dimanche 24 avril 2011

LA STRATÉGIE DU COEUR

À une semaine des élections fédérales, bien des Québécois freakent à l'idée que les «harper-riens» puissent former un gouvernement majoritaire. Afin d'éviter que votre bulletin de vote ne favorise les va-t-en-guerre ultraconservateurs, un groupe de passionnés de sondages et d'informatique a créé Projet Démocratie. Vous connaissez?
Le site Web qu'ils ont mis au point permet aux citoyens allergiques aux idées rétrogrades de droite de voter de façon stratégique. Si vous êtes curieux de voir ce que vous pourriez concocter dans l'isoloir pour faire trébucher les fossoyeurs de démocratie dans votre circonscription électorale, cliquez ICI. En entrant votre code postal, vous obtiendrez un portrait de la situation telle qu'elle se présente chez vous, ainsi qu'une suggestion vous permettant de voter sans que cela ne profite à la COALITION des alliancistes et des conservateurs.

Avant d'aller voter par anticipation, lundi, j'aurai fait l'exercice. Dans ma circonscription d'Outremont qui englobe une bonne partie du Mile-End, Projet Démocratie me rappelle qu'il s'agit d'une course à deux entre
le NPD et le PLC
et que je n'ai donc pas à me préoccuper des conservateurs qui sont loin derrière. Chouette! que je me suis dit. Je pourrai donc laisser mon cœur parler.
Malheureusement, lorsque l'on habite Outremont, l'analyse se complique un peu. Surtout quand les ténors de la secte ultraorthodoxe jouent aux
coqs de poulailler en promettant d'élire ou en menaçant de défaire les candidats selon qu'ils auront ou non acquiescé à leurs exigences de passe-droits et d'accommodements à sens unique.
Dans Rue Frontenac et Le Devoir, Michael Rosenberg ne s'est pas gêné pour chauffer les oreilles de Thomas Mulcair qui n'aurait pas suffisamment fait les quatre volontés du nabab intégriste. Pour lui donner une leçon, Rosenberg lui a fait comprendre qu'il serait lesté au profit du «bon libéral» Martin Cauchon. Parions que s'il survit à cette semonce intégriste, Thomas Mulcair va tout faire dans un mandat gagnant pour se rattraper et être aux petits soins avec les ultrareligieux. La tactique du président du Groupe Rosdev n'est pas innocente. Cré Michael, va! Dire qu'au cours du procès qui nous opposait tous les deux, tu as essayé de faire gober à la juge de la Cour du Québec que tu ne donnais jamais d'entrevues aux médias. J'aurais envie de dire «Mike, t'es pas battable», mais l'issue de notre procès a prouvé le contraire.
Pendant que Michael Rosenberg passait un savon à Mulcair, Martin Cauchon, lui, faisait les yeux doux à l'autre gros bonnet de la secte hassidique d'Outremont, Alex Werzberger.

Martin Cauchon présentant Alex Werzberger de la communauté intégriste d’Outremont à Michael Ignatieff, le 27 mars 2011.

Vous vous demandez peut-être pourquoi Martin Cauchon était pressé de se frotter à Alex Werzberger de si bonne heure au premier jour de sa campagne. Je vous le laisse deviner. Mais on pourrait procéder à l'inverse et se demander ce qui pousse les dirigeants hassidiques à miser sur leur poulain libéral.

C'est un secret de Polichinelle de dire que les ultrareligieux ont déjà en main le pédigrée de Cauchon. Et si le passé est garant de l'avenir, les intégristes ont toutes les raisons de croire que le libéral les servira bien.
Un exemple, au hasard?
Vous souvenez-vous du Collège rabbinique de Montréal et de Construit Toujours Avec Bonté (CTAB), une organisation religieuse installée dans la communauté hassidique de Boisbriand? Elles ont toutes deux été au centre de la plus importante fraude fiscale impliquant une organisation religieuse au Québec. En 2000, on parlait de faux reçus de dons pour une valeur totale de 60 millions de dollars!

