Labeaume reçoit de la neige comme on en voit rarement ici (315,8 cm de neige par hiver!). Pourtant, la « vieille » capitale s’en tire pour 16,175$/kilomètre.
Même si la mairesse a officiellement annulé la consigne destinée à favoriser la secte hassidique, Pierre Beaudet et Louis Moffatt persistent et signent. Selon eux, l’entrepreneur pourrait malgré tout décider de ne pas ramasser la neige entre le vendredi soir et le samedi soir. « Ça lui éviterait de devoir remorquer les automobiles des juifs orthodoxes qui ne peuvent conduire leur véhicule le jour du sabbat. »
Pincez-nous! Ce serait brusquer les hassidim que d’exiger qu’ils déplacent leurs fourgonnettes la veille? Votre délicatesse pourrait vous honorer, messieurs... si elle ne vous était pas dictée par vos impératifs professionnels et électoraux. Les citoyens vous disent plutôt que si certains membres de la communauté hassidique ne veulent pas se plier aux règlements en vigueur, eh! ben... qu’ils paient le remorquage comme tous les autres citoyens pris en défaut, c’t’affaire! Une fois encore, on voit qui c’est qui mène à l’arrondissement.
Comme si cette grossière farce ne suffisait pas, lors de la séance du conseil d’arrondissement du 11 janvier 2010, Louis Moffatt en a rajouté en tentant une fois de plus de faire croire aux citoyens qui se trouvaient dans la salle que cette consigne n’avait émané ni de la communauté hassidique, ni des élus de l’arrondissement. Pour sa défense, Moffatt a défié l’auditoire incrédule de fournir la preuve du contraire. OK, Louis, OK. On te croit. Cette consigne est descendue du ciel comme une langue de feu du Saint-Esprit.
Mais plutôt que de terminer sombrement cette chronique sur un diagnostic de mythomanie, laissons à Jean-François Lisée, le directeur exécutif du CÉRIUM*, le soin d’avancer deux preuves irréfutables de l’intégration remarquable des hassidim à la culture hivernale québécoise.
* CÉRIUM
P.-S. Prenez également connaissance du texte de M. William Morris
Moffatt et Beaudet affirmaient cela dur comme fer alors qu'ils avouaient n'avoir jamais entendu parler de cet accommodement religieux auparavant. Faut le faire! Même l'entrepreneur en déneigement a refusé de confirmer les affirmations du fonctionnaire et de l'élu. Il n'avait certainement pas envie de se faire ramasser à son tour.
Peinturée dans le coin par les explications à dormir debout de ses deux fantassins, Marie Cinq-Mars a bien été forcée de les désavouer et d'admettre à contrecœur que cet autre privilège accordé aux hassidim était bel et bien une consigne administrative contenue dans un guide du déneigement émis par l'arrondissement et remis à tous les élus.
Pour se tirer de cette mauvaise posture, Cinq-Mars a dû demander que cette consigne officielle soit retirée. Ça lui a pris deux trombones et de gros élastiques derrière les oreilles pour garder un sourire composé devant Céline Forget, la conseillère indépendante du district Joseph-Beaubien, qui avait mis le doigt sur le bobo.
Ne pas ramasser la neige le samedi pour faciliter la vie du déneigeur, Pierre Beaudet appelle ça de la "gestion intelligente". Ah! Bon? Mais dites-nous un peu, M. le directeur. À Outremont, qui est le client et qui est le fournisseur en matière de déneigement? À vous entendre, le boss, c’est Ti Joe La Gratte et le fournisseur (de neige), c’est l’équipe Cinq-Mars-Moffatt.
Serait-ce pour ça que le déneigement coûte plus de trois fois et demie plus cher par kilomètre à Outremont (75 000 $/km) comparativement à Saint-Laurent (21000 $/km)? Pour justifier le coût astronomique du déneigement dans son arrondissement, Marie Cinq-Mars va jusqu'à blâmer le Mont-Royal et les ruelles de l’arrondissement.
