samedi 14 novembre 2015

DE MANIPULATION ET DE MISE EN SCÈNE



Le 9 septembre dernier, la journaliste Émilie Dubreuil nous livrait un reportage désespérant, mais peu surprenant. Près d’un an après la ratification d’une entente entre le gouvernement Couillard et l’Académie Yeshiva Toras Moshe, la situation des enfants de cette école illégale du Plateau Mont-Royal était bien loin d’être régularisée. En fait, à peu près rien n’avait encore été mis en branle.

 
Aujourd’hui, à peine 64 jours plus tard, les autorités hassidiques voudraient nous faire croire que la traversée du désert est terminée et que le groupe a finalement décidé de joindre le concert des nations. Dans un nouveau reportage  de Radio-Canada, Jacob Maman, le directeur de la yeshiva se dit fier de cette entente «qui va permettre la scolarisation de ces [230] enfants… comme tous les enfants du Québec». Comme tous les enfants du Québec? Vous voulez rire!


 
Le journaliste Jean-Philippe Robillard souligne que les jeunes garçons de la secte fondamentaliste continueront à fréquenter quotidiennement l'Académie Yeshiva Toras Moshe «pour y recevoir un enseignement religieux durant le jour, comme c'était le cas auparavant». Tous comptes faits, c'est ni plus, ni moins Business as usual!


À raison de 30 heures par semaine, ces pauvres gamins vont continuer de se branler la tête et les rouflaquettes pour psalmodier jusqu’à l’épuisement des litanies talmudiques. Et c’est vraiment frais et dispos qu’ils rentreront à la maison en fin d’après-midi pour se farcir dix autres heures de français et de mathématiques. Et ce seront leurs parents, guère mieux lotis qu’eux, qui devront leur inculquer ces notions profanes, voire païennes, qu’on ne leur a pas transmises dans leur propre jeunesse. Les vendredis soir et le jour du sabbat en famille s’annoncent franchement gais! 



30 heures par semaine, les enfants psalmodient jusqu’à l’épuisement des litanies talmudiques. Vivement l'école!

J’oubliais les tuteurs. Mais, au fait, qui sont-ils? Dans le topo, on ne nous dit rien sur leurs compétences. Des reportages antérieurs nous avaient déjà révélé que les instituteurs étaient fréquemment des sans diplôme. Face à de simples tuteurs, on est en droit de s’interroger sur les méthodes pédagogiques qu’ils appliquent. Piaget? Montessori? Steiner-Waldorf? Ou... Abraham?

Comment ne pas esquisser une grimace lorsque Monsieur Maman nous jure que dans son institution «il n'y a pas de supercherie. Il n'y a rien d'anormal qui se passe ici». Le reporter avait-il seulement remis en doute son honnêteté? Pourquoi Diable se sentait-il le besoin de crier son innocence? 


Peut-être le brave homme avait-il de bonnes raisons de se ronger les moelles? Après tout, le journaliste n’a jamais réussi à lui faire cracher combien d’heures (minutes?) par semaine les jeunes peuvent passer au soutien scolaire, pas plus, d’ailleurs que le nombre d'heures d'enseignement religieux dispensées dans sa yeshiva. Et pourquoi donc la direction de l'Académie délinquante a-t-elle refusé l’entrée aux représentants du ministère de l'Éducation dans le cadre d’une visite surprise? Comment, au contraire, expliquer qu’elle invite aujourd’hui les caméras de télévision à venir renifler leur bunker?


La cour de la Yeshiva Toras Moshe, au coin de Casgrain et Bernard

Ça saute aux yeux. La direction de l'Académie sectaire a dû estimer qu’une campagne de relations publiques en bonne et due forme s’imposait. D’autant plus qu’elle était à moins de 12 jours d’une rencontre prévue avec les représentants du ministère de l'Éducation... qu’elle avait interdit d'accès, à peine deux semaines plus tôt.

Grâce à ce reportage, les autorités sectaires souhaitent probablement démontrer au ministère et au monde combien elles sont fières, heureuses et désireuses d’intégrer la grande famille québécoise et d’enfin respecter les lois de la société où elles habitent. On joue la grande ouverture, les bons sentiments, la bonne foi vertueuse et l’effort éminemment méritoire.

La mise en scène est impeccable. Devant le grand tableau blanc sur lequel des formes cabalistiques ont été savamment griffonnées, trois hommes s’émeuvent, comme transis d’une réceptivité retrouvée. Mais, ma parole, l’illuminé à droite, c’est Max. Mon bon ami Max Lieberman. Quel numéro, celui-là. Même édenté, il réussirait à rafler le casting pour une pub de Pepsodent.

Monsieur Maman et le professeur anonyme, en compagnie du lobbyiste et metteur en scène, Max Lieberman.

Quand il apparaît dans le décor, on peut être certain qu’il se trame une campagne de charme (ou de peur) orchestrée par les élites doctrinaires.
D'ailleurs, on peut se demander pourquoi le journaliste a choisi ce lobbyiste notoire pour témoigner en famille des soi-disant progrès réalisés
par la secte en matière d’éducation. Lui a-t-on imposé Lieberman? Ou s'est-il imposé lui-même afin de s'assurer de bien «stager» le clip et de contrôler le message? Well done, Max!
 