La Presse du 21 septembre 2000 avait fait état de cette fraude. The Gazette aussi en a fait ses choux gras, les 21, 22, et 26 septembre 2000, mais c'est surtout son article du 23 septembre intitulé Veil of secrecy qui est particulièrement intéressant.

Cliquer sur l'illustration pour zoomer

On y apprend justement que Martin Cauchon a possiblement pris part aux négociations qui ont permis au Collège rabbinique de ne pas être inclus dans la poursuite qui a valu une amende de 400,000 $ à Construit Toujours Avec Bonté. Il a surtout refusé de discuter du rôle qu'il a joué dans cette affaire douteuse. Ça laisse songeur, non? On y relate également que la secte hassidique d'Outremont a mis toute la gomme pour faire réélire Cauchon lors de deux élections fédérales consécutives.
Ça vous donne toujours le goût de voter libéral dans Outremont?

Dans la fameuse lutte à deux dans Outremont, il reste le cas Thomas Mulcair.

Je suis très sensible aux valeurs sociodémocrates du NPD, mais je n'arrive pas à chasser de mon esprit le fait que Mulcair a été directeur
des affaires juridiques pour Alliance Québec qui s'est toujours fait un devoir de faire du Quebec bashing.
Certains échanges que j'ai eus avec des militants et militantes particulièrement engagés auprès du NPD dans le Mile-End n'auront malheureusement pas contribué à dissiper cet arrière-goût anti-francophone qui se manifeste parfois sans retenue. Je passe alors mon chemin... et l'éponge. Je laisserai plutôt à Jean-François Lisée le soin de vous expliquer pourquoi il ne votera pas pour Thomas Mulcair qu'il qualifie de «virtuose de la mauvaise foi».

Moi, entretemps, j'aurai déjà fait mon devoir de citoyen par anticipation... en n'écoutant que mon coeur.

mardi 19 avril 2011

L'ACHARNEMENT À 40 000 PIA$$$$

Malgré la grossière tentative de sabotage manigancée par les promoteurs de l'agrandissement de la synagogue du 5363 Hutchison avec l’appui tactique d’Alex Norris, les citoyens opposés au projet ont remporté haut la main la bataille du registre, le 12 avril dernier.

Plus du quart (26 %) des résidents de la rue Hutchison habilités à se prononcer ont signé le fameux registre. Faut le faire! Ou plutôt, il faut surtout ne pas en vouloir de ce projet-là pour que 200 citoyens se donnent la peine de se déplacer et d’aller consigner leur désaccord dans le grand livre du greffier.

Le conseiller de ville du Plateau et ses acolytes ultraorthodoxes ont dû l'avaler de travers. Il faut bien reconnaître que les «comploteux» se sont fait plaquer solide.

Le pauvre Norris avait pourtant porté ce projet avec l'énergie écumante d'un quart arrière gonflé aux stéroïdes. On imagine sa rage. Mettez-vous à sa place. Rater son botté de placement si près du but, ça doit écœurer un cabochard. Le 12 au soir, j'imagine les meneuses de claques quitter son quartier général, les pom-pom sous le bras.
Ça devait être d'autant plus choquant pour lui qu'il en avait fait une affaire personnelle.

Alex Norris à l'oeuvre sur Parc

Cliquer ICI pour zoomer

Décidé à favoriser coûte que coûte une poignée d’intégristes quérulents et sans gène, il se foutait bien que la moitié de son caucus s’oppose à ce projet d’agrandissement d’un usage dérogatoire.
Avec le croc-en-jambe vicieux qu'il nous a servi, on comprend qu'il se foutait encore plus des résidents exaspérés qui lui avaient dit sur tous les tons « Enough is enough! »

Au lendemain de cette dégelée, comment réagiront les élus du Plateau? Seront-ils enfin capable de reconnaître que le projet n'est pas bienvenu sur une rue résidentielle? Préféreront-ils s'en laver les mains en laissant les citoyens se démerder avec la tenue d'un vote référendaire? Craindraient-ils de se faire traiter de racistes et d'antisémites par les intégristes religieux?