Pourquoi, alors, ne pas faire une petite comparaison. À côté des pentes d'Outremont, les rues de la Ville de Québec, par exemple, sont de véritables montagnes russes. Des côtes, des ruelles et des trottoirs tortueux, en voulez-vous, en v'là à Québec. C'est sans oublier que le fief du maire Labeaume reçoit de la neige comme on en voit rarement ici (315,8 cm de neige par hiver!). Pourtant, la « vieille » capitale s’en tire pour 16,175$/kilomètre.
Même si la mairesse a officiellement annulé la consigne destinée à favoriser la secte hassidique, Pierre Beaudet et Louis Moffatt persistent et signent. Selon eux, l’entrepreneur pourrait malgré tout décider de ne pas ramasser la neige entre le vendredi soir et le samedi soir. « Ça lui éviterait de devoir remorquer les automobiles des juifs orthodoxes qui ne peuvent conduire leur véhicule le jour du sabbat. »
Pincez-nous! Ce serait brusquer les hassidim que d’exiger qu’ils déplacent leurs fourgonnettes la veille? Votre délicatesse pourrait vous honorer, messieurs... si elle ne vous était pas dictée par vos impératifs professionnels et électoraux. Les citoyens vous disent plutôt que si certains membres de la communauté hassidique ne veulent pas se plier aux règlements en vigueur, eh! ben... qu’ils paient le remorquage comme tous les autres citoyens pris en défaut, c’t’affaire! Une fois encore, on voit qui c’est qui mène à l’arrondissement.
Comme si cette grossière farce ne suffisait pas, lors de la séance du conseil d’arrondissement du 11 janvier 2010, Louis Moffatt en a rajouté en tentant une fois de plus de faire croire aux citoyens qui se trouvaient dans la salle que cette consigne n’avait émané ni de la communauté hassidique, ni des élus de l’arrondissement. Pour sa défense, Moffatt a défié l’auditoire incrédule de fournir la preuve du contraire. OK, Louis, OK. On te croit. Cette consigne est descendue du ciel comme une langue de feu du Saint-Esprit.
Mais plutôt que de terminer sombrement cette chronique sur un diagnostic de mythomanie, laissons à Jean-François Lisée, le directeur exécutif du CÉRIUM*, le soin d’avancer deux preuves irréfutables de l’intégration remarquable des hassidim à la culture hivernale québécoise.
* CÉRIUM
P.-S. Prenez également connaissance du texte de M. William Morris
mardi 12 janvier 2010
LA REQUÊTE POSTHUME
Hier soir (11 janvier 2010), dans le cadre de la séance du conseil d'arrondissement d'Outremont, la mairesse Cinq-Mars a annoncé, le plus banalement possible, la dissolution des comités consultatifs actuels et leur remplacement par des comités ad hoc.
Cliquer sur la photo pour accéder au dossier enrichi (mis à jour en février 2012)
Sans tambours, ni trompettes, la soixantaine de citoyens bénévoles qui oeuvrent au sein de ces comités consultatifs depuis des années ont été "flushés". Les élus d'Union Montréal ne se sont même pas donné la peine d'aviser au préalable les citoyens qui ont investi leur précieux temps pour le bien de la communauté dans laquelle ils vivent. La nouvelle les concernant, ils l'apprendront par les journaux locaux. Une belle marque de reconnaissance des autorités municipales, n'est-ce pas?
Dans la salle du conseil, les citoyens présents sont restés soufflés. Et plus particulièrement certains de ces bénévoles qui se trouvaient parmi les spectateurs.
Je peine à imaginer la tête de ce bon Michael Rosenberg qui apprendra par les journaux locaux que son comité consultatif permanent sur les relations intercommunautaires a été dissout sans même qu'on lui en parle. Lui qui, depuis tant d'années, se désâme et se décarcasse comme un damné pour favoriser le rapprochement harmonieux des différentes communautés d'Outremont, il va prendre ça dur, c'est sûr.
Si Cinq-Mars et Moffatt ont un minimum de décence, ils devraient au moins lui offrir les services d'une firme professionnelle en transition de carrière, aux frais de l'arrondissement. On ne laisse pas tomber un être humain comme ça. Ça se fait pas!
