lundi 5 novembre 2018

L'IMPOSTURE DE PROJET MONTRÉAL


Croyez-moi. Ça fait déjà un bon bout de temps que la rumeur circule dans l’arrondissement. Et ce n’est pas seulement M. Chose ou Mme Tartempion qui flippent en sourdine. Déjà au printemps dernier, des gens bien placés au sein d’organismes à but non lucratif parlaient de « La chose » à mots couverts. Personnellement, c’est au début d’avril 2018 qu’on m’a demandé pour la première fois si c’était vrai que l’équipe de Philipe Tomlinson traficotait pour permettre l'implantation d'une synagogue sur les terrains de l’îlot Saint-Viateur.
 
L’îlot Saint-Viateur? «Ben voyons donc, que j’ai dit à ma voisine, ça se peut pas! C’est un terrain public. Ça appartient aux citoyens. Pis, le zonage ne le permet pas.» De plus, dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, on nous avait trompeté qu’après la démolition du club de curling et la réfection de la caserne de pompier, le site deviendrait un véritable «pôle culturel» d’Outremont. Avec la bibliothèque, sa galerie d’art et la nouvelle Maison internationale des arts de la marionnette, l’îlot se transformerait en un havre de culture hot! hot! hot! Un lieu dont les citoyens seraient fiers.


Fallait-tu être naïf rien qu’un peu! Pourtant, nous avions été avertis. Quelques semaines après avoir perdu le référendum qui allait interdire l’ouverture de tous nouveaux lieux de culte sur les rues Bernard et Laurier et quelques jours seulement avant son investiture à la mairie d’Outremont, Tomlinson avait été très clair devant ses partisans : «
On a besoin de trouver une façon, lorsque le besoin se refera sentir, de contourner ce règlement-là qui interdit [les synagogues] à Outremont.» 
 
Les lobbyistes Mayer Feig et Max Lieberman avec leur très redevable Philipe Tomlinson

Et ben, Tomlinson y est parvenu. Après son élection, se gardant bien d’ébruiter ce qu’il préméditait, le maire a passé sa commande spéciale à Brodeur Frenette, une firme de conseils stratégiques « qui saura cerner [ses] besoins » comme elle l’annonce sur son site Web.

  
Dans la soirée du 20 juin 2018, une assemblée publique de consultation a été organisée par Projet Montréal. Aux citoyens réunis au Centre intergénérationnel d’Outremont, le clan Tomlinson présidé par nulle autre que Mindy Pollak propose sa version d’un nouveau projet de règlement (P-AO-400) qu’il souhaite adopter. Un règlement qui lui permettrait, entre autres, de modifier le zonage de l’Îlot Saint-Viateur et de déroger à la réglementation actuelle. 

L'îlot Saint-Viateur, juste derrière la caserne de pompiers d'Outremont

Au cours de cette soirée, M. Antoine Leduc, un citoyen qui habite près de l’îlot Saint-Viateur, avait de toute évidence entendu siffler la rumeur d’une implantation possible d’un lieu de culte à cet endroit. À preuve, il a demandé à la conseillère Pollak si des projets, comme… un lieu de culte, étaient prévus à cet endroit. Mindy Pollak a nié catégoriquement (voir p.7 du procès-verbal de cette soirée). Pour rassurer le citoyen, c’est M. René Girard, directeur de l’aménagement urbain et du patrimoine qui s’est empressé d’affirmer qu’il n’y avait aucun plan directeur, ni aucun projet déposé et que le lieu est toujours un espace public ouvert (voir p. 5 du procès-verbal).


Merci M. Girard pour la précision! Une chance que vous êtes là. Sans vous, nous n’aurions jamais pu comprendre que tant qu'un projet de règlement n'est pas adopté, l’îlot Saint-Viateur ne pourrait pas voir son zonage se modifier par enchantement. Dans ce cas-ci, on peut vraiment dire que le directeur de l’aménagement urbain nous a servi une bonne grosse vérité de La Palice.

C’est fort possible qu’il n’y ait pas de plan directeur estampillé du sceau du service de l’aménagement urbain. Il est aussi probable qu’il n’y ait toujours pas de projet déposé officiellement par un entrepreneur spécialisé dans la construction de lieux de culte. Sont quand même pas fous, à Projet Montréal!

 
Non, si on considère la vérité dans son sens très étroit, je ne dirais pas que René Girard a menti. Il serait peut-être plus juste de parler de mensonge… par omission. Mais entre cela et induire le public en erreur, y a-t-il vraiment une marge?

 
Rappelons que le 20 juin dernier, au moment où le directeur de l’aménagement urbain et du patrimoine niait tout en bloc, cela faisait 128 jours que la firme Brodeur Frenette avait parachevé et livré le rapport qu’avait commandé Projet Montréal. Et de quoi était-il spécifiquement question dans ce rapport secret? Je vous le donne en 1000!

