jeudi 25 juin 2009

LA MASCOTTE DU GHETTO


C'est Franco Nuovo qui a piqué notre curiosité, ce matin. L'animateur de la première chaîne de Radio-Canada invitait les auditeurs à aller jeter un coup d'œil à la photo impayable qui illustrait les pages quatre et cinq du Devoir. On y découvrait un juif hassidique immortalisé lors du défilé de la Saint-Jean.




Imaginez. Hier, c'est par centaines de milliers que les Québécois ont célébré leur Fête nationale dans les rues et les parcs de la métropole. Perdu au milieu de cette marée humaine, un seul et unique membre de la communauté hassidique. Et par le plus grand des «hasards», qui c'est que l'on retrouve sur la photo qui déborde sur deux pages dans Le Devoir ? Ben! oui. Notre ami Max Lieberman. Il ne l'a pas fait exprès, juré craché!



Dans un stade olympique rempli à pleine capacité, il y a un personnage qui ne passe pas inaperçu. C'est Youppie! À la Fête nationale de 2009, il semble bien que la mascotte des célébrations ait été Max Lieberman!

Où qu'il se trouve, Max a beau vouloir passer incognito dans la foule compacte, il semble être un véritable aimant à caméras. D'ailleurs dans une chronique publiée le 20 février 2009 dans le journal Le Point d'Outremont, Max Lieberman le disait lui-même: «Dans la vie, rien ne fait qu'arriver.» Cette fois encore, il faut lui donner raison. Le destin le talonne de près.

Qui est Max Lieberman? Un porte-parole vedette de la communauté hassidique. Depuis la commission Bouchard-Taylor, si vous avez été quelque peu attentif, vous l'aurez fréquemment vu et entendu dans divers médias québécois.


Max Lieberman, le 27 juin 2008, dans un reportage de la télé de Radio-Canada sur la controverse à propos de la clôture de l'hôtel Miramont de Saint-Adolphe d'Howard

Lieberman siège au comité Sécurité publique et stationnement aux côtés de la mairesse Cinq-Mars. Il est administrateur du Hatzoloh, un service non officiel de premiers soins destinés exclusivement à la communauté juive. Max Lieberman s'exprime aussi au nom du (JOCC) dont deux des administrateurs sont nuls autres que Mayer Feig  et le célébrissime Michael Rosenberg. C'est donc tout sauf un hasard s'il s'est retrouvé devant l'objectif du photographe du Devoir.

Par les temps qui courent, la secte hassidique a plutôt mauvaise presse. Les synagogues illégales, les écoles illégales, les autobus illégaux, les passe-droits en matière de stationnement, les confrontations avec les inspecteurs municipaux, les bravades aux ordres des autorités municipales et on en passe. Une campagne de relation publique s'imposait.Une fois de plus, les dirigeants intégristes d'Outremont ont fait la preuve qu'ils sont absolument imbattables quand vient le temps de mousser leur image. Cette fois-ci, ils ont saisi l'occasion de la Fête nationale pour redorer un tant soit peu leur blason.

Afin de faire croire à la société qui les accueille que la communauté ultra-orthodoxe souhaite de tout cœur entrer dans le set carré et «s'intégrer», les dirigeants n'ont eu qu'à agiter leur mascotte devant les caméras. Le subterfuge a fonctionné à merveille.

Grâce à la seule image de Max, les lecteurs du quotidien ont pu croire que la théocratie hassidique commençait à donner des signes d'ouverture sur le monde démocratique. Or ce n'était que poudre aux yeux. Grâce au subterfuge, l'objectif des Max, Mayer et Michael a été atteint. Ils ont pu se régaler en lisant la légende suivante sous la photo de Max:


«Que ce soit au défilé ou dans les fêtes de quartier, la Fête nationale prenait tout son sens en voyant des gens d'origines diverses se réunir autour du drapeau national.»


Une pub gratuite! Un exercice de relations publiques qui valait son pesant d'or. Tout ça, sans que le photographe et le journal aient même eu conscience de la petite vite qu'ils venaient de se faire passer. Nos amis doivent rire dans leur barbe.

Même dans leur fief d'Outremont, les hassidim ont brillé par leur absence. Il y avait Maé, Jules et Carlos, mais Orit, Shlomo et Noam n'étaient pas de la Fête des Québécois. 

