dimanche 18 avril 2021

LE MÉPRIS: DU PARTICULIER AU GÉNÉRAL


On a déjà vu des enfants participer à des manifestations. Si! Si! rappelez-vous. Au printemps 2015, ils avaient été nombreux à former des chaînes humaines autour d’une centaine d’établissements d’enseignement à travers le Québec pour protester contre les coupes du gouvernement Couillard dans les écoles publiques. On en avait même vu encercler des écoles lors de la traditionnelle manifestation du 1er mai!

Or dimanche soir dernier, quelque chose d’inédit s’est produit à Outremont. Une cinquantaine d’enfants hassidiques a défié le couvre-feu de 20 heures qui venait d’être réinstauré par le gouvernement. Sans supervision de leurs parents, mais de toute évidence avec l’assentiment et l’encouragement de ceux-ci, ces jeunes garçons (oubliez les filles!) sont débarqués sur les trottoirs en trottinette, à pied et en vélo pour protester. Sans masques, sans aucune distanciation sociale, ils se sont agglutinés (voir les photos) au coin de quelques rues pour relayer le mécontentement de leurs parents et rabbins.

On se gardera bien de blâmer ces jeunes qui ont été poussés par des adultes à bafouer le couvre-feu. Mais n’allez pas croire qu’il s’agisse d’une première depuis le début de la pandémie. 

Lors de l’instauration des trois couvre-feux du 9 janvier, du 21 mars et du 11 avril, des résidents d’Outremont ont remarqué que des enfants hassidiques continuaient d’arpenter les trottoirs bien au-delà de l’heure fatidique. Ils ne s’aventuraient pas bien loin de la maison, mais les Spitzer, Schwartz, Lebowitz et autres laissaient gambader leurs rejetons en toute connaissance de cause. Un geste de défiance que certains transmettent allègrement à leur progéniture, question, peut-être, de marquer et de renforcer leur isolationnisme.

Si on incite des enfants à faire fi des règlements, il ne faut pas se surprendre que des adultes poussent plus loin la délinquance. En voici un superbe exemple.

Si vous habitez le quartier, vous avez probablement connu le restaurant Maïko Sushi, au coin de Bernard et Hutchison. Pendant plus de dix ans, les amateurs de plats japonais se sont délectés sur sa terrasse. Or, en 2018, le restaurant disparaît. En lieu et place, la boucherie cachère Mehadrin qui avait été la proie des flammes au coin de Bernard et Parc décide d’y déménager ses pénates.

Dans le temps de le dire, avec leurs gros sabots, les nouveaux propriétaires ont cochonné l'endroit d'une façon incroyable. Sans aucun permis, les tripiers ont pris sur eux d'installer directement au sol et en bordure du trottoir trois, puis quatre et, une fois partis, pourquoi pas cinq bruyants compresseurs de réfrigération.

Que le diable emporte le domaine public, le règlement de zonage, les permis, les autorités municipales, la quiétude des locataires, la sensibilité esthétique des commerçants voisins et des touristes! L'invitante terrasse de la rue Bernard s'est transformée en une vulgaire salle des machines à ciel ouvert.

Entre nous, tant qu'à gaspiller un demi-million de notre argent, c'est ici que le maire d'Outremont aurait dû aménager sa placette d'aristocrate. Vous dites, Philipe? L'endroit est sur le territoire du Plateau? Euhhhh! Vous nous niaisez ou quoi? Mindy Pollak habite du même côté de la rue Hutchison que la boucherie délinquante et ça ne vous a pas empêché d'en faire une conseillère d'Outremont.  

Avouez que ça serait chouette que Tomlinson fasse une somptueuse dépense pour l'acquisition d'un Botero. Comme la placette Champagneur, le Square Pollak parviendrait peut-être à détourner l'attention sur l'horreur de l'intersection Bernard/Hutchison.

À la fin de l'automne 2018, les inspecteurs du Plateau ont constaté la présence de deux équipements mécaniques dans la cour avant de la boucherie. Ils entrent dans le commerce pour découvrir qu'au rez-de-chaussée et au sous-sol un monte-charge et une porte extérieure sont en cours d'installation. Le tout sans permis, évidemment!

Le 20 février 2019, d'autres inspecteurs rapportent que non seulement les deux compresseurs réfrigérants sont toujours en place en façade, mais qu'un troisième a été ajouté. Un constat d'infraction est donné aux contrevenants. En date du 26 mars 2019, on note aussi au dossier que les propriétaires n'ont toujours pas déposé les plans pour l'emplacement des équipements mécaniques. On comprend aujourd’hui pourquoi. 

