vendredi 7 novembre 2014

LES PURGES DE PROJET MONTRÉAL


Contrairement à ce que beaucoup de gens peuvent penser, on s’ennuie rarement aux assemblées du conseil d’Outremont. Bien sûr, ce n’est pas toujours égal. Parfois, on a l’impression d’assister à un numéro de cirque. En d’autres occasions, on jurerait une tragédie grecque.

Le 3 novembre dernier, la période de questions a été plutôt pénible pour Projet Montréal et sa représentante Mindy Pollak.

Je me suis présenté au micro pour dénoncer le libellé fallacieux d’une pétition signée et expédiée par Mme Cynthia Kelly à des citoyens d’Outremont. Avec cette pétition (voir ma chronique du 3 novembre 2014), Mme Kelly cherchait à rallier le plus de partisans possible à la cause que la conseillère hassidique Mindy Pollak défend bec et ongles : faire passer de 15 à 23 (si ce n’est pas 24!) le nombre de jours pendant lesquels les cabanes temporaires de la fête de Souccot pourraient demeurer sur les balcons. Rappelons que la fête, elle, ne dure que neuf jours.

À la suite de mon intervention, la conseillère Pollak a insisté pour que je révèle publiquement le nom de l’auteur de cette pétition. Lorsque je lui ai répondu qu’il s’agissait de Cynthia Kelly *, Pollak a eu un moment de surprise. Puis, elle a prétendu qu’il ne pouvait s’agir d’une pétition de Projet Montréal puisqu’elle ne se trouvait pas sur le site Web de son parti et qu’elle n’en portait pas l’en-tête.

Mme Pollak a même soutenu que Mme Kelly n’était pas coordonnatrice de l’association locale de Projet Montréal à Outremont. Je n’ai quand même pas inventé ça. À preuve, ce communiqué officiel publié sur le site Web de Projet Montréal et qui annonçait avec tambours et trompettes que le 30 mai 2013, les membres du parti avaient fondé l’association locale du parti à Outremont et que Cynthia Kelly en devenait la coordonnatrice.


Voici une capture d'écran du communiqué de presse diffusé sur le site Web de Projet Montréal depuis mai 2013

Venue à son tour au micro, Mme Kelly a souhaité donner sa version des faits. «Projet Montréal m’a beaucoup déçu, a-t-elle confessé, et je ne suis plus membre du parti depuis un an et demi.»

Si c’est le cas, cela voudrait dire que Cynthia Kelly a déchiré sa carte de membre… un mois avant d’être nommée coordonnatrice! C’est ce que l’on pourrait appeler un couac.

Si elle était aussi désenchantée du parti, pourquoi diable a-t-elle continué de graviter dans le giron du parti, de militer et de s’investir dans des activités organisées par le groupe Facebook créé par Mindy Pollak avec la bénédiction de M. Philipe Tomlinson, attaché politique de Projet Montréal? À la place de ce dernier, je n'aurais pas beaucoup apprécié entendre le désaveu public de Mme Kelly, lundi soir dernier.


Lors de son témoignage, Mme Kelly a également évoqué le fait que son compte courriel «aurait peut-être été compromis», insinuant ainsi qu’un imposteur se serait possiblement servi illégalement de son compte pour diffuser cette pétition.

Je ne connais rien aux arcanes d'Internet, mais il me semble pour le moins très étrange qu’un crack de l'informatique ait eu l’idée saugrenue de détourner illégalement son compte courriel pour diffuser un message qui est en tout point conforme à l’opinion que Mme Kelly exprime haut et fort publiquement. J’aurais pu comprendre la manœuvre si un piratage avait servi à diffuser un message qui allait à l’encontre de son point de vue, mais ce n’est pas le cas, bien au contraire. Vous ne trouvez pas que cela commence à faire beaucoup de hasards intrigants?

Mme Kelly a ajouté l’injure à l’insulte en m’accusant publiquement de la harceler. Dans le genre calomnie de bas étage, c’est difficile à battre.

Sachez que de toute ma vie, je ne me suis adressé à elle qu’une seule fois. C'était par le truchement de Facebook. Le 13 mars 2014, je lui avais demandé si elle accepterait de me rencontrer en compagnie d’une troisième personne (un homme) qui partage ses convictions. Mon message est demeuré lettre morte et je ne l’ai jamais relancée, tout comme je ne l’ai jamais croisée sur la rue et ne lui ai jamais parlé ni téléphoné. 

Voici le seul et unique message que j'ai destiné à Cynthia Kelly

À moins que le fait de m’être trouvé dans la même salle qu’elle lors d'une assemblée du conseil d’arrondissement soit devenu un critère de harcèlement, la déclaration de Mme Kelly relève de la diffamation et je souhaiterais qu'elle puisse s’excuser pour les propos outrageants qu’elle a tenus à mon égard.

Enfin, autre coïncidence troublante, le communiqué de presse de Projet Montréal qui figurait depuis plus de 18 mois sur le site du parti politique de Richard Bergeron s’est mystérieusement volatilisé 24 heures après mon intervention et celle de Mme Kelly. Depuis quand fait-on disparaître un communiqué de presse officiel? Était-il devenu gênant pour Projet Montréal à la suite de ma dénonciation? 


Voici ce qui apparaît désormais sur le site de Projet Montréal si vous Googlez «L'équipe de Projet Montréal à Outremont s'organise»

Appliquons donc l'implacable logique de Mindy Pollak. 

Si une pétition ou un communiqué de presse ne portent pas le logo de Projet Montréal ou s'ils ne se retrouvent pas sur le site de Projet Montréal, le parti en récuse la paternité? Ah bon?

S'il n'y a plus de communiqué sur la création d'une association locale du parti sur le site, devons-nous conclure qu'elle n'existe pas et n'a jamais existé

Si, d'aventure, Mme Kelly n'était vraiment plus coordonnatrice de Projet Montréal, plutôt que de détruire le communiqué officiel de mai 2013, n'aurait-il pas mieux valu en ajouter un nouveau informant les citoyens de la nomination de sa remplaçante? Ça s'appelle de la transparence. Sans compter que ce n'est pas faire preuve de beaucoup de respect pour les autres membres de l'association locale d'Outremont que de les faire passer eux aussi à la trappe.

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* ndlr: Le 3 novembre, on m'a remis une copie imprimée du document «Pétition pour les résidents d'Outremont» qu'avait expédié Mme Kelly à des citoyens d'Outremont. Comme il est impossible de cliquer sur une feuille de papier pour être redirigé à la pétition à laquelle elle référait, je n'ai pas pu en prendre connaissance. Dans le texte qu'elle a signé, Mme Kelly n'indiquait pas que la pétition n'était pas d'elle. Elle y est même allé de ses commentaires personnels (voir ma chronique du 3 novembre.

Je réalise aujourd'hui (19 novembre 2014) que la pétition dont elle faisait la cabale était la même que celle mise en ligne par le groupe Friends of Hutchison Street. Je conviens donc qu'il aurait été plus juste dans cette chronique que j'écrive que: «Cynthia Kelly avait signé et fait circuler cette pétition» plutôt que de dire qu'elle avait «rédigé et fait distribuer une pétition». Je le regrette.

Cela dit, je maintiens que le document que Mme Kelly a expédié aux citoyen contenait non seulement des éléments inexacts mais des allégations totalement gratuites et tendancieuses.

1 commentaire:

Randall Ascui a dit…

Énorme, génial. J ai hate de voir ce que Projet Montréal va repondre....Bravo Pierre....et merci de nous tenir tous au courant des nouvelles et ce d une facon transparante.