 
Le 9 octobre dernier, à la séance du conseil d’Outremont, une citoyenne a justement voulu cuisiner le maire Tomlinson à ce sujet. Lors de la période de questions, elle lui a demandé de nous révéler le mandat qui avait été confié à la firme Brodeur Frenette. Wouppelai! On aurait dit tout à coup que Philipe Tomlinson était assis sur une poignée de braquettes. Oh! Qu’il n’avait pas envie d’en dévoiler le contenu! Même que ça avait l'air de le gratter solide.


À 46 ans, Philipe racontait sur Facebook qu'il avait passé les premiers tests d'allergies de sa vie. Parions que s'il en passait de nouveaux après la séance du 9 octobre dernier, il s'en découvrirait bien d'autres. Pas toujours drôle d'être soumis à la question qui tue!
 
Questionné sur l’énoncé du mandat, Tomlinson commence par dire qu’il s’agissait de «préparer un plan de travail pour savoir si c’était faisable d’avoir plusieurs usages sur ce site advenant que des projets étaient déposés à l’arrondissement.»

  
Vague à souhait, la réponse a franchement laissé la résidente sur sa faim. Elle est donc revenue à la charge en lui demandant de quels types d’usages il était question dans le mandat. Tout de go, le maire a répondu : «On n’avait pas précisé d’usages particuliers à la firme.» Ah bon! Vraiment? On n’avait donné aucune piste particulière à la firme? Hummm...
 
Utilisant le supplice chinois de la goutte d’eau, la citoyenne lui a alors demandé si, à tout hasard, on n’aurait pas mis la firme sur la piste d’un usage destiné à l’établissement de lieu de culte. Ayant appris son psaume par cœur, Philipe Tomlinson a répété : «Non, c’était pour savoir si c’était possible d’avoir plusieurs usages sur ce terrain-là.»

 
Lui laissant tomber une autre petite goutte d’eau sur le coco, la résidente qui en avait déjà vu d'autres, lui demande cette fois s’il était question d’un lieu de culte spécifique. Et
de lui répondre le premier magistrat de l’arrondissement : «Non, je ne pense pas qu’on spécifiait quel culte.»

Finalement, à force de verser l'arrosoir sur la tête du supplicié, la citoyenne finira par lui faire cracher quelques boulettes de papier provenant du rapport.

Si vous n'avez jamais vu une couleuvre se tortiller, je ne saurais trop insister pour vous inviter à écouter une partie de la réponse du maire à cette citoyenne qui essayait de lui tirer les vers du nez avec une pince à épiler. Cliquez ICI pour voir et entendre notre bon maire se dépêtrer gauchement. Ça ne dure même pas deux minutes, mais ça vaut la peine. Attention! À deux endroits, vous pourrez croire que la vidéo est terminée, mais il n'en est rien. Abandonnez-vous à ce doux mantra.

On comprend M. Tomlinson de trouver que ça ne sent pas bon!
 
Mais puisqu’il semble tellement pénible pour le maire de mettre sur la table l’embarrassant rapport, nous allons lui faciliter la tâche en vous le présentant dès maintenant en avant-première (cliquer ICI pour lire le rapport). Philipe ne pourra pas dire que nous n'avons jamais rien fait pour lui!

Comparez les réponses que le maire Tomlinson a données plus haut avec cette première page du rapport qui stipule le véritable mandat dont la firme avait hérité. Qui ment ici?

En tout cas, pour une étude prétendument donnée sans but spécifique, on ne peut que s'étonner de voir combien les besoins en superficie au sol sont drôlement précis. Pour une synagogue qui n'était absolument pas au programme de Projet Montréal, ce n'est pas 400, 450 ou 500 m2 carrés qu'on a «imaginé» avoir éventuellement besoin, mais bien 465 m2 pile poil! J'adore les approximations du genre!



En cherchant à offrir la possibilité d'implanter une synagogue à un jet de pierre de l'avenue Bernard et à un saut de puce de la synagogue litigieuse de Michael Rosenberg (voir l'illustration ci-haut) qui se trouve au coin de Bernard et Champagneur, Tomlinson et Pollak n'auront pas eu à faire un grand détour pour contourner le règlement qui les embêtait. Ce serait donc ça la loi du moindre effort?

jeudi 25 octobre 2018

LES LARGESSES DE MINDY

« Une vache qui ferme les yeux donne du lait concentré. »
     Jean-Louis Fournier, humoriste et écrivain français

Quand les élus de Projet Montréal/Outremont ferment les yeux sur les règlements qu’ils sont censés faire appliquer, on peut se demander s’ils croient posséder un don semblable à celui de l’herbivore de Fournier. Les Tomlinson, Pollak, Magini et Patreau pensent-ils qu’en les fermant bien durs, ils peuvent concentrer tous les pouvoirs et faire tout ce qu’ils veulent, comme bon leur semble?

Valérie Patreau, Philipe Tomlinson, Fanny Magini et Mindy Pollak, 
les quatre élus de Projet Montréal qui savent fermer les yeux quand il le faut.

Vous aimeriez qu’on vous donne un exemple tout chaud de l’arrogance de Projet Montréal?

