lundi 29 mars 2010

LA FIN DU MONDE EST À... 11h40

DEUX CENTS chroniques! Oui, messieurs, dames, vous lisez aujourd'hui la 200e chronique de ce blogue sur les accommodements religieux qui a vu le jour en décembre 2007, à la suite de notre passage devant la Commission Bouchard-Taylor. Je m'étonne moi-même d'avoir été le protagoniste d'autant de "représentations". Il semble bien que cela n'ait pas été superflu puisque nos autorités ont fait la preuve qu'elles sont aussi dures d'oreille que de "comprenure".

En fait, pour être honnête, je devrais plutôt donner le crédit à nos élus municipaux et provinciaux qui, sans relâche et sans vergogne, font preuve d'un laxisme et d'un parti-pris inadmissible à l'endroit des dirigeants d'une secte rétrograde qui font la pluie et le mauvais temps dans les arrondissements où ils mettent pied. Pour ne rien arranger, ces derniers se complaisent à agir dans le mépris répété des règles établies et auxquelles tous les autres citoyens sont tenus de se soumettre.


Hier encore, je n'aurais jamais cru que cette chronique porterait sur la fameuse cérémonie de la crémation du pain qui s'est officiellement déroulée ce matin sur les terrains des Travaux publics d'Outremont.

Pourquoi je n'envisageais pas de parler de crémation du pain? C'est simple. Après les abus occasionnés par cet évènement en 2008, puis en 2009, j'étais convaincu que la mairesse Cinq-Mars, le directeur Pierre Beaudet et le conseiller Louis Moffatt auraient enfin fait le nécessaire pour que cette journée ne connaisse pas de débordements inacceptables.

Hélas! En dépit de tous les avertissements, des critiques répétées et des mauvaises expériences des dernières années, les élus d'Union Montréal de l'arrondissement d'Outremont n'ont vraisemblablement rien appris des erreurs passées. Au contraire, ils ont prouvé une fois encore leur incapacité à empêcher que le début de la Pâque juive ne se transforme en quasi-émeute.

Le téléjournal de Radio-Canada nous a montré ce soir les images désolantes de la fête religieuse qui a viré au chaos. Une pagaille sans nom aux frais des contribuables, bien sûr.

Ce matin, il aura fallu l'intervention d'une quinzaine de policiers et de deux camions de pompiers pour rétablir l'ordre sur le terrain boueux des Travaux publics.


Pourtant,
comme le dit la mairesse, il ne devait s'agir que de "brûler quelques petites tranches de pain". Pour donner une soi-disant légitimité à son acquiescement à cette pratique accommodante, Cinq-Mars n'a pas raté l'occasion de faire la lecture d'un avis juridique. "L'avis dit exactement que la pratique de l'accommodement répond à (notre) obligation d'accommodement raisonnable et ne cause pas une contrainte excessive." Ah! bon. Devoir mobiliser 15 policiers et recourir d'urgence à deux camions de pompiers pour des tranches de pain, c'est ça, une contrainte normale?

Cette fois, il semble que le problème ait été lié à l'une de leurs croyances. Rappelons que selon les convictions de ces intégristes religieux, les produits composés de blé, d'orge, d'avoine, d'épeautre et de seigle (appelés Hametz) sont strictement interdits durant Pessa'h (la Pâque juive). Les adeptes de cette secte auraient non seulement l'interdiction d'en posséder, mais l'obligation de détruire toute nourriture à base de levure avant le début du Pessa'h qui, cette année, a été fixé à 11h40.

À "minuit moins une", la panique s'est emparée des ouailles hassidiques. Policiers ou non, risque d'incendie ou non, l'heure n'était plus à l'ordre établi. Dans un Sauve qui peut généralisé, les ultras religieux
se sont dardés sur les canalisations de béton enflammées. Après tout, la fin du monde guettait et ce n'était plus uniquement les petits croutons qui risquaient d'être embrasés.

Dans le reportage du journaliste Davide Gentile, j'ai particulièrement apprécié la mise en garde qu'ont émise certains hassidim à la suite du "flop" du rituel de ce matin:
" [L'an prochain] certains pourraient être tentés d'organiser ces feux sur leurs propriétés privées, ce qui pourrait présenter des risques pour la sécurité privée."


Drôle de menace. Surtout que durant tout l'avant-midi, d'autres policiers et d'autres pompiers ont du courir dans tous les sens pour éteindre des feux de croutons allumés dans les cours arrières, les "drive ways" et les ruelles d'Outremont et du Mile-End.





Cliquer sur la photo ci-dessus pour voir les quatre (!) voitures de police et de la sécurité publique qui sont intervenues pour éteindre un feu de croutons dans l'entrée de garage d'une résidence privée de la rue Durocher (entre Fairmount et Saint-Viateur). Plusieurs autres feux ont été allumés dans les cours arrière des résidences de la rue Durocher.




Voici ce qui reste d'un autre feu de croutons fait ce matin au milieu de la ruelle Hutchison- Durocher (entre Fairmount et Saint-Viateur. Au diable le contenant d'aluminium et les cendres noircies. Avec les tonnes de déchets de la Pâque juive, les dévots ont dû se dire que les éboueurs ne déchireront pas leur chemise pour si peu.







Nous sommes ici derrière la synagogue fantôme qui se cache au coin des avenues du Parc et Van Horne. Il ne s'agit pas d'un B-B-Q de côtelettes de porc, mais bel et bien d'un feu de croutons sacramentels. Il n'a pas non plus été allumé en représailles contre les pompiers "casseux de party" puisque la rumeur de sacrilège ne s'était pas encore propagée à l'arrondissement.



