dimanche 22 décembre 2013

LE CADEAU DES FÊTES


J'sais pas chez vous, mais chez nous, 2013 a été une saprée année. 

Elle a démarré comme un dragster. Sur les chapeaux de roues et la pédale au fond. Tout ça, en raison du procès qui m'a opposé au trio Rosenberg Werzberger.

Entre le 14 et le 30 janvier 2013, j'ai eu droit à cinq jours au palais de Justice de Montréal. Pour ceux qui aiment les statistiques, on peut dire que cela m'a fait une moyenne d'un jour de procès par année d'intimidation que m'ont réservée mes trois poursuivants.

En février, ma corrida judiciaire à peine terminée, j'ai mis sur pied un blogue citoyen. La transparence, la reddition de comptes, l’imputabilité des élus, l'urbanisme, l’apaisement de la circulation automobile, les pistes cyclables, amenez-en! Depuis le 21 février, j'ai une bonne trentaine de chroniques au compteur.
 
Le 15 juin, c'était le coup d'envoi de ma campagne électorale à titre de candidat indépendant dans le district Claude-Ryan. Après 75 jours de porte-à-porte, la seule chose que je considère vraiment avoir perdue, le 3 novembre, c'est un peu de poids. Remarquez qu'avec les ripailles qui s'annoncent dans les prochains jours, ce petit traitement minceur est tombé pile!

Le 4 décembre 2013, soit 11 mois après la fin de mon procès, le jugement m'est arrivé doux comme un sucre d'orge et fondant comme une barbe à papa. Je vous le dis; je m'en suis délecté de la première à la 108e page.

Aurais-je reçu mon cadeau de Noël avant l'heure? Hélas! Dans cet univers l'argent, le pouvoir et la manigance forment un triumvirat sulfureux, je ne crois plus y'âble au Père Noël. 

J'ai bien fait de ne pas m'emballer, car pas plus tard qu'avant-hier, Julius Grey a déposé une requête en cour d'Appel du Québec.

Pour ses trois richissimes clients, le défenseur de la veuve et de l'orphelin a accepté de contester le jugement de la cour Supérieure qui m'a totalement blanchi des accusations qu'ils avaient portées contre moi. 

2014 s'annonce donc tout aussi intense, mouvementée et passionnante que l'année qui s'achève.
 

Mais à quoi bon trop chercher à anticiper? Entre nous, l'important, c'est de savoir saisir les bonnes choses quand elles se présentent.

Chemin de la Côte-des-Neiges - Outremont

Je vous souhaite à vous tous qui, de près ou de loin, m'avez lu, soutenu, guidé, aidé, encouragé et apprécié (c'était réciproque!), un très joyeux temps des Fêtes et une année 2014 remplie d'amour, d'amitié et de bonnes surprises.

D'ailleurs, je tâcherai de vous en réserver quelques-unes. J'en fais un vœu... non pieux!

mercredi 18 décembre 2013

LA PRÉMONITION DE PLANTU


Au fil des six dernières années, mes détracteurs hassidiques, des élus municipaux et certains médias ont décrié, ridiculisé et minimisé la portée de mes dénonciations. Quand ils ne les qualifiaient pas de racistes ou de mensongères, ils les réduisaient à une vulgaire et insignifiante chicane de voisins.

Or, le jugement de la cour Supérieure que vient de rendre l’honorable juge Claude Dallaire remet les pendules à l’heure.


Caricature prémonitoire (et de circonstance) que m'a dédicacée Plantu, le célèbre caricaturiste du journal Le Monde que j'ai reçu chez moi, le 20 juillet dernier.

Le but de ma levée de boucliers tenait bien davantage du désir de stimuler la critique de l'action gouvernementale pour faire changer certaines choses qu’à la simple dénonciation d’infractions de stationnement. Et non, madame Cinq-Mars, je n’ai pas remué ciel et terre pour forcer un quidam à mettre trente sous dans son parcomètre.

Même si je n’avais absolument pas prévu les proportions extraordinaires qu’allait prendre l’affaire, ma prise de position a débouché sur un important débat de société. Il a mis en cause la liberté de religion et ses accommodements, le droit à la réputation et la liberté d'opinion, la liberté d'expression et le droit du public à I’information. Ce n’est pas rien, il me semble.

Michael Rosenberg et Alex Werzberger ont eu beau jeu de m’accuser de tous les maux de la terre, ils ne pourront jamais dire que je m’en suis pris à plus petit que moi! Puisqu’ils ont toujours prétendu que j’ai écrit des faussetés sur leur compte, je vous invite aujourd’hui à prendre connaissance des conclusions que tire la juge Dallaire sur quelques uns des sujets en litige. 


