Si vous ne vous êtes pas rendu à l'assemblée publique de consultation, le 29 octobre dernier, vous avez raté une belle occasion de voir à l’œuvre «les chercheurs de paix, d'harmonie, de dialogue et d'ouverture» comme se décrivent les partisans de la page Facebook créée par la conseillère de Projet Montréal, Mindy Pollak.
Lors de cette soirée où les citoyens ont été appelés à se prononcer sur une modification au règlement relatif au nombre de jours pendant lesquelles les cabanes de la fête de Souccot pourront demeurer sur les balcons, les «apôtres de l'Amour infini» ont volé le show.
Alternants insultes, huées et applaudissements (c'est La Presse qui le rapporte!), les «chercheurs de paix» se sont appliqués à maintenir la pression sur les citoyens qui n'étaient pas du même avis qu'eux.
Martin Rosenberg, le fils du président du groupe Rosdev, s'est montré particulièrement agressif et perturbateur. Installé à l'avant de la salle, près d'un groupe assez imposant de ses coreligionnaires, Rosenberg Jr. s'est transformé en véritable meneuse de claque. Ce n'était pas la première fois qu'il provoquait un tel barouf, escorté par une garde rapprochée de plusieurs dizaines de disciples. (lire ma chronique du 8 mars 2011)
À son signal, ses ouailles applaudissaient à tout rompre lorsque l'un de leurs partisans était au micro ou huaient quand un citoyen exprimait une opinion divergente. Il fallait voir le numéro 2 de la multinationale milliardaire se faire aller les bras comme un chef d'orchestre. La scène a été filmée.
Martin Rosenberg harangue ses troupes pour mieux faire sentir leur présence et perturber la quiétude de la séance de consultation. |
Une partie des membres de la secte hassidique dans la salle du Centre communautaire intercommunautaire. Photo: Bernard Brault |
Mais Rosenberg n'a pas été le seul à jouer les pyromanes lors de cette soirée. Lorsqu'il a insinué à mots à peine voilés que des citoyens dans la salle étaient antisémites, Christian Aubry, un ami de Mindy Pollak et des Friends of Hutchison Street, s'est fait escorté hors de la salle par un agent de sécurité, au grand dam de Cynthia Kelly. Il fallait voir la coordonnatrice de l'association d'Outremont du parti Projet Montréal marcher sur les traces de l'indésirable alors qu'il se faisait expulser.
C'est cette même Cynthia Kelly qui avait signé et fait distribuer une pétition renfermant des contrevérités sur le projet de modification du chapitre 6.1 du règlement 1177. Dans le libellé de sa lettre, Mme Kelly prétend que le conseil d'arrondissement «veut restreindre davantage le temps alloué pour la fête de Sukkot» alors que cela est totalement faux.
Comment peut-on soutenir qu'un projet de règlement qui permettra la présence des cabanes pendant 15 jours puisse restreindre une fête qui n'en dure que neuf? La modification au règlement précise tout simplement que les cabanes pourront être érigées trois jours avant le début de la fête et être démantelées trois jours après la fin de la fête. De toute façon, 15 jours, c'est déjà ce que prescrit depuis des lustres le règlement actuel.
Par ailleurs, Mme Kelly «trouve odieux de réglementer les fêtes de [ses] voisins». Comment lui faire comprendre qu'il ne s'agit pas de légiférer une fête, mais bien de régir l'usage provisoire d'une construction temporaire?
Et je ne parle pas de l'allégation aussi infondée que bassement partisane que Cynthia Kelly jette à la figure de quatre des cinq élues de l'arrondissement en affirmant que «le Conseil sait bien que sa nouvelle proposition de règlement ne donne pas assez de temps à la communauté juive de faire sa fête».
Et je ne parle pas de l'allégation aussi infondée que bassement partisane que Cynthia Kelly jette à la figure de quatre des cinq élues de l'arrondissement en affirmant que «le Conseil sait bien que sa nouvelle proposition de règlement ne donne pas assez de temps à la communauté juive de faire sa fête».
C'est d'autant plus étonnant d'entendre cela que les citoyens sont témoins du fait que la très grande majorité des souccot de cette année ont été érigées et démantelés dans les temps prescrits par le règlement.
Que dire, par ailleurs de cette autre proche de la conseillère Pollak qui a fait sursauter la mairesse Cinq-Mars en se disant atterrée que le conseil d'Outremont ait même songé à adopter un règlement qu'elle considère discriminatoire et abject.
Je ne m'étendrai pas sur les propos grotesques de ceux qui ont soutenu que même des pays comme la Russie n'ont jamais adopté un tel règlement, mais je ne peux passer sous silence le propos fraternel, empreint d'ouverture et de respect d'autrui que nous a servi le rabbin Eliezer Frankfurter.
N'est-ce pas ce même homme qui, le 24 novembre 2013, nous avait expliqué dans le cadre de l'émission Second Regard pourquoi il est inutile d'espérer un rapprochement avec nos voisins hassidiques? (lire ma chronique du 21 février 2014)
Ce jour-là, M. Frankfurter, le beau-frère de Michael Rosenberg, n'avait pas mis de gants blancs pour promouvoir l'isolationnisme hassidique. «Ça nous est inconcevable de vivre comme tout le monde. On est obligé d’avoir une certaine attitude qui est : Ok, nous, on ne vous dérange pas, mais, s’il vous plaît, ne nous dérangez pas.... Il vaut mieux rester chacun chez soi.» Ça ne s'invente pas!
2 commentaires:
Non seulement plus ça change plus c'est pareil, mais ça empire. Ce qui me désole le plus est la complaisance et l'électoralisme de Projet Montréal. Cette formation aurait mon appui indéfectible si ce n'était ses positions absurdes concernant la secte hassidim. C'est décourageant.
Une situation qui est une bombe à retardement à Outremont. L'exil de ce quartier pour des gens comme moi ne fait que commencer, puisque nous sommes devant une réelle impasse. Quel manque de vision des dirigeants… ou plutôt quelle mollesse…
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