Il est vrai que Lieberman est peut-être la doublure la plus en vogue de toute sa congrégation montréalaise et new-yorkaise. Le gars peut jouer tous les rôles.


Lieberman, un pro de la mise en scène

Faut-il faire semblant de donner des signes d'ouverture sur le monde et mousser l’image de la secte hassidique? Avec ses belles pommettes roses et son air de chérubin, Max peut se rend seul au milieu d’une foule de 100 000 goys célébrant la Saint-Jean Baptiste et trouver le moyen de faire la double page du Devoir.

En 2012, les huiles de sa secte veulent obtenir la liste électorale qu’utilise le PQ à Outremont? Pas de problème. Max fait des guiliguilis au vice-président, affaires politiques et programme du Parti Québécois d’Outremont et obtient la liste sans aucune difficulté, bien que la loi électorale l’interdise formellement.
 
Les gourous n’aiment pas la ligne éditoriale de L’Express d’Outremont qui, à leurs yeux, ne rapporte que les faits qui sont défavorables à leur communauté? Max le ventriloque rencontre Thomas Mulcair et réussit sans mal à lui faire dire que le journal «avait démontré qu'il entretenait un préjugé évident [à l’encontre des hassidim]».
 
Max Lieberman est aussi une formidable distributrice d’accusations gratuites à l'encontre de journalistes, d'élus municipaux et de citoyens. À titre d’exemple, Lieberman a déjà menacé de poursuites l'animateur Jean-Luc Mongrain en le qualifiant d’antisémite (cliquer ICI pour voir l'extrait vidéo). 


Même Luc Ferrandez, le maire du Plateau, m’a avoué s’être engueulé comme du poisson pourri avec Lieberman. Dans le cadre d’une réunion avec les gros bonnets hassidiques sur le sujet des synagogues illégales de l’avenue du Parc, Max avait pété une coche. Ne supportant pas l’idée que leurs centres communautaires pourraient dorénavant être forcés de faire l’objet d’une demande de permis de dérogation, il avait qualifié les Québécois et le projet de Ferrandez de racistes.Luc raconte l'avoir remis à sa place. J'aurais bien voulu voir ça.

17 décembre 2014: Luc Ferrandez a peut-être du mal à blairer Max Lieberman, mais cela ne l'empêche pas d'aller chez lui quand il le faut.

Il faut tout de même dire qu’en matière d’accusations infondées, Menachem, alias Max Lieberman n’en est pas à ses premiers faits d’armes.

À New York, en 1990, témoin important du meurtre d’un rabbin de sa propre secte,
Max avait contribué à faire condamner un peintre en bâtiment à une peine de 37 ans et demi. Au procès, il avait affirmé avoir reconnu l’accusé David Ranta assis dans une voiture à proximité du lieu du meurtre.

David Ranta a certainement eu envie d'aller remercier Max Lieberman qui a contribué à son séjour de 23 ans dans un pénitencier à sécurité maximale.

Or, en 2013, soit 23 ans plus tard, le New York Times révélait que M. Ranta n’était pas le meurtrier du rabbin. Un violeur a avoué avoir faussement impliqué M. Ranta dans l'espoir de négocier une réduction de sa peine et une femme a fini par signer un affidavit dans lequel elle reconnaît avoir aussi menti au sujet de la participation de M. Ranta au meurtre. Quant à Max Lieberman, pas très heureux de se faire traiter de menteur, il est, lui aussi, revenu sur son témoignage en affirmant, toujours sous serment, que c’était le détective de l’époque qui lui avait demandé de pointer le gars qui avait un gros nez lors de la séance d’identification.

Dites-moi. Pour être manipulateur, faut-il avoir déjà été manipulé? Hum! Bonne question.

jeudi 5 novembre 2015

LE MILICIEN DE LA PUDEUR



Chaque fois que je reviens d'un séjour prolongé en dehors du pays, c'est le même rituel. Je rattrape le temps «perdu». J'épluche les journaux qui se sont accumulés à l'entrée, puis je balaie Internet avant de relancer mes proches, sans oublier ma coiffeuse qui connaît tous les potins.

Évidemment, je n'ai pas eu à attendre de débarquer à l'aéroport Dorval-PET pour apprendre qu'Harper et sa gang de béni-oui-oui évangéliques avaient perdu la main de Dieu dans la foulée de la campagne. Dehors, les créationnisses. Yes sir!

En revanche, pour la petite politique, les coups fourrés, les malversations des uns et les méfaits des autres, je me garde ça comme dessert en rentrant au bercail.

Je viens justement d'apprendre qu'Alex Norris, le conseiller de Ville de Projet Montréal pour Le Plateau, a profité de mon absence pour commettre un méfait. C'est TVA Nouvelles qui a attaché le grelot (
visionner le reportage). 

Je n'en reviens pas que Norris se soit fait pincer en train d'arracher une affiche qu'un réparateur de pianos avait collée sur la vitrine de son établissement pour protester contre des décisions de son administration. En dénonçant le durcissement de la réglementation sur le stationnement adoptée par Projet Montréal, l'artisan n'avait pourtant exercé que bien pacifiquement son droit à la liberté d'expression.