(Nota bene: les hyperliens et les soulignements sont de moi)
 
1) Le voyage à New York offert par le lobbyiste Michael Rosenberg à des élus, des fonctionnaires, des membres de la sécurité publique et de la police

Au paragraphe [324] du jugement, la juge Dallaire écrit ceci : «Ce qui préoccupe le défendeur n'est pas tant le but du voyage que les modalités de financement de celui-ci… l'histoire a donné lieu à des articles dans la presse écrite… [qui] précisent entre autres que lors de ce voyage, les participants ont été hébergés dans un hôtel appartenant à Michael Rosenberg à un tarif avantageux»

Sur le financement de ce voyage, la juge affirme au paragraphe [328] que : «Même si Michael Rosenberg a initialement nié avoir été présent à New York pour recevoir les participants et même s'il a tenté de minimiser la connaissance qu'il avait de la nature et de l'ampleur de sa participation à ce voyage, au final, ni lui, ni le JOCC
[Jewish Orthodox Community Council], ni la CCPRI [Commission consultative permanente sur les relations intercommunautaires] n'ont nié avoir contribué financièrement ou en nature aux services offerts aux personnes qui ont participé à ce voyage.»

Au paragraphe [338] et suivants, la juge me donne l’absolution: Le financement de certaines activités auxquelles participent les élus et les administrateurs d'une ville, de même que l'indépendance des conseillers municipaux sont des sujets d'intérêt public. Le défendeur avait le droit de communiquer les faits dont il est question relativement au voyage à New York, de partager les questions qu'il se posait à leur sujet et d'en inférer l’opinion que les accommodements que la Ville accorde à la communauté hassidique ne sont peut-être pas étrangers au bon traitement qu'ils ont reçu pour un prix modique lors de leur séjour à New York.

[339] Ce sujet et la manière dont il est traité se justifient dans une société qui se dit libre et démocratique.

[340] … Que le défendeur sous-entende ou qu'il dise clairement que Monsieur Rosenberg tente d'influencer les élus et les autorités administratives de la Ville afin d'obtenir des accommodements religieux n'a rien de diffamatoire.

[342] Ultimement, l'on comprend de l'ensemble de ces textes que la critique du défendeur s'adresse davantage aux élus, qu'il accuse de se laisser embobiner par les interventions, l'influence et les largesses du citoyen Rosenberg.

[343] Enfin, le Tribunal est convaincu que le défendeur était de bonne foi en diffusant des chroniques sur le voyage à New York, qu'il a agi sans malice ni intention de nuire aux demandeurs.

2) Les synagogues et l'état des immeubles appartenant aux hassidim

[282] Le défendeur dirige son message à l'endroit des autorités municipales, à qui il reproche de «faire l'autruche» face à la dénonciation des violations répétées à la réglementation municipale sur le zonage par les membres de la communauté hassidique alors qu'elles ont par ailleurs reconnu avoir été informées de cette problématique.

[283] Le défendeur reproche aux élus d'avoir une vision étroite de chaque infraction plutôt que d'y déceler les véritables enjeux démographiques sous-jacents. II se plaint que cette attitude oblige les citoyens incommodés par de telles illégalités à dépenser des sommes considérables pour faire respecter la réglementation dont ils devraient en principe bénéficier si les autorités l'appliquaient également à l'égard de tous.

[289] Le défendeur s'insurge aussi contre le comportement des « hauts gradés Hassidiques » et des « titans de l'immobilier » qui donnent le mauvais exemple en contournant « les lois de notre société »,

[290] Pour étoffer ses dénonciations, il expose ses constats relatifs aux travaux majeurs qui ont été faits à plusieurs reprises à la synagogue voisine de chez lui. II explique que des documents obtenus de la Ville confirment que les dirigeants de la synagogue n'avaient pas en mains de permis pour faire plusieurs de ces travaux.

[291] Selon la preuve dont disposait le défendeur, il était justifié d'affirmer que Michael Rosenberg était en apparence plus impliqué dans les rénovations de la synagogue du 5253 Hutchison qu'il ne voulait bien le faire croire. II en va de même pour son fils Martin. C'est d'ailleurs la conclusion à laquelle en arrive la juge 0uimet [de la Cour du Québec]

[292] Il dénonce aussi ce qu'il qualifie de tactiques et fausses représentations utilisées par les hassidiques pour obtenir des permis de rénovation ou des permis d'occupation dont le but consiste à tenir des activités de culte ou à opérer des dortoirs à des endroits où la réglementation ne permet pas de tenir de telles activités, en attendant que la réglementation change. Cette façon de faire a été reconnue par Monsieur Werzberger.

[293] Comme le défendeur a informé les autorités de cette situation récurrente et que les contrevenants ont continué leur œuvre en toute impunité, il s'est mis à dénoncer cette situation publiquement, ce qui lui donne l'opportunité de qualifier une fois de plus le comportement des élus de laxisme, de tolérance indue et de réitérer sa thèse selon laquelle le désir de plaire à ce groupe important d'électeurs motive les autorités dans leur façon de faire.

[294] Il constate aussi que cette situation n'est pas unique aux travaux de rénovation de la synagogue voisine et dénonce l'inaction des autorités face à d'autres synagogues ou lieux de culte non officiellement qualifiés comme tel. II profite de l'occasion pour faire état que Monsieur Werzberger a reconnu l'illégalité d'au moins une de ces synagogues

 
[298] Il rappelle à ses lecteurs que Monsieur Werzberger a déjà admis à un journaliste que les membres de sa communauté contournent parfois les «petits empêchements légaux».