Il y a quelques mois, les propriétaires d’une résidence unifamiliale située sur l’avenue Querbes ont déposé à l’arrondissement d’Outremont trois demandes de dérogations mineures afin d’obtenir l’autorisation d’agrandir leur demeure. Grâce à cette procédure d’exception, ils souhaitaient pouvoir déroger aux articles 5.3, 7.1 et 7.12.1 du règlement de zonage 1177.

Pour prendre une décision sur des demandes non conformes à la réglementation, les élus du conseil sont obligés par le législateur à recourir au Comité consultatif d’urbanisme (CCU) (voir le Guide, sous Conditions préalables). Ce comité de spécialistes triés sur le volet doit considérer chaque dossier au mérite.

Après étude sérieuse du cas de la rue Querbes, le CCU a recommandé au conseil de refuser d’accorder ces dérogations. Ce refus, soulignons-le, a été rendu à l’unanimité des membres.

Extrait du procès-verbal du CCU

Dans son procès-verbal du 7 mars 2018, le comité d’experts s’explique sur chacune de ses objections. En gros, le CCU a justifié son refus par le fait qu’avant même que les propriétaires de cette maison ne fassent leur demande, l’immeuble excédait déjà les normes maximales prescrites dans le règlement de zonage. Selon le CCU, acquiescer aux désirs des propriétaires n’aurait fait qu’aggraver une situation dérogatoire déjà existante, ce qui est interdit en vertu de l'article 5.3.1.

Plus spécifiquement, l’agrandissement souhaité aurait aussi entraîné une densité d’occupation au sol de 57 %, alors que l'article 7.12.1 du même règlement prévoit qu’un immeuble ne peut occuper plus de 50 % de la superficie du terrain. Mine de rien, 7 % de plus que le maximum autorisé, ça ne représente rien de moins que 14 % d’empiètement supplémentaire par rapport à la norme! Par ailleurs, l’extension aurait également eu pour conséquence de gruger sensiblement la marge latérale prescrite à l’article 7.1


La résidence (voir la flèche) qui pourra s'étendre sur 57% de la superficie du terrain
se trouve dans la zone RB-3 où le règlement interdit spécifiquement d'occuper
plus de 45% du sol.


Le 5 avril 2018, en raison de la décision défavorable du CCU, Me Marie-France Paquet, la directrice d’arrondissement par intérim, signe le sommaire décisionnel dans lequel il est recommandé de refuser les trois dérogations mineures.

Pourtant, le 9 avril 2018, peu avant que la séance du conseil d’arrondissement ne débute, le sommaire décisionnel a été subitement modifié. Par un coup de baguette magique, le refus se transforme en feu vert. Et ce n’est nulle autre que Mindy Pollak, la conseillère de Projet Montréal nommée présidente du CCU qui, ce soir-là, demande au conseil de voter en bloc pour les dérogations demandées par les propriétaires de la rue Querbes.


C'est biffé à la main et à la dernière minute que le sommaire décisionnel a été modifié afin d'accorder les dérogations en faveur de membres de la famille de Michael Rosenberg

Au diable les recommandations unanimes du CCU qu’elle préside. Le maire Tomlinson, ainsi que les conseillères Valérie Patreau et Fanny Magini se sont allègrement joints à Pollak. Seul le conseiller Jean-Marc Corbeil qui ne fait pas partie du clan de Projet Montréal a voté contre.

La justification de Philipe Tomlinson tient en à peine 20 mots : « C’t’un dossier auquel on va à l’encontre des commentaires du CCU, mais on trouvait que la valeur était au rendez-vous ». Bonsoir, bonne nuit! (visionner l'extrait de la séance à partir de 1 min 15 s)

Waow! Que voilà une explication convaincante et vachement bien appuyée. Tellement, qu’on est en droit de soupçonner que la décision du conseil est basée sur des appréciations personnelles subjectives et arbitraires. Elle a même un petit relent de népotisme.

Il faut dire que les heureux propriétaires à qui la conseillère Pollak semble faire une fleur appartiennent à la famille de Michael Rosenberg, le plus puissant des hassidim d’Outremont qui, par les temps qui courent, filent le parfait amour avec Projet Montréal. Mais, bien sûr, personne ne peut prouver que M. Rosenberg s'est mis le nez dans le dossier et les élus nous diront que les choses ont été faites selon les règles de l’art et que toute apparence de favoritisme n’est que le fruit du hasard.

N'empêche, un des membres du CCU récemment interrogé sur ce cas spécifique s’est dit surpris que le conseil ait accordé une dérogation qui touche à la densité d’occupation au sol. « Je ne me souviens pas, dit cet expert qui souhaite garder l’anonymat, qu’un conseil soit déjà allé à l’encontre d’une recommandation du CCU sur cette question d’empiètement au sol. »

Et pour cause. Les articles 3.1 et 4.1 du Règlement 1180 concernant les dérogations mineures stipulent clairement que le conseil ne peut accorder de dérogations aux dispositions qui sont relatives à la densité d’occupation au sol. L’article 4.1.1 spécifie que même les dispositions des règlements de zonage numéro 1177 et de lotissement numéro 1179 qui touchent à la densité d'occupation du sol ne peuvent faire l'objet d'une dérogation mineure. Même la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme contient la même réserve à son article 145.

