dimanche 22 mars 2020

HASHEM AU TEMPS DU CORONAVIRUS - בלייב שטוב ביטע


Dernière heure:

 
« La tension monte dans plusieurs communautés juives ultra-orthodoxes », titre Le Devoir  d'aujourd'hui. D
ans la grande région de Montréal, sept cas de COVID-19 auraient été détectés dont trois à Outremont et au Plateau-Mont-Royal. De toute évidence, certains ultras religieux n’ont pas encore assez peur.

Le 18 mars, sur
la rue Van Horne, des membres de la communauté hassidique célébraient allègrement un mariage avec buffet et musique à l’école hassidique Beth Esther (supposément fermée). Sur la photo saisie par un passant, on dénombre une quarantaine (sans jeu de mots !) de convives, sans compter une demi-douzaine d’autres invités installés aux premières loges, à la fenêtre du 2e étage. Impossible de savoir combien de gens se trouvaient réellement à l’intérieur. Vivement le sens civique.

Mariage ultra-orthodoxe célébré en grande sur l’avenue Van Horne, le 18 mars.

Le désastreux mariage de la synagogue de la Congrégation Beth Shabad de Côte-Saint-Luc, ainsi que la contamination de 250 ultra-orthodoxes de Borough Park et de Williamsburg (Brooklyn) n’auront eu aucun effet dissuasif sur les tourtereaux et le rabbin qui les a unis pour le meilleur… et pour le pire.
 
Mais ce n'est pas tout. Lisez ce qui suit.

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À la «tête» de la cellule de crise contre le coronavirus, Philipe Tomlinson, le Chief of staff d’Outremont a jugé primordial de donner la préséance aux bagnoles! Le 17 mars, plutôt que de s’attaquer d’urgence à la bombe sanitaire prévisible que constituent les attroupements de fidèles en prières, le maire d’Outremont, obnubilé par son plan de « transition écologique » étriqué, a priorisé la suspension immédiate de la limite de stationnement de deux heures qu’il avait décrétée unilatéralement. First things first !, n’est-ce pas.

Ce n’est que le lendemain, en après-midi, qu’il aura assisté à un conférence téléphonique avec «des dizaines de leaders des communautés hassidiques afin de les convaincre de fermer les synagogues pour un temps indéterminé, ce qu’ils ont accepté». Allo l’état-major, toi !

Alors que des milliers de gens tombent comme des mouches dans le monde, Tomlinson «négocie» la fermeture des boîtes de pétri ultra-orthodoxes qui contiennent le bouillon parfait pour nourrir l’explosion d’une pandémie. Une peste qui paralyse l’ensemble de la société, épuise les travailleurs du milieu hospitalier, réduit au chômage technique plus de 100 000 personnes et angoisse tous les citoyens.

Pris par surprise, Projet Montréal ? Il fallait voir la tête du maire et de sa suite de plantes vertes, lorsque deux semaines plus tôt, Jean-Marc Corbeil, le seul conseiller de l’opposition à Outremont, les enjoignait à dépoussiérer le plan d’urgence au moment où l’épidémie débordait des frontières de la Chine et se répandait déjà dangereusement en Italie.

Plutôt que de se montrer solidaire pour des mesures de prudence élémentaire, Tomlinson-le-partisan ne semblait retenir des avertissements de Corbeil qu’un diagnostic d’hypocondrie. Cliquer sur la photo ci-dessous pour entendre la courte intervention du conseiller Corbeil du 2 mars 2020.


https://youtu.be/vcfDU7rHlA8
Le conseiller Jean-Marc Corbeil que Projet Montréal confond avec le méchant virus.

Bien que Projet Montréal donne tous les signes d’un parti politique qui partage sa paillasse avec les leaders hassidiques, ce serait faire preuve de mauvaise foi que de ne pointer du doigt que les Tomlinson et Cie.

