samedi 11 octobre 2008

UN JUGE ET SON INCONFORT: LES TOLÉRANCES IMPOSÉES PAR LA LOI

En 1991, l'honorable juge Adrien Paquette accordait une entrevue à Alain Tittley, alors à l'emploi de L'Express d'Outremont (aujourd'hui, chef de la division des communications de l'arrondissement d'Outremont).

Dans le cadre de cet entretien, le premier magistrat
de la Cour municipale d'Outremont parlait de sa profession. Interrogé sur ce qu'il considère le plus inconfortable dans le travail qu'il exerce, le juge Paquette a fait cette révélation : «La seule chose qui me soit difficile dans l'exercice de mon travail, ce sont les difficultés que nous rencontrons parfois avec le public. Il arrive que des circonstances atténuantes aient un effet sur le jugement que je rend [sic]. Le citoyen qui est condamné ne comprend pas toujours pourquoi son voisin a été acquitté pour une infraction semblable. Quand certaines personnes de religion juive orthodoxe viennent contester une contravention, par exemple, et que je dois les acquitter à cause des tolérances qui me sont imposées, je suis en mesure de comprendre la colère des gens. Que voulez-vous, il y a des dispositions de la loi qui exemptent certains citoyens de leurs responsabilités à cause de leur affiliation religieuse.»

Tout récemment, pour prouver que sous son règne, la suprématie du droit s'applique à tous ses sujets dans distinction, Marie Cinq-Mars avait avoué qu'elle vérifiait personnellement les constats d'infraction qui sont émis.

Que la mairesse perde son précieux temps à faire ce petit boulot de commis de bureau est déjà la preuve qu'elle ne met pas ses priorités à la bonne place. D'autre part, même si on croyait un instant qu'elle faisait ce petit exercice de rond-de-cuir, qu'est-ce que cela pourrait bien prouver en fin de compte? Pas grand chose, malheureusement.

Marie Cinq-Mars pourra bien passer 100 heures par semaine enfermée dans son hôtel de ville que cela ne changera rien au problème. Car il faut que vous sachiez que les billets de courtoisie ne sont que la pointe de l'iceberg dans le scandale des «Deux poids, deux mesures».

Alain Tittley qui travaille à ses côtés et qui avait interviewé le juge Paquette à l'époque aurait pu le lui dire.
Sa petite comptabilité à la pièce ne permettra jamais de savoir
combien de citoyens «d'affiliation religieuse» ort
hodoxe (comme le disait le juge Paquette) ont bénéficié de la clémence de la sécurité publique qui prend ses ordres de l'hôtel de ville. Car pour un billet de courtoisie placé sous un essuie-glace, combien de billets n'ont tout simplement pas été donnés alors que les véhicules étaient en infraction?

Vous en voulez un exemple concret?
Pas plus tard que le 31 juillet 2008, alors qu'il se rendait à vélo au YMCA de l'avenue du parc, M. Georges Fernandez, un citoyen d'Outremont, a aperçu un agent de la Sécurité publique en train d'apposer une contravention sur une Jetta stationnée illégalement au coin des rues Saint-Viateur et Hutchison.

Étonné de voir que l'agent se préparait à quitter les lieux sans avoir donné une contravention à une autre voiture stationnée juste devant la Jetta, M. Fernandez a abordé l'agent. Il lui a demandé pourquoi il ne donnait pas aussi une contravention au véhicule appartenant manifestement à un membre de la communauté hassidique. L'agent, pressé de partir, lui a simplement dit que le véhicule qui se trouvait à quelques centimètres devant la Jetta n'était pas sur son
«territoire».
Et il a filé sans autres explications.

M. Fernandez (qui nous a autorisés à révéler son identité) a pris en note le numéro de plaque de la voiture qui a bénéficié d'un passe-droit, de même que le numéro de la voiture de patrouille. Il a porté plainte à la Sécurité publique d'Outremont qui a dit qu'elle s'occuperait de la plainte. M. Fernandez ne sait pas ce qu'il est advenu de sa plainte.
Vous avez des exemples comme celui-ci? Faites-nous en part en même temps qu'aux autorités complaisantes.

Pendant ce temps-là, le 24 septembre 2008, nos amis de la Sécurité publique s'acharnaient sur au moins un véhicule de Communauto, le service de partage automobile qui contribue au désengorgement de nos rues.

Le coffre à gant de ce véhicule immatriculé FBM8540 regorgeait de contraventions. Le véhicule était pourtant stationné du côté est de la rue Querbes, tel que le prévoit l'entente passée entre Communauto et la Ville. Alors, pourquoi un tel acharnement déplacé? Trouvez l'erreur.



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