Depuis qu'une quarantaine de citoyens d'Outremont avaient exigé la destitution de Michael Rosenberg dans cette même enceinte, en octobre 2007, Cinq-Mars et Moffatt en auront mis du temps pour trouver le stratagème qui leur permettrait à eux, ainsi qu'à Michael Rosenberg de sauver la face. Eh! ben. Après 26 mois à se casser les nénettes, ils ont trouvé. On met la hache et on recommence.
Comme l'expliquait la mairesse hier soir: " Ça faisait beaucoup de travail. Certains arrivaient peut-être à bout de souffle". Indigné, le citoyen Marc Vanier-Vincent qui est un des bénévoles déchus du comité consultatif sur les relations intercommunautaires a demandé aux élus d'Union Montréal comment l’arrondissement va-t-il désormais jongler avec la communauté hassidique si les bénévoles sont écartés du processus?Sans battre des cils, Marie Cinq-Mars a répondu que "les gens de la communauté hassidique peuvent aussi avoir des projets rassembleurs. Nous pourrons être ouverts à la discussion (avec eux)". À ce moment précis, un autre chat est sorti du sac. Louis Moffatt, le béni-oui-oui de service, a lancé: "Actuellement, on revoit ce comité-là de façon à impliquer les deux arrondissements Outremont et Plateau dans un comité élargi. Et il ajoute: "On a déjà eu (en décembre) des discussions avec l’arrondissement voisin à ce sujet."
Ah! bon. Ils sont déjà en train de tramer et de traficoter des plans pour "harmoniser" encore davantage les relations entre la secte hassidique et la population laïque? Ça promet. C'est vrai que l'union fait la force. En ajoutant les membres des sectes hassidiques du Plateau à ceux d'Outremont, ces derniers pensent probablement qu'ils auront encore plus d'ascendant (si cela est possible) sur les élus qu'ils manipuleront avec des ficelles et des bouts de bois.
T'en souviens-tu, Louis, de la raison que tu nous avais donnée pour rejeter du revers de la main le dossier de destitution de Rosenberg que nous avions remis à ton ami Stéphane Harbour lors de l' assemblée du conseil d'octobre 2007? Tu nous avais dit: "On ne destitue pas un gars parce qu'il n'a pas mis 30 sous dans un parcomètre!"
Cher Louis, t'as du front tout le tour de la tête. Va jeter un coup d'oeil sur le nouveau dossier de destitution posthume de ton maître. Il a été passablement "engraissé" depuis octobre 2007. Tu viendras nous reparler de tes histoires de parcomètres à 30 ¢, pour voir!
P.-S.: Comme on sait que tu es débordé de travail, Louis, nous t'avons même préparé à la page 6 une table des matières qui te permettra de consulter le dossier par type d'infractions commises. Un jeu d'enfant!
Cliquer sur la photo pour accéder au dossier enrichi (mis à jour en février 2012)
Sans tambours, ni trompettes, la soixantaine de citoyens bénévoles qui oeuvrent au sein de ces comités consultatifs depuis des années ont été "flushés". Les élus d'Union Montréal ne se sont même pas donné la peine d'aviser au préalable les citoyens qui ont investi leur précieux temps pour le bien de la communauté dans laquelle ils vivent. La nouvelle les concernant, ils l'apprendront par les journaux locaux. Une belle marque de reconnaissance des autorités municipales, n'est-ce pas?
Dans la salle du conseil, les citoyens présents sont restés soufflés. Et plus particulièrement certains de ces bénévoles qui se trouvaient parmi les spectateurs.
Je peine à imaginer la tête de ce bon Michael Rosenberg qui apprendra par les journaux locaux que son comité consultatif permanent sur les relations intercommunautaires a été dissout sans même qu'on lui en parle. Lui qui, depuis tant d'années, se désâme et se décarcasse comme un damné pour favoriser le rapprochement harmonieux des différentes communautés d'Outremont, il va prendre ça dur, c'est sûr.
Si Cinq-Mars et Moffatt ont un minimum de décence, ils devraient au moins lui offrir les services d'une firme professionnelle en transition de carrière, aux frais de l'arrondissement. On ne laisse pas tomber un être humain comme ça. Ça se fait pas!