Cela ne trouble aucunement Mindy Pollak. Au cours de la séance du conseil, Pollak donne l'impression d’une incroyable méconnaissance de la règlementation municipale en la matière. « À chaque séance du conseil, dit-elle, on a des dossiers avec des dérogations et on fait souvent des dérogations au niveau des dossiers du CCU. Le règlement permet de déroger, si je ne me trompe pas. » (visionner l'intervention de Mme Pollak à 4 min 18 s). Si ce qu'elle dit est vraiment ce qu'elle pense, ce n'est pas seulement triste à voir et à entendre, mais ça fait pitié.

La conseillère de Projet Montréal, Mindy Pollak et son incompréhension des articles sur les dérogations mineures.


En donnant leur bénédiction à l’agrandissement de cette résidence, la conseillère présidente du CCU et les trois autres élus ont fait fi de l’expérience et des conclusions des membres du CCU dont sept ont justement été choisis pour leur formation et leur expertise dans les domaines de l'urbanisme, de l'aménagement, de l'architecture, de l'ingénierie ou du patrimoine.

À quoi bon mettre sur pied un tel comité de spécialistes triés sur le volet si c’est pour laisser des élus qui sont des profanes en la matière balayer du revers de la main les recommandations des experts? Le tout, sans même se soucier du respect des critères d’admissibilité édictés dans les lois et règlements auxquels est soumis l’arrondissement et sans justifier d’aucune façon leur décision? Quel mépris! Tant pour les membres du CCU que pour les citoyens.

Seul le conseiller Jean-Marc Corbeil s’est étonné que cette demande de dérogation ait même pu atterrir sur le bureau du CCU puisque, d’emblée, le règlement 1180 et la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme n’autorisent pas le conseil à procéder à une telle dérogation (voir son intervention à 1 min 38 s).
Jean-Marc Corbeil en a assez qu'on ne lui remette pas tous les documents nécessaires
pour prendre des décisions éclairées.

Lors de l'assemblée publique, M. Corbeil s’est attaqué à une autre réalité tout aussi troublante. Il a dénoncé le fait qu’on ne lui ait pas donné accès aux documents qui lui auraient permis de prendre une décision éclairée dans ce dossier. Dans ce dossier et dans plusieurs autres.

Au sein de l’appareil municipal, on aurait laissé entendre à M. Corbeil que des opinions juridiques existaient sur cette question et qu’elles pencheraient dans le sens d’autoriser le conseil à procéder à des dérogations relatives à la densité d’occupation au sol.

Malheureusement, si ces prétendues opinions juridiques existent, M. Corbeil affirme qu’on ne les lui a jamais remises et qu’il n’y a jamais eu accès. Il soutient qu’en vertu de l’article 47 de la Loi sur les cités et villes, il est un administrateur du conseil et qu’à ce titre il est tenu de prendre des décisions qui sont fondées en droit. Or, tant qu’on refusera de lui remettre tous les documents nécessaires à la prise de décisions éclairées, il ne se prêtera pas au jeu du « rubber stamping ».

Cette culture de la rétention de documents que dénonce Jean-Marc Corbeil à Outremont, d’autres citoyens de l’arrondissement l’ont subie à plusieurs reprises. Demandez-le à l'ombudsman de Montréal qui a eu à traiter des plaintes semblables dans notre quartier. On y reviendra!

Hélas, la petite «game» de l’obstruction semble vouloir persister. Comment se surprendre, alors, que les citoyens y voient du deux poids, deux mesures, du favoritisme, du copinage et du magouillage électoral?

Cela n'empêche pas Philipe Tomlinson d'inviter les citoyens chez lui pour qu'ils lui refilent un petit 100$ pour, entre autres, avoir amélioré l'accès à l'information (?), adopté de nouveaux règlements (qu'il ne respecte pas forcément!) et mis en place une vision plus... communautaire!

Il ne manque pas d'air! J'espère que vous serez nombreux à le féliciter (sans enveloppe brune, S.V.P.)

lundi 30 juillet 2018

LES VESSIES



Je viens de terminer la lecture d’un article publié il y a cinq jours dans le Canadian Jewish News (CJN) et, ma foi du Bon Dieu, il me faudra en conclure que les Outremontais ne sont plus les mêmes. Ils se sont lit-té-ra-le-ment métamorphosés.

Si on se fie aux propos recueillis par la «staff reporter» Janice Arnold, après 30 ans de guerre larvée, la concorde aurait subitement succédé à la discorde. La bonne intelligence, la communauté de sentiments se seraient enfin répandues dans notre arrondissement. À tel point qu’on dirait l’article de Mrs Arnold tout droit sorti du livre de l'Exode dans lequel Moïse promet à ses frères la Terre promise où coule le lait et le miel.