3) Les dortoirs illégaux 

 
[308]… le défendeur dénonce que malgré un jugement de la Cour supérieure de mai 2011 ayant ordonné la fermeture d'un dortoir illégal appartenant à la synagogue Satmar du 5555 Hutchison,… les propriétaires des lieux ont continué leurs activités jusqu'en décembre de la même année… C'est dans ce contexte que le défendeur informe ses lecteurs qu'il a vu Monsieur Werzberger entrer et sortir du dortoir le 5 octobre 2011, ce qui lui fait conclure qu'il est invraisemblable que ce dernier n'ait pas su à cette date que l'usage que les propriétaires faisaient de cet endroit était dérogatoire aux règlements de la Ville.

[309] C'est dans ce contexte que le défendeur se questionne sur les raisons qui motivent un membre du comité d'urbanisme à continuer de fréquenter un endroit fermé par jugement depuis 5 mois pour violation à la réglementation municipale et qu'il utilise ce fait pour fonder la démarche du groupe de citoyens qui demandera la destitution de Monsieur Werzberger du Comité sur l'urbanisme, quelques mois plus tard. 

 
4) Contrebande d’alcool dans des synagogues 

 
[312] Dans un autre ordre d'idées, le défendeur commente un article paru dans L'Express d'0utremont ainsi qu'un reportage diffusé à TVA et à Radio-Canada au sujet d'une saisie d'alcool effectuée dans une synagogue Satmar située au 6019 Durocher. Monsieur Werzberger commente cette saisie dans ces reportages et nie fermement que des membres de la communauté hassidique soient impliqués dans une activité de contrebande d'alcool. II ajoute que sa communauté est victime de harcèlement de la part de la police

[314] Un reportage de TVA informe ultérieurement le public que les membres de la communauté hassidique qui ont fait l'objet du reportage précédent ont plaidé coupable à l'accusation de contrebande d'alcool et qu'ils ont payé une amende de 20 000 $ à la suite de ces plaidoyers. Ce dénouement incite le défendeur à revenir sur la déclaration d'indignation que Monsieur Werzberger avait faite…

5) Les autobus dans les rues résidentielles

 
[264] Dans ses chroniques, le défendeur expose la problématique et se plaint que malgré qu'elles aient été informées du mécontentement que la circulation d'autobus interurbains dans les rues résidentielles, les autorités municipales ne font rien pour remédier à la situation et la tolèrent… Les chroniques apprennent aussi aux lecteurs que certains des autobus qui circulent sans autorisation dans les rues d'Outremont lors de la fête de Pourim appartiennent à une compagnie dans laquelle Michael Rosenberg a des intérêts.

 
[269] Michael Rosenberg n'a pas contredit le fait que certains autobus et le terrain auxquels le défendeur fait référence dans ses chroniques lui appartiennent ou appartiennent à une compagnie dans laquelle il a des intérêts, ni qu'un constat d'infraction a été émis lors des événements rapportés. Le propos est donc véridique.

[270] À un certain moment, Monsieur Werzberger reconnaît que les autobus dont il est question dans les chroniques en cause ne sont pas autorisés à circuler dans les rues résidentielles d’0utremont sans permis… les critiques portant sur les contradictions entre ses diverses déclarations visant Monsieur Werzberger comme personne publique portent sur un sujet d'intérêt public et en acceptant le rôle de porte-parole de la communauté, Monsieur Werzberger devait s'attendre à faire l'objet de critiques.

[275]… Le défendeur met en parallèle une déclaration de Monsieur Werzberger qui fait référence à un arrangement entre la Ville et la communauté au sujet de la légalité d'un arrêt d'autobus pour ceux qui font la navette entre Montréal et New York, un règlement municipal de 2003 qui interdit aux autocars affrétés de circuler dans les rues d'Outremont et une entente intervenue selon Monsieur Werzberger en 2004, qui a été démentie par la mairesse.

[278] La diffusion de ce matériel n'est qu'une illustration de la critique qui présente le point de vue du défendeur à ses lecteurs sur ce qui se passe à Outremont en rapport avec ce sujet. Nous sommes d'opinion que c'est le propre de l'activité politique de comparer les déclarations des uns et des autres sur un sujet d'intérêt public… Une personne raisonnable ne verrait pas en cette diffusion quoi que ce soit de déraisonnable.

6) Le stationnement illégal sur les rues résidentielles


Pour ne pas décevoir tous ceux qui tiennent mordicus à revenir encore et encore aux histoires de stationnement dans les rues d’0utremont, voici ce qu'en dit la juge Dallaire.