Depuis qu'une quarantaine de citoyens d'Outremont avaient exigé la destitution de Michael Rosenberg dans cette même enceinte, en octobre 2007, Cinq-Mars et Moffatt en auront mis du temps pour trouver le stratagème qui leur permettrait à eux, ainsi qu'à Michael Rosenberg de sauver la face. Eh! ben. Après 26 mois à se casser les nénettes, ils ont trouvé. On met la hache et on recommence.
Comme l'expliquait la mairesse hier soir: " Ça faisait beaucoup de travail. Certains arrivaient peut-être à bout de souffle". Indigné, le citoyen Marc Vanier-Vincent qui est un des bénévoles déchus du comité consultatif sur les relations intercommunautaires a demandé aux élus d'Union Montréal comment l’arrondissement va-t-il désormais jongler avec la communauté hassidique si les bénévoles sont écartés du processus?Sans battre des cils, Marie Cinq-Mars a répondu que "les gens de la communauté hassidique peuvent aussi avoir des projets rassembleurs. Nous pourrons être ouverts à la discussion (avec eux)". À ce moment précis, un autre chat est sorti du sac. Louis Moffatt, le béni-oui-oui de service, a lancé: "Actuellement, on revoit ce comité-là de façon à impliquer les deux arrondissements Outremont et Plateau dans un comité élargi. Et il ajoute: "On a déjà eu (en décembre) des discussions avec l’arrondissement voisin à ce sujet."
Ah! bon. Ils sont déjà en train de tramer et de traficoter des plans pour "harmoniser" encore davantage les relations entre la secte hassidique et la population laïque? Ça promet. C'est vrai que l'union fait la force. En ajoutant les membres des sectes hassidiques du Plateau à ceux d'Outremont, ces derniers pensent probablement qu'ils auront encore plus d'ascendant (si cela est possible) sur les élus qu'ils manipuleront avec des ficelles et des bouts de bois.
T'en souviens-tu, Louis, de la raison que tu nous avais donnée pour rejeter du revers de la main le dossier de destitution de Rosenberg que nous avions remis à ton ami Stéphane Harbour lors de l' assemblée du conseil d'octobre 2007? Tu nous avais dit: "On ne destitue pas un gars parce qu'il n'a pas mis 30 sous dans un parcomètre!"
Cher Louis, t'as du front tout le tour de la tête. Va jeter un coup d'oeil sur le nouveau dossier de destitution posthume de ton maître. Il a été passablement "engraissé" depuis octobre 2007. Tu viendras nous reparler de tes histoires de parcomètres à 30 ¢, pour voir!
P.-S.: Comme on sait que tu es débordé de travail, Louis, nous t'avons même préparé à la page 6 une table des matières qui te permettra de consulter le dossier par type d'infractions commises. Un jeu d'enfant!
samedi 9 janvier 2010
MAMMY, DO WE BELIEVE IN WINTER?
Le 11 décembre 2009, quatre jours après la dernière assemblée du conseil d'arrondissement d'Outremont, nous avons appris au téléjournal de Radio-Canada que la mairesse Cinq-Mars et ses prédécesseurs ne procèdent pas à l'enlèvement de la neige pendant le Sabbat sur 20% de son territoire. Faut bien accommoder les ultra religieux! Est-ce une des raisons qui font que cela coûte deux fois plus cher de déneiger à Outremont que partout ailleurs à Montréal? La question se pose. Mais depuis ces révélations, bien des citoyens s'interrogent.
Cliquer sur la photo
Tenez! Pas plus tard qu'aujourd'hui, M. Pierre Beaucage, un professeur émérite au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal m'a écrit.
Le 11 décembre dernier, cet illustre citoyen de la rue Jeanne-Mance avait fait parvenir au Devoir une lettre ouverte intitulée Le même Dieu, les mêmes rabbins, deux lois divines? Le professeur voulait faire partager l'expérience de déneigement qu'il vit à peine trois rues plus à l'est de l'arrondissement Outremont. Le quotidien n'ayant pas publié sa lettre, M. Beaucage me demande de la diffuser sur mon blogue, ce que je fais maintenant avec grand plaisir. La voici:
Le même Dieu, les mêmes rabbins, deux lois divines?