Max Lieberman lors de la séance du conseil d'arrondissement d'Outremont de février 2009

Pas la moindre frisette de peots (boudins), pas l'ombre d'une kippa n'est apparue de toute la journée. Même la musique klezmer n'aura réussi à les appâter. C'était business as usual. Les enfants à l'école, les femmes à la maison et les hommes à la synagogue ou au boulot. Pourtant, notre bonne mairesse était sur place avec Claude Piquette et l'ineffable Louis Moffatt, le formidable président du comité sur les relations intercommunautaires auquel siège Michael Rosenberg.

Après des années de «dévouement» et «d'efforts acharnés», Moffatt ne sera même pas parvenu à convaincre ses protégés hassidiques de festoyer ne serait-ce qu'une heure ou deux dans l'année avec leurs voisins goys.

Pourtant, la veille (23 juin 2009), des citoyens ont bel et bien vu Max Lieberman et Mayer Feig (qui n'habite même pas Outremont!) s'engouffrer dans l'hôtel de ville de l'arrondissement d'Outremont par la porte d'en arrière, mallette à la main. Il était passé 17h.

Pour les citoyens ordinaires que nous sommes, les bureaux ferment dès 16h30, mais pour les dirigeants de la secte, la porte des élus est toujours grande ouverte et sur la carpette d'entrée on y lit probablement ברוך הבא (Bienvenue).

Dire qu'on a pensé pendant un moment qu'ils s'affairaient aux derniers préparatifs de la fête avec la mairesse et ses bons conseillers d'Union Montréal. Ils nous ont bien eu toute la gang! Chapeau (ou kippa?), messieurs!

samedi 20 juin 2009

LE RENOUVEAU INTÉGRISTE


"Vive les vacances,
au diable les pénitences,
mettons l'école en feu
et les profs dans l'milieu."

Il y a presque 50 ans, à la fin juin, c'est ce que nous chantions en choeur et en culottes courtes lorsque les bonnes sœurs nous annonçaient que l'école était finie. À la même époque, certaines écoles hassidiques illégales ouvraient déjà leurs portes en catimini. Des portes qui n'ont jamais plus été refermées.


Aujourd'hui, grandes vacances ou non, la question des écoles ultra-orthodoxes illégales fait drôlement jaser. Même que ça sent le brûlé!

Dans le Journal de Montréal, c'est au tour de Joseph Facal d'y aller d'une analyse qu'il a intitulée Le cercle carré. Lui aussi se gratte l'occiput en jonglant avec la patate brulante que constitue le respect du cursus du ministère de l'Éducation auprès des intégristes hassidiques.


M. Facal est convaincu que si le gouvernement devait recourir aux tribunaux pour forcer la main des rabbins, ces derniers ne se soumettraient tout simplement pas à la loi des goys. Selon lui, ils préfèreraient opter pour l'illégalité, voire la clandestinité. Un peu plus et les rabbins récalcitrants scanderont "La grande noirceur ou la mort!".

S'il était Jean Charest, notre bon Julius Grey règlerait la question vite fait. Rappelez-vous. Lors des audiences de la commission Bouchard-Taylor, l'illustre juriste avait tout bonnement capitulé devant la ferveur religieuse de certains groupes; "Il y a certains petits groupes pour lesquels il n'y a rien à faire. Ce 1% ne veut pas se mêler. On doit les tolérer et les traiter avec justice... Certains groupes sont indissolubles et il faut les laisser tranquille." (cliquer sur l'extrait vidéo daté du 28 novembre 2007)


Au cours de cette émission sur les ondes de Radio-Canada, Julius Grey était allé jusqu'à comparer la secte hassidique à nos bonnes soeurs cloitrées. Heureusement, sur le même plateau, Louise Beaudoin l'avait retourné comme une crêpe en lui rappelant qu'à la différence des hassidim, "les religieuses ne se reproduisaient pas beaucoup"! Et vlan!

À moins d'être aveugle, la réalité crève les yeux. Tant en Israël, à New York qu'à Montréal , la démographie hassidique enregistre un boom quasi exponentiel. D'ailleurs, si vous n'avez rien au programme lundi prochain (22 juin), vous pouvez
toujours aller faire un saut au Café des Psaumes, à Paris. Dans le cadre du 5e Festival des cultures juives, on propose la conférence intitulée D'Amérique, le renouveau hassidique comme réponse à la Shoah. Vous y apprendrez que les clans hassidiques connaissent aujourd'hui une nouvelle ère de prospérité aux États-Unis. Une prospérité qui se fait sentir jusqu'ici puisque Montréal est le satellite des ultra-orthodoxes de New York.