[249] Michael Rosenberg plaide que le défendeur écrit des faussetés au sujet sur ses habitudes de stationnement. À l'audience, il reconnaît toutefois avoir reçu des contraventions pour des infractions relatives au stationnement sur le territoire d'Outremont, mais, il considère ne pas violer la loi puisqu'il paye toutes ses contraventions. Selon lui, le défendeur n'est qu'un citoyen intolérant qui lui cherche des poux, qui le surveille constamment et le harcèle, alors qu'il ne reste stationné que quelques minutes afin de déposer son vieux père malade à la synagogue... 

[254] Nous sommes d'opinion que la preuve donne tort aux Rosenberg lorsqu'ils affirment que les propos diffusés par le défendeur sont faux au sujet de leurs habitudes de stationnement sur la rue Hutchison. Malheureusement pour eux, les Rosenberg ont été photographiés à plusieurs reprises et durant de longues périodes stationnés tel que le décrit le défendeur. Nous ne pouvons pas accréditer la version de Monsieur Rosenberg qu'il ne fait que déposer une personne âgée et malade à la synagogue.

 
[255] Les faits diffusés sur ce sujet sont donc véridiques et le défendeur a fait diligence, avant de les publier. La fausseté se situe davantage lorsque le demandeur Rosenberg affirme qu'il respecte la loi en payant ses contraventions.

 
[256] Dans le contexte où il dénonce le laxisme des autorités au sujet de la façon dont la réglementation municipale sur le stationnement est appliquée à Outremont, et c'est bel et bien ce qui ressort d'une bonne partie des chroniques soumises à notre révision, le défendeur avait un intérêt légitime à s'exprimer tel qu'il l'a fait sur les habitudes de stationnement des Rosenberg puisqu'elles illustrent son propos et sont pertinentes au sujet développé.

 
[257] Le sujet est également pertinent dans le contexte de la demande de destitution de Monsieur Rosenberg puisqu'il s'agit d'une section du mémoire et que la thématique développée dans ce mémoire tourne autour du manque de civisme de Monsieur Rosenberg et de l'impact de sa conduite sur sa crédibilité et sur la remise en question du caractère raisonnable de la poursuite de ses fonctions au sein de la CCPR.


Bref, je pourrais continuer comme ça longtemps (le jugement fait 108 pages), mais je vous vois déjà fermer les yeux. On se reprendra, va!

jeudi 5 décembre 2013

LA CRUCIFIXION DES LARRONS

Je n'y croyais presque plus. Après une rocambolesque saga de six ans bien sonnés, le deuxième jugement que j'attendais depuis près de 11 mois est finalement tombé hier en fin de journée. Il m'est arrivé par courriel sous la forme d'un PDF de 108 pages expédié par mes deux super avocates Rosalia Giarratano et Hila Huelsen.

Avez-vous une petite idée de ce que j'ai fait jusqu'au petit matin? Eh! Oui, j'ai épluché ligne après ligne le jugement numéro 500-17-045603-084. Je vous mentirais si je vous disais que je n'avais pas de papillons dans le ventre. 

Quand on se retrouve devant les tribunaux, on sait quand ça commence, mais on n'a aucune idée de quand et comment ça se termine. Qu'importe que vous soyez certain de votre bon droit et que vous ayez fait tous vos devoirs, il est presque impossible de prévoir tous les coups et de colmater toutes les brèches. Une fois qu'on a la main dans l'engrenage, à moins d'accepter de se faire arracher un bras, on ne peut pas reculer. Il faut suivre le rythme de l'appareil judiciaire. Pour le meilleur et pour le... prix.

C'est ce que j'ai choisi de faire dans la deuxième cause qui m'a opposé à Michael Rosenberg, Martin Rosenberg et Alex Werzberger. Cette fois, flanqués de l'inénarrable Julius Grey, les trois puissants nababs hassidiques m'ont sauté à la gorge en m'accusant de les avoir diffamés et d'avoir porté atteinte à leur si belle réputation.

En octobre 2007, j'avais eu le malheur de dénoncer leur comportement délinquant
lors d'une assemblée du conseil d'arrondissement d'Outremont. Dans un premier temps, je leur reprochais de se stationner constamment et pendant de longues périodes au beau milieu de la rue devant chez moi, sans considération du danger qu'ils faisaient courir aux automobilistes et aux résidents. Plus grave encore, j'ai déploré le fait que les Rosenberg père et fils étaient passés maîtres dans l'art d'entreprendre des rénovations sauvages et sans permis dans leur synagogue et de se moquer des fermetures de chantier exigées par les inspecteurs municipaux. Il y a même eu tentative de corruption de fonctionnaires.


Croyez-moi, la lutte a été assez épique, merci. Il m'aura fallu des mois et des mois à fourbir mes armes avant de sauter dans l'arène de la cour Supérieure pour mener ce combat extrême qui a duré cinq longues journées, en janvier 2013.

Cette saga m'aura fait perdre quelques centaines de milliers de dollars, mais pour faire entendre raison à des ploutocrates qui se prennent pour des empereurs, il faut ce qu'il faut, n'est-ce pas?

En dépit de tout ce qu'ils m'ont fait endurer, je peux dire aujourd'hui que justice vient d'être rendu. Et bien rendue, même, puisque c'est un important débat de société qui vient de se jouer.