À en croire Arnold, c’est l’apparition «unprecedented» de sufganiyot (pâtisseries casher d’origine israélienne) offerts lors de la première séance du conseil dirigée par l’équipe de Projet Montréal/Outremont qui aurait été le signe annonciateur de cette extraordinaire transmutation des esprits.

Mais, dites-moi, depuis quand des beignes constituent-ils un étalon de mesure de l’état des relations entre les groupes de citoyens? Et puis, pour rafraîchir les mémoires défaillantes, rappelons que le 16 décembre 2007, le soir où Marie Cinq-Mars a été élue mairesse intérimaire, son équipe, regroupée dans ses quartiers électoraux de l’avenue Bernard avait eu droit au même type de festin. Une cascade de pâtisseries casher provenant de chez Cheskies avait été servie par une cohorte de serveurs hassidiques. Cela avait-il donné lieu à l'ombre du début d'une quelconque embellie interculturelle? Pfffffffffff!

Sur les huit personnes interviewées dans le cadre de ce texte, sept sont soit des organisateurs des sectes intégristes, soit des groupes d’activistes zélés presque exclusivement issus de la minorité anglophone et qui ont soutenu et/ou travaillé à la récente élection de Projet Montréal à Outremont. En deux mots, ce papier n’est qu’un vulgaire publireportage qui ne dit tout juste pas son nom. Un indécent outil de propagande et de relations publiques cautionné par un média qui se dit d’information. On repassera!

Qui sont donc ces «résidents ordinaires» de l’arrondissement qui prétendent qu’une «atmosphère positive est perceptible à Outremont» et qu’ils attribuent à l’arrivée de Projet Montréal?

Parle-t-on de Rani Cruz, la directrice de campagne du maire Tomlinson? Celle-là même qui proposait d’utiliser la «stratégie de la xénophobie» à l’encontre des francophones qui n’adhéraient pas à la vision de la soi-disant gaugauche antiraciste? Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai aucun mal à me l’imaginer beuglant devant le TNM ou criant sur tous les tipis cette aversion pour ce que d'aucuns qualifient désormais d’appropriation culturelle.

Passons vite sur Mindy Pollak, conseillère de Projet Montréal et marionnette des dirigeants hassidiques. Après tout, que peut-on attendre d’elle sinon qu’elle défende bec et ongles (sans se servir de sa main droite!) le communautarisme sectaire plutôt que le bien commun? Elle n’a toujours pas digéré le résultat référendaire qui a mis fin à la possibilité d’établir de nouveaux lieux de culte sur l’avenue Bernard.

Elle n’est pas la seule, d’ailleurs. Diane Shea, professeure d’histoire au Collège Dawson, milite à ses côtés contre ceux qu’elle qualifie de « petite clique de laïcs radicaux fauteurs de trouble » (ma traduction). Qu’importe si plus de 56 % (1561 citoyens) de cette zone visée par le référendum de 2016 ont voté contre l’ajout de nouveaux lieux de culte – ça commence à faire une grosse clique! — Shea veut coûte que coûte s’accrocher à l’idée que l’ambiance dans laquelle s’est déroulée la récente visite du grand rabbin Yissochar Dov Rokeach est révélatrice d’un tournant encourageant dans les relations intercommunautaires.

Elle et ses acolytes prennent des vessies pour des lanternes… magiques! Pour une professeur d'histoire, ce n'est pas très fort. Je comprends mieux pourquoi, au palmarès de Rate My Teachers, la cote de Diane Shea soit inférieure à la moyenne par rapport à d'autres profs du Québec.

Diane Shea, membre du groupuscule anglophone Friends of Hutchison Street  fondé par Mindy Pollak sous l’œil directif du lobbyiste Mayer Feig.

La professeure de Dawson a-t-elle oublié les reportages comme celui de Catherine Kovacs qui révélait le mécontentement de plusieurs citoyens (et l’embarras palpable du maire qui devait presque crier lors du tournage pour répondre aux questions de la journaliste de Radio-Canada? C’est sans compter les plaintes de citoyens formulées dans le cadre des séances du conseil.
 
En 2013, comme en 2018, tant sur l'avenue du Parc que sur la petite rue résidentielle Querbes, de jour comme de nuit, les organisateurs de cette semaine de party rabbinique ont été dispensés de l'obligation de se procurer les permis d'occupation de la voie publique. Les citoyens, eux, en plus d'avoir droit au chaos, verront leurs taxes affectées au paiement des effectifs de sécurité publique.
 
Shea ne se rappelle pas non plus qu’en 2007 et 2013, Samuel Herzog, ce bon samaritain de la communauté Belz avait aussi hébergé chez lui d’autres sommités rabbiniques dans le même chaos et le même mépris flagrant de ses voisins et des autorités municipales. La lecture de cette plainte officielle déposée en 2013 lui rafraîchira peut-être la mémoire si tant est qu'elle ne joue pas à l'autruche.