Il fallait lire le communiqué de presse qu’ont diffusé, le 18 mars, les huiles ultraorthodoxes pour annoncer la fermeture de leurs synagogues. Alors qu’ils soutiennent avoir mis sur pied
deux semaines plus tôt leur comité de gestion de crise, les dirigeants sectaires s’autoproclament «citoyens responsables et solidaires» pour avoir décidé, la semaine dernière, de boucler leurs centres culturels et leurs écoles. Pourtant, en omettant à ce moment-là d’inclure la fermeture de leurs lieux de culte, les leaders hassidiques ont fait preuve d’une négligence impardonnable.

De un : c’est de notoriété publique (demandez-le à Luc Ferrandez) que leurs centres culturels servent aussi de lieux de culte et vice versa. Leur décision de la semaine dernière n’était rien d’autre qu’une demi-mesure inefficace et trompeuse destinée à la galerie crédule des goys.


Voici la définition d'un lieu de culte selon la ville de Montréal.    Voir PDF, p. 31


De deux : dès le 10 mars, les leaders hassidiques de l'arrondissement étaient au courant qu’une synagogue de la ville de New Rochelle, en banlieue de New York, constituait le plus important foyer de propagation du Covid-19 aux États-Unis. Cette ville d’à peine 80 000 habitants comptait déjà 108 cas confirmés contre 36 pour toute la ville de New York ! Et on ne parle pas de l'horreur qui se vit dans la fameuse enclave hassidique de Kiryas Joel où on agit encore comme si Hashem était en contrôle. Faut-il rappeler que de nombreux juifs hassidiques d'ici ont des liens très étroits avec ces villes américaines ? Cliquer ici  pour voir le reportage sur la situation à Kiryas Joel. Une ville entèrement constituée d'ultra-orthodoxes et qui a une réputation pas piquée des vers.

La pandémie explose à Kiryas Joel, enclave hassidique de la région de New York que fréquente plusieurs familles hassidiques de Montréal. Ici, des fidèles s'agglutinent même après la fermeture imposée des synagogues.

Pendant que le gouverneur Andrew Cuomo envoyait La Garde nationale à New Rochelle, le 15 mars, à Montréal, un groupe de près de 200 fidèles s’agglutinait pour une célébration devant la synagogue de la rue Hutchison (derrière le YMCA). Alors que l’évènement avait été annoncé plusieurs jours à l'avance à grand renfort de banderoles au-dessus de la rue et d’affichettes sur les arbres et lampadaires, aucune autorité rabbinique (ou civile) n’est intervenue pour empêcher sa tenue.

La manifestation religieuse du 15 mars à la synagogue du 5555 Hutchison

Alors que mardi (17 mars), l’Italie et l’Espagne interdisaient jusqu’au vélo solo et qu’Édouard Philippe affirmait à la télé française qu’il était même interdit d’assister aux funérailles d’un bon ami, à Outremont et sur le Plateau, les sectes hassidiques invoquaient encore et toujours Hashem (Dieu) dans leurs centres culturels et leurs synagogues.

Ci haut: Au coin des avenues du Parc et Bernard, des grappes de jeunes filles sortent d'un centre culturel hassidique supposément fermé depuis une semaine. Ci-bas: Deux adultes (18 mars) et de jeunes hassidim (19 mars) à la porte de la synagogue Toldos Yaacov Yoseph, au 6019 Durocher.

Malgré l'avis de fermeture placardé sur les portes de la synagogue hassidique du 384-388 Bernard, pas moins de 14 personnes sont entrées dans le lieu de culte en moins de 6 minutes. À ce rythme, en une heure, cela ferait 120 personnes. Tout un bouillon de virus ! 

Le va-et-vient à la synagogue hassidique au coin de Hutchison et Bernard, entre 17 h 09 et 17 h 16,  le 18 mars.

Mais maintenant que les synagogues ont été cadenassées, qu'adviendra-t-il des pharisiens les plus intoxiqués par les 613 mitsvot  (commandements) dont les rabbins leur ont empli le crâne depuis la tendre enfance ? Se retrouveront-ils en grappes comme ceux que nous avons aperçu vendredi soir sur le stationnement du garage situé au 1090 Van Horne ?

État de la situation le 20 mars, à 18 h 56. Des récalcitrants n'ont toujours pas l'intention de faire leurs mitzvots, chacun dans l'intimité de leur domicile respectif.