Méchant dilemme, vous dites? Hum! Avez-vous une petite idée de ce qu’il en coûterait aux contribuables que vous êtes si les Norris et compagnie décidaient malgré tout de tenir un vote référendaire sur la question? Dites un chiffre, pour voir.

- 5 000 $? Non Madame.

- 10 000 $, peut-être? Come on, Monsieur, vous êtes bien radin.

- Pas 20 000 $, quand même? Vous ne chauffez même pas.

Tenez-vous bien. Un référendum comme celui-ci siphonnerait entre 30,000 $ et 40,000 $ des deniers publics. Outch! Pensez-y deux secondes. Cet hiver, parce que les coffres sont vides, l’arrondissement ne ramassait pas la neige les fins de semaine. Là, pour donner (encore!) une autre chance aux promoteurs de déroger au zonage avec leur projet controversé, Norris est à nouveau prêt à déchirer sa chemise pour que le conseil d'arrondissement « flaube » 40,000 $?

On peut-tu arrêter de jouer aux fous?
Alex Norris peut-il cesser de jouer les grands démocrates, de nous prendre pour des imbéciles et de faire de la désinformation?

Avez-vous lu sa déclaration dans L'Express d'Outremont du 5 avril 2011? Il disait espérer que cette démarche démocratique
[sic]
contribuera à apaiser les tensions existant entre les résidents riverains et les propriétaires de la synagogue.

Pincez-nous quelqu'un!
En évoquant des tensions entre voisins,
Norris dramatise à outrance et pervertit la réalité. Il parle comme si les gens étaient prêts à s'entre-bouffer et à en venir aux coups. Promenez-vous sur les rues du quartier. Nulle part vous verrez des gens se lancer des roches ou des insultes. Tout au plus, on pourrait déplorer qu'ils ne se lancent, hélas! même pas un regard.

Pour son information, rappelons à Norris que la grogne qui existe se manifeste contre les élus bien québécois du Plateau et d'Outremont. La grande insatisfaction des citoyens résulte du laxisme ahurissant et du favoritisme inadmissible que lui et d'autres comme sa collègue Marie Cinq-Mars pratiquent à l'égard d'une classe de citoyens vraisemblablement à part (ou au-dessus?) des autres.
Alors que les dirigeants d'une caste intouchable bafouent les règlement municipaux à tour de bras, c'est de peine et de misère que les autres obtiennent l'autorisation de changer la couleur de leurs fenêtres. Enough is enough, Alex!

mardi 12 avril 2011

LE CRI DU COEUR... ET DE LA RAISON

* À 19 h 01 ce mardi soir 12 avril 2011, nous vous annonçons que 199 citoyens solidaires et motivés ont signé le registre portant sur l'agrandissement de la synagogue du 5363 Hutchison. C'est 26% de plus que le nombre requis (158) pour forcer la tenue d'un référendum sur l'agrandissement controversé.

Un gros merci à "tous et chacune" d'entre vous pour le geste percutant et hautement démocratique que vous avez posé aujourd'hui. Merci aussi aux 36 autres citoyens et citoyennes qui ont voulu signer le registre, mais qui, pour un point de détail ou un autre, ont été empêchés d'y apposer leur nom.

Voir les articles du journal L'express d'Outremont
et du journal Métro, ainsi que le blogue de Céline Forget, la conseillère indépendante du district Joseph-Beaubien d'Outremont


dimanche 10 avril 2011

L'EFFONDREMENT DÉMOCRATIQUE

Soixante ans après s’être établis au 5363 Hutchison, mais à peine deux jours avant la signature du registre référendaire, les dirigeants de cette synagogue jouent leur va-tout en lançant, en dernier recours, un appel à l’ouverture et au dialogue de bonne foi.

Cette «main tendue» nous est parvenue aujourd'hui même (dimanche) sous la forme d’un tract distribué aux portes. Un tract qui supplie les résidents de boycotter la journée de signature du registre et de permettre à la congrégation Bobov d’agrandir son lieu de culte sur notre rue résidentielle.

Personne n’a remis en cause le droit acquis de ce lieu de culte. Personne, non plus, ne s’objecte à ce que la communauté hassidique rénove la synagogue qui a été négligée pendant trop de décennies.