« Mammy, do we believe in winter? »
Saül Bellow : Portnoy’s Syndrome
Grâce au Devoir (11/12/09 : 4) et au téléjournal, nous sommes tous au courant de l’une des dernières péripéties du multiculturalisme différentiel qui se pratique dans notre beau et grand pays. Toutes croyances confondues, les résidants du vaste pâté de maisons compris entre les rues Champagneur et Hutchison, à l’est de l’arrondissement d’Outremont, doivent supporter des rues enneigées jusqu’à dimanche. En effet, l’administration outremontoise perpétue, cette année encore, une pratique aberrante.
Un peu d’ethnographie. Les résidants juifs du secteur, de tradition orthodoxe hassidique, considèrent que la Loi de Moïse, qui interdit d’allumer un feu de cuisine le jour du Sabbat, s’applique également à tout ce qui est électrique : ils ne peuvent donc faire démarrer leur voiture entre le coucher du soleil du vendredi et celui du samedi (début et fin du sabbat). Donc, pas de ramassage de neige, puisqu’il leur faudrait alors déplacer leurs véhicules. Je laisse à d’autres le soin d’épiloguer sur ce qui se produirait si des catholiques intégristes (il y en a) ou des pentecôtistes rigoristes (il en est aussi) s’avisaient de ne pas tolérer le ramassage de neige le dimanche. (Pour ceux qui auraient oublié leur Petit Catéchisme, « toute oeuvre servile est interdite le Jour du Seigneur »). Ou si des musulmans de très stricte obédience en avaient ras le bol d’entendre l’appel du muezzin étouffé par le vacarme des souffleuses et des camions de dix tonnes le vendredi, jour sacré s’il en est.
Revenons à l’ethnographie. Je demeure depuis trente-trois ans sur la rue Jeanne-Mance, entre Fairmount et Saint-Viateur. Les juifs hassidiques constituent la vaste majorité des résidants de ce tronçon de rue, et pratiquent assidûment leur culte dans les deux synagogues qui y sont situées, de même que dans celle, toute proche, de la rue Hutchison. Ce sont les mêmes lieux de culte que fréquentent les Hassidim du quartier voisin d’Outremont.
Or, que se passe-t-il, en cette nuit d’hiver précoce et glacée? Quand la camionnette d’avertissement a fait retentir son pin-pon, mes frères hassidiques sont sortis dans la rue, en même temps que les catholiques, les protestants, les bouddhistes zen et les athées... et tous ont déplacé leurs voitures stationnées du côté ouest! Comme ils le feront demain, samedi, pour le côté est, toutes confessions confondues! J’attends un instant. Mais non, la foudre ne s’est pas abattue sur les demeures des hassidim impies. Aucune peste n’a frappé leurs enfants qui circulent gaiement sur les trottoirs, en transportant d’un foyer à l’autre de délicieux plats cuisinés enveloppés dans du papier d’aluminium. (Car, rappelons-le, on ne cuisine pas le samedi)
Je ne comprends pas. Yahvé serait-il plus intraitable envers ses fils d’Outremont qu’envers ceux du Mile-End, où je vis? Ou est-ce l’autorité municipale outremontoise qui est plus complaisante? Ah oui, j’oubliais un détail. Les Hassidim d’Outremont, qui comptent un bon noyau de diamantaires, sont riches, ceux du Mile-End, mes voisins, sont pauvres.
Pierre Beaucage
Anthropologue à la retraite
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Vous avez des commentaires à nous faire parvenir à la suite de la lecture du texte de M. Beaucage? Ne vous gênez surtout pas.
Nous en profitons pour vous rappeler que lundi soir (11 janvier 2010) se tient la première réunion du conseil d'arrondissement d'Outremont. Ça commence à 19h pile, au 530, avenue Davaar, juste derrière l'hôtel de ville. Venez y poser vos questions à la mairesse Cinq-Mars. Elle adore ça!
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Tenez! Pas plus tard qu'aujourd'hui, M. Pierre Beaucage, un professeur émérite au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal m'a écrit.
Le 11 décembre dernier, cet illustre citoyen de la rue Jeanne-Mance avait fait parvenir au Devoir une lettre ouverte intitulée Le même Dieu, les mêmes rabbins, deux lois divines? Le professeur voulait faire partager l'expérience de déneigement qu'il vit à peine trois rues plus à l'est de l'arrondissement Outremont. Le quotidien n'ayant pas publié sa lettre, M. Beaucage me demande de la diffuser sur mon blogue, ce que je fais maintenant avec grand plaisir. La voici:
Le même Dieu, les mêmes rabbins, deux lois divines?