Plusieurs hommes qui participaient à ce rassemblement ont été vus entrant et sortant du 1075 Van Horne. Se réuniront-ils désormais en cachette dans des bunkers de sous-sol ?

Ces hommes qui continuaient d'arriver proviennent-ils de la synagogue Amour pour Israël, située à un pâté de maison de là ? Au 1075 Van Horne, on voit un Craignant Dieu sortir alors que d'autres sont à l'intérieur.

Bien sûr, ces «hommes en noir» n'ont pas le monopole de la bêtise humaine. Rappelons-nous les récentes images de ces milliers d'Américains échoués comme des hordes de morses sur les plages de Floride ou ces autres, bien de chez nous, qui s'arrachaient les rouleaux de papier-cul. 

On ne peut trop en vouloir à ces pauvres fidèles qui, dans la situation actuelle (comme dans bien d'autres encore) sont constamment appelés à se méfier de tout ce qui n'émane pas de leurs gourous tribaux. En leur niant le droit à une éducation digne de ce nom, de lire les journaux, d'écouter la radio et de s'abreuver à d'autres sources que les sermons et les feuilles de chou censurées et contrôlées par leur clergé rigoriste, certains dirigeants hassidiques sont les premiers responsables de l'hécatombe virale qui s'abat sur leurs ouailles et qui nous menace tous. Ces meneurs de claques sont d'autant plus coupables qu'ils ont accès à toute l'information vitale et nécessaire qu'ils dénient à la population qu'ils maintiennent sous leur joug.

Pensons à ce grand rabbin d'Israël qui soutient que ne pas étudier la Torah est plus dangereux que le coronavirus ou encore à cet activiste communautaire et homme d'affaires juif new-yorkais qui blâme les enseignements de certains dirigeants extrémistes de New York qui ont conduit aux célébrations de mariage irresponsables des derniers jours.

Cliquer ICI  pour voir l'impressionnant extrait d'un des récents mariage qui se sont tenus dans certaines sectes hassidiques ce New York.


Le masque que porte cet ultra-orthodoxe newyorkais montre que le mariage s'est tenu en toute connaissance de cause.
 
D'ailleurs, les sectes hassidiques de la région de New York et de Montréal n'en sont pas à leur première crise épidémique. L'an dernier, c'est la rougeole qui avait durement frappé plusieurs communautés ultro-orthodoxes de New York. En 1998, certaines sectes hassidiques de Montréal avaient fait les frais d'une épidémie d'hépatite.

Est-ce toujours exagéré de croire qu'à Outremont et sur le Plateau, certains plus que d'autres ont des croûtes à manger et des preuves à faire avant de prétendre vouloir atteindre l'harmonie et le mieux-vivre ensemble avec leurs voisins?

jeudi 5 mars 2020

IL Y A QUELQUE CHOSE DE POURRI AU ROYAUME DE TOMLINSON


Le 3 février dernier, sans même avoir engagé de pleureuses dans la salle du conseil, le maire Tomlinson nous a appris par la bande le départ prématuré du directeur de l’aménagement urbain et du patrimoine. René Girard ne sera plus des nôtres aux assemblées du conseil. En remplacement, Tomlinson a nommé Jean-François Meloche directeur d’arrondissement adjoint. Ce dernier sera responsable de la gestion du territoire, du patrimoine et du soutien administratif.


Ceux et celles qui ont déjà bénéficié des « largesses » de l’administration ne feront pas de cas de ce changement de garde, mais d’autres citoyens qui se sont sentis lésés par ce qu’ils considèrent du laxisme ou du double standard n’en seront pas soulagés. Pas plus, d’ailleurs, que les Outremontais qui réclament des autorités qu’elles fassent appliquer correctement leur réglementation tout en s’assurant d’un traitement équitable pour tous.

Quand on a accès au rapport que l’Ombudsman de Montréal a rédigé à la suite de plaintes soumises par deux voisins de la propriété située au 34 Maplewood, on comprend vite que le dossier est pourri d'irrégularités.

