Dans la vie privée ou publique, on l’a ou on ne l’a pas. Ou bien on est capable d'une certaine transparence, de franchise, d’honnêteté intellectuelle, de prouver ce qu’on avance ou alors on se comporte en anguille despote. Dans ce cas, tout en se prétendant à l’écoute des citoyens, on manœuvre derrière des portes closes, on désinforme à gogo, on manigance sans états d'âme, on ment sans scrupules, mais avec conviction.
Après avoir vu le film d’Eric Scott, comment ne pas passer un savon à Philipe Tomlinson et son égérie Mindy Pollak ? D’un côté, l’un et l’autre louangent la bienveillance de la minorité hassidique, son désir «sincère» d’un rapprochement et d’un mieux vivre ensemble. De l’autre, les élus de Projet Montréal accusent d’intolérance, d’étroitesse d’esprit, voire de xénophobie les francophones qui sont irrités par certaines incivilités ou qui, par exemple, dénoncent la malpropreté des ruelles ou s’opposent à l’implantation de nouveaux lieux de culte sur l’avenue Bernard. Superbe stratégie pour amener les gens à créer des ponts! C'est comme rien... ils doivent être des groupies de Michel Fugain :
« Ils font l'amour le samedi, les gentils
Ils font ça n'importe quand, les méchants
Ils crèveront le cul béni, les gentils
Ils crèveront le cœur content, les méchants »
Ils font ça n'importe quand, les méchants
Ils crèveront le cul béni, les gentils
Ils crèveront le cœur content, les méchants »
Au fond, ce que veulent Projet Montréal et le lobby religieux, c'est un pont-Levy! |
À cela, il faut ajouter le phénomène très particulier de l'ultraorthodoxie politique. Depuis plusieurs décennies, Outremont compose tant bien que mal avec les dirigeants hassidiques qui ont toujours su se ménager leurs entrées privilégiées au cœur de l’action.
S’appuyant sur un sérail grenouillant et totalement dévoué à LA cause, ces huiles se sont infiltrées dans tous les rouages administratifs, exerçant de plus en plus de pression (à froid et à chaud !) sur les politiciens qui craignent davantage les accusations d’antisémitisme que le COVID-19. Le but ultime des «craignant Dieu»? Convaincre les élus qu’ils sont absolument indispensables à leur réélection, puis les amener, de gré ou de force, à répondre à tous les caprices d’un Hashem obsessif compulsif. Et ça marche !
Pour la énième fois, je répète qu'il ne s'agit pas d'un réquisitoire contre nos voisins ultraorthodoxes, mais bien plutôt de dénoncer l’influence démesurée qu’exercent les gros bonnets hassidiques sur des élus asservis.
Dans son film qu’il prétend être «un outil de communication, fait par et pour les Outremontais», Eric Scott ouvre le «dialogue» en donnant à l’intégriste Mayer Feig le champ libre pour me diffamer. Devant caméra, le porte-parole ultraorthodoxe soutient que je suis ni plus ni moins qu'un menteur pathologique, que je déforme les faits et que je propage de fausses informations. Feig ne s’embarrasse évidemment pas du fait que cinq juges ont rejeté toutes et chacune des prétentions de mes poursuivants qui n'étaient pas des moindres. Même les stratagèmes alambiqués de l’illustre Julius Grey n’auront jamais fait en sorte que je demande «pardon, mononcle»!
Mayer Feig a sauté sur l’occasion pour dire que «c’est à cause de gens comme [moi] qui mentent constamment que sa communauté a dû recourir aux tribunaux pour faire valoir [ses] droits». Or, il oublie de rappeler que pratiquement toutes les synagogues ultraorthodoxes d’Outremont et du Plateau ont donné énormément de fil à retordre aux administrations municipales successives.
Le cas des synagogues ultraorthodoxes
Ces lieux de culte se sont soit installés illégalement sur le territoire ou ont contrevenu aux normes ou à la réglementation municipale quand ils ne s'adonnaient pas à de la contrebande d'alcool, à tenir des dortoirs clandestins et manigancer des combines pas particulièrement kashères.