C'est dire combien l'argument du 1% de Julius Grey est fallacieux. Le soi-disant groupuscule "indissoluble qui ne veut pas se mêler et que l'on devrait laisser tranquille" représente aujourd'hui entre 17 et 20% de la population d'Outremont. De 6 000 qu'ils sont aujourd'hui, ils passeront à 13 000 dans moins de 15 ans.

Vous trouv
ez la situation trop délicate pour intervenir aujourd'hui, messieurs dames les élu(e)s? Alors continuez à laisser les dirigeants ultra-orthodoxes bafouer nos lois et créer impunément des générations d'intégristes religieux inaptes à contribuer de quelque façon que ce soit à la société québécoise. On s'en reparlera dans dix ans... quand ils auront achevé d'usurper le peu de pouvoir frileux qu'il vous reste.

vendredi 12 juin 2009

ÉDUCATION: TOLÉRER L'INTOLÉRABLE

Le 11 juin dernier, Pierre Anctil publiait une lettre ouverte dans les pages du Devoir à propos de la "nouvelle ronde de négociations entre le ministère de l'Éducation et certaines écoles hassidiques".

Personne ne reprochera au professeur Anctil de s’intéresser à l’histoire de la communauté hassidique établie au Québec
depuis le début du 20e siècle ou d’avoir traduit du yiddish les souvenirs d’Israël Medresh, jeune Juif d’Europe de l’Est débarqué à Montréal en 1916. Au contraire, il est fort instructif de découvrir et de comprendre les rapports entre la communauté juive et les Québécois francophones depuis leurs premiers contacts.
Par contre, quand sa fascination pour la secte hassidique se transforme en un serment d’allégeance inconditionnel qui l’amène à justifier le jusqu’au-boutisme fanatique, rien ne va plus.

Il est important de comprendre les motivations profondes qui ont amené les hassidim à se replier sur
eux-mêmes, à vivre en reclus au milieu d’une société qu’ils abhorrent ouvertement. Les raisons historiques évoquées par M. Anctil sont extrêmement dramatiques, mais pendant combien de siècles encore les sociétés occidentales devront-elles battre la coulpe et faire amende honorable? Il n’y a aucune raison pour la société d’accueil de se plier aux préceptes ultra religieux de cette frange intégriste de la communauté juive. La démocratie ne peut céder à la théocratie d’une minorité sans bafouer les droits de tous, y compris les droits des enfants que sont les petits hassidim.
Que les dirigeants des sectes hassidiques soient ou non motivés par un isolationnisme malveillant ou par un mépris des lois du pays comme le réfute M. Anctil, il n’en demeure pas moins que des ultra religieux influents font clairement fi des lois et règlements qui s’appliquent à toutes les autres communautés, qu’elles soient de souche ou non. Doit-on tolérer l’intolérable? Peut-on leur permettre de créer leur propre système d'apartheid avec la complicité de certains élus alors que nous décrions et sanctionnons l’abject phénomène partout ailleurs sur la planète?
En matière de scolarisation, Pierre Anctil avance que les rabbins hassidiques ne rejettent pas les exigences officielles. L’excuse pour ne pas se conformer résiderait dans le fait qu’une fois le rigoureux programme judaïque injecté dans le cerveau de leurs jeunes, il ne reste plus suffisamment de temps pour le superflu académique exigé par le ministère. C’est vrai que même pour les pieux hommes, il n’y a que 24 heures dans une journée!

M. Anctil met en garde la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne. Il insinue qu'elle perd son te
mps à négocier avec les rabbins un contrat qui les engageraient à respecter le cursus du ministère, incluant le cours d'éthique et de culture religieuse. Ce dernier cours violerait, supposément, la liberté de conscience des juifs de confession hassidique. Mais que faites-vous, M. Anctil, du droit à l'éducation et à devenir un citoyen éclairé à part entière qui ne vive pas aux crochets de la société qui l'accueille et lui offre les subventions à l'éducation? Avez-vous lu le rapport annuel 2008 de la Banque d'Israël qui révèle que seuls 32% des hommes de la communauté ultra orthodoxe israélienne disposaient d'un emploi en 2007? Chez nous, le pourcentage de ces hommes en noir sur le marché du travail équivaudrait à celui de nos...décrocheurs! Que cela nous vaudra-t-il dans quelques années? Tension, crises, confrontations sanglantes avec policiers et manifestants blessés comme cela se vit régulièrement en Israël entre juifs laïcs et fanatiques religieux? Lisez cet article des derniers jours sur la manifestation religieuse de la communauté ultra-orthodoxe contre l'ouverture d'un stationnement municipal de Jérusalem le jour du Shabbat. Pendant combien de temps encore, M. Anctil, endosserez-vous béatement les conséquences de cette redoutable réalité appréhendée?
S'il faut une bataille juridique, que les autorités ne s'en laissent pas imposer car si certains dirigeants hassidiques n'ont cure de respecter nos lois, ils les utilisent à souhait pour atteindre leurs fins. Ce n'est qu'en abdiquant devant les intégristes que nous perdrons vraisemblablement tous, collectivement.