Le conseiller de Ville de Projet Montréal pris en flagrand délit de méfait sur la vitrine d'un commerçant mécontent de ses politiques

Qu'un élu, mandaté pour représenter ses commettants, commette un acte de vandalisme chez l'un d'eux comme un ado en crise d'identité, c'est assez lamentable. Hélas pour lui, la scène a été filmée. Notre pauvre conseiller de Ville s'est fait pogner les culottes baissées. Il pensait sûrement qu'en commettant son délit sous le couvert de la nuit, il pourrait jouer à l'homme invisible.



D'élu respectable, Alex Norris serait-il en train de verser dans la délinquance de petit truand?

Pour sauver la face (la sienne et celle de son parti), le délinquant de bonne famille a bien été forcé de se forger une excuse. Selon ses dires, il aurait posé son geste parce que l'affiche contenait des «propos injurieux». En marchant d'un bon pas dans la nuit, il aurait lu des choses pas catholiques et arraché l'affiche. Tout cela en à peine deux secondes? Ma parole! C'est qu'il a des yeux de chat siamois, celui-là!

Sommes-nous en train de voir un militant politique se transformer en milicien de la pudeur? À force de côtoyer les leaders hassidiques, on dirait bien que ces derniers commencent à déteindre sur lui.

La dernière fois que nous avons vu des «gens bien» arracher des affiches dans l'espace public, c'était lors du premier référendum sur l'agrandissement de la synagogue du 5363 Hutchison. Lire ma chronique
Les veaux d'or.

Ce lundi-là de septembre 2008, nous avons surpris Moshe Englander (le maître d’œuvre du projet d'agrandissement) et Moshe Fisher, son sbire à casquette et grosses lunettes, en train de jouer de l'exacto. Ils détruisaient systématiquement les affiches que les citoyens avaient posées sur l'avenue du Parc pour inviter les résidents qui s'opposaient à cet agrandissement à exercer leur droit de vote. Eux, au moins, n'ont pas attendu une nuit sans lune pour commettre leur méfait. Ils se sont exécutés en plein milieu d'un après-midi ensoleillé.

En haut, Moshe Fisher, en bas, Moshe Englander, pendant et après la destruction et le vandalisme aux affiches invitant les citoyens à voter contre l'agrandissement de la synagogue de la rue Hutchison.

En fin de compte, Alex, si tu a vraiment envie de faire un bon gros ménage de vitrines, nous t'invitons chaleureusement à aller assouvir ton trop-plein de frustrations sur les façades infectes de nombreuses synagogues hassidiques du Plateau. 



Un exemple? Cela fait près de dix ans que les vitrines de cette synagogue au coin des avenues du Parc et Van Horne constituent rien de moins qu'un manque de respect flagrant et inadmissible à l'encontre de l'ensemble des citoyens et résidents.
 
Cela fait des années que les citoyens se plaignent de l'aspect de ces taudis de prières et que tu ne fous rien pour  rappeler à leurs administrateurs qu'en société, un minimum de civisme et de respect d'autrui est nécessaire.

vendredi 9 octobre 2015

LA FIN DE LA HAINE


Ce que j’ai toujours apprécié chez Lise Ravary, c’est son sens inné de la mesure. Que voilà une femme éprise de justice naturelle et d’équité. Les yeux bandés et la balance à fléau tenue à bout de bras, je la verrais bien dégommer la Lady Justice qui trône devant l’édifice de la Cour suprême.

Lise Ravary à l'émission Second Regard

Je ne lui reproche pas du tout sa prise de position contre la motion unanime de l’Assemblée nationale sur l’islamophobie. Au contraire. Comme elle et Charb, le regretté directeur de Charlie Hebdo qu’elle cite dans sa chronique du 3 octobre dernier, je trouve que le terme «islamophobie» est tout à fait abusif puisqu’il stigmatise l’ensemble des musulmans au lieu des seuls barbus fanatiques.

Ce qui me fait tiquer, c’est le reste de sa chronique. Ça accroche d’abord lorsqu’elle interprète la dernière enquête de Statistique Canada (2013) sur les crimes haineux.

Ravary affirme que la majorité des crimes haineux continue de viser «les Juifs et les Noirs». C’est sûrement par simple habitude de ranger les noms par ordre alphabétique que l’auteure de Pourquoi moi? Ma vie chez les Juifs hassidiques a placé les juifs devant les noirs.

Le Québec a le dos large, mais quand on se compare, on se console.

Dans les faits, non seulement les noirs et les homosexuels ont été victimes de plus de crimes haineux (respectivement 255 et 186) que les juifs (181), mais on observe que les deux premiers groupes ont essuyé beaucoup plus de violence physique que le troisième groupe. Alors que 66 % des homosexuels victimes de crimes haineux et 34 % des noirs dans le même cas ont été meurtris dans leurs chairs, 18 % des victimes juives ont été malmenées. C’est 18 % de trop, certes, mais un petit peu moins dramatique, tout de même. Entre une quenelle et un coup de poing sur la gueule, je sais ce que je choisirais.