Faut-il s’étonner qu’après huit jours de boum «non stop», la communauté Belz ait placé une annonce pleine page dans le journal afin de remercier «[ses] chers voisins», ainsi que les autorités municipales et policières? Après tout, le maire Tomlinson et les conseillers de Projet Montréal ont laissé l'événement se dérouler sans même exiger de ces pieux organisateurs qu’ils se procurent les permis requis pour festoyer dans les rues résidentielles. Les autorités municipales ont même fermé l’œil sur l'interdit de manifester après 22 heures et sur l'usage des haut-parleurs? (lire ma chronique Le dérèglement sur mesure sur cet événement d’avril dernier.

Même Me Marie-France Paquet, la directrice par intérim, a lancé en pleine assemblée du conseil qu’il ne revenait pas à l’arrondissement de courir après des fautifs. Ah bon? Même quand il a dûment été avisé des actes délinquants qui sont commis? Faut-il en comprendre, par exemple, que les citoyens qui entreprendront des rénovations chez eux sans demander de permis n’auront désormais plus les inspecteurs aux fesses? C’est vachement bon à savoir! On va répandre la bonne nouvelle!

Ce portrait burlesque n’aurait pas été complet sans le radotage de ce bougre d'Alex Werzberger. Cela faisait bien près de 15 ans que notre bon filou nous racontait que les hassidim constituent 25 % de la population d’Outremont. Il le disait encore tout récemment. Puis voici maintenant que le champion mythomane toutes catégories nous raconte que les ultraorthodoxes forment aujourd'hui plus de 35 % des résidents de l’arrondissement.
 

S’il était encore vivant, le Capitaine Bonhomme prendrait ombrage des exagérations éculées d’Alex. Mais quand on sait que la majorité des enfants ultraorthodoxes d’Outremont fréquente des «écoles» yiddishophones et que l’édition 2018 de Montréal en statistiques révèle que 3 055 Outremontais (14,5 % de la population) ont le yiddish comme langue maternelle et qu’ils parlent pratiquement tous cette langue à la maison, on se demande bien dans quel fond de tiroir Werzberger va grappiller les 20 % de hassidim qui manquent à son appel. En raison de son âge canonique, nous serons indulgents.

Ah! Avant d'oublier... Comme je déteste le travail «botché», j’aimerais juste faire un appel de phares à Janice Arnold et lui dire que si elle s’était donné la peine de faire son job comme du monde, son publireportage n’affirmerait pas faussement que mon blogue est fermé. La preuve...


samedi 5 mai 2018

LE DÉRÈGLEMENT SUR MESURE


Pour annoncer aux résidents d’Outremont que leur tranquillité pourrait être perturbée au cours des huit prochains jours, le maire d’Outremont aura attendu à la toute dernière minute. C’est le 1er mai, moins de 24 heures avant que l’un des monarques hassidiques les plus riches de la planète ne foule le sol de notre arrondissement, que Philipe Tomlinson nous a réservé la surprise sur Facebook. «Bonjour tout le monde… J’ai un petit avis public pour vous… Mazel Tov!»  Bonjour, bonsoir.

Pour une insignifiante vente de garage, Madame Chose doit se soumettre au règlement 1147. C’est dire qu’elle ne peut se départir de ses quelques bricoles sans d’abord obtenir un permis en bonne et due forme, en plus de s’engager à ne pas empiéter sur la voie publique et à ne faire qu’une seule vente de garage par année. Ça fera 15 piasses, Madame Chose! Cli-cling!

En revanche, pour M. Herzog qui décide d’héberger chez lui pendant huit jours une sommité rabbinique arrivée en jet privé avec sa suite de 200 courtisans, pas de problème. Il peut même organiser en pleines rues un méga party dont le saint homme (et les voisins!) se souviendra longtemps sans se soucier du règlement AO-204 sur l'occupation temporaire de la voie publique. C'est gratos, M. Herzog, puisque vous n'avez pas demandé de permis. Boiiiiiing!
 
L'avenue Querbes, entre la quiétude et la folie furieuse.

Pour un tel évènement qui attirera des milliers de membres de la secte qui, selon leur bon vouloir, pourront faire le pied de grue de jour comme de nuit devant sa «résidence temporaire» du 389 avenue Querbes, les autorités municipales n’en auraient supposément eu vent que deux semaines à l’avance. Le maire Tomlinson prétend même que les leaders hassidiques d’Outremont n’ont été avisés du Pow-Wow ultraorthodoxe qu’une semaine avant lui. Foutaise!
 
Philipe Tomlinson et sa tête des mauvais jours face aux critiques publiques.Clairement, le tapis rouge n'était pas déroulé pour lui!
Qui va croire qu’on peut organiser un évènement d’une telle ampleur en se retournant sur un dix cent? On ne planifie pas l’hébergement de milliers de disciples provenant d’un peu partout dans le monde en criant shalom. Même Cheskie Weiss, ce lobbyiste de la communauté Belz d'Outremont en fait la preuve en racontant qu’il leur a fallu farfouiller jusqu'en Ontario pour dénicher une tente pouvant contenir 5000 fans. Ils n'en trouvaient pas au Québec.