Nous demandons simplement que le lieu de culte qui est en dérogation du zonage ne s’agrandisse pas au-delà de ses fondations actuelles. Est-ce trop demander sur les 600 mètres de cette rue dont le zonage est classé «strictement résidentiel» et où l’on compte déjà quatre synagogues dont trois contreviennent à plusieurs règlements municipaux?


Permettez-moi de reprendre les arguments présentés par M. Moshe Englander dans son tract et de rétablir les faits.


Mais d'abord, qui est Moshe Englander?


M. Englander est le promoteur du projet d’agrandissement évalué à près de 400,000$. Il travaille de concert avec Rosdev, l’empire multinational qui œuvre dans le secteur du développement immobilier. Cliquez ICI pour constater son implication avec le groupe Rosdev. Vous verrez que le numéro de téléphone qu'il fournit sur son tract est le même que sur ses relations avec Rosdev.

M. Englander est-il cohérent et de bonne foi lorsqu’il supplie les citoyens de ne pas « aller voter au registraire »?

C’est Moshe Englander lui-même qui, avec son coreligionnaire M. Mayer Feig, a personnellement demandé à plusieurs commerçants de l’avenue du Parc de signer la pétition qui allait permettre l’ouverture du registre référendaire sur cette grande artère.

Lorsqu'il a fait déposer cette pétition au greffe du Plateau, le 25 mars dernier, M. Englander ne donnait-il pas
ainsi explicitement son aval au processus référendaire? Peut-il, d'une main, inviter les résidents à réclamer l'ouverture d'un registre, puis, de l'autre, prier ces mêmes résidents de boycotter le processus référendaire? Tirez vos propres conclusions, mais à nos yeux, il est clair que M. Englander et Feig n'ont cherché rien d'autre que de saboter grossièrement le processus le plus démocratique qui soit.

Par ailleurs, contrairement à ce que dit M. Englander dans son tract, le mardi 12 avril, il n’est pas question de « voter », mais bien plutôt de signer un registre qui pourrait, par la suite, permettre à tous les citoyens des zones concernées de s’exprimer librement en votant pour ou contre le projet.
Y a-t-il une façon plus démocratique que celle-là de procéder?

Est-il possible que cet agrandissement ait pour conséquence de réduire le nombre de fidèles à la synagogue comme le prétend M. Englander?

Si on choisit de creuser le sous-sol, puis de l’agrandir de 200 pieds carrés en défonçant les fondations actuelles, puis de gagner encore plusieurs autres centaines de pieds carrés de surfaces de planchers à l’étage, dites-nous par quel tour de magie cela pourrait-il bien conduire à une réduction du nombre de fidèles à l’intérieur de l’édifice? Relisez l’entrevue que M. Englander a donnée à The Gazette (9 septembre 2008) dans laquelle il avoue que la synagogue a besoin d’être agrandie et que ce n’est pas parce qu’il y aura plus de fidèles que cela créera plus de circulation. Qui, dites-nous, engloutirait près d'un demi-million de dollars pour que 30 personnes s'y sentent plus à l'aise?

Est-il vrai, comme l’affirme M. Englander, que la synagogue n’est fréquentée que par 30 fidèles?

Il n’y a rien de plus faux. Le 29 avril 2010, lors de la soirée d’information publique organisée par l’arrondissement du Plateau, Mme Marlène Schwartz, la conseillère en aménagement de l’arrondissement a d'abord avoué qu’il ne s’agissait pas de 30 fidèles, mais bien de 30 familles. Puis, pressée de questions, Mme Schwartz a fini par confirmer que la capacité d’accueil de la synagogue était de 155 personnes. C’est cinq fois plus que ce que cherche à faire croire M. Englander.

Que penser, finalement, de la consultation que M. Englander se vante d'avoir eue avec ses voisins immédiats durant toute l’étape de la planification?

Pour une fois, il aura probablement dit vrai. Précisons tout de même que les deux immeubles au sud de la synagogue appartiennent à des membres de cette congrégation hassidique. Par ailleurs, le rabbin qui officie à cette synagogue habite l’immeuble mitoyen, juste au nord. Faut-il s’étonner que les
«voisins immédiats» aient été consultés? Cela n’a toutefois aucune valeur comparativement à la consultation publique que nous réclamerons mardi.