On dira qu’en proportion de leur nombre, les juifs sont davantage visés. Je le concède, mais peut-être faudrait-il aussi considérer que les communautés juives sont beaucoup mieux organisées, leurs membres plus sensibilisés et beaucoup plus encouragés à porter plainte.

On le sait, partout où des organismes œuvrent pour que des gens dénoncent des situations abusives, leur nombre augmente sensiblement. À titre d’exemple, sans cette prise en charge, jamais nous n’aurions vu la courbe des cas d’agressions sexuelles augmenter comme cela s’est produit au cours des dernières décennies. À moins que l’on prétende aujourd’hui qu’il y a une hausse exponentielle des cas d’agressions sexuelles ou d’inceste comparativement à il y a 50 ans?

Dans cette même chronique Lise Ravary ne décèle pas de haine envers les musulmans. Elle est catégorique. «De l’inconfort, de l’ignorance, de l’intolérance, de la peur, sans doute. Mais de la haine? Foutaise.» Elle pose alors une question tout à fait pertinente : «Pourquoi “islamophobie” au lieu de racisme?». La chroniqueuse laisse alors Charb répondre pour elle. «Les militants communautaristes qui essaient d’imposer aux autorités judiciaires et politiques la notion d’“islamophobie” n’ont pas d’autre but que de pousser les victimes de racisme à s’affirmer musulmanes

Ma foi du Bon Dieu, Lise. Si je te suis dans ton raisonnement, tu es en train de nous annoncer la fin de la raison d'être d'Adil Charkaoui et du B'nai B'rith. Fini l’islamophobie. Fini l’antisémitisme. Fini la haine. Il ne nous restera plus que le racisme à combattre. Youe! Houe!

samedi 19 septembre 2015

LES SYRIENS D'ABRAHAM



Comme ça, Philippe et Suzanne vont accueillir une famille de réfugiés syriens au Lac-Saint-Jean. Couillard a vraiment le cœur sur la main. «Ça va [nous] permettre d'être un peu aux premières loges pour voir l'évolution de ces dossiers-là», lance-t-il. Dites-moi que je rêve. Il parle comme s’il venait de s’offrir une loge à 35 000 $ au Centre Vidéotron qu’il a inauguré à Québec le même jour. A-t-il vraiment besoin de payer les dépenses de logement, de nourriture et de vêtements d’une famille en détresse pour être capable de suivre la «game»? Ça m’inquiète.

Philippe Couillard à l'inauguration du Centre Vidéotron, le 8 septembre 2015

Remarquez que ça ne serait peut-être pas une mauvaise chose qu’il voit personnellement à ce que «ses réfugiés à lui» apprennent le français, trouvent un emploi et inscrivent leurs enfants à de vraies écoles.

Il semble, cependant, ne pas réaliser qu’il a déjà chez lui des réfugiés bien mal en point. Rescapés in extremis d’une guerre aussi abjecte qu’effroyable, les ultraorthodoxes se sont échoués sur nos côtes il y a plus de six décennies. Après tout ce temps, la très vaste majorité des hommes ne parlent toujours pas le français, plusieurs travaillent s’ils ne sont pas trop occupés à étudier la torah et confinent leurs enfants à des «écoles» ségréguées où Yahvé règne sans partage. Sept heures par jour, six jours par semaine, on leur apprend qu’il y a 6000 ans, au sixième jour de la création, Dieu a placé les dinosaures et les hommes sur terre. Les mathématiques, l’histoire et les sciences? C’est juste bon pour les goys!

Si j’étais Philippe Couillard, j’inviterais François Blais à adopter une famille hassidique. Plutôt que de se scandaliser de voir des enfants québécois être initiés sereinement à la vie démocratique en faisant une chaîne humaine avec papa-maman autour de leurs écoles, on se serait attendu à ce que le ministre de l’Éducation s’indigne outrageusement à la vue de gamins lobotomisés par un régime sectaire dont le dessein est de s’assurer de les garder dépendants de leurs gourous.



Dans un beau CPE de la province, le premier ministre vantait la générosité des Québécois lors des tragédies humanitaires. Il ne pouvait même pas imaginer les dangers que couraient encore récemment les petits hassidim de la garderie du 5614 Avenue du Parc.

Depuis neuf ans, tous les ministres de l’Éducation du Québec ont juré de mettre les récalcitrants au pas. Hélas! à ce jour, ils ont tous fait chou blanc. (lire La contre-attaque des sacrifiés)
 

En 2014, Yves Bolduc a bien bidouillé une entente avec une école illégale en transférant par magie l'éducation des enfants de la secte à leurs parents qui sont aussi démunis qu'eux. Ce qui était écrit dans le ciel est resté un vœu pieux. Il y a dix jours, Radio-Canada nous confirmait ce dont nous nous doutions déjà. Après presque un an, rien n’a été fait en ce sens.

C’est sans parler de toutes ces écoles opérées sans permis du ministère de l’Éducation qui sont régulièrement débusquées à Montréal et ailleurs en province.


Pour mal faire, aujourd’hui même, TVA nous rapporte le cas d’une énième école opérant en toute impunité alors qu’elle ne détient aucun permis du ministère de l’Éducation.