Pour avoir le droit de faire un tel cirque, le règlement sur l'occupation temporaire de la voie publique décrète qu’il faut une autorisation obtenue 60 jours à l'avance par résolution du conseil de l’arrondissement. Or, dans l’ordre du jour de la séance du conseil du 9 avril dernier, nulle part il est fait mention d'une demande de fermeture de rue pour le vénéré rabbin!
 
  

Parions que les huiles hassidiques ont délibérément tout fait pour ébruiter le plus tard possible leur programme de festivités. Ils n’ont même pas demandé un permis pour installer leurs banderoles et leur jeu d’ampoules électriques qui se balancent d’un bord à l’autre de la rue Querbes en tenant éveillés les voisins!

Si ce n’était que ça. Nous avons appris par les médias que dans la nuit de samedi à dimanche, une grande marche nocturne (après minuit!) réunissant des milliers de fidèles a débuté dans Rosemont sur l’avenue du Parc pour aboutir à Outremont jusqu'à la résidence temporaire du rabbin. Pourtant, le règlement interdit spécifiquement la tenue d’un événement spécial de 22 h à 7 h 30.
 
Comme si ça ne suffisait pas, au fil de la semaine, les fêtards ont contrevenu à ce même règlement qui interdit l’utilisation de mégaphones, d’appareils sonores ou d’amplification du son, lors d’un événement spécial. Or au moment même où Philipe Tomlinson accordait une entrevue télévisée, la journaliste Catherine Kovacs faisait remarquer que la voix de notre bon maire était enterrée par les décibels que crachaient les haut-parleurs depuis le 381 Querbes.

La musique crachée par les boîtes de sons proscrites par le règlement municipal était tellement forte que même des membres de la secte devaient se boucher les oreilles.
 
Cela n’a pas empêché le bon Tomlinson de prétendre sans rire qu’il veillerait à ce que tous les règlements municipaux soient respectés. Pfffffffffffff! N’importe quoi!

Remarquez qu'il compte bien y parvenir. La preuve, lors de la séance du conseil du 9 avril dernier, l'équipe Tomlinson a justement présenté un avis de motion pour modifier le Règlement sur l'occupation temporaire de la voie publique pour la tenue d'évènements spéciaux ainsi que le Règlement sur le bruit

Comme les dirigeants des sectes hassidiques ne se sont jamais, au grand jamais, conformés aux règlements, Projet Montréal va tout simplement faire disparaître les «contraintes» qui leurs déplaisent.

Cette dérèglementation est taillée sur mesure pour satisfaire les fondamentalistes religieux qui veulent pouvoir parader et y aller à fond la caisse (de son!) où, quand et de la façon dont cela leur chante! Plus clair que ça, tu meurs!


D'ailleurs, depuis l'élection de Projet Montréal à Outremont, en novembre 2017, ceux qui assistent aux séances du conseil auront remarqué que l'on ne voit plus l'ombre d'une rouflaquette dans la salle.

Le 9 avril dernier, c'est parce que le cinéaste Eric Scott était sur place pour filmer la séance dans le cadre d'un documentaire qu'il prépare sur les relations entre les hassidim et les autres résidents que le lobbyiste Mayer Feig s'y est pointé pour la première fois en cinq mois. Je lui ai fait remarqué que lui et ses coreligionnaires brillaient désormais par leur absence. Vous savez ce qu'il m'a répondu? «Depuis que Projet Montréal est au pouvoir, on n’a plus besoin d’assister aux séances. C’est nous qui menons le conseil. » Sacré Mayer, va. Je te reconnais bien là.

Et certains se demandent encore pourquoi bon nombre de résidents du quartier n'ont pas envie de faire de guili-guili! Ni aux élus de Projet Montréal, ni aux huiles hassidiques.

J'invite tous les résidents d'Outremont à débarquer à 18h30 à la séance du conseil du lundi 7 mai pour contester l'équipe de Projet Montréal qui voudra émasculer la réglementation qui veille sur notre quiétude... au profit des festivités hassidiques. Et swingue la bacaisse!

jeudi 8 mars 2018

LE PÉRIL JAUNE

«Qui veut noyer son chien, l’accuse de la rage» 
Molière, Les Femmes savantes 

Le 2 décembre dernier, j'annonçais que la 431e chronique de mon blogue devait être la dernière. J’aurai tenu parole... pendant 96 jours! C’est déjà beaucoup mieux que bien des gens.

Il aura fallu que l'équipe de Projet Montréal d'Outremont fomente une polémique infecte et d'une démagogie répugnante autour d’un carré de feutre jaune pour que je ressorte ma plume.

Cela fait plus d’une décennie que les citoyens se plaignent de la façon dont les autobus jaunes opèrent sur les rues résidentielles de l’arrondissement. La question a été abordée nombre de fois aux séances du conseil d’Outremont. En 2014, L’Express d’Outremont a même fait sa Une avec la problématique des autobus scolaires qu’il coiffait du titre À pleine vitesse dans les rues. Comme toujours, en dépit des plaintes, les élus n’ont jamais levé le petit doigt pour tenter de solutionner ou d'atténuer le problème.


