Chat échaudé craint l’eau
froide. Hier matin (mercredi), enfin conscient du flop retentissant de ses
prédécesseurs, Yves Bolduc s’est bien gardé de plastronner. Pas question pour
lui d’annoncer le recoupage des informations avec la régie d’assurance maladie
pour débusquer les enfants qui ne fréquentent pas les écoles reconnues par le
gouvernement. Le nouveau ministre de l’Éducation a plutôt opté pour la création
d’un comité interministériel. En faisant interagir les ministères de l’Éducation,
de la Justice
et des Services sociaux, Bolduc espère identifier des solutions législatives
qui lui permettraient d’agir plus efficacement.
À en croire Camil Bouchard, ancien professeur au Département de psychologie de l’UQAM et ex-critique en matière d’éducation du Parti Québécois, la nouvelle est encourageante… pourvu que le ministre ne perde pas de vue que c’est la protection et le développement des enfants qui doit demeurer sa priorité tout au long de son mandat. Dans une entrevue accordée à Radio-Canada, il rappelle que ces enfants des écoles clandestines sont tout simplement «piégés dans une communauté et ne peuvent espérer jouer un rôle de citoyens responsables ».
«Piégés!» Le mot est juste. Il y a quelques mois, une ex-enseignante dans une école hassidique pour jeunes filles d’Outremont m’a raconté le caractère schizophrénique de l’enseignement auquel elle était confrontée.
Dans le cadre d’un cours de science qu’elle était chargée d'offrir, cette enseignante non juive a eu, un jour, l’idée de parler de l’activité volcanique. Elle leur a expliqué que l’on pouvait considérer un volcan éteint s’il n’avait plus eu d’éruption depuis 100 000 ans.
Assise au fond de la classe, sa superviseure s’est mise à fumer sur sa chaise. Sans s’en rendre compte, la professeure venait de commettre une incroyable hérésie biblique. Elle aurait dû savoir qu’avant la création du monde, il y a 5774 ans, les volcans n’existaient pas. Pas plus que les dinosaures, d’ailleurs, qui n’ont été mis sur terre qu’au sixième jour de la création. Dans de telles conditions, on comprend les paradoxes insolubles auxquels est confronté tout prof de sciences qui se respecte.
Mais, dans ces écoles ultrareligieuses
comme dans leur quotidien, en plus d’être sacrifiés sur l’autel de l’obscurantisme
intellectuel, les enfants demeurent asservis à des codes de modestie délirants
et débilitants.À en croire Camil Bouchard, ancien professeur au Département de psychologie de l’UQAM et ex-critique en matière d’éducation du Parti Québécois, la nouvelle est encourageante… pourvu que le ministre ne perde pas de vue que c’est la protection et le développement des enfants qui doit demeurer sa priorité tout au long de son mandat. Dans une entrevue accordée à Radio-Canada, il rappelle que ces enfants des écoles clandestines sont tout simplement «piégés dans une communauté et ne peuvent espérer jouer un rôle de citoyens responsables ».
«Piégés!» Le mot est juste. Il y a quelques mois, une ex-enseignante dans une école hassidique pour jeunes filles d’Outremont m’a raconté le caractère schizophrénique de l’enseignement auquel elle était confrontée.
Dans le cadre d’un cours de science qu’elle était chargée d'offrir, cette enseignante non juive a eu, un jour, l’idée de parler de l’activité volcanique. Elle leur a expliqué que l’on pouvait considérer un volcan éteint s’il n’avait plus eu d’éruption depuis 100 000 ans.
Assise au fond de la classe, sa superviseure s’est mise à fumer sur sa chaise. Sans s’en rendre compte, la professeure venait de commettre une incroyable hérésie biblique. Elle aurait dû savoir qu’avant la création du monde, il y a 5774 ans, les volcans n’existaient pas. Pas plus que les dinosaures, d’ailleurs, qui n’ont été mis sur terre qu’au sixième jour de la création. Dans de telles conditions, on comprend les paradoxes insolubles auxquels est confronté tout prof de sciences qui se respecte.
Un exemple? Cette même enseignante a été témoin d’un évènement qui l’a franchement écœurée. Une jeune fille qui s’était vue refuser le droit d’aller à la salle de bains durant un cours n’a pas pu s’empêcher de faire pipi sur sa chaise. Après l’accident, on lui a interdit d’enlever ses collants. Elle a été contrainte de mariner tout le reste de la journée dans ses vêtements souillés. Modestie oblige, elle ne pouvait dévoiler ses jambes devant ses petites camarades de classe.
Tandis qu’on estropie les garçons en les condamnant à l’étude presque exclusive des textes sacrés, les filles, elles, reçoivent un enseignement rudimentaire qui leur permettra de servir d’interface avec le «monde extérieur». Même Lise Ravary admet que la situation des femmes ultra orthodoxe n’est pas reluisante. Dans la majorité des cas, il leur est impossible de faire des études supérieures. Elles ne sont même pas assez bonnes pour témoigner devant un tribunal rabbinique! La blogueuse du Journal de Montréal ne peut tout de même pas s'empêcher de dorer un peu la pilule des écoles clandestines: «Au lieu de lire L’Alchimiste de Paulo Coelho, ils étudient Le guide des égarés de Maïmonides [sic]». Waow!
L'auteure Myriam Beaudoin |
Avec une certaine nostalgie, pour ne pas dire une nostalgie certaine, elle a raconté que dès 12 ans, les jeunes filles se préparent lentement pour le mariage (visionner le court extrait). «Elles acquièrent toutes ces facultés féminines de bonnes femmes de la maison, qu’il s’agisse de la pureté de la nourriture, de la pureté des scènes intimes, de la pureté familiale et de la maison. Elles sont responsables de toutes les lois, toutes les traditions, tous les rituels.» Méchant choix d’avenir!
De façon réaliste, ce matin, Yves Boisvert et Mathieu Bock-Côté ont convenu que ce n’est pas demain que les autorités gouvernementales pourront mettre une fois pour toutes la clé dans la porte des écoles illégales (écouter l'entrevue). Mais il ne faut pas désespérer pour autant.
Ces enfants de l'illégale Académie Yeshiva Toras Moshe, de la rue Casgrain (Plateau Mont-Royal), seront-ils la nouvelle génération sacrifiée? |
En fermant le robinet des subventions gouvernementales, la pression se fera plus grande sur les écoles clandestines, mais il y a d’autres fuites qui, peu à peu, pourraient miner les fondations des yeshivas intégristes.
Il semble que de plus en plus de jeunes hassidiques font défection. Grâce, entre autres, aux nouvelles technologies d’information et de communications, ils n'auront jamais eu autant d'opportunité de se rapprocher et de s'entraider.
Aux États-Unis, par exemple, des ultraorthodoxes défroqués créent des blogues et des pages Facebook en formant ce que l’on a baptisé une communauté Off the derech (terme hébreu signifiant Hors du chemin) et où les participants se soutiennent et dénoncent, parmi tant de choses, les lacunes du système d’éducation religieux auquel ils ont été soumis.
Il est extrêmement
intéressant de visionner le reportage de NBC où on nous présente quatre anciens
hassidim qui ont eu le courage de briser le moule de leur éducation ultrareligieuse
pour n'écouter que leur soif de connaissance et de réalisations personnelles. Voici un reportage qui laisse entrevoir une lueur d'espoir.
1 commentaire:
Nous avons la responsabilité de nous tenir debout pour protéger et préserver les acquis d'une société laïque et ouverte, et de ne jamais céder à l'intolérance sectaire et perdre espoir.
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