Le 6 juin dernier, des heurts ont opposé à Jérusalem des milliers de juifs orthodoxes à des policiers israéliens.
Des manifestants ont lancé des pierres, des bouteilles vides et des couches souillées vers les forces de l'ordre aux cris de "Shabbat".

dimanche 7 juin 2009

LES DOS D'ÂNE


Il y a quelques années, lorsque la Ville de Montréal a installé des dos d'âne sur la rue Hutchison, des p'tits malins s'étaient amusés à dessiner des peots (boudins) sur certains panneaux de signalisation. Ils ne manquaient pas d'imagination, en plein coeur du ghetto hassidique d'Outremont et du Plateau.

Après la série d'articles publiés ces derniers jours dans Le Devoir, on se dit que la ministre Michelle Courchesne est certainement passée sur la rue Hutchison pour prendre son inspiration.

Le 4 juin, on apprenait que le cabinet de la ministre de l'Éducation avait forcé ses fonctionnaires à redonner les subventions qu'ils avaient coupées à l'école juive First Mesifta* qui refusait de respecter les services éducatifs obligatoires. Le 5 juin, la journaliste Clairandrée Cauchy dévoilait que plusieurs écoles privées juives ne donnaient pas le nouveau cours de culture religieuse prescrit par le ministère. Le 6
juin, Le Devoir se demandait s'il fallait modifier la réglementation québécoise pour que les orthodoxes juifs renouent avec la légalité.

Devant la torpeur du gouvernement, l'éditorialiste Marie-Andrée Chouinard n'y est pas allée par quatre chemins. Elle qualifie le recul de la ministre d'ACTE MANQUÉ. Selon elle, la valse-hésitation du gouvernement libéral mine sa crédibilité, confirme un système d'inéquité, une malsaine négociation à la pièce et envoie le message que la désobéissance civile peut être récompensée par de juteuses subventions.

Plus d'un an et demi après que nous ayons défendu notre mémoire devant la commission Bouchard-Taylor, le débat semble relancé. Citoyens, il y a toujours de l'espoir!

Si tout n'était qu'une simple question de gros sous (le gouvernement provincial donne 12,2 M$ à douze écoles juives orthodoxes), à la rigueur, cela pourrait peut-être finir par s'avaler.

Mais l'argent n'est pas grand chose comparé au gaspillage de potentiel humain, aux milliers de cerveaux lessivés depuis des décennies sur notre sol au nom d'une religion pratiquée de façon intégriste et débilitante. Même Julius Grey qui a accepté d'intenter contre moi une poursuite de 375 000$ me rejoint totalement là-dessus. Le 8 janvier 2009, voici ce qu'il disait textuellement dans le cadre de l'émission Club Social diffusée sur TV5:
"Je ne pardonnerai jamais à Jean Charest d'avoir voulu subventionner à 100% les écoles ethniques. Cela sépare les gens... Il ne faut pas donner aux communautés le contrôle de ces écoles, car cela leur permet de maintenir leur petit empire. En leur donnant une éducation très accaparante, les jeunes ne peuvent plus en sortir"

Mais quand on entend la ministre Courchesne faire ses voeux pieux à René Homier Roy sur les ondes de C'est bien meilleur le matin et à Paul Arcand sur les ondes de 98,5 fm,
on ne sait plus s'il faut rire ou pleurer. Est-elle naïve ou débranchée de la réalité pour espérer que les récalcitrants respecte un contrat signé "en bonne et dûe forme" avec des goy laïcs? Pour ces intégristes que le cursus impur du ministère révulse, un tel contrat est l'équivalant d'un pacte avec le diable. S'ils le signent, ce ne sera que pour mieux le combattre. On ne badine pas avec la loi d'Abraham. Ni en septembre prochain, ni jamais. La ministre a bien le droit de vivre d'espoir naïf et de rêver qu'en agissant de la sorte elle ramènera les fous d'Abraham à de meilleurs sentiments. Mais avec notre argent, il y a beaucoup mieux à faire.

