jeudi 15 août 2019

LE CARRÉ DE SABLE MOUVANT DE PHILIPE



Les citoyens qui se trouvaient dans la salle du conseil d’Outremont le 4 juillet dernier en ont tous été témoins. Plusieurs ont ri. Certains ont été surpris. D’autres encore ont trouvé déplacé, voire tout à fait inacceptable que je lance, même symboliquement, trois arachides en direction du maire. J’en conviens, mon geste était une entorse aux convenances et je n’en suis pas fier. Aussi, je tiens à m’excuser formellement auprès du public que j’ai pu choquer.

En 12 ans de participation aux assemblées publiques, jamais je n’avais fait une chose pareille. Soyez assurés que je ne me permettrai plus un tel écart, tout comme je découragerai quiconque souhaiterait protester de la sorte, quel que soit l’insulte, le manque de respect, l’hypocrisie ou l’arrogance d’un élu envers un ou plusieurs citoyens. 
 
Ceci étant dit, permettez-moi tout de même de revenir sur la suite de ce triste épisode.

Il ne faut pas être dupe. Le 6 juillet dernier, deux jours après le fait, c’est avec des larmes de crocodile grosses comme ça que Philipe Tomlinson a annoncé sur sa page Facebook la très pénible décision qu’il avait dû se résoudre à prendre la veille: 

« It is with much regret that yesterday I filed 
a police complaint against a citizen for aggression»

S’il avait admis, ne serait-ce qu’une part de responsabilité dans les évènements du 4 juillet, s’il s’était le moindrement excusé pour le mépris qu’il a affiché à l’égard des citoyens, on aurait pu effacer l’ardoise. Mais c’était trop lui demander.

Pour pouvoir camper le rôle de Saint-Martyr canadien auprès de ses followers, Philipe Tomlinson s’est bien gardé de révéler qu’il avait parti le bal en traitant de « Peanut Gallery » des citoyens qui assistaient à l’assemblée. Il a plutôt choisi de poser en victime d’intimidation et d’agression… armée! Il était tellement terrifié, le pauvre, qu’il a pris l’initiative de manger une des trois pinottes en avouant au peuple à ses pieds qu’elle était « pas mal bonne! »


Et bien aujourd’hui, Tomlinson va en manger une autre, un peu plus salée, cette fois. Le centre d’enquête du SPVM vient de m’apprendre que le Directeur des poursuites criminelles et pénales a rejeté la plainte que le sanguin maire avait portée contre moi. Allez hop! Aux poubelles, la plainte! 

Ce qu’il pensait être un coup fumant s’est plutôt révélé un coup foireux. Aujourd'hui, pour paraphraser M’sieu l’maire, je fais l’annonce suivante: 

« It is with great joy that I learned yesterday 
that the prosecutor dismissed the vicious complaint 
that the mayor filed against me. » 

En français, ça veut dire que je suis à nouveau persona grata à l'hôtel de ville. Mais j'y pense... il y a une assemblée spéciale du conseil cet après-midi. Vous venez avec moi? On va aller dire bonjour à Philipe.

C’était pourtant écrit dans le ciel que Tomlinson allait prendre le champ avec sa plainte. Je ne comprends même pas qu’il ait pu agir aussi bêtement sans voir qu’il avait toutes les chances du monde de s’embourber jusqu’aux aisselles. Pour sa défense, je plaiderais qu’il n’a pas pu penser à ça tout seul.
 
Entre vous et moi, je soupçonne que Tomlinson s’est très facilement laissé convaincre par des idéologues de son parti de me servir ce beau coup de cochon. L’occasion leur a semblé trop belle de se débarrasser d’un citoyen gênant qui a la mauvaise (?) habitude de mettre les élus de Projet Montréal devant leurs décisions aberrantes, leurs manigances de coulisses et leurs partis-pris flagrants. Le nez dans leur propre caca, quoi. Et ça chlingue, mes amis! 

Je ne suis pas un disciple de la théorie du complot, mais lors de l’assemblée du conseil du 2 juillet dernier, certains citoyens auront été intrigués de repérer Craig Sauvé dans la foule. De mémoire, on ne se souvient pas que ce conseiller de ville du district Saint-Henri-Est–Petite-Bourgogne–Pointe-Saint-Charles–Griffintown se soit montré la binette à une séance d’Outremont. De toute évidence, Sauvé s’y est pointé pour soutenir le maire qui s’attendait à essuyer une volée de bois vert (mais pas des pinottes!) de la part de nombreux électeurs particulièrement mécontents. Il a un de ces flairs, ce cher Craig. Quelqu'un devrait le payer pour dénicher des truffes!

Il est vrai que ce n’est pas tous les jours que l’on peut sauver un cochon de l’éviction et engueuler des citoyens comme du poisson pourri à la sortie d’une séance du conseil.