Les transformations non-conformes du 34 Maplewood


Dans ce cas précis, non seulement le propriétaire de cette résidence a-t-il entrepris une série de travaux sans respecter certaines conditions stipulées dans les permis qui lui ont été délivrés, mais l’Ombudsman s’est aperçu qu’à l’époque, certains permis n’auraient jamais dû être accordés puisqu’ils allaient carrément à l’encontre de la règlementation en vigueur.

Entre la pente naturelle du talus qui devait être préservée et le monstre de béton surélevé qui a été érigé au 34 Maplewood, il y a un monde d'horreur.

L’administration qui était au pouvoir avant l’arrivée de l’équipe Tomlinson a eu son lot de torts inadmissibles. Et il est fort possible que ce soit parce que l’Ombudsman a entamé son enquête que l’arrondissement de l’époque a fini par se remuer (un peu) le popotin.

Quoi qu’il en soit, en juin 2017, un constat d’infraction a finalement été remis au propriétaire qui avait illégalement construit des murets sur le domaine public. Puis, en septembre de la même année, s'extirpant de sa léthargie, l’administration lui a aussi refusé de régulariser sa construction illégale avant d’exiger, le mois suivant, sa démolition pure et simple. Puis il y a eu l’élection de l’administration Tomlinson en novembre 2017. Et là, tout est parti en eau de boudin.

En juillet 2018, soit 18 mois après avoir entamé son enquête, l’ombudsman a déploré de façon exceptionnelle le manque flagrant de coopération de deux fonctionnaires.

Qui étaient-ils ? Rémi Girard avait été nommé à la direction de l’aménagement urbain à peu près au moment où l’Ombudsman a lancé son enquête. Quant au chef de la division des permis et des inspections, Jean-François Meloche y a atterri le 25 juillet 2017, soit quelques mois seulement après le début de l’enquête.


À gauche : extrait du rapport de l’Ombudsman; à droite : extrait du rapport annuel de l’Ombudsman (p. 13). Dans les deux cas, sans être expressément nommés, Rémi Girard et Jean-François Meloche sont pointés du doigt.

En dépit des sévères reproches formulés par l’Ombudsman, le 2
février dernier, le maire Tomlinson a offert une promotion à ce même Jean-François Meloche. Ce dernier occupe désormais le poste de directeur d'arrondissement adjoint. C’est pas beau, ça ?

Depuis que Tomlinson a gagné ses élections, en 2017, l’administration de l'arrondissement a carrément inversé la vapeur dans ce dossier.

Alors que dans son rapport, l’Ombudsman écrit noir sur blanc que la Direction de l’arrondissement lui a confirmé avoir demandé la démolition des murets illégaux, le 2 décembre dernier, Tomlinson a envoyé valser les recommandations de l’ombudsman. Les murets sont là pour rester ! Que l’Ombudsman se le tienne pour dit.


Extrait du rapport préliminaire de l'Ombudsman sur la question des murets érigés sur le domaine public.

Ajoutant l’insulte à l’injure, le maire a laissé tomber la cause qui était pendante devant les tribunaux et qui devait trancher la question de la validité du constat d’infraction émis à l’encontre du propriétaire qui s’était approprié le domaine public. Mieux. Philipe Tomlinson déclare alors qu’il sévirait… «la prochaine fois ! »

On se demande bien pourquoi le maire tenait tant à satisfaire le propriétaire fautif. Les coffres de l’arrondissement étaient-ils à ce point vides pour justifier de ne pas aller au bout de la poursuite contre le contrevenant ? Pourrait-il plutôt s’agir d’un retour d’ascenseur pour faveurs obtenues ? On cherche. On cherche. Ce que l’on sait pour sûr, c’est que durant la course électorale de 2017, Projet Montréal avait ses quartiers généraux au 1465 Van Horne, un immeuble qui appartient au propriétaire du… 34 Maplewood ! Projet Montréal a-t-il loué cet espace commercial à sa juste valeur marchande ? À un prix d’ami ? On ne le saura possiblement jamais, mais dans les 
circonstances, la question se pose.

