jeudi 24 novembre 2022

LE BUNKER DU MIEUX-VIVRE ENSEMBLE


Ce n’est pas tous les jours que la conseillère du district Claude-Ryan a le regard allumé. Mais quand ça arrive, on l’inscrit dans les annales. 

Lors de l’assemblée du conseil d’arrondissement du 7 novembre dernier, Mindy Pollak a pris la peine de souligner, toute pimpante, que c’était avec Sa Majesté le roi du [sic] chef du Canada (Charles III) qu’elle allait approuver le projet «Communautés de ruelles» (point 12.1). Une subvention de 340 000$ du ministère du Patrimoine canadien dans le cadre du programme Soutien aux communautés, au multiculturalisme et à la lutte contre le racisme. Pollak tenait à ce que cette manne de plusieurs centaines de milliers de dollars soit déversée dans nos ruelles pour favoriser le vivre-ensemble.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, cela fait au moins 35 ans que des comités de «bonnes âmes» se succèdent à Outremont pour insuffler, promouvoir et soutenir à bout de bras l’harmonie intercommunautaire. Mon pote Claudio Zanchettin en est la preuve incarnée.

Mais tant de décennies d’efforts pour en arriver à quel résultat, dites-moi? Impossible malgré les tentatives de Raymond Cloutier de réunir les adultes des deux communautés au Théâtre Outremont. Il est toujours strictement interdit aux enfants des sectes hassidiques de fréquenter vos enfants dans les ruelles. Des montagnes de déchets sont encore déversées dans ces mêmes ruelles comme s’il s’agissait de dépotoirs à ciel ouvert. Des milliers de Craignant D.ieu tapageurs peuvent toujours envahir les rues résidentielles pendant des jours sans même se soucier des voisins, des permis et des interdits. 

Des voyous comme Michael Rosenberg continuent de s’essuyer avec les règlements. En dépit du référendum de 2016 qui sonnait le glas des lieux de culte sur Bernard, le président de Rosdev a décidé d’installer de force sa synagogue à coup de magouilles, de poursuites et de procès. Le tout, avec l’appui inconditionnel et la complicité des rabbins, des dirigeants hassidiques et des Mindy Pollak de ce monde pour qui la loi divine a préséance sur la loi des goys.

Au moment même où Pollak se félicitait de «l’embauche d’intervenants de proximité dans le cadre de la table de concertation jeunesse pour travailler dans le sens du mieux-vivre ensemble», des citoyens dans la salle du conseil dénonçaient la lenteur de l’administration à entreprendre des actions à l’encontre de Levi Y Horowitz. 

Propriétaire du 1050-1056 Saint-Viateur, le rabbin Horowitz a transformé une partie de son duplex résidentiel en synagogue clandestine. Ça ne lui faisait pas un pli sur le châle de prière que le zonage strictement résidentiel l'interdise.

Cela fait cinq ans que le rabbin nargue le système, rit des inspecteurs et se fiche des résidents. Malgré les travaux sans permis et les soupçons décrits dans leurs rapports, l’ancienne administration de Projet Montréal n’a surtout rien fait pour faire respecter son règlement de zonage.

Dans ce dossier, même Marie-Claude Leblanc, directrice de l’arrondissement depuis janvier 2019 a donné à plusieurs l’impression d’être une tire-au-flanc. Pourtant, on prétend qu'elle se tape des semaines de 90 heures! Trouvez l'erreur.

Sam Muller (à droite) initiant Marie-Claude Leblanc et Jean-François Meloche à la fête de Purim devant la synagogue clandestine au coin des rues Saint-Viateur et Durocher.

On s’étonne que jusqu'à tout récemment, celle qui conseille le maire et les élus sur les orientations et les priorités ne se soit même pas gardé une petite gêne en affichant sur Facebook  son penchant marqué pour le Conseil des juifs hassidiques du Québec, un lobby intégriste sectaire qui a, entre autres, violé le décret gouvernemental durant la COVID ou encore pour les Friends of Hutchison Street, un autre groupe de pression pro hassidique officiellement fondé par Mindy Pollak, mais échafaudé en sous-main par le lobbyiste bobov Mayer Feig. 

Il y a deux mois, juste avant le début de la séance du conseil, il fallait voir Mme Leblanc quitter l’estrade pour accourir au-devant de Shrage, alias Sam Muller, le directeur général du Conseil des juifs hassidiques du Québec. Tout excitée, elle lui manifestait haut et fort le débordement de joie que provoquait chez elle sa présence parmi nous. C’est tout juste si elle ne lui a pas sauté au cou. C'est dire que le viznitz doit faire une maudite bonne job!

Au conseil de février 2022, nous avions dénoncé publiquement cette synagogue opérant dans le duplex résidentiel. Jean-François Meloche, le directeur adjoint d'arrondissement avait beau avoir 86 interventions du service des inspections dans son dossier, il nous a raconté n'avoir jamais été en mesure de prouver l’exploitation d’un usage non conforme à cette adresse. Dix mois plus tard, le 25 octobre 2022, Meloche a refait jouer la même cassette au journaliste de l'agence QMI qui l'interviewait sur le dossier.