« Mammy, do we believe in winter? »
Saül Bellow : Portnoy’s Syndrome
Grâce au Devoir (11/12/09 : 4) et au téléjournal, nous sommes tous au courant de l’une des dernières péripéties du multiculturalisme différentiel qui se pratique dans notre beau et grand pays. Toutes croyances confondues, les résidants du vaste pâté de maisons compris entre les rues Champagneur et Hutchison, à l’est de l’arrondissement d’Outremont, doivent supporter des rues enneigées jusqu’à dimanche. En effet, l’administration outremontoise perpétue, cette année encore, une pratique aberrante.
Un peu d’ethnographie. Les résidants juifs du secteur, de tradition orthodoxe hassidique, considèrent que la Loi de Moïse, qui interdit d’allumer un feu de cuisine le jour du Sabbat, s’applique également à tout ce qui est électrique : ils ne peuvent donc faire démarrer leur voiture entre le coucher du soleil du vendredi et celui du samedi (début et fin du sabbat). Donc, pas de ramassage de neige, puisqu’il leur faudrait alors déplacer leurs véhicules. Je laisse à d’autres le soin d’épiloguer sur ce qui se produirait si des catholiques intégristes (il y en a) ou des pentecôtistes rigoristes (il en est aussi) s’avisaient de ne pas tolérer le ramassage de neige le dimanche. (Pour ceux qui auraient oublié leur Petit Catéchisme, « toute oeuvre servile est interdite le Jour du Seigneur »). Ou si des musulmans de très stricte obédience en avaient ras le bol d’entendre l’appel du muezzin étouffé par le vacarme des souffleuses et des camions de dix tonnes le vendredi, jour sacré s’il en est.
Revenons à l’ethnographie. Je demeure depuis trente-trois ans sur la rue Jeanne-Mance, entre Fairmount et Saint-Viateur. Les juifs hassidiques constituent la vaste majorité des résidants de ce tronçon de rue, et pratiquent assidûment leur culte dans les deux synagogues qui y sont situées, de même que dans celle, toute proche, de la rue Hutchison. Ce sont les mêmes lieux de culte que fréquentent les Hassidim du quartier voisin d’Outremont.
Or, que se passe-t-il, en cette nuit d’hiver précoce et glacée? Quand la camionnette d’avertissement a fait retentir son pin-pon, mes frères hassidiques sont sortis dans la rue, en même temps que les catholiques, les protestants, les bouddhistes zen et les athées... et tous ont déplacé leurs voitures stationnées du côté ouest! Comme ils le feront demain, samedi, pour le côté est, toutes confessions confondues! J’attends un instant. Mais non, la foudre ne s’est pas abattue sur les demeures des hassidim impies. Aucune peste n’a frappé leurs enfants qui circulent gaiement sur les trottoirs, en transportant d’un foyer à l’autre de délicieux plats cuisinés enveloppés dans du papier d’aluminium. (Car, rappelons-le, on ne cuisine pas le samedi)
Je ne comprends pas. Yahvé serait-il plus intraitable envers ses fils d’Outremont qu’envers ceux du Mile-End, où je vis? Ou est-ce l’autorité municipale outremontoise qui est plus complaisante? Ah oui, j’oubliais un détail. Les Hassidim d’Outremont, qui comptent un bon noyau de diamantaires, sont riches, ceux du Mile-End, mes voisins, sont pauvres.
Pierre Beaucage
Anthropologue à la retraite
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Vous avez des commentaires à nous faire parvenir à la suite de la lecture du texte de M. Beaucage? Ne vous gênez surtout pas.
Nous en profitons pour vous rappeler que lundi soir (11 janvier 2010) se tient la première réunion du conseil d'arrondissement d'Outremont. Ça commence à 19h pile, au 530, avenue Davaar, juste derrière l'hôtel de ville. Venez y poser vos questions à la mairesse Cinq-Mars. Elle adore ça!
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