C'est très simple. Si vous croyez à l'expression démocratique, vous ne pouvez pas accepter l'appel au boycott de la journée de signature du registre fixée pour le mardi 12 avril. Rendez-vous en grand nombre à la bibliothèque Mile-End et signez le registre qui y sera mis à votre disposition entre 9h et 19h. Et que la majorité l'emporte!

samedi 9 avril 2011

L'ODEUR ÂCRE DE LA SAINTETÉ

La semaine dernière, nous sommes allés à la rencontre des résidents de l'avenue du Parc. Nous les avisions du registre référendaire qui se tiendra mardi, le 12 avril prochain.

Une dame nous a ouvert sa porte enjolivée d'une affiche de Thomas Mulcair.
En apprenant que nous nous opposions à l'agrandissement de la synagogue du 5363 Hutchison, la résidente nous a affirmé qu'elle préférait nettement les synagogues au fléau des piqueries qui foisonneraient dans le coin. Ma foi! J'avoue que son raisonnement se défend. Qui voudrait d'un repère de junkies devant chez lui?


Quelle ne fut pas ma surprise, en écoutant le grand journal télévisé de TVA, hier à 18h. On y apprenait que des inspecteurs de la Ville, accompagnés de policiers avaient débusqué une serre hydroponique de marijuana au deuxième étage de l'école talmudique qui se trouve au 6080, avenue du Parc, au coin de Van Horne. Non! Ça se peut pas! J'ai failli m'étouffer avec mon bagel.

Jusqu'à tout récemment, cette synagogue
«déguisée» en centre communautaire et en école talmudique n'avait pas de permis d'occupation. Malheureusement, les autorités municipales semblent très peu intéressées par ce qui se trame derrière les vitrines qui demeurent tapissées de papier Kraft pendant des mois, voire des années.

À en croire le journaliste Yves Poirier, ce n'est qu'à la suite d'une plainte que les inspecteurs ont fini par se rendre sur place et malencontreusement renifler une odeur suspecte de cannabis.


Dans sa recherche, le journaliste a trouvé que l'emplacement appartient à la compagnie à numéros 3698637 CANADA INC. dont la CONGRÉGATION AMOUR POUR ISRAËL est le premier actionnaire majoritaire.

Ce responsable de la communauté affirme n'avoir même pas entendu parler de la descente de police dans les locaux de la congrégation

Lors des élections municipales de 2009, le journal en ligne Rue Frontenac.com avait publié un article dans lequel il avait qualifié Amour pour Israël d'organisme «hors la loi».

Ce qui surprend toujours un peu dans des cas comme celui-ci, c'est de voir que près de trois semaines après la découverte du repère de drogue, personne n'en avait glissé un mot dans les médias. Pourtant, en temps normal, les autorités policières ne se privent pas pour se péter les bretelles après un coup de filet.

Ce n'est pas la première fois que les autorités policières tombent sur des repères de drogue dans des immeubles appartenant à la communauté hassidique.

En décembre 2007, par exemple, au radiojournal de la Première chaîne de Radio-Canada, je me souviens avoir entendu une courte nouvelle nous apprenant que des pompiers avaient découvert plus de 3000 plants de marijuana à l'étage au-dessus d'une garderie hassidique de la rue Pratt.

Il devait être 5h30 ou 6h du matin. J'avais crû rêver. Au cours de la journée, j'ai eu beau prêter l'oreille, la nouvelle n'est jamais revenue en ondes. Seul un entrefilet du Point d'Outremont m'a permis de réaliser peu de temps après que je n'avais pas été victime d'hallucinations auditives! Aucun journal à potins, généralement si friands de ce genre de nouvelles, n'en avait... pipé mot.

Bien sûr, de la même façon que tous les prêtres ne sont pas pédophiles, toutes les synagogues ne sont pas des fabriques de stupéfiants.