Une autre école illégale dénichée aujourd'hui même dans l'édifice Bovril

De nombreux enfants hassidiques y ont été filmés dans leurs classes alors même que l’immeuble Bovril situé au coin de Van Horne et avenue du Parc subit des travaux majeurs. 

Le jeu politique est tel, qu’aucun parti, aucun gouvernement n’a suffisamment de cran pour appliquer ses beaux principes humanitaires lorsque l’objectif ultime est de prendre ou de conserver le pouvoir. Même quand on sait que les sectes hassidiques au Canada ne comptent que pour 0,1 % de la population, tous les politiciens s’écrasent.
 
Les lobbys hassidiques s’insinuent partout… pour s’assurer, entre autres choses, qu’on ne touche pas à la ségrégation subventionnée et aux privilèges qu’ils veulent préserver, légaux ou non!

Aux petits soins! Jean Charest, en compagnie d’Israel Lowen, un dirigeant de la secte controversée de Boisbriand; le lobbyiste Mayer Feig lors du lancement de la campagne 2013 de Philippe Couillard, à Outremont

Ce qui était vrai à l’époque où Jean Charest avait fait des pieds et les mains pour subventionner à 100 % les écoles ethniques l’est tout autant aujourd’hui sous Philippe Couillard. À leur décharge, il faut bien dire que partout où les sectes hassidiques s’installent, les problèmes sont étrangement identiques et les politiciens, tout aussi avides du vote en bloc qu’elles leur procurent.

À New York, il semble qu’il ne faudra pas trop compter sur le maire Bill de Blasio pour faire respecter le cursus obligatoire au sein des écoles hassidiques délinquantes. Lors de son élection, en 2013, il s’est assuré le soutien de la moitié de la communauté Satmar. De plus, les hauts responsables de la ville et de l’état ont embauché des conseillers hassidiques.

Le directeur adjoint du maire de Blasio aux affaires intergouvernementales est Avi Fink, un résident orthodoxe de Queens. Letitia James, le Défenseur public (Public Advocate) a embauché Yoel Lefkowitz, un Satmar de Williamsburg à titre de coordinateur de sensibilisation communautaire. L’agent de liaison du gouverneur Andrew Cuomo est David Lobl, également un juif orthodoxe.

Dans l’état de New York, les George Pataki, Hillary Clinton, Sheldon Silver, Mario et Andrew Cuomo et autres politiciens ambitieux font tous religieusement escale à Kiryas Joel, pourtant le bled le plus pauvre des États-Unis. Élections obligent, ils veulent tous engranger le vote en bloc des 23 000 habitants de cette ville-ghetto où seuls les disciples du rabbin Aaron Teitelbaum qui lui versent un tribut ont droit de s’y établir.

Les gouverneurs Mario et Andrew Cuomo (père et fils) savent parfaitement ce qu’il faut faire pour engranger les votes ultraorthodoxes de l'état de New York.

Durant son règne (1983 à 1994), alors même que la Cour suprême avait rejeté la création d’un district scolaire pour l’enclave sectaire, le gouverneur Mario Cuomo a mis toute la gomme pour que soit remaniée une nouvelle législation qui a finalement permis à la secte d’obtenir son propre district scolaire. Pourtant, là comme ailleurs, de nombreuses écoles hassidiques refusent obstinément d’enseigner les matières séculières. Il est tout à fait ironique de voir Mario Cuomo (visionner le court vidéo), en pleine campagne électorale (14 octobre 1990) remercier chaleureusement le rabbin loubavitch «for all you do for education».

À New York, toutefois, tous ne font pas dans la flagornerie. Mme Marci A. Hamilton, présidente de la Chaire Paul R. Verkuil en droit public de l’école de droit Benjamin Cardozo, dénonce les risques que courent les enfants dans les communautés juives ultra-orthodoxes. Elle blâme en bonne partie les autorités fédérales, étatiques et locales qui, tout en étant pleinement conscientes de ce qui se passe, détournent le regard au profit de gains électoraux. Mme Hamilton les accuse d'avoir manqué à leur devoir de les protéger.

La professeure Marci A. Hamilton blâme en bonne partie les autorités fédérales, étatiques et locales qui, tout en étant pleinement conscientes de ce qui se passe, détournent le regard

Outre les problèmes d’abus sexuels et de santé découlant de la situation qu’ils subissent, la professeure de l’Université Yeshiva analyse les répercussions des carences éducationnelles sur ces enfants. Elle considère qu’ils sont profondément handicapés. «Les enfants de ces communautés sont pratiquement murés du monde extérieur et ceux qui choisissent de quitter souffrent cruellement de leur manque d’éducation.»

Le tableau que brosse Mme Hamilton est absolument consternant. Mais faut-il désespérer pour autant?

Un politicien a publiquement plaidé en faveur d’une véritable enquête à l’encontre des quelques 40 écoles hassidiques de New York qui n’offrent pas à leurs élèves un enseignement équivalant à celui du secteur public.


Daniel Dromm, conseiller municipal de New York,  plaide en faveur d’une véritable enquête à l’encontre des 40 écoles hassidiques qui n’offriraient pas une éducation digne de ce nom.