L'honorable juge Claude Dallaire vient de retourner comme une crêpe mes trois poursuivants. Non seulement conclut-elle que mes propos ne portent nullement atteinte à leurs droits fondamentaux, mais elle affirme que je suis pleinement justifié de les diffuser sur mon blogue au nom du droit du public à l'information.


La juge Dallaire estime, entre autres, que le contenu de mes 300 et quelques chroniques est socialement utile, que ma démarche d'enquête est diligente, que mes sources d'information sont valables puisqu'elles reposent sur des observations de première main, sur des documents provenant de sources gouvernementales, sur des articles de la presse écrite ou des reportages diffusés dans les médias. Bref, l'honorable juge de la cour Supérieure n'a rien acheté des prétentions de mes trois adversaires. Mes propos ne sont ni haineux, ni dégradants, ni humiliants, ni offensants. En revanche, je ne compte plus les fois où la crédibilité de nos trois larrons a été sérieusement mise à mal. C'était triste à voir.
La détresse de Marie en apprenant le verdict
Vous voulez savoir comment j'ai fait pour éviter les nombreux écueils au fil de toutes ces années à titre de blogueur? C'est simple. J'ai suivi à la lettre les conseils que ce bon Julius Grey dispensait dans ses chroniques du Journal de Montréal. Merci, Julio! Je t'en dois une.
 
Je vous laisse prendre connaissance du jugement (que j'ai surligné pour les plus pressés). J'y reviendrai après l'avoir complètement digéré.

jeudi 28 novembre 2013

LA FUITE EN AVANT

Depuis une semaine, les médias canadiens et internationaux font leurs choux gras de cette Fuite en... Ontario de quelque 200 membres d'une secte hassidique de Sainte-Agathe-des-Monts.

Le rabbin Shlomo Helbrans fuyant la DPJ avec talibane et rejeton.



Mardi midi, le journaliste Jacques Beauchamp interviewait Marie Malavoy, la ministre de l'Éducation sur le sujet qu'elle qualifiait elle-même de «très sensible». 

La ministre semblait marcher sur des œufs. «Quand une école nous semble avoir des difficultés, on va d’abord voir sur les lieux...s’il y a des enfants qui fréquentent un lieu qui peut être apparenté à une école. Quand on a l’impression que c’est le cas et qu’il n’y a pas de permis, il peut y avoir un mandat émis qui permet de constater qu’il y a une école illégale.» Oh! que les mots étaient lourds.

Rappelant à Mme Malavoy que la secte hassidique était installée à Sainte-Agathe depuis 2005 et qu'aucun correctif n'avait jamais été appliqué, Jacques Beauchamp lui a posé la question qui tue: À partir de quel moment le ministère intervient-il?

«On donne une chance aux communautés de se conformer», tente-t-elle d'expliquer. Puis, dans l'espoir que le journaliste se satisfasse d'un os d'aile de poulet, Marie Malavoy ajoute: «Des fois, ils [les responsables de l’établissement] font de petits pas. Ils vont s’assurer qu’il y a un enseignement de base des mathématiques.» De toute évidence, l'animateur de Pas de midi sans info n'était pas rassasié. «Vous êtes encore évasive», a-t-il fini par lui dire, agacé.

Il n'était pas le seul. Ceux et celles qui suivent la saga des écoles illégales d’Outremont et d’ailleurs ont de quoi être exaspérés.


Qu'importe le gouvernement au pouvoir à Québec, aucun ministre de l'Éducation ne semble avoir le courage de faire appliquer les normes du ministère aux groupes sectaires.

Marie Malavoy aux prises avec le dossier des talibans juifs dont elle se passerait bien.

Après Michelle Courchesne, c'est maintenant Marie Malavoy qui oublie son Polygrip sur sa table de chevet. On parle pourtant de cuvées de jeunes enfants et d'adolescents hassidiques qui sont sacrifiés sur l'autel de la claustration et de l'ignorance crasse.

On fait grand cas de cette quarantaine de familles de fugitifs de Sainte-Agathe qui refusent qu'on leur impose d'apprendre la théorie de l'évolution ou d'aborder la question de l’homosexualité et qui marient leurs filles à 16 ans. 

À n'en pas douter, il s'agit d'une branche ultra intégriste du hassidisme. Mais, entre nous, est-ce bien pire que ce qui peut se passer à Boisbriand? Où dans certaines résidences ou dortoirs du Mile-End et d'Outremont? À Kiryas Joel (état de New York)? Dans Boro Park (Brooklyn)? 

Des appartements surpeuplés, des lits qui sentent l'urine, des enfants (surtout les garçons) imbibés d'une éducation religieuse et expurgée le plus possible des matières dites  «profanes», des mariages arrangés de jeunes couples, ça existe déjà autour de nous. Même Myriam Beaudoin, l'auteure du livre Hadassa, raconte que l'on éduque les petites hassidiques d'Outremont à devenir des petites princesses du foyer.