Un paragraphe du dossier bien étoffé du rapport des inspecteurs du 1050 Saint-Viateur

Cela est d'autant plus troublant que ces dernières années le rabbin Horowitz et ses fidèles ne se sont jamais donné la peine de se cacher pour se réunir plusieurs fois par jour les vendredis et samedis. Selon M. Meloche, ça prenait des preuves solides et une récurrence des actes illégaux.

Nous l’avons pris au mot. Il aura suffi d'un mois aux résidents du coin pour prouver hors de tout doute l’utilisation récurrente et systématique d’un lieu de culte clandestin dans ce duplex. Comme quoi, quand on veut... 

Vous voulez un petit échantillonnage filmé de notre enquête citoyenne? C'est parti! Silence! On tourne ...

1) Par un beau vendredi soir (cliquer ici ou sur la photo pour un condensé de 39 secondes)


2) Qu'importe s'il neige... (cliquer ici ou sur la photo pour un condensé de 54 secondes)


3) ... qu'il pleuve ou qu'il vente, ça arrive de tous bords, tous côtés (cliquer ici ou sur la photo pour un condensé de 1 min 54 s)


Bref, lors de chacun des quatre jours de sabbat du mois de mars 2022, entre 108 et 150 personnes s'y sont rendues. En tout, près de 540 fidèles s'y sont engouffrés. 

Si vous souhaitez consulter l'ensemble de notre dossier, cliquez ici.

À voir ce dévot se mettre le nez dehors par deux fois, on aurait dit qu'il en attendait encore bien d'autres!

Mais vous vous imaginez bien que pour conclure à l'occupation illégale de ce duplex, nous ne nous sommes pas contentés d'immortaliser les allées et venues de tout ce beau monde.

Nous avons aussi observé l'augmentation du volume de déchets pour les deux logements du 1050 et 1056 Saint-Viateur au fil des années. 
Entre 2012 et 2020, le nombre de contenants de poubelles pour ce duplex résidentiel est passé de 1 à 7. À raison de 360 litres par bac, cela fait tout de même un volume de 2 520 litres de déchets par semaine en 2020.

 On remarquera aussi qu'en juillet 2017, avant même que des permis soient délivrés, la consommation interne s'était accrue, requérant déjà l'utilisation de quatre contenants jumbo.  

À titre de comparaison, sur le même tronçon de l’avenue Durocher, un édifice de 36 logements ne requiert que 14 contenants à déchet. D'accord, d'accord, on en convient, c'est encore beaucoup trop!

Pour 36 logements, cet immeuble de la rue Durocher n'a besoin que de deux fois le nombre de poubelles nécessaires pour le duplex du rabbin Horowitz.

Évidemment, quand on swing la bacaisse dans le fond de la boîte à prière, Domino, que les hommes ont chaud! Aussi, en mai 2021, de nouveaux appareils de climatisation ont été ajoutés (voir les flèches de la photo ci-bas).

Un coup parti, le rabbin a aussi fait ceinturer son duplex d'au moins cinq caméras de surveillance. C'est à se demander si la secte n'y entrepose pas les 22 000 onces d'or dont le ministère canadien des Finances s'est départi en février 2016.

Amenez-en des canicules! Le rabbin Horowitz et ses convives peuvent désormais porter leurs schtreimels et leurs longues redingotes noires 365 jours par année sans craindre la chaleur ou les voleurs. 

Comment se fait-il qu'en dépit de tous ces indices et des plaintes privées rapportées auprès des autorités municipale depuis 2018, il faille encore que ce soient les citoyens qui prennent les choses en main? Durant toutes ces années, où étaient ceux et celles qui sont payés pour veiller au respect de la réglementation? Pour mettre un terme à des nuisances et des illégalités aussi flagrantes que répétées un peu partout sur le territoire?

Hélas, on ne se contera pas d'histoires. On ne peut pas compter sur Mindy Pollak, la «bâtisseuse de ponts» pour faire passer le courant entre l'ensemble des citoyens et les autorités théocratiques qui en ont fait la marionnette toute désignée pour servir leur cause divine.

Avant de nous saouler avec son prêche du bien-vivre ensemble, il aurait peut-être fallu que la conseillère viznitz ait au départ le moindre désir de convaincre ses gourous de manifester un minimum de respect à l'égard de l'ensemble des citoyens, des autorités séculières, des lois et règlements terrestres. Mais il semble impensable pour ces endoctrinés psychorigides de s'astreindre ne serait-ce qu'à un microgramme de souplesse.

Le pur et pieux rabbin Eliezer Frankfurter nous l'avait pourtant déjà bien expliqué. Dans le cadre de l'émission Second Regard, le beau-frère de Michael Rosenberg nous a répété qu'il était inutile d'espérer un rapprochement avec nos voisins hassidiques. «Nous, on ne vous dérange pas, mais, s’il vous plaît, ne nous dérangez pas.... Il vaut mieux rester chacun chez soi.»

Puisque c'est parole d'ancien testament, à quoi bon se décarcasser pour une énième tentative de mieux-vivre ensemble? À moins que nous acceptions une reddition inconditionnelle face aux exigences et aux méthodes peu orthodoxes des forces réactionnaires. Ça, peut-être qu'ils l'accepteraient.