Contrairement au département de l’éducation de New York qui se contenterait de demander à ces écoles de fournir les documents tels les horaires et les plans de cours des yeshivas en cause pour déterminer si elles sont conformes à la loi, Daniel Dromm exigerait plutôt  que les inspecteurs se rendent dans ces écoles, qu'ils rencontrent les élèves et qu'ils fassent une enquête approfondie sur ce qui se passe exactement dans ces écoles. Le conseiller municipal qui préside le Comité sur l'éducation de la ville de New York, se dit prêt à de mener sa propre enquête s’il n’est pas satisfait et à exiger des audiences publiques. 

Ce n'est peut-être pas être demain qu’on verra un conseiller municipal exiger la même chose à Montréal. Surtout quand je pense qu’il y a quelques années à peine, Lionel Perez était membre de l’exécutif de l’école Yeshiva Gedola, une des fameuses écoles qui ne respectaient pas le régime pédagogique du ministère de l'Éducation. 

Aujourd’hui, M. Perez est le conseiller de la Ville dans l’équipe Coderre. Bien sûr, le membre du comité exécutif et Responsable de la démocratie et des relations gouvernementales a perdu des alliés en les personnes de Michael Appelbaum et Saulie Zajdel, mais il ne manque pas de ressources, ni de poids dans la communauté intégriste. 

Lionel Perez prenant la parole à l'hôtel de ville de Montréal

Vous souvenez-vous combien Lionel était fier d’être à la première pelletée de terre du Torah and Vocational Institute of Montreal (TAV)  qui prévoyait offrir des programmes universitaires complets sur une base de discrimination religieuse, sexuelle et linguistique? Non, je pense qu'on va devoir tenter de convaincre quelqu'un d'autre de sauver les enfants! 

On va demander à Mindy Pollak, tiens! Je suis sûr que la conseillère hassidique de Projet Montréal ne fermera pas les yeux devant les carences éducationnelles que subissent trop de jeunes sans défense de sa propre communauté.
 
Mindy Pollak, le pantin des autorités sectaires d'Outremont et du Plateau Mont-Royal.

mercredi 19 août 2015

DES MONOLOGUES DU VAGIN AUX MONOLOGUES DU RABBIN?


Depuis de nombreuses années, l’immeuble du 1290, avenue Bernard fait parler de lui, tout comme son propriétaire Michael Rosenberg. Souvenez-vous de cette histoire d'antennes de télécommunications que le rupin hassidique a laissé installer illégalement sur le toit, juste au-dessus des 33 chambres qu’habitent des personnes âgées.

L’administration d’Outremont n’a toujours pas pu forcer le démantèlement de ces antennes qui crachent leurs ondes électromagnétiques. Quant au président de Rosdev, il semble se foutre même des mises en garde fournies sur le site Terre d’Israël, à propos des potentiels effets nuisibles sur la santé humaine. Money talks, hein, Mike !

Dans ce même édifice, déjà avant 2008, des citoyens ont noté un va-et-vient inhabituel à l’entrée de l’immeuble à colonnades. En dépit des fenêtres de façade bouchées avec une pellicule plastique, il avait fallu peu de temps pour comprendre qu’une secte hassidique occupait une partie de l’immeuble qu’elle avait transformée en lieu de culte et d'étude de la Torah.

Depuis un certain temps, ces fenêtres de façade ont été rendues à la lumière du jour et le local talmudique a semblé s’être volatilisé. Pensez donc! 


Disparu, l'ancien lieu de culte? Non. Simplement un peu moins visible

Peut-être dans le but de passer sous le radar des indiscrets, les intégristes du groupe Mifal ha'Shas (enregistré au siège social du groupe Rosdev de Michael Rosenberg) ont cessé de franchir la porte de façade. Ils entrent désormais dans l’édifice en empruntant une petite porte débouchant sur la ruelle arrière. Ils y occupent maintenant un autre espace cultuel, plus discret.

Aperçu de l'endroit où s'est transféré le groupe Mifal ha'Shas, au  sous-sol du 1290 Bernard.

Collée sur la porte du demi-sous-sol qui conduit au lieu de culte, une affichette décourage quiconque voudrait la franchir. On ne sait pas si cet avertissement sert à tenir les inspecteurs municipaux à distance… ou à empêcher les gens d’aller aux toilettes qui sont juste de l’autre côté de cette porte.
 
«Ouvrir la porte déclenche le système d’alarme!!!!»

Comme l'avenue du Parc, l'avenue Bernard est en voie d'être rebaptisée Theocracy Avenue. Outre la synagogue-école-dortoir qui a avalé le restaurant La Grand-mère Poule et la synagogue du 1075 Bernard, les résidents, commerçants et habitués des boutiques, cafés et restaurants de l'artère commerciale seront heureux d'apprendre qu'au moins deux nouveaux locaux reliés au culte intégriste verront bientôt le jour tout près du 1290, Bernard.

À peine quelques dizaines de mètres plus à l'est de la synagogue du 1290, la famille Rosenberg nous réserve deux autres sanctuaires.

Au comptoir de poulet grillé La Fusée qui a fermé ses portes au coin de Champagneur succédera un mikvé, cette piscine rituelle dans laquelle, entre autres, les femmes hassidiques mariées sont tenues de se purifier, sept jours après la fin de leur cycle menstruel.
  