Maintenant que Projet Montréal est majoritaire à Outremont, le parti écolo qui carbure à la pédale et au transport actif sur le Plateau fait un U-turn idéologique dans notre arrondissement. 

Non seulement n’a-t-il aucune intention de contrôler le comportement des autobus jaunes, mais il nie carrément le problème. Il fallait entendre Fanny Magini, la conseillère de Projet Montréal interrogée par Mario Dumont sur les ondes de LCN : «Il n’y a pas de problème avec les autobus scolaires à Outremont. Au contraire, on en veut plus. » J'avais l'impression d'entendre la ventriloque d'Alex Werzberger qui répète comme un vieux disque rayé que la contestation n'est le fait que d'une poignée de trouble-fête.

Ah! Comme ça, Magini en voudrait plus! À la bonne heure. On va les envoyer sur sa rue. Gageons qu’elle nous dira qu’elle n’en a jamais assez, qu’elle aime ça la couleur jaune qui se reflète sur les murs de son salon.

Ne voulant surtout pas être en reste, sa chef, Valérie Plante, a fait preuve d’une démagogie tout aussi fallacieuse. À ses yeux, les récriminations des citoyens à l’égard de la circulation des autobus sur les rues résidentielles constituent «une action politique menée contre des enfants». Comme on dit : Qui veut noyer son chien, l’accuse de la rage.

En moussant le scandale du feutre jaune, Projet Montréal espère étouffer dans l’œuf (le blanc, pas le jaune!) toute velléité de changer quoi que ce soit aux parcours des autobus scolaires. Ainsi, plutôt que de cueillir les enfants aux intersections des rues (comme partout ailleurs!), les périls jaunes pourront continuer, six jours sur sept, de faire du porte-à-porte aux heures de pointe et à toute autre heure, de rouler à tombeau ouvert, d’emprunter les ruelles pour aller plus vite, de se stationner n'importe où, de propager à fond la caisse le bruit de leurs compresseurs et de cracher leurs vapeurs de diésel 55 fois par jour sur toutes les rues résidentielles. Parlez-moi d’un parti vert! Je ne saurais trop insister pour vous inviter à jeter un coup d’œil à un photo-reportage réalisé sur les problèmes des autobus scolaires sur nos rues.
6 juillet 2017: un autobus scolaire emprunte la ruelle au nord de Lajoie, entre Bloomfield et de l'Épée

J’accepte sans aucun problème que l’on prétende qu’un carré de carré jaune n’est pas l'idée ou le symbole du siècle. Je dirais même que je me fous de ce bout de feutre comme de ma première couche, mais l’interprétation qui en a été faite relève d'une mauvaise foi crasse. Y aurait-il des daltoniens des formes géométriques, maintenant? La personne qui a eu l'idée du carré jaune aurait-elle choisi un papillon ou une espadrille jaune qu'on lui aurait servi la même médecine.

Soyons clairs. Il ne s’agit pas seulement d’un détournement de l’histoire, mais ce brouhaha est une véritable insulte à la mémoire des victimes de l’holocauste.

Le carré jaune réfère aux autobus scolaires qui sont jaunes depuis une éternité. Que je sache, il n’y a jamais eu de carrés jaunes dans l’histoire du peuple juif. Faudra-t-il désormais conclure que les hassidim sont les détenteurs exclusifs de la couleur jaune? Si c’est le cas, avisons vite Sico!

Des arguments comme celui-là me rappellent ces névrosés qui avaient crié au meurtre lorsqu’il avait été question de permettre l’établissement de lieux de culte sur l’avenue Durocher au nord de Van Horne. Ils prétendaient que l’octroi d’une zone à proximité de la ligne de chemin de fer qui bordera le nouveau campus universitaire d’Outremont était fait dans le but macabre de leur rappeler les trains de la déportation. Il y a toujours bien des saintes limites à charrier le monde!



En passant, êtes-vous allés faire un tour à la Fête des neiges d’Outremont, le 4 février dernier? L’arrondissement administré par Projet Montréal a payé pour qu’une mascotte anime la journée des familles. Avez-vous remarqué quelque chose de spécial? Avez-vous capoté? Non? Pourtant, la mascotte arborait une étoile jaune (pas un carré, une étoile, cibole!) sur un gros casque de poil. Pire que ça. Vous allez peut-être pensé que je suis paranoïaque, mais avec sa barbe blanche et son gros nez, j’ai trouvé que ça avait un air de famille avec certaines caricatures européennes de la fin du XIXe siècle. Devoir de mémoire, vous dites?

L'équipe de Projet Montréal Outremont posant fièrement à la Fête des neiges, le 4 février 2018. Ne vous trompez pas. La mascotte n'est pas la personne portant le manteau blanc.  Ça, c'est la ministre Hélène  David du PLQ!