samedi 20 juin 2009

LE RENOUVEAU INTÉGRISTE


"Vive les vacances,
au diable les pénitences,
mettons l'école en feu
et les profs dans l'milieu."

Il y a presque 50 ans, à la fin juin, c'est ce que nous chantions en choeur et en culottes courtes lorsque les bonnes sœurs nous annonçaient que l'école était finie. À la même époque, certaines écoles hassidiques illégales ouvraient déjà leurs portes en catimini. Des portes qui n'ont jamais plus été refermées.


Aujourd'hui, grandes vacances ou non, la question des écoles ultra-orthodoxes illégales fait drôlement jaser. Même que ça sent le brûlé!

Dans le Journal de Montréal, c'est au tour de Joseph Facal d'y aller d'une analyse qu'il a intitulée Le cercle carré. Lui aussi se gratte l'occiput en jonglant avec la patate brulante que constitue le respect du cursus du ministère de l'Éducation auprès des intégristes hassidiques.


M. Facal est convaincu que si le gouvernement devait recourir aux tribunaux pour forcer la main des rabbins, ces derniers ne se soumettraient tout simplement pas à la loi des goys. Selon lui, ils préfèreraient opter pour l'illégalité, voire la clandestinité. Un peu plus et les rabbins récalcitrants scanderont "La grande noirceur ou la mort!".

S'il était Jean Charest, notre bon Julius Grey règlerait la question vite fait. Rappelez-vous. Lors des audiences de la commission Bouchard-Taylor, l'illustre juriste avait tout bonnement capitulé devant la ferveur religieuse de certains groupes; "Il y a certains petits groupes pour lesquels il n'y a rien à faire. Ce 1% ne veut pas se mêler. On doit les tolérer et les traiter avec justice... Certains groupes sont indissolubles et il faut les laisser tranquille." (cliquer sur l'extrait vidéo daté du 28 novembre 2007)


Au cours de cette émission sur les ondes de Radio-Canada, Julius Grey était allé jusqu'à comparer la secte hassidique à nos bonnes soeurs cloitrées. Heureusement, sur le même plateau, Louise Beaudoin l'avait retourné comme une crêpe en lui rappelant qu'à la différence des hassidim, "les religieuses ne se reproduisaient pas beaucoup"! Et vlan!

À moins d'être aveugle, la réalité crève les yeux. Tant en Israël, à New York qu'à Montréal , la démographie hassidique enregistre un boom quasi exponentiel. D'ailleurs, si vous n'avez rien au programme lundi prochain (22 juin), vous pouvez
toujours aller faire un saut au Café des Psaumes, à Paris. Dans le cadre du 5e Festival des cultures juives, on propose la conférence intitulée D'Amérique, le renouveau hassidique comme réponse à la Shoah. Vous y apprendrez que les clans hassidiques connaissent aujourd'hui une nouvelle ère de prospérité aux États-Unis. Une prospérité qui se fait sentir jusqu'ici puisque Montréal est le satellite des ultra-orthodoxes de New York.

C'est dire combien l'argument du 1% de Julius Grey est fallacieux. Le soi-disant groupuscule "indissoluble qui ne veut pas se mêler et que l'on devrait laisser tranquille" représente aujourd'hui entre 17 et 20% de la population d'Outremont. De 6 000 qu'ils sont aujourd'hui, ils passeront à 13 000 dans moins de 15 ans.

Vous trouv
ez la situation trop délicate pour intervenir aujourd'hui, messieurs dames les élu(e)s? Alors continuez à laisser les dirigeants ultra-orthodoxes bafouer nos lois et créer impunément des générations d'intégristes religieux inaptes à contribuer de quelque façon que ce soit à la société québécoise. On s'en reparlera dans dix ans... quand ils auront achevé d'usurper le peu de pouvoir frileux qu'il vous reste.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Effectivement il y a une vision à long terme que les politiciens n'ont pas. Car de quatre ans en quatre ans même huit potentiellement, ils ne font que gérer des problèmes actuels. La question de la laïcité de notre société, la question de l'application des loies sans ses privilèges religieux devraient être sous le couvert d'un référendum à la grandeur de la province.

Anonyme a dit…

Le cours d'ECR ne fera jamais partie du cursus des Hassidiques. Qu'à cela ne tienne, c'est une bonne raison pour couper tout financement public aux intégristes religieux.