Le lobbyiste n’avait très certainement pas envie de soulever le couvercle sur la longue et puante saga de la synagogue Amour pour Israël qui, avant 1989, s’était illégalement incrustée au 1055-1067 Lajoie et 6010 Durocher sous de fausses représentations (s'cusez l'anglicisme). Pendant dix ans, les rabbins boqués ne se sont pas limités à bafouer le zonage. Ils ont laissé leurs ouailles harceler, vandaliser et menacer de mort la locataire d’en haut qui, devant le laisser-faire pitoyable de l’administration Unterberg, avait été obligée de débourser plus de 25 000 $ en frais judiciaires pour forcer la secte teigneuse à déguerpir. Une secte qui, de surcroît, a traîné Céline Forget à huit reprises devant les tribunaux sous autant d’accusations criminelles ou autres qui se sont toutes avérées infondées. Quinze ans de harcèlement pour avoir exigé le respect d'un règlement bafoué. Une chance qu'elle avait la couenne dure. Ils peuvent bien l'haïr à mort, mais comme le dit ce bon vieux Alex Werzberger: «The law of the land is the law»!
Et si vous pensez que le jugement intimant la secte de quitter les lieux en 1999 a mis fin à la cascade de problèmes exaspérants, sachez que l'endroit a continué de servir à des fins non conformes au zonage jusqu’en… 2012! En tout, plus de 22 ans de délinquance et de faux-fuyants grossiers.
Le comble, c’est qu’au nouvel emplacement de la synagogue Amour pour Israël au coin de Van Horne et Durocher, les administrateurs ont trouvé le tour de foutre à nouveau la pagaille. En contrevenant aux normes de construction et en abandonnant les travaux pendant deux ans, les religieux coriaces n'ont pas donné le choix à l’arrondissement d'intervenir, entraînant plus de 100 000$ de frais juridiques. Ces drôles de «pieux» qui s'enfoncent dans le sol outremontais semblent aussi avoir un sacré penchant pour le terrorisme urbain. Faut lire certaines des méthodes qu'ils utilisent.
Dans le publireportage de Scott, Mayer Feig soutient que lorsqu’ils recourent aux tribunaux, la plupart du temps, ils ont gain de cause. Sans la nommer expressément, il fait allusion à la synagogue du 1030-1032 Saint-Viateur qui, après presque trois décennies d’illégalité, a réussi à échapper à la fermeture... après que l’arrondissement eut engagé des dizaines de milliers de dollars en frais juridiques.
Il est vrai que la secte a sauvé ses fesses à cet endroit, mais sans vouloir faire de peine à Mayer, ce n’est absolument pas parce qu’elle avait respecté les normes. À preuve, en 1982, le propriétaire de l’immeuble avait été condamné à une amende parce qu’il avait transformé le bâtiment résidentiel en lieu de prière alors que la grille d’usages ne permettait que l’habitation résidentielle.
Si cette synagogue a su passer à travers les mailles du filet, c’est uniquement parce que les élus de l’époque ont (encore une fois!) fait preuve d’une grande hypocrisie et qu’ils ont fermé les yeux sur l’illégalité patente. En lisant le jugement, même Christine Gosselin, cette très multiculturaliste et compatissante conseillère de Projet Montréal, n’avait pu s’empêcher, le 29 avril 2013, d'y aller d'un commentaire inattendu sur la page Facebook des Friends of Hutchison Street.
En plus de trouver que la secte avait poussé sa luck pas mal fort, la conseillère Christine Gosselin avait ajouté espérer qu’à l’avenir, les inspecteurs seront plus vigilants. C'est tout dire. |
Bien sûr, je vous interdis de me croire sur parole. Comme tout le monde sait, je suis biaisé jusqu'à la moelle et vous êtes trop intelligents pour vous laisser enfirouaper par mes propos tendancieux. Aussi, je vous incite plus que fortement à visionner un extrait de trois reportages* qui, en 1999, 2008 et 2012 sont pratiquement parole d'évangile.
Au téléjournal de Radio-Canada du 26 mai 2008, vous entendrez le conseiller Louis Moffat soutenir qu'il arrive aux hassidim d'utiliser la technique du fait accompli pour implanter des synagogues. Alex Werzberger, le vieux filou satmar finira même par avouer qu'ils ouvrent des synagogues sans permis. Mieux! En 1999, à l'émission d'enquête J.E., le lobbyiste est allé jusqu'à admettre qu'ils recourent à des déclarations mensongères pour créer des lieux de culte. Tout aussi étonnant, en 2012, sur le plateau de Jean-Luc Mongrain, l'increvable Alex prétendra que ce n'est pas illégal de tenir une maison de... culte sans permis.
Avant de vous laisser regarder ce bijou d'authenticité, laissez-moi juste vous raconter une petite anecdote crunchy.