Pensez-vous que cela va empêcher de dormir Mordechai Friedman, Shlomo et Chaim Moskovits? Pffffff! Les marchands de viande vont en rajouter une tranche. Le 12 mars 2020, les inspecteurs se butent à un quatrième compresseur sur le domaine public. Allez hop! Un autre constat d'infraction pour ces gentlemen à tête fromagée. 

Les délinquants en ont vu d'autres. Les requêtes en Cour municipale les laissent plus froids que leurs congélateurs. En ultime bravade, les julots installeront un cinquième compresseur que les fonctionnaires ajouteront à leur rapport, le 28 septembre 2020. Re-pffffff!

La terrasse du Maïko Sushi (2014) que les propriétaires de la boucherie Mehadrin ont transformée en vulgaire salle des machines en plein air depuis deux ans et demi.

Ces temps-ci, on parle beaucoup des manœuvres prédatrices des compagnies du type Shiller Lavy dont l'élégant slogan creux est L'immobilier repenséOr il s'avère que le clan des Friedman Moskovits ne donne pas que dans le boudin cachère. Il fait aussi dans le bacon

Grâce à sa compagnie à numéro 9378-8263 Québec inc le trio exploite des bâtiments résidentiels et de logements. Et ces messieurs n'iraient pas avec le dos de la cuillère. Ils semblent en connaître un bail sur les rénovictions.

Selon une locataire de l'immeuble, «les propriétaires ne font rien. On a l'impression qu'ils préfèrent payer les amendes... s'ils les paient!» En 2019, cette même dame était franchement découragée. «Nous sommes huit locataires qui nous faisons évincer en juillet. La plupart y habitent depuis plus de 10 ans. Deux ont plus de 75 ans et vivent ici depuis 30 ans.» 

Cette pauvre locataire n'a vraiment pas de chance puisqu'en 2017, des membres d'une autre secte hassidique l'évinçaient une première fois du studio d'artiste qu'elle habitait au 6585 Jeanne-Mance, à Rosemont. À l'époque, David Weinberger, un administrateur de la secte Wiznitz que la conseillère Mindy Pollak connaît bien (elle est elle-même Wiznitz) avait envoyé des lettres d’éviction aux locataires de l'immeuble sous de faux prétextesDans ces deux cas d'éviction, qu'a fait Projet Montréal? On se le demande.

Pour en revenir à l'immeuble de l'avenue Bernard, simplement en consultant le rapport des inspecteurs, on comprend que les propriétaires pourraient faire partie de la famille des Slumlords.

Si au moins les kingpins du mortier entreprenaient des rénovations dignes de ce nom, certains pourraient peut-être se consoler. Pensez-vous! 

En plus des bruyants appareils illégaux qui se trouvent en bordure du trottoir, d'autres, installés de façon non conforme sur le toit, vibrent et rugissent au point de rendre la vie insupportable aux nouveaux locataires qui y ont emménagé en août 2020. 

Le « delicatessen» délinquant précipite la déliquescence du quartier.

L'un se plaint du fait que le système de ventilation propage dans les appartements une forte odeur de viande qui s'incruste. À cela, il faut ajouter un paquet d'autres problèmes comme une pression d'eau anémique qui fait en sorte qu'il faut compter une bonne demi-heure pour remplir une baignoire. En revanche, quand vient le temps de sécuriser leur commerce, les tenanciers n'y vont pas de main morte. Pas moins de cinq caméras de surveillance font le planton (une par compresseur?) en façade . Il faut croire que leur bidoche se vend à prix d'or!  

À 1 400$ par mois, les locataires ne peuvent quand même pas exiger la lune. D'autant moins que lorsque survient une avarie, le proprio fort avenant envoie un employé de sa... boucherie (!) patenter une gogosse qui, si Hashem le veut, tiendra peut-être jusqu'au lendemain. «Ils ne règlent jamais rien. Pour eux, c'est normal que le robinet coule au goutte-à-goutte, qu'il n'y ait pas d'eau chaude, que ça pue.» Serez-vous surpris d'apprendre que ce locataire a été refroidi et qu'il foutra le camp dès juillet?

Bon courage aux prochains! S'ils savaient, les pauvres.