Bureau de campagne de Projet Montréal lors de l'élection de 2017. C'est là que le maire avait laissé échapper la fameuse phrase incriminante«On a besoin de trouver une façon, lorsque le besoin se fera sentir, de contourner ce règlement-là qui interdit les synagogues à Outremont. »
 

L'aberration du 34 Maplewood n'est, hélas ! pas le seul dossier qui cloche et indigne. Prenez le 282 avenue Outremont, par exemple.

À l’été 2016, le propriétaire de ce cottage jumelé au superbe balcon de façade a apparemment eu l’idée de le consolider. Il a demandé un permis (bravo !) afin de pouvoir changer les solives sous le balcon. Le permis mentionnait expressément qu’il était interdit de modifier l’apparence du balcon.
 
Grandes lignes du rapport d'inspection sur les infractions commises au 282 Outremont.

Au diable les interdits ! À grands coups de masse et de barre à clous, le proprio a fait abattre les colonnes et l’ensemble du balcon a pris la route du dépotoir. Bye ! Bye ! l’architecture des belles colonnes, la balustrade en bois ouvré et les fascias d’époque. Le propriétaire a fait remplacer tout ça par des 4 x 4 en bois traité, de l’aluminium et des chics capuchons de poteaux en plastique comme on en trouve dans les cours arrière de la 2e couronne de banlieue.

Quatre mois plus tard, un inspecteur a fini par se rendre compte du délit. Un avis a été envoyé au contrevenant, lui donnant 30 jours pour remettre son balcon à son état d’origine. Puis, plus rien.

Il faudra attendre encore 18 mois avant qu’une autre inspection soit faite et qu’un nouvel avis de 30 jours soit posté. Tout ça pour quoi ? Pour apprendre dans le suivi du rapport d’inspection du 11 juin 2018 que si le propriétaire fait le mort et ne s’exécute pas, Jean-François Meloche entend tout bonnement fermer le dossier. Sympa, non ? Encore là, nous sommes sous le règne de Tomlinson. Quelqu’un de son entourage souhaitait-il déjà qu’on se limite à sévir… « la prochaine fois » ?

Le 282 Outremont avant et après le massacre. C'est à la suite d'une discussion avec Jean-François Meloche, à l'époque directeur des permis, qu'on aurait décidé de ne pas contrarier le propriétaire délinquant.

Il aura fallu que des citoyens dénoncent les faits à la séance du conseil de janvier 2019, puis qu'ils relancent le maire trop facilement oublieux, en février 2020, pour que Philipe Tomlinson finisse par dire que le dossier ne sera pas fermé. Quant à Marie-Claude Leblanc, la directrice de l'arrondissement, elle raconte que ce qui est écrit noir sur blanc dans le rapport d'inspection à propos de la fermeture du dossier est pris «hors contexte ». On voudrait bien, mais il faudra certainement qu'elle mette de la viande sur l'os sec qu'elle nous a lancé chichement.

Vous aimeriez qu'on vous donne un exemple encore plus récent ? Un cas où Projet Montréal/Outremont ne pourra pas s'esquiver en prétextant qu'au début de la saga il n'était au pouvoir ? Pas de problème. On en a une très belle illustration au 367 Querbes. 

Le 9 avril 2018, Mindy Pollak, la conseillère hassidique de Projet Montréal a décidé de faire ce qui semble être une fleur aux nouveaux propriétaires du 367 Querbes (lire Les largesses de Mindy).

Rappelons simplement que ces derniers sont des proches de la famille du ploutocrate Michael Rosenberg, ce richissime hassidim qui, en plus de marcher main dans la main avec Projet Montréal, fait la pluie et le mauvais temps à Outremont et bien au-delà. 

Ce soir d’avril 2018, donc, Pollak a demandé aux élus du conseil de voter en faveur de la demande d’agrandissement de la résidence des propriétaires. Le projet qui contrevenait à trois articles du règlement de zonage 1177 avait pourtant été rejeté à l’unanimité  par les experts de la commission consultative d’urbanisme (CCU) chargés d’étudier et de se prononcer sur sa conformité et son acceptabilité.

Le geste de Pollak a été doublement surprenant. Non seulement l'ancienne employée d'un «Beauty Parlor» n'a aucune expertise en ce domaine, mais pire encore, à titre de présidente du CCU, elle a balayé du revers de la main l'opposition unanime de tous les experts chevronnés qui siègent au comité. Avouons qu'elle a un sacré toupet... synthétique! 

