lundi 27 novembre 2017

L'ÉPURATION ÉTHIQUE


Je n’ai jamais caché mon aversion pour Julius Grey lorsqu’il renie ses valeurs de grand humaniste contre une liasse de billets verts. Mais quand il ne se laisse pas bassement appâter par le fric, je suis bien prêt à rendre à (Julius) César ce qui est à César.

Dans un texte qu’il a récemment cosigné dans Le Devoir, Grey dénonce l’infantilisation des étudiants universitaires qui crient au «harcèlement» dès qu’ils ont l’impression que les autorités (qu’ils souhaiteraient paternelles!) ne les protègent pas contre tout ce qui pourrait les froisser et les égratigner dans le cadre de la vie estudiantine.

Je ne suis pas en mesure de juger de l’ampleur du problème dans ces lieux du haut savoir, mais je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec les nouveaux moralistes qui brandissent leur «catéchisme victimaire» dans la société. Outremont n’y échappe pas. 

Depuis quelques années, nous sommes confrontés à des groupuscules qui vocifèrent dans le seul but, comme le dit Grey, «[de] faire reconnaître leur identité de victimes ou celle des autres s’ils sont eux-mêmes… blancs». En dépit de nos dénonciations bien documentées, jamais au grand jamais, nos détracteurs ont voulu admettre (et encore moins aborder) l’existence même des problèmes ressentis et vécus par une partie importante de la population de l’arrondissement.

Qu’il s’agisse de la page Friends of Hutchison Street créée par Mindy Pollak ou du Committee for Pluralism within Outremont Schools (ils ont francisé leur nom d’origine), Citoyens pour un Outremont inclusif, Le Pont d'Outremont, Outremont Hassid, toutes ces créations prohassidiques n’ont qu’un seul objectif : faire avorter les débats, étouffer la critique, nier les controverses.

Pour y parvenir, cette poignée d’individus n’a qu’un cheval de bataille : crier à l’antisémitisme et à la haine qu’ils opposent à grands coups d’amour fleur bleue. Grâce aux «safe spaces» ou «safe places» qu’ils réclament, ils peuvent lancer des roches à ceux et celles qui ne pensent pas comme eux tout en se mettant à l’abri des critiques.



Le ridicule ne tue pas. Est-ce parce que son «ami» est un petit cochon que Tomlinson doit se débarrasser de ces jeux d'enfants dans le parc Outremont?

Avez-vous entendu le cri du coeur qu’a lancé Philipe Tomlinson dans sa capsule sur «nos relations avec nos voisins hassidiques»? Il aura attendu jusqu’à deux semaines avant l’élection pour s’exprimer sur les problématiques du bien-vivre ensemble à Outremont :

«Moi, je partage beaucoup des craintes des gens à qui j’ai parlé en porte-à-porte depuis plusieurs semaines. Personnellement, moi j’ai des craintes sur la propreté, la propreté dans nos rues, la propreté des résidences, le stationnement, la circulation. Ce sont des choses qui m’inquiètent. Ça m’inquiète moi. Mais j’ai entendu beaucoup de choses. J’ai entendu franchement choses qui frôlent la méchanceté. Ça, c’est pas quelque chose que moi je veux vivre avec (sic). Moi je ne suis pas dans la méchanceté. Je suis dans le dialogue.»

Oh yeah? Le dialogue? Pourtant, l’ex-conseiller politique de Mindy Pollak a toujours été réfractaire à des modifications de règlements même si elles s’avéraient extrêmement peu contraignantes, comme ce fut le cas pour les délais de démantèlement des souccot après la fête.
À gauche: une résidence de la rue Hutchison dont les débris de souccot restent sur le balcon de façade à longueur d'année. Au centre, la même résidence en proie aux flammes, en juin 2017. À droite: une manifestation contre l'installation précoce de décorations de Noël qui n'a pas soulevé de tollé.