On nous décrit pratiquement le leader Shlomo Helbrans comme un gourou. Mais chacune des neuf ou dix sectes hassidiques que l'on retrouve au Québec ne possède-t-elle pas son grand rabbin qui règne en maître absolu et incontesté? Comme l'écrit Lise Ravary dans son ouvrage Ma vie chez les Juifs hassidiques: «Il est traité comme un monarque par sa communauté, et ses disciples forment en quelque sorte sa cour.»

Dans ce contexte, la réaction de certaines organisations juives surprend. En octobre 2011, c'est Alex Werzberger, ce fameux porte-parole de la secte fondamentaliste Satmar, qui avait renié la communauté de Sainte-Agathe en la qualifiant de «secte complètement en dehors de la communauté hassidique» 
(lire ma chronique du 9 octobre 2011).


Ces jours-ci, forcé de gérer cette crise qui ternit l'image de l'ensemble de la communauté juive, Frank Dimant, directeur général de B'nai B'rith Canada, a soutenu que ce groupe affiche un comportement qui n'est rien d'autre qu'une perversion du judaïsme 


Juive talibane sur la rue Hutchison, le 1er octobre 2013. Des adieux à la famille avant la fuite en Ontario?


Pourtant, en Israël, la secte a gagné des centaines d'adeptes au cours des cinq dernières années. Question de protéger les hommes contre eux-mêmes, un nombre croissant de femmes a fait de la modestie son leitmotiv et a adopté l’équivalent du tchador. Cette initiative a séduit plusieurs cercles hassidiques. Au point que le tribunal rabbinique ultraorthodoxe et le leader de la Edah Haredit ont signé des lettres de soutien à ces plus que modestes. Il aura fallu que le mouvement s'emballe pour que 13 rabbins s'inquiètent et fassent circuler une pétition contre le nouveau code vestimentaire. 

Évidemment, si les enfants ont été maltraités ou abusés, il faut sévir au plus sacrant. Mais s'il est question de négation à une éducation qui permette de s'épanouir et de vivre en société, il faut intervenir avec la même vigueur. Et pas seulement à Sainte-Agathe.

vendredi 22 novembre 2013

DU DÉCALOGUE AU DIALOGUE?



Mardi midi dernier, Max Lieberman m’a convié à aller luncher avec lui chez Chopps, un restaurant cacher sur Queen Mary. Pour tout vous dire, je refuse rarement une invitation. Surtout quand elle m’est proposée par quelqu’un qui, d’ordinaire, ne me porte pas dans son cœur.

Le porte-parole de la secte hassidique Satmar voulait qu’on discute. Mais, cette fois, de bonne foi. Bien installés devant un Pad Thaï au poulet et une salade, nous avons donc jasé.

Max n’était pas d’accord avec la façon dont Michael Rosenberg avait agi avec moi, mais il espérait que nous pourrions tourner la page sur ces années de mésentente et de discorde. Il prétend même qu'il est temps qu'une nouvelle génération de porte-parole hassidique prenne la relève.

Pendant une heure et demie, nous avons échangé sur un ton, ma foi, très civilisé, voire presque amical. Je n’étais plus, moi, l’antisémite de service, ni lui, le pit-bull religieux fanatique. S’il y en a d’autres qui veulent me proposer un lunch comme celui-là, ne vous gênez pas. Je n’ai jamais été scout, mais je suis toujours prêt! En passant, si ça peut vous rassurer, je paye toujours pour mes dépenses.

Après toutes ces années tumultueuses, se pourrait-il que les hautes sphères hassidiques soient vraiment tentées par une nouvelle approche? Le dialogue comme vertu cardinale, peut-être?  
  


Je ne suis pas le seul à me poser la question. Lundi soir dernier, dans son reportage intitulé Hassidiques : un vrai dialogue?, Émilie Dubreuil s’interroge. La journaliste de Radio-Canada avance que les ultraorthodoxes sont conscients d'être arrivés à un tournant et qu’il leur faut changer leur image. 

Confrontés à l’exaspération des citoyens qui perdure en raison de l’illégalité et du laisser-aller de nombreux lieux de cultes hassidiques, sans parler de tous les autres points de friction, les religieux sentent peut-être que le statu quo n’est pas tenable. 

À Outremont, la toute nouvelle conseillère ultraorthodoxe a déjà commencé à prêcher le dialogue, le dialogue et encore le dialogue pour résoudre les problèmes intercommunautaires. Même Hirsch Teitelbaum, un nouveau porte-parole hassidique, semble dire qu’une certaine ouverture pouvait ne pas s'avérer totalement néfaste. 


«Si on parle pas, y vont nous regarder comme des étrangers.» 
Hirsch Teitelbaum

Faut-il s’en réjouir? Certainement! Mais... pas trop vite.

Le passage concernant Sydney Pfeiffer
Les plus vieux se souviendront que la carte du «dialogue» nous a déjà été abondamment servie par les dirigeants hassidiques. 

En 1993, il y a exactement 20 ans, un premier Juif orthodoxe s'était fait élire conseiller municipal d'Outremont. Il s'appelait Sydney Pfeiffer. 