Eh! oui. Le 1260, Bernard Ouest appartient, lui aussi, à ce bon Michael Rosenberg qui s'est fait octroyer un permis de construction pour ce nouveau mikvé de 40 000$.

Cerise sur le Sunday, l'immeuble possède également une entrée qui donne sur la rue Champagneur. Rosenberg s'y s'est fait accorder un certificat d'occupation pour une «salle polyvalente» au rez-de-chaussée du 594, Champagneur.

Ça risque d’être du joli puisqu'une «salle polyvalente», ça ouvre la porte à tous les excès. Au gré de leur humeur, y aménageront-ils tantôt une classe, tantôt une garderie illégale? Et pourquoi pas un dortoir, un coup parti? Toutes les dérives sont possibles puisqu'on leur donne carte blanche. Décidément, les règlements municipaux sont devenus désuets. Il serait grand temps de les revisiter afin de tenir compte des nouvelles réalités sur le terrain.

 
On trouvera désormais une salle polyvalente hassidique et une piscine rituelle ultraorthodoxe (flèches rouges) collées sur le théâtre Outremont, qui, au moment où cette photo a été prise, annonçait les Monologues du vagin. Dans le cercle rouge, les antennes de télécommunications illégales des Rosenberg.

En ce qui concerne le local qui hébergera le mikvé, où seront installées les sorties de ventilation indispensable pour une piscine? Fera-t-on évacuer les vapeurs de chlore et les relents d'humidité par les grandes vitrines de la façade de l'ancienne Fusée? C'est vrai que ça donnerait un petit air de Brooklyn à cette artère qui se fait grignoter à la vitesse grand V. 

Pensez-vous que Raymond Cloutier, le directeur du théâtre Outremont pourra présenter encore longtemps ses Monologues du vagin? Hum! Sans vouloir jouer les prophètes de malheur, au rythme où vont les choses, on se rapproche davantage des monologues du rabbin.

Cloutier qui, le 1er juin 2014, était rempli d'enthousiasme en assistant au premier «bake-off» cachère organisé par les Friends of Hutchison Street y voit-il toujours «un excellent signe des temps»?  

En dépit de ses tentatives de faire de son théâtre un lieu de rapprochement, le directeur de la mythique salle d'Outremont semble passablement désillusionné. Après avoir projeté le film Shekinah, une proprette incursion dans une école pour jeunes filles ultra-orthodoxes, le comédien a avoué que depuis lors, il n'avait rien pu faire d’autre puisque «les hommes et les femmes ne peuvent être assis dans la même salle

Je ne répéterai pas le célèbre cri du coeur qu'avait lancé le poète Claude Péloquin, il y a 46 ans. Je me demande seulement si vous serez nombreux à réclamer à la mairesse Cinq-Mars une mise à jour de la réglementation en matière de zonage et de lieux cultuels lors de la prochaine assemblée du conseil d'Outremont. Après tout, c'est elle qui, en février dernier, avait annoncé qu'elle songeait sérieusement à resserrer sa règlementation encadrant la question des activités religieuses dans les centres communautaires.

La réunion du conseil se tiendra le 8 septembre prochain, au 530, rue Davaar.


lundi 3 août 2015

LE GOULAG DES PHILISTINS


Le 20 juillet dernier, Faigy Mayer se jetait du haut d’un gratte-ciel de Manhattan. Avant d’exécuter son geste funeste, la jeune hassidim de 30 ans avait laissé une note. Six ans après avoir quitté la secte hassidique, elle y relatait les innombrables obstacles contre lesquels elle a buté en tentant de s’extirper de ce goulag religieux qui a empoisonné sa vie.

Faigy Mayer, une femme blessée... à mort

La femme en détresse ne s’est pas limitée à déplorer son sort. Dans sa lettre, Faigy a aussi dénoncé le karma qui accable les garçons dont l’éducation sectaire condamne à une vie étriquée. « À 18 ans, je me suis demandé ce qu’il serait advenu de moi si j’avais été un garçon. » 


Elle estimait que le sort des garçons de sa communauté était encore plus désolant que celui des filles. «Ils ne reçoivent même pas les notions les plus élémentaires de mathématiques, comme les divisions et les fractions… Je me suis demandé ce que je ferais si je devais, un jour, avoir un fils qui serait soumis à la torture d'apprendre le yiddish toute la journée.»*
 

Jeunes étudiants religieux de la secte hassidique de Sainte-Agathe

À New York, comme partout ailleurs où vivent les Craignant Dieu, les méninges de milliers d’enfants des sectes hassidiques continuent d’être passés à la moulinette. Avec le résultat qu’un bon nombre d’entre eux souffriraient de détresse psychologique ou se révéleront incapables de fonctionner en société si, d’aventure, ils parviennent à dénouer la ceinture religieuse qui les entrave.