Philipe Tomlinson s’est farouchement opposé à l’interdiction des nouveaux lieux de culte sur la portion commerciale de l’avenue Bernard durant toute la campagne référendaire. Il a toujours refusé d’admettre que les 55 autobus scolaires qui sillonnent quotidiennement toutes les rues résidentielles du district Claude-Ryan pouvaient constituer un problème dans notre arrondissement.

En tant que membre du Committee for Pluralism within Outremont Schools, il ne s’est jamais dissocié des propos de certaines porte-parole de ce regroupement qui ne se gênent pas pour diffamer les citoyens francophones qui ont voté OUI à ce même référendum.

Le nouveau maire Tomlinson est membre en règle de ce comité qui a même placé une photo de lui prise le soir de sa victoire électorale.

La page Facebook Friends of Hutchison Street se réclame ouvertement un cocon de ouate pour âmes sensibles. Béquer bobo?

Dans le message qu’a diffusé Philipe Tomlinson à propos de nos relations intercommunautaires, peut-être aurez-vous aussi remarqué qu’il laisse peu de doute sur ceux qu’il blâme pour avoir dit des « choses qui frôlent la méchanceté »? Après le softporn, le pornfood et pornarch, y aurait-il à présent une telle chose que le pornracism? La «méchanceté» serait-elle devenue la forme politically correct soft pour qualifier l’antisémitisme? Ce ne serait pas la moitié de ses forces. D’ailleurs, à peine quelques jours plus tard (le 27 octobre 2017), Tomlinson traitait d’«antijuif notoire» Jean-Marc Corbeil, aujourd’hui conseiller élu du district Robert-Bourassa d’Outremont.

Cette forme de censure à sens unique réclamée par une frange multiculturaliste est une gracieuseté de certains milieux universitaires anglo-canadiens et états-uniens.

Cliquer ICI pour visionner la vidéo délirante

Ce bâillonnement de la liberté d’expression prend une ampleur particulièrement préoccupante. Aux universités Yale (Connecticut), du Missouri et au collège Amherst (Massachusetts), par exemple, des étudiants luttent respectivement contre les «auteurs blancs décédés» afin de «décoloniser» le programme de littérature anglaise, pour obtenir la démission du président de l’université qui n’aurait pas eu une politique d’inclusion des minorités suffisamment «active» après les émeutes de Ferguson ou pour exiger des «excuses de la direction» pour «l’héritage institutionnel de la suprématie blanche». (lire l'article publié sur le site Pour une école libre au Québec).

C'est à se demander jusqu'où cette frilosité va nous conduire. Nous en avons eu un avant-goût en novembre dernier.

Avez-vous pris connaissance du Rapport d’étape de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées? Cette réalité dont il est question dans ce rapport provisoire est une abomination sans nom et on se surprend et se scandalise qu'il ait fallu autant de temps pour que la société réagisse. Cela dit, il faut lire le paragraphe d'introduction des commissaires pour comprendre où nous en sommes rendus. Ça va comme suit:

«À titre de commissaires, nous tenons à reconnaître et à honorer la mémoire de toutes les femmes et les filles autochtones, soit les personnes bispirituelles, lesbiennes, gaies, hétérosexuelles, bisexuelles, transgenres, allosexuelles, non binaires et celles ayant un handicap ou des besoins spéciaux, qui ont disparu ou ont perdu la vie à cause de la violence.»

Pincez-moi quelqu'un! Était-il nécessaire, voire même approprié de faire l'inventaire (exaustif?) de toutes les inclinaisons sexuelles possibles et imaginables de ces victimes ou des handicaps physiques ou mentaux dont certaines pourraient avoir été affligées? Le titre du rapport n'était-il pas en soi suffisamment inclusif? «Nos femmes et nos filles sont sacrées». SACRÉES! 


Rectitude politique, quand tu deviens folle à lier...


1 commentaire:

Anne Little a dit…

Très bel article, "to the point" et bien écrit, preuves à l'appui.
J'adore "catéchisme victimaire", c'est tellement ça!!!