Dans l'extrait du reportage de Radio-Canada que vous verrez, le journaliste Alain Picard avait fait intervenir un certain Eliezer Frankfurter (Lazare, pour les intimes), un hassidim de très bonne famille et d'une probité, ma foi, plus qu'exemplaire. Cet homme aussi affable que dévot jurait, main et yeux sur la Torah, qu'aucun rabbin ne permettrait qu'une synagogue puisse voir le jour là où la loi l'interdit.
Eliezer Frankfurter fait une brève apparition dans le film de Scott |
Mais voilà que quatre jours après la diffusion du reportage dans lequel j'étais partie prenante, sur qui je ne tombe pas? Ben oui, sac...! Sur Eliezer. Tu parles d'un méchant hasard, toi! Il venait de stationner illégalement sa Honda Odyssey dans la zone de vignette 27. Juste devant ma porte!
Vous ne devinerez jamais où il se rendait, cet homme au coeur pur. S'en allait prier à la synagogue multirécidiviste du grand délinquant Michael Rosenberg. Imaginez. Eliezer est le beauf de Michael. Comment j'ai su qu'il était marié à la soeur de Michael? Vous pensez que je l'ai appris dans le reportage d'Alain? Nenni! Picard avait pris grand soin de n'en piper mot dans son topo.
Alain Picard flattant le pitbull Max Lieberman dans le sens du poil... du schtreimel |
C'est deux jours après sa diffusion que Picard m'avait révélé, en rigolant dans sa barbe de trois jours, qu'Eliezer était acoquiné avec la soeur de l'autre. Alain la trouvait bien bonne. À l'époque, je n'aurais jamais imaginé que le journaliste eut pu manquer d'éthique. Il semblerait que ses patrons s'en soient éventuellement rendu compte. Si bien qu'Alain finira lobbyiste à la solde des dirigeants hassidiques. J'avoue ne pas avoir été fier de manquer de flair à ce point, car cela aurait dû me sauter aux yeux que Picard avait tous les prérequis et toutes les «qualités» pour ce dernier job!
Bon, allez! Ça suffit, les inside. Regardez le petit montage vidéo en cliquant ICI et on se retrouve de l'autre côté.
Eliezer Frankfurter et Alex Werzberger. Ces deux-là auraient mieux fait de s'entendre sur une version concordante plutôt que de se contredire devant les caméras de télévision. Technologie maudite! |
Puis? Ça vous a plu? Vous conviendrez qu'en communication, ce n'est pas donné à tout le monde d'attacher toutes les casseroles qui traînent.
Je sais, je sais. Certains diront que ces reportages sont du vieux stock éculé. C'est un fait que lorsqu'ils se font élire, les politiciens ont souvent tendance à croire qu'ils débarquent à l'An Zéro de l'histoire. Cinq ans, en politique, c'est une éternité. Leur rappeler ce qui s'est passé il y a 5, 10, 20 ou 30 ans, c'est pratiquement leur demander de remonter à la préhistoire. Pourtant, comment planifier le futur sans avoir aucune notion de ce qui s'est passé dans son fief au fil des ans?
À ceux qui se demandent pourquoi les gens peuvent se montrer réticents à donner l'absolution sans confession aux dirigeants et lobbyistes hassidiques, vous avez peut-être eu là une partie de votre réponse.
Si le passé est garant de l'avenir, ce n'est pas demain que les Outremontais feront confiance aux belles paroles mielleuses et aux p'tits muffins des ultrareligieux et de leurs fans. D'autant moins qu'au cours des 40 dernières années, non seulement les élus n'ont pas agi au fur et à mesure que les problèmes se sont présentés, mais ils ont donné la désagréable impression d'être leurs chiens de poche.
Au cours du précieux temps que Scott lui a accordé, Mayer Feig ne se lamentera pas seulement à propos des synagogues. Il affirme qu'au cours des 15 dernières années, «il y a eu
une succession de règlements contre les processions, les autobus de Purim, les
autobus scolaires, les soukkats».
Mayer a toujours adoré les effets de talit. Surtout quand il est filmé et qu'il faut frapper les esprits. On devrait le mettre en demeure de nous fournir les soi-disant règlements répressifs.
Les temps sont durs, on le sait. On espère juste que Mayer Feig n'a été victime que d'un peu de surmenage durant le tournage. |
Le cas des processions proscrites
Aux dernières nouvelles, aucune administration d'Outremont n'a jamais adopté de règlement interdisant les célébrations ou les fêtes sur son territoire. Ils étaient combien, déjà, durant toute la première semaine de mai 2018 à recevoir le grand rabbin d'Israël sur l'avenue Querbes ? 6 000? OoooooK! N'ont même pas eu à demander de permis pour fermer les rues ou mettre la grosse zizique forte après 22 h!