Autre foyer d'incendie et pas le moindre, celui-là. Il a été allumé devant un édifice appartenant au très honorable citoyen Michael Rosenberg qui, comme à son habitude, fait preuve de beaucoup de civisme et de respect à l'égard des règlements qui s'appliquent... aux autres citoyens.

Ici encore, les pompiers ont dû intervenir pour éteindre les braises talmudiques.
Nous nous trouvons au coin nord-ouest de l'intersection des avenues du Parc et Van Horne.

Cliquer sur la photo pour zoomer.

Petite pub gratuite pour M. Rosenberg: si vous connaissez des gens qui souhaiteraient louer des locaux, contactez-le. Il cherche des locataires. Son numéro de téléphone figure sur l'affiche placée sur l'immeuble décrépi.




Pensez-vous qu'il faudra 200 autres chroniques avant que les autorités en place finissent par entendre raison? Au train où vont les choses, c'est fort possible. Bof! Pendant que je m'amuse ici, je ne fais pas de mauvais coups, non?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Non mais ce qu'on est con! Pourquoi autoriser aux Juifs la célébration de la crémation du pain si c'est pour interrompre leur cérémonie 20 minutes plus tard à grands coups de pompiers et de policiers parce que ça fait plus de boucanne que l'on pensait et qu'on craint que cette gang de fanatiques se brûlent les boundins parce que là ils sont excités sur le bord d'être en transe? C'est comme si des parents permettaient à leur ado de fumer une tite-poffe de temps en temps mais qu'à la vue d'un gros pétard dans la gueulle de leur fils, ils lui arracheraient soudainnement le joint prétextant que c'est plus qu'une tite-poffe. Si les parents sont irresponsable comme ça semble être le cas de nos élus, bien qu'ils assument leurs erreurs jusqu'au bout ou qu'ils déguédinnent de là où ils sont. Quand t'as pas de cohérence tu ne diriges pas un arrondissement, une ville, une province ou un pays.

Pas assez d'être accommodants on est en plus des pas fins et des méchants, voire, même des racistes parce qu'on est arrivés dans leur party avec nos gros sabots pour leur couper le fun et éteindre leur petit feu de boucanne. Fallait bien qu'il y ait de la fumée, viarge, ils faisaient un feu et les élus doivent savoir qu'il n'y a pas de fumée sans feu.

Moi, il m'arrive de brûler mes toast dans le grille-pain et ça marche. À ce que je sache, si ce n'est pas vendredi, les Juifs peuvent utiliser leur grille-pain pour brûler leur pain, alors pourquoi ne le font-il pas chez-eux? Ils peuvent se faire un party à la maison et mettre leur tranche de pain à tour de rôle dans un grille-pain et regarder le toaster faire le travail en faisant fonctionner la hotte ou en ouvrant les portes et fenêtres de leur maison pour faire aérer. Les pompiers seraient alors en mesure de passer d'une maison à l'autre pour vérifier si il y a des avertisseurs de fumée et si ils sont fonctionnels. À moins que ce ne soit aussi un autre accommodement que de ne pas avoir de détecteur de fumée dans les maison des Juifs à Outremont et ça ne m'étonnerait pas... Si ils n'ont pas le droit d'utiliser un grille-pain ni de faire fonctionner une hotte le jour de la cérémonie de la crémation du pain, qu'ils se munissent d'un charcoal et qu'ils le fassent dans leur cour ou sur leur balcon.

À la limite qu'ils louent le four de St-Viateur Bagel ou Fairmount Bagel pour une heure ou deux et qu'ils se fassent leur party là et qu'on en parle plus.

Non, mais est-ce que ça va cesser tous ces accommodements? J'en peux plus.

Dire qu'ailleurs à Montréal il y a des gens qui prennent des amendes pour avoir décoré un arbre de rue ou s'être occupé de nettoyer un bout de leur trottoir.

inÇa vous tenterait pas à Outremont de mettre tout le monde à l'amende comme ça se fait ailleurs plutôt que d'accommoder tout le temps? En période de crise économique petits revenus supplémentaires ça ne vous fait pas sourire comme entrée d'argent?

Jean Naimard a dit…

Ça pourrait être l’occasion, l’an prochain, d’organiser une fête des extincteurs.

Tout le monde viendrait en apportant son extincteur, et à la minute fatidique, pshhhhitttt!!!!

Anonyme a dit…

Inutile d'invoquer les avis du contentieux, un service cachère vous est offert à l'hyperlien suivant :

http://www.vendresonhametz.com/

accommodant à souhait, et écologique!

Anonyme a dit…

Pourquoi se compliquer la vie avec le contentieux, l'argent des contribuables, les pompiers, les médias, les "salisseux" d'image d'Outremont, et les pyromanes; les fours BBQ sont disponibles cette semaine à partir de 99 $ chez Canadian Tire. De plus, leur utilisation à l'extérieur est parfaitement cachère.

Anonyme a dit…

Où il y a de la bouffonnerie, il y a du bouffon. Ce n'est pas à Québec que l'on devait engager Clotaire Rapaille mais à Outremont pour gérer notre folklore.

Anonyme a dit…

à cette heure,c'est du terrorisme, du harcèlement pur et simple. Avec toutes les autres gênes occasionnées, peut-être pour rester entre-eux ?