mardi 11 mars 2014

POURIM: LES NÉGATIONNISTES

Dans leur cabale pour imposer leurs autobus lors de la fête du Pourim, les leaders hassidiques et leurs alliés ne manquent jamais de sortir les violons.

La tactique est simple. Il leur suffit de prétendre que ce sont les petits enfants de la communauté ultraorthodoxe qui feront  les frais de «l'intransigeance» des autorités municipales. L'an dernier, Mme Kathryn Harvey, une activiste de Friends of Hutchison Street avait joué la carte de l'apitoiement en affirmant publiquement que «cette histoire [d'autobus illégaux] va affecter les enfants qui seront victimes de dommages collatéraux». Avouez que présenté comme ça, ça donne très mauvaise presse aux autorités municipales.

Jamais les enfants fêtant Pourim n'ont été affectés par le règlement 1171 sur la circulation d'autobus. Ils célèbrent cette fête avec leurs parents qui conduisent leurs voitures familiales.

Le véritable problème en est un de désinformation systématique des porte-parole hassidiques.

Dans le cadre de Pourim, vous devez savoir que les enfants n'empruntent jamais ces autobus interdits. Seuls les adolescents et les jeunes hommes de cette communauté sillonnent le quartier, de jour comme de nuit, à bord des autobus de 21 places assises (les minibus autorisés ont un maximum de 15 places). La raison est bien simple. Lors de cette fête, on encourage ces jeunes hommes à s'enivrer. Il s'agit d'une des particularités de cette célébration.  En revanche, aucune fille, peu importe son âge, n'a été aperçue faisant cette tournée des grands ducs motorisée dans les rues résidentielles d'Outremont. 

Les abus d'alcool sont fréquents. À tel point que le site ultraorthodoxe Bill 613 sent le besoin de publier des consignes de sécurité très explicites pour l'occasion.  

On y apprend qu'à chaque Pourim, Hatzoloh, le service d'urgence spécifique à la communauté juive est, entre autres, débordé d'appels d'aide de la part des fêtards. Toute une série de conseils est donnée aux adolescents et aux parents pour éviter les drames ou les accidents. La même problématique de la consommation d'alcool chez les mineurs ultraorthodoxes durant Pourim se vit chez leurs coreligionnaires états-uniens.








Pour mettre en garde la communauté contre la surconsommation d'alcool, Bill 613 souligne aussi que des affiches comme celle-ci sont placées par Hatzoloh dans toutes les synagogues de Montréal.  





Voici le genre «d'enfants» qui célèbrent Pourim à bord des autobus à doubles essieux de 21 sièges. Ils arborent barbes, barbiches et favoris.

  
Vous aimeriez avoir un aperçu de l'ambiance qui règne dans une de ces manifestations joyeuses et extravagantes de Pourim? Cliquez ICI.
 
Nous n'avons aucun problème à ce qu'une communauté où une autre fasse la fête. Même bien arrosée. Évidemment, à défaut de recourir à un organisme comme Nez Rouge, nous considérons qu'alcool et autobus ne font pas bon ménage sur nos rues résidentielles.

Quand on nous sert que sans les autobus, les enfants sont privés de leur fête, c'est tenter de nous remplir comme des cruches.

Quand Alex Werzberger raconte à la télé que Pourim se déroule de 10 h le matin jusqu’à 5, 6, 7 h l’après-midi», on a envie de pouffer de rire. Certains de leurs autobus ont été photographiés remplis de jeunes hommes aux chapeaux de cowboy blancs et circulant jusqu'à 1 h 41 de la nuit.

Quand Baruch Posner, Hirsch Teitelbaum ou Cheskie Weiss (du site ultraorthodoxe OutremontHassid) soutiennent que Pourim ne dure qu'une journée, on a envie de leur mettre le nez sur le document que leurs acolytes de Friends of Hutchison Street avaient distribué aux portes, l'an dernier et où il était écrit noir sur vert que la fête se déroulerait les 23 et 24 février.

Quand ce trio pousse le ridicule jusqu'à prétendre que je représente «la voix de l’autorité» à Outremont et que je fais trembler la mairesse, les conseillères d’arrondissement et les citoyens ordinaires, je me dis qu'ils sont mûrs pour s'inscrire au Festival Juste pour Rire. Ils ont certainement un très bel avenir devant eux.

Quand ces grands prêtres écrivent sans aucune vergogne sur leur site que «[mon] succès est l’ignorance du grand public qui, espère-t-il, ne prendra jamais la peine de vérifier les faits», ils sont d'un mépris abyssal à l'égard des citoyens. En fermant délibérément les yeux sur les faits facilement vérifiables que nous rapportons, ils deviennent de vulgaires négationnistes.

À force de nous charrier, de nous mystifier et de nous prendre pour des valises, comment ne pas éprouver de plus en plus de méfiance à leur égard? Ça finit par saouler tout le monde.


C'est fort dommage pour l'ensemble des citoyens et, en particulier, pour les membres de leur propre communauté qui ne sont nullement responsables de ces intrigues, machinations et manœuvres malhonnêtes de leurs dirigeants.


Hélas, il semble que ce ne sera pas demain qu'ils comprendront que cette façon de faire ne fera qu'élargir le fossé. Remarquez que si l'idée est de rester en marge, leur politique est un véritable succès.

1 commentaire:

Esther Cohen a dit…

Est-ce possible pour une fois de vivre sa fête religieuse sans violer des règlements municipaux ou provinciaux?

Sinon, quel est le véritable but de cette fête? La défiance, l'affirmation, la revanche, créer un précédent... Pourquoi négocier le fonctionnement de la société civile (que les ultra-extrémistes ont décidé de faire partie en venant s'installer dans la métropole au lieu de s'ouvrir une ville à eux-mêmes) au détriment de la sécurité des citoyens et de la légitimité du code de loi?

Va-t-il falloir que quelqu'un se face happer par un autobus (rendu légal malgré un règlement municipal contraire) par un conducteur ivre (que la SPVM n'ai pas cru bon d'intercepter parce que c'est le temps de l'année où ça devient normal à Outremont) pour qu'on se rende compte que le règlement est là pour une raison?

C'est « plate » pour les uns, mais les lois ont été faites pour tous et tout le monde est protégé par celle-ci.