* En passant, pour les résidents de la rue Hutchison, le nom de la récalcitrante École
First Mesifta semble quelque peu familier. C'est qu'elle est du même clan que la synagogue délinquante du 5253 Hutchison. Plus précisément, la synagogue de Martin et Michael Rosenberg * * s'appelle la First Mesifta Hutchison Branch. Y'a de ces hasards, des fois...

* * Sur papier, Michael Rosenberg n'est pas administrateur de la synagogue du 5253 Hutchison, mais dans les fait, ses agissements indiquent qu'il s'agit bien là de SA synagogue.

mardi 2 juin 2009

LA FÊTE DES SUNDAY DRIVERS


Dimanche dernier (31 mai 2009), ce n'est pas Benoît XVI qui a été la cause du gigantesque embâcle de fidèles qui s'est formé sur la rue Hutchison, entre Fairmount et Saint-Viateur. C'est l'arrivée d'une torah flambant neuve en milieu d'après-midi qui a fait s'agglutiner plus d'un millier de hassidims devant le condo du 5360 Hutchison. (Cliquer sur la photo panoramique ci-haut)

Il fallait voir la tête de l'agente immobilière qui avait rendez-vous avec son client à l'appartement mis en vente par Realta au 2e étage de l'immeuble voisin. Elle avait l'air sonnée et abasourdie alors qu'elle tentait de percer le mur compact des fidèles qui s'étendait de la rue, au trottoir en bloquant l'escalier qu'elle devait emprunter. Parions qu'avec la horde de dévots
survoltés qui entraient et sortaient par douzaines du rez de chaussée dans le désordre le plus chaotique, elle a certainement conclu sa vente en deux temps, trois mouvements...

Peu de temps auparavant, nous avons eu droit à l'arrivée d'un gros autobus intercité immatriculé à New York. Stationné en double devant la résidence des fêtards, le Executive Charter a débarqué des VIP newyorkais de la secte hassidique reçus en grande pompe par les dirigeants locaux.

Mayer Feig était aux premières loges du comité d'accueil. Pour ceux qui ne le connaissent pas, mon bon ami Mayer est
cet administrateur du Jewish Orthodox Community Council qui, en 2005, avait organisé avec Michael Rosenberg le très controversé voyage à New York au profit de certains conseillers, fonctionnaires et agents de police d'Outremont.

Photo de droite: Tout sourire en venant à ma rencontre, Mayer Feig est immortalisé en compagnie du conducteur de l'autobus intercité qui a illégalement circulé et stationné en double sur la rue Hutchison, le 31 mai 2009.

Mayer Feig a aussi siégé au comité
sur les relations intercommunautaires destiné, imaginez-vous, à favoriser le rapprochement entre les différentes communautés vivant à Outremont. Il n'était évidemment pas sans savoir que le mastodonte qu'il attendait comme le Messie n'avait pas le droit de venir se balader sur la rue Hutchison. Mais (comme bien d'autres dirigeants de la secte hassidique!) Mayer semble se foutre éperdument des règlements municipaux.

D'ailleurs, pourquoi devrait-il s'en préoccuper? Le policier du poste 37 qui se trouvait à moins de trois mètres de l'autobus illégal a refusé d'émettre une contravention au conducteur. À un citoyen qui lui a demandé de sévir, le policier aurait répondu: "C'est politique cette affaire-là. Vous ne viendrez pas me dire comment faire ma job." Ça a au moins le mérite d'être clair, non?


Après plus d'une heure d'anarchie et de rue paralysée, le cortège s'est ébranlé en direction de la synagogue Belz de la rue Jeanne-Mance au rythme des chants religieux que dispensaient de joyeux haut-parleurs montés sur un rutilant pick-up. Le trafic de l'avenue du Parc a, de très bonne grâce, cédé le passage aux hommes dansants devant le char allégorique transportant la nouvelle torah.


Les hommes d'abord!
Puis les femmes et la relève florissante ont suivi un peu en retrait le cortège qui s'est engagé sur la rue Jeanne-Mance pour joindre la fameuse synagogue Belz











Ici et là dans la foule compacte, des parapluies arborant le sigle du groupe immobilier Rosdev, l'empire de Michael Rosenberg