À l'époque, The American Jewish Year Book - 1993
révélait que M. Pfeiffer avait été
«réquisitionné» pour représenter les intérêts des sectes hassidiques d'Outremont qui ont été confrontées à plusieurs conflits reliés —  je vous le donne en mille! —  à la
Sydney Pfeiffer
réglementation de zonage. Pfeiffer était alors confiant qu'un 
«increased dialogue between the Hassidim and non-Jews would help to improve the situation.» C'est pour dire que les problèmes datent de bien avant moi.

Hélas! Non seulement le temps n'a pas donné raison à Sydney, mais le pauvre homme a été condamné pour une fraude de 1,25 million de dollars.

Heureusement pour les sectes d'Outremont, Pfeiffer n'était pas le seul expert en relations intercommunautaires. D'autres comme Alex Werzberger n'ont pas donné leur place pour jeter de la poudre aux yeux et manier le déni avec grand art.

C'est Werzberger qui, le 6 décembre 2007 jurait au Canadian Jewish News : «We have permits for everything we build. All of the issues involving synagogues and schools were resolved years ago. No one is getting special privileges.» On connaît la suite.

 À l'inverse, le 12 février 2009, c'est ce même Alex qui racontait faire bien peu de cas de la réglementation municipale qui interdit les synagogues dans les zones résidentielles: «Les empêchements légaux ou l'activisme soi-disant laïciste... ne représentent que des problèmes contingents à renverser ou à contourner»

Qu'importe qu'il souffle le chaud ou le froid, il parvenait encore à embobiner la ministre de l'Éducation. En décembre 2008, Michelle Courchesne se pâmait de l'entente conclue avec les intégristes religieux: « C'est une ouverture de leur part qui n'avait jamais existé avant ».  

Pourtant, en juin 2012, quatre ans plus tard, nous apprenions non seulement que les écoles illégales avaient toujours pignon sur rue, mais qu'en plus, Michelle Courchesne avait bonifié leurs subventions. Quel beau bluff de la part des ultrareligieux!

À la suite du reportage de lundi soir dernier, Maxence Bilodeau a interviewé Pierre Anctil

L'air plutôt sceptique, le journaliste a demandé au professeur titulaire au département d’histoire de l’Université d’Ottawa si, avec l'élection d’une conseillère municipale hassidique, on pouvait (enfin?) parler d'un dialogue, d'une ouverture.

Fidèle à lui-même, Anctil a beurré épais. «Les communautés hassidiques ont compris que de faire le jeu de la démocratie, de la pleine participation, de l’ouverture, c’est gagnant.» 

Je suis resté les bras ballants. Ce n'est tout de même pas son frère jumeau qui, en 2009, estimait que la ministre Courchesne perdait son temps à négocier avec les rabbins un contrat qui les engagerait à respecter le cursus du ministère. Il n'y croyait pas une seconde.

En quittant Max Lieberman, je lui ai avoué que pour y croire, nous aurons besoin de preuves tangibles. Comme, par exemple, qu'ils remettent sur le marché locatif l'appartement au-dessus de la synagogue des Rosenberg qui a été transformé, sous de fausses représentations, en salle de prière pour un rabbin fantôme. Un coup parti, tiens! ses coreligionnaires pourraient en profiter pour renipper leurs synagogues-taudis. 

On verra bien si le message passe.

vendredi 15 novembre 2013

LES DOGMES DURS


Mardi, nous apprenions que le PLQ préparait un projet de loi contre l'intégrisme religieux. Après avoir prêché dans le désert pendant 20 ans, la patience de la députée de La Pinière, Fatima Houda-Pepin sera-t-elle enfin récompensée? Qui sait si elle ne devra pas un jour remercier le ministre Drainville d’avoir déposé son projet de charte de la laïcité!

Rien n’a encore transpiré de ce que le PLQ mijote, mais j'apprends à l'instant que la députée de confession musulmane rue dans les brancards. Charte, pas charte, tchador, pas tchador, Mme
Houda-Pepin s'apprête à mener une croisade pour s'attaquer à la montée de l'extrémisme islamiste. 

Mais pourquoi donc faudrait-il s’arrêter en si bon chemin et ne se prémunir que contre l’intégrisme musulman? Il y a tant d'autres intégrismes.

J’ai lu avec grand intérêt Pourquoi moi? Ma vie chez les Juifs hassidiques, le récit que m’a autographié mon ex-collègue Lise Ravary, à la librairie Olivieri.



Après les cinq années que Lise a passées au sein de deux communautés hassidiques de Montréal, je ne m’attendais pas à ce qu’une convertie un tantinet polymaniaque puisse faire une analyse et un constat qui rejoigne plusieurs de mes vues sur la question des dogmes durs.

Elle n’hésite pas à dire
(page 199) que «Tous les extrémistes religieux de ce monde se ressemblent : vous ne rêvez pas si tout cela vous rappelle les états islamistes. Remplacez simplement le mot charia par halacha, et on y est presque». Lise Ravary ajoute (page 144) : «La ligne entre l’orthodoxie et le fanatisme est mince». 