En plus de Craig Sauvé, on a aussi remarqué la présence de Marc Chétrit, un avocat qui fait partie de ce que Projet Montréal/
Outremont appelle sa «Dream Team». Il aurait peut-être été plus juste de la baptiser la « Teamlinson »!

Lors de cette assemblée du 2 juillet dernier, le juriste qui m’était encore inconnu s’était (entre autres!) montré particulièrement agressif à l'égard d'une organisatrice de la manifestation
contre le plan de stationnement du maire qui s'était tenue juste avant l'assemblée . Peut-être se pensait-il sur le ring. Une chose est sûre, il n’a pas mis de gants blancs pour la houspiller en pleine séance du conseil.

La «Dream Team» d’Outremont en 2018: Astrid Arumae, Fanny Magini, David DesBaillets, Rani Cruz, Mindy Pollak, Claire Trottier, Valérie Patreau, Philipe Tomlinson, Max Lieberman et Marc Chétrit. À droite, ce même Chétrit à l’assemblée du conseil du 2 juillet dernier. Tout un bel exécutif!

Remarquez que Philipe Tomlinson n’en est pas à ses premières calomnies de bas étage. Pour parvenir à ses fins, le petit politicien est prêt à tout. Et ce n’est pas la moitié de ses forces d’être plus menteur qu’un arracheur de dents. Sa malveillance et ses coups sous la ceinture ne datent pas d’hier. Et je ne parle même pas de son hypocrisie dans les histoires de l'îlot Saint-Viateur,  de la synagogue de Rosenberg sur l’avenue Bernard ou de son plan de stationnement.

À l’automne 2017, son ambition de se faire élire à la mairie d’Outremont l’a amené à lancer des accusations aussi graves qu’infondées. Le 27 octobre 2017, à quelques jours des élections, il a exhorté ses troupes et ses partisans à propager tous azimuts le contenu d’un courriel diffamant à souhait qu’il a concocté pour torpiller celui qui deviendra tout de même le conseiller de l'opposition à Outremont. 

Extraits du courriel de Tomlinson

Jean-Marc Corbeil, un antijuif notoire? Elle est bonne celle-là. Si elle le pouvait, la gang de Projet Montréal l'expédierait à Nuremberg sur le premier vol!

Qui c’est l’autorité qui a décrété ça? Corbeil a-t-il été condamné sans qu’on le sache par des « Sans-culottes » de la Révolution anglaise de Projet Montréal? À moins que ce soit Mayer Feig, le lobbyiste ultraorthodoxe, qui aurait susurré ça à l’oreille de Tomlinson en jouant au téléphone arabe? Un coup parti, pourquoi ne pas l’avoir accusé de pédophilie? Ah! Il n’y a pas pensé. C'est ennuyeux, ça. Au moins, il n'a pas oublié de dire que Corbeil est un de mes amis. Se pourrait-il que le maire n'ait pas encore eu vent du fait que j'ai été blanchi trois fois plutôt qu'une des accusations calomnieuses et mensongères portées par ses grands amis hassidiques? Il est plus vite à mitrailler des allégations qu'à prendre acte des jugements de cour.

Tomlinson a également soutenu dans ce même courriel que «[Jean-Marc Corbeil] a récemment publiquement harcelé une citoyenne (lors de la fête des pommes de PGLO) qui avait posé une question sur les hassidiques à son collègue, M. Murray. La dame a d’ailleurs rempli un rapport de police et le dossier suit son cours.»

L’aspirant maire l’affirmait avec force et certitude, comme s’il en avait été témoin. Mais, dites-nous un peu, monsieur le maire, qu’est-il advenu de cette plainte? Comment? Elle a pris le bord de la poubelle du poste 24. Elle aussi! Cou’donc, ça va mal vos affaires. Si j’étais Tomlinson, j’irais pas au casino.

Entre temps, c'est le maire d'Outremont qui s'est fait coller une plainte à la commission municipale du Québec pour ses manquements à l'éthique. C'est M. Marc Poulin, le citoyen que Tomlinson a traité de «Peanut Gallery» qui lui a servi sa propre médecine.

Outrecuidant comme peuvent l'être les ti-coqs, le maire s'était également permis une attaque ad hominem contre M. Poulin. À l'ex-PDG du groupe Sobeys qui avait tout de même réussi à consolider la position de deuxième plus important distributeur/détaillant canadien d’alimentation avec des revenus annuels dépassant les 24 milliards de dollars, Tomlinson lui a lancé publiquement et de façon toute à fait gratuite : « Monsieur Poulin, continuez à faire des déficits! » 

Voici un élu qui, ma foi, ne se prend vraiment pas pour de la croquette de chat!

Mais je m'en voudrais de vous laisser sur cette fausse note. Je vous invite donc à écouter cette humoriste canadienne expliquer comment elle en est venue à avoir un problème avec les juifs. Cliquez sur la photo pour l'entendre. C'est très court.


https://www.youtube.com/watch?v=RoZlK6ylieA