Des centaines de participants aux célébrations telles les Sefer Torah se sont-ils retrouvés dans les paniers à salade pour avoir envahi l'avenue du Parc aux heures de pointe? Les forces de l'ordre ont-elles déjà interrompu, ne serait-ce qu'une seule fois, les partys spontanés non déclarés sur la rue Hutchison? Pourtant sans le moindre permis et sans aucune autorisation, des DJ au schtreimel albinos ont déjà fait danser ses aficionados au milieu de la rue au son d'une musique crachée par de mégas amplificateurs.
Fête impromptue avec schtreimel albinos sur Hutchison. La police avait été mise devant le fait accompli. |
Ah! C'est peut-être ça qui emmerde mon ami Mayer. Il y a un maudit règlement qui veille au niveau de décibels émis dans l'arrondissement. Mais ce règlement vaut pour tout le monde, boudins, pas boudins!
Le 12 mai dernier, par exemple, il n'a possiblement pas aimé que le SPVM informe les citoyens que pour la fête juive Lag Ba'Omer, «le volume du système de haut-parleur du camion sera contrôlé par la police pour assurer [notre] quiétude». C'est sûr qu'avec des policiers goys, la fête n'est plus kashère! Le lobbyiste a certainement encore moins apprécié que les pompiers débarquent en trombe la nuit précédente pour éteindre un feu de rue allumé entre deux voitures par des fêtards hassidiques.
En passant, pour tous ces gens qui sont censés rejeter la modernité et qui veulent préserver leur culture millénaire, nous aurions une superbe suggestion. Vous avez tous adoré The Fiddler on the Roof, on le sait. Alors plutôt que de recourir à des transducteurs électroacoustiques bourrés de technologie pernicieuse, vous devriez embaucher cinq ou six de vos bons violonistes. Mais au lieu de les envoyer sur les toits goudronnés, vous les feriez jouer sur le macadam et je vous jure qu'on irait vous applaudir jusqu'à se faire de la corne dans les paumes.
Le règlement contre les autobus de Purim.
Quoi qu'en dise Mayer Feig, il n'y a jamais eu de règlement adopté pour bannir les minibus utilisés lors de la fête de Purim. En 2003, le règlement 1171 a été promulgué pour interdire les autobus à double essieu dans Outremont. Cette décision avait dû être prise parce que les sectes hassidiques utilisaient de façon sauvage (et à l'encontre des lois provinciales) des autobus qui faisaient la navette entre Outremont et les États-Unis.
Toutes les rues, résidentielles ou non, pouvaient leur servir de terminus voyageur improvisé. Des embouteillages de fourgonnettes délestant valises et passagers à toute heure du jour et de la nuit constituaient une véritable plaie, sans parler des moteurs diésel qu'on laissait tourner à vide en double file.
En janvier 2004, l'administration du maire Harbour signait une entente en bonne et due forme avec quatre hauts dirigeants de la communauté hassidique afin de régler le problème des autobus à double essieu dans l'arrondissement. Le 5 avril 2004, le conseil adopta à cet effet une modification au règlement 1171 pour permettre à ces autobus de se rendre en toute légalité à un débarcadère situé devant l'école Belz du 6508 Durocher, dans le secteur Atlantic. L'école avait même signé un accord pour que les passagers hassidiques puissent accéder à l'immeuble au départ et à l'arrivée des autobus.
Lors de l'assemblée du conseil du 1er mars 2014, le pauvre Mayer Feig s'est insurgé contre l'interdiction des autobus double essieu pour la fête de Purim. Accusant des membres du conseil de s'en prendre systématiquement à sa communauté, il s'était dit tout à fait d'accord avec le règlement de 2003 interdisant les autobus à double essieu, mais ne comprenait pas que l'on interdise pour la fête de Purim les autobus double essieu moins volumineux. Selon lui, cette interdiction mettait en péril la vie et la sécurité des ados qui devaient fêter, bouteille de fort en renfort.