Heureusement pour nous,
aucun laboratoire de drogue n'a encore jamais été mis à jour sur les 600 mètres de la rue Hutchison concernés par le processus référendaire de mardi.

On a de la chance puisque dans le lot de
«nos quatre synagogues à nous», on retrouve seulement UN dortoir illégal, CINQ fermetures de chantier non respectées, UN permis d'agrandissement demandé sous de fausses représentations, UNE transformation de logement résidentiel en classe religieuse illégale, UNE allégation de contrebande d’alcool, UN seul lieu de culte totalement illégal et à peine 55 autobus par jour sur notre rue résidentielle, entre 6h30 et 22h30. Avouez qu'on l'a échappé belle. Ça aurait pu être pire.

Vous dites? Vous aimeriez savoir pourquoi nous souhaitons convaincre nos voisins d'aller signer le registre référendaire, mardi prochain? Bof! Vous savez, ça doit être parce qu'on est capricieux.

C'est un rendez-vous, le 12 avril, à la bibliothèque Mile-End, au 5434, avenue du Parc. N'oubliez pas vos pièces d'identité!

vendredi 1 avril 2011

LE COUP FOURRÉ

Ah! La démocratie, quelle belle invention, n’est-ce pas? Et que dire des référendums qui permettent au peuple d’exercer lui-même sa souveraineté en remettant en question certaines décisions controversées de leurs élus?

C’est un outil formidable... tant que tout le monde en accepte les règles et ne tente pas d’en dénaturer la portée et de pervertir l’intention du législateur.

Aujourd’hui, 1er avril, les citoyens de la rue Hutchison qui se battent depuis trois ans et demi contre l’agrandissement de la synagogue du 5363 Hutchison viennent de se faire passer tout un sapin.

Moshe Englander (ci-contre) et Mayer Feig (ci-bas), les deux principaux dirigeants hassidiques de la synagogue qu’ils souhaitent ardemment agrandir, ont mis en œuvre un plan qui vise en bas de la ceinture pour saboter la consultation populaire. Et ce n’est malheureusement pas un poisson d’avril.


Pour torpiller la tenue du référendum qu’ils craignent comme la peste, les deux comploteurs n’ont pas hésité une seconde à aller personnellement faire signer des commerçants de l’avenue du Parc avec qui ils font affaires dans le seul but d'élargir l’ouverture du registre référendaire à la zone de l’avenue du Parc. Pourtant, l'ouverture du registre est destiné à permettre aux opposants du projet à pouvoir signer le registre qui décidera de la tenue ou non d'un référendum.

Voyez un peu. Un de ces commerçants bien connu nous a confié ceci:
«J'ai signé leur feuille parce qu'ils me l'ont demandé. Mais ça ne me regarde pas ce référendum; ce n'est même pas dans mon coin.» Ce commerçant, comme probablement la plupart des autres signataires de la pétition des hassidiques, a signé de bonne foi. Ils ne savaient pas que ce qu'on leur demandait de faire n'était pas cachère. À preuve, cet homme d'affaires nous a raconté bien innocemment et sans aucune réticence, la façon dont il a été sollicité pour signer.

Soyons clairs. Les Feig et Englander ne veulent pas d'un référendum. Ils n'ont aucune raison de vouloir en déclencher un puisque les élus du Plateau ont finalement voté en faveur de leur projet d'agrandissement. Englander et Feig souhaiteraient-ils tout à coup contester le privilège que viennent de leur accorder les élus? Il faudrait vraiment qu'ils soient tombés sur la tête.

Si les promoteurs de la synagogue ont agi comme ils l'ont fait, c'est uniquement dans l'espoir de pouvoir tuer dans l'œuf le processus démocratique qui pourrait menacer leur projet. Ils comptent donc sur l’étape de la signature du registre qui aura lieu le 12 avril prochain pour faire avorter un référendum. (Cliquer ici pour comprendre les trois étapes d'un processus référendaire)

Voici la pétition caviardée que les deux dirigeants hassidiques ont fait signer dans l'espoir de faire échouer l'étape cruciale de la signature de registre. Elle a été déposée au greffe du Plateau le 25 février 2011, à 14 h 20.