«Il n’est pas rare qu’ils ne soient même pas en mesure de remplir les formulaires de demande d'aide sociale», affirme Naftuli Moster, cet ancien étudiant d’une école talmudique de New York qui a fondé le Young Adults For a Fair Education (YAFFED), une organisation destinée à promouvoir une éducation séculière au sein des écoles ultraorthodoxes. (lire ma chronique Le démon du WiFi Les démarches de M. Moster et de son organisation semblent commencer à porter leurs fruits. 

Norman Siegel, l'avocat  new yorkais qui défend l'organisation Young Adults For a Fair Education.   Photo:  Jefferson Siegel

Il y a quelques jours à peine, à la suite de nombreuses lettres de parents, d’anciens élèves et d’ex-enseignants, le New York City Department of Education s’apprêterait à enquêter sur 39 écoles privées hassidiques qui ne dispenseraient pas une éducation adéquate dans les disciplines tels l'anglais, les mathématiques et les sciences.

D'autres adolescents soumis au supplice du moulin à prière

On s’en doute, l'article du New York Times et les détracteurs de ces yechivot n’ont pas manqué de faire réagir les dirigeants de ces cloîtres. Pour démentir les prétentions de leurs calomniateurs, certains d’entre eux ont affirmé, sans rire, que leur programme comprend des éléments de sciences et de mathématiques. À preuve, disent-ils, on se sert des étoiles pour déterminer le moment où il faut réciter la prière du matin et des mathématiques pour compter les jours fériés.

Comme le soutiennent d’anciens élèves de ces centre d'étude de la Torah, le but de ces «écoles» n’était pas de leur prodiguer une éducation digne de ce nom, mais bien de les isoler du reste de la société.
 

En Angleterre, il semble qu'un déclic soit en train de se faire. Deux «écoles» orthodoxes du nord de Londres ont été classées comme «insatisfaisantes» par l’Office for Standards in Education. Les leaders hassidiques ont bien évidemment qualifié le département non ministériel de «tyrannique». D’autres écoles ultrareligieuses sentent la soupe chaude, dont la Talmud Torah Chaim Meirim Wiznitz de Stamford Hill qui se bat contre un ordre de fermeture

En Israël aussi, un vent de contestation commence à souffler. Même le rabbin Bezalel Cohen, un ancien diplômé des plus prestigieux établissements éducatifs ultraorthodoxes de Jérusalem a pris conscience de la crise qui sévit dans le domaine de l’éducation au sein de sa société.
 

Le rabbin Cohen a compris en 2010 que les difficultés qu’éprouvait son fils étaient communes à celles de centaines, voire de milliers de jeunes hassidim. Contrairement aux écoles pour filles, les institutions que fréquentent les garçons sont plus réfractaires aux programmes scolaires séculiers. Interviewé par The Times of Israel, Bezalel Cohen déplore que l’objectif fixé pour les garçons soit toujours de produire des «savants de la Torah».

Des savants qui vivent dans un univers conçu pour annihiler tout esprit critique et toute remise en question de la doctrine religieuse. Selon Yosso David, un rescapé d'une de ces yechivot, le but ultime de cette éducation est de ne pas évoluer. À tel point que les miraculé comme lui ne découvrent les dinosaures, les équations et l'anglais qu'après l'âge de 20 ans.

 
Le mal ne date pas d’hier, mais les politiciens d’ici et d’ailleurs s’étaient généralement abstenus d’intervenir auprès des écoles religieuses pour la simple et bonne raison qu’ils ont toujours pu profiter d’un soutien massif de la part de ces communautés.
Le fameux «Fermez les yeux et nous voterons en bloc pour vous!» fait encore recette sur tous les continents.
 
Après des décennies de laisser-faire, neuf ans de promesses non tenues et de fausses menaces, le gouvernement du Québec prouvera-t-il enfin qu'il a vraiment à cœur l’intérêt des enfants? De tous les enfants du Québec? 


Ces dernières semaines, à Montréal, deux nouvelles écoles clandestines ont été débusquées sur les rues Querbes et Beaubien. Lorsqu'il a soutenu avec la langue molle que la situation était inacceptable, le ministre de l'Éducation n'a, hélas!, convaincu personne. 

Le futur premier ministre du Québec, Philippe Couillard, en 2e année.


Allez! Monsieur Couillard. Souvenez-vous de la chance que les pères de la Révolution tranquille vous ont offerte en vous donnant accès à une éducation digne de ce nom. Un enseignement qui vous a permis de vous cultiver, de vous épanouir, d'exploiter votre plein potentiel et, il faut bien le dire, de vous enrichir au passage. Ne serait-il pas temps que vous redonniez au suivant?



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"When I was 18 or so, I remember wondering about: What if I would have been a boy? A day at Belz school from pre-1-a to the end of high school was divided in half. The two parts of the day were “Yiddish” (the first half), and “English,” the second half. I purposely flunked out of Yiddish as I knew there would be no consequences, as there were separate diplomas for English and Yiddish. In August 2004, at the age of 18, I was accepted to Touro College with only my diploma and no transcripts, as Hasidic schools refuse to provide transcripts. But Hasidic boys aren’t as lucky as Hasidic girls. They do not know simple math, such as division or fractions. That is because their day isn’t divided in two. They have only “Yiddish” all day. I remember wondering what I would do if I would have a son and he would be subjected to the torture of learning Yiddish all day."