Lors de l'assemblée du conseil du 1er mars 2014, le pauvre Mayer Feig s'est insurgé contre l'interdiction des autobus double essieu pour la fête de Purim. Accusant des membres du conseil de s'en prendre systématiquement à sa communauté, il s'était dit tout à fait d'accord avec le règlement de 2003 interdisant les autobus à double essieu, mais ne comprenait pas que l'on interdise pour la fête de Purim les autobus double essieu moins volumineux. Selon lui, cette interdiction mettait en péril la vie et la sécurité des ados qui devaient fêter, bouteille de fort en renfort.
S'il est dur de comprenure, on va lui expliquer ça une bonne fois pour toutes. Soulève tes papillotes et ouvre bien tes grandes oreilles, mon Mayer. Ce soir de mars 2014 où tu nous as fait ta petite scène victimaire pour tes autobus de Purim, ça faisait 10 ans bien sonnés que toi et ta gang de têtus ne respectiez pas l'entente signée le 15 janvier 2004 par Alex Werzberger, Solomon Spitzer, Ernest Kiszner et Jacob Feldman. Et tu as eu le culot de réclamer que le conseil se plie à tes caprices d'enfant-roi? Nous resterons polis, mais entre nous, tu peux t'asseoir dessus!
Mayer Feig à l'assemblée du conseil de mars 2014. Il a tout un front de boeuf! |
Vous voulez voir ce qu'est un pieux hypocrite? Cliquez ICI pour écouter Mayer soutenir qu'il est 100% d'accord avec l'entente signée dix ans plus tôt. Une entente avec laquelle lui et les siens se sont... (excusez-moi d'avance) torchés pendant une décennie. Ça tombe d'autant mieux que dans cette même vidéo, vous m'entendrez, le mois suivant, féliciter le conseil pour le bon déroulement de Purim 2014. Imaginez. Pour la première fois en sept ans, les autorités ultraorthodoxes n'ont utilisé aucun autobus à double essieu dans le cadre de la fête de Purim. Et miracle... non seulement aucun enfant n'est mort, mais on n'a pas rapporté la moindre égratignure! Yahvé est juste et grand!
Le règlement antibus scolaire
Ici, si ça ne vous fait rien, juste pour voir la tête que va nous tirer le maire Tomlinson, on va lui demander de nous montrer et de déchirer publiquement sous les feux de la webcaméra de la salle du conseil le soi-disant règlement antibus scolaire qui aurait été adopté par l'une ou l'autre administration municipale d'Outremont. On va le laisser chercher. Ça va l'occuper, mes amis, jusqu'à la fin de son mandat. Pendant ce temps-là, il n'aura plus le loisir de nous concocter ce que l'on avait naguère le droit d'appeler des «plans de nègres».
Le règlement contre les souccot
De septembre 2014 à janvier 2015, les gardiens du temple hassidique avaient mis toute la gomme pour dénoncer l’intention du conseil d’arrondissement d’Outremont de modifier le règlement 1177.
Le conseil souhaitait faciliter l’application de la période de 15 jours pendant lesquels les souccot étaient autorisées dans les cours et sur les balcons. Pour quelle raison? Les fonctionnaires de l'arrondissement estimaient que parce que le règlement ne spécifiait pas de date de début de la période pendant laquelle les cabanes étaient permises, ça posait problème.
Sans ce petit amendement qui ne changeait même pas le nombre de jours (15) pendant lesquels les souccot étaient permises, ils étaient incapables de faire appliquer le règlement.
26 avril 2015: Carcasse de souccah, rue Hutchison, près de 200 jours après la fête de 2014! |
À la séance du conseil du 12 janvier 2015, la conseillère Pollak avait elle-même affirmé publiquement que la volonté de la majorité du conseil de vouloir modifier le règlement «wasn’t raised for the fun of it. The actual by-law was hard to apply». Qu’à cela ne tienne, Pollak avait catégoriquement refusé que l’on corrige l'anomalie en demandant que les cabanes temporaires soient érigées et démantelées respectivement trois jours ouvrables avant et après la fête qui dure entre sept et neuf jours. Pourtant, 15 jours, c'était déjà ce que prescrivait depuis des lustres le règlement de l'époque.
Vous n'en pouvez plus? Vous ne voulez pas que j'en rajoute? Que je vous comprends donc. Mais je vous le dis tout de suite, si vous voulez vous plaindre, adressez-vous à Mayer, pas à moi. Après tout, c'est lui qui veut qu'on présente du solide, du béton, des faits concrets, pas des Fake News!
* Pour visionner les trois reportages complets:
1) L'émission J.E. , 1999
2) Le reportage de Radio-Canada, 2008
3) Werzberger avec Jean-Luc Mongrain, 2012