Cerise sur le sundae, les propriétaires, vraisemblablement pas  rassasiés par ce qui avait déjà toutes les apparences d'un passe-droit, ont empiété encore davantage par rapport à ce qui avait été prévu aux plans. En coulant les fondations en suivant la ligne de l'ancien mur au lieu de faire le décroché dessiné sur les plans, ils ont encore grignoté illégalement près de 12 pieds carrés supplémentaires. Sur l'édifice de deux étages, cela fait environ 250 pieds cubes de plus que permis.



Même si le site de l'arrondissement se targue d'avoir un service d'aménagement urbain qui dispose d'une
 « solide expertise en matière de gestion et de mise en valeur du territoire » et qu'on y ajoute que son équipe « évalue les projets et délivre les permis en plus de veiller au respect et à l'application de la réglementation », les propriétaires avaient bien des chances que la direction des permis n'y voie que du feu. 

Après un premier coup d’œil aux plans déposés par les propriétaires, le plus junior des stagiaires du département aurait pu s'apercevoir que l'agrandissement demandé condamnait le garage de cette résidence, ce qui va totalement à l'encontre de l'article 9.1.1 du règlement de zonage 1177 qui stipule qu' «un permis de construction ne peut être émis à moins que n'aient été prévues des cases de stationnement hors-rue selon les dispositions du présent article». 

L'article 9.1.2 prévoit même le cas d'un agrandissement futur. «Tout bâtiment ou partie de bâtiment érigé avant l'adoption du présent règlement, qui sera par la suite agrandi, doit l’être en conformité des exigences de ce règlement pour l'agrandissement.» Ça semble assez clair, non? Si on se trompe, vous nous le dites, hein?

Même après avoir ramené la fondation aux dimensions spécifiées sur les plans approuvés par l'arrondissement, le garage apparait inutilisable pour y stationner une voiture. (photographie reconstituée)

Il aura fallu que des voisins se plaignent d'abord des déchets de roches et de matériaux de construction laissés illégalement en façade sur le domaine public et que d'autres se rendent compte de ce qui était en train de se tramer dans la cour arrière pour qu'une petite lumière se mette faiblement à clignoter au service d'aménagement urbain.

Et encore. Il semble que M. Meloche et M. Girard qui connaissaient le dossier n'aient tiqué que sur l'empiètement trop large de la fondation. Ils ont demandé aux propriétaires de repousser le solage aux dimensions prévues au départ, mais jusqu'à maintenant, aucune réaction ne nous est parvenue à propos de la conformité (ou non) des travaux d'agrandissement en relation avec le chapitre 9 du règlement de zonage. Youe! Houe! Y'a quelqu'un?



Entre temps, à la lecture du
rapport d'inspecteurs (voir p.3, 12 et 13), on s'aperçoit qu'entre mai 2019 et décembre 2019, ces derniers ont dû émettre trois avis d'infractions et se rendre au minimum une douzaine de fois sur le chantier. Le pire, c'est que ce n'est pas le proprio qui a fait le ménage. C'est à la requête du conseiller de l'opposition Jean-Marc Corbeil que l'arrondissement a fini par faire disparaître (en se servant de vos taxes!) le tas d'immondices et de matériaux de construction que les propriétaires ont laissé traîner allègrement et sans état d'âme sur le domaine public.


Sur la rue Querbes, un véritable dépotoir sur le domaine public pendant plus de sept mois. Un autre exemple du bien-vivre ensemble! 

On y apprend aussi que depuis le 9 mai 2019, date à laquelle l'arrondissement a expédié un avis d'infraction aux propriétaires négligents pour ne pas avoir fourni le nouveau certificat de localisation, l'arrondissement n'en a toujours pas vu la couleur.

Gagez-vous que Tomlinson est à la veille de nous dire que l'arrondissement a englouti trop d'argent et de temps dans ce dossier? Je l'entends d'ici nous seriner encore qu'il sévira... «
la prochaine fois»!