Sans le vouloir, elle remballe ceux et celles qui m’opposent systématiquement une fin de non-recevoir (lire ma chronique du 27 octobre 2011) lorsque je réfère à des faits troublants qui se produisent tant à New York qu'à Jérusalem. Ravary écrit (page 111) : «Que ce soit à Jérusalem ou à Bnei Brak…, les hassidim ressemblent en tous points aux hassidim de Montréal, de New York, de Paris, ou de Londres. Ils étudient tous les mêmes textes. Dans des yeshivas toutes identiques.» 

Le regain de l'inégalité hommes/femmes

Il n’y a pas qu’à Mea Shearim, ce haut lieu de l'intégrisme radical de Jérusalem, que la ségrégation des sexes est imposée. Elle s'étend jusque dans les autobus de New York et même à Montréal. Vous essaierez, un jour, de prendre les autobus illégaux de TOV Travel qui font la navette entre Outremont et Brooklyn. Vous nous direz si les hommes et les femmes peuvent s’asseoir où bon leur semble.


Lise Ravary nous apprend que, «même à Jérusalem, ce type de ségrégation n’existait pas il y a 20 ans». Elle ajoute que «bien que les tribunaux interviennent pour faire cesser ces pratiques illégales, c’est toujours à recommencer». Comment s'en étonner. Mus par une foi exaltée, les illuminés de tout acabit sont convaincus que rien sur terre ne peut s'opposer à la volonté divine.
 
5 mai 2013: Couple de Talibans hassidique, sur Durocher (entre Fairmount et St-Viateur)
1 octobre 2013: Talibane hassidique, sur Hutchison
(entre Bernard et Van Horne).
Ici non plus nous n'aurions jamais vu cet accoutrement intégriste, il y a 20 ans.

L’année de la mort de son père, Lise raconte (page192) avoir fréquenté une petite synagogue. «Les hommes se rassemblent en bas autour du rabbin, et les femmes prient à l’étage. Pour qu’elles puissent "entendre" l’office religieux, on a fait un grand trou dans le plafond, entre le premier et le deuxième, qu’on a entouré d’une balustrade. C’est la séparation des sexes la plus radicale que j’ai jamais vue. Impossible d’entendre le rabbin, qui ne faisait aucun effort pour s’adresser aux femmes au deuxième».
 
Ce n’est pas à Jérusalem, mais bien sur la rue Hutchison que les dirigeants intégristes de la synagogue tant controversée ont réussi à faire plier les autorités du Plateau qui ne permettaient pas la transformation de l'apparence de la façade par le percement d'une deuxième porte. Finie! la promiscuité qui forçait hommes et femmes à entrer ou à sortir par la même porte.

Jusqu'à cet automne, voici (à gauche) comment les dirigeants de la secte bobov de la rue Hutchison contournaient le problème de la promiscuité sexuelle. Un drap assurait la ségrégation hommes/femmes.


Ceci dit, l'élection d'une première femme de la communauté hassidique à Outremont est peut-être le début d'une fissure dans l'épaisse carapace de l'orthodoxie machiste de cette secte.

Les mariages mixtes: l'horreur des horreurs

Il n'y a pas que la ségrégation des sexes. Il faudrait aussi s’accommoder de la ségrégation des confessions. Ravary l’écrit noir sur blanc (page 186): «Les ados n’ont pas le droit de regarder les filles, ni de leur parler, surtout si elles ne sont pas juives! Cela pourrait mener à un mariage mixte, l’horreur de l’horreur chez les ultras».

Même au fin fond de la Louisiane, un blanc qui prônerait ce type de clivage se ferait accuser d'être un membre en règle du Ku Klux Klan.

Malgré tout, nous surprenons continuellement nos politiciens en train de faire des salamalecs d’une servilité navrante aux lobbyistes intégristes. On se croirait revenus à l'époque d'avant la Révolution tranquille. L'époque ou Duplessis et l'Église couchaient dans le même lit et se renvoyaient l'encensoir. Pardon... l'ascenseur!

Le lobbyiste hassidique Mayer Feig  avec... 1) le premier ministre Harper 2) Gérald Tremblay (campagne municipale de 2009 3) la mairesse Helen Fotopulos d'Union Montréal  4) Lionel Perez, conseiller d'Union Montréal (2011), aujourd'hui dans l'équipe Coderre 5) Thomas Mulcair, lors de sa victoire de 2011 6) Shama Chopra, candidate conservatrice (campagne électorale 2011) 7) Thomas Mulcair (remise de la médaille du Jubilée de la reine, le 31 janvier 2013) 8) Peter McQueen (campagne de financement de Projet Montréal -novembre 2011) 9) Mindy Pollak (Friends of Hutchison Street) 10) Denis Coderre (Feig était présent à la soirée secrète d'octobre 2013) 11) Philippe Couillard (lancement de sa campagne , le 10 novembre 2013, à Outremont)