Pour vous permettre de bien saisir le tour de passe-passe de nos deux pieux hommes, voici des chiffres qui parlent tout seuls.

Le tronçon de la rue Hutchison directement visé par le projet fait tout juste 600 mètres de long. Si, comme nous en avions le droit, les seuls résidents de ce bout de rue s'étaient prononcés sur le projet qui les affecte, il aurait suffi qu’une soixantaine de citoyens marquent leur opposition au moment de la signature du registre pour obliger les autorités du Plateau à tenir un référendum.

Or, en forçant l’inclusion d’une section de 1,2 km de l’avenue du Parc (c’est deux fois plus long que le secteur Hutchison), les deux promoteurs ultraorthodoxes cherchent uniquement à noyer la volonté des résidents qui seront directement incommodés par le projet en la diluant dans un bassin de population qui n’aura jamais vraiment connaissance de la nuisance que l’agrandissement causera.

Ce ne sont plus 60 personnes qui devront signer le registre pour permettre le déclenchement d’un vote référendaire, mais bien plutôt 158. Grâce à leur coup fourré, M. Feig et Englander espèrent ainsi faire dérailler le processus référendaire.

Leur magouille est d’autant plus révoltante que l’avenue du Parc est une artère commerciale de transit à haut débit de circulation. Elle est déjà quotidiennement engorgée de dizaines de milliers de voitures, de camions et d’autobus. Les gens qui vivent ou travaillent sur cette grande artère ne subiront aucun inconvénient notable ni aucune nuisance supplémentaire résultant de l’agrandissement de cette synagogue de la rue Hutchison. Ce constat fait, pourquoi
diable les résidents et les commerçants de l’avenue du Parc se précipiteraient-ils pour aller signer un registre sur une question qui indiffère la grande majorité d’entre eux? Les hassidim misent sur le fait que les citoyens de l'avenue du Parc sont difficilement mobilisables pour que nous ne puissions pas atteindre le cap des 158 opposants au projet.

Nous faudra-t-il faire sortir les danseuses de chez Exotica pour obtenir un référendum? C'est sûr que l'agrandissement d'une synagogue, ça leur fait une belle jambe!

cliquer sur la photo pour zoomer


Comparez l'ambiance mouvementée et tumultueuse de l'avenue du Parc (ci-haut) à la quiétude résidentielle de la rue Hutchison (ci-contre).

Maintenant, dites-nous, sans rire, que les deux modes de vie y sont comparables et que l'enjeu est le même. Un monde sépare ces deux univers.



Il y a deux ans et demi, avec le fair-play qu’on leur connaît, Moshe Englander et son homme de main, Moshe Fischer, avaient saboté la journée de la signature du premier registre en vandalisant les affiches invitant les résidents concernés par le référendum à aller signer le registre.

Aujourd’hui, la même clique a recours à une autre technique tordue pour parvenir à ses fins.
Horreur et mal de cœur.

J’ose espérer que mis au fait de ce stratagème déloyal, les résidents concernés redoubleront d’ardeur pour aller signer le registre et pour inciter tous leurs voisins à faire de même. Il s’agit ici d’accomplir un acte citoyen et de faire valoir notre droit à une qualité de vie digne d’une rue zonée résidentielle.

N’en déplaise aux dirigeants hassidiques et à Richard Bergeron, la partie n’est pas finie. Croyez-nous, nous sommes loin d’avoir jeté l’éponge.

Aux urnes, citoyens!

RAPPEL TRÈS IMPORTANT:

Les citoyens des zones concernées doivent aller signer le registre le mardi 12 avril 2011, entre 9 h et 19 h,
à la bibliothèque Mile-End, au 5434, avenue du Parc, près de l’intersection Saint-Viateur.

CLIQUER ICI POUR CONNAÎTRE LES CONDITIONS REQUISES POUR POUVOIR SIGNER LE REGISTRE ET VOTER AU RÉFÉRENDUM

Il est très important de vous présenter avec l'un des documents suivants:

• votre carte d’assurance maladie;
• votre permis de conduire;
• votre passeport canadien.