Lors du débat des chefs de jeudi dernier, François Legault a apostrophé Philippe Couillard au sujet du port de signes religieux au sein de l'appareil de l'État. Le chef du PLQ a soutenu qu'on n'a pas à légiférer sur les libertés tant que le problème n'existe pas. Couillard préfère guérir plutôt que de prévenir. Plus payant à l'acte? Au cas par cas?
L'uniforme «inclusif» approuvé à Edmonton |
Le jour même du fameux débat des chefs, La Presse publiait dans ses pages la lettre de M. Louis Gill.
L'économiste et professeur retraité de l'UQAM rappelle au bon docteur Couillard que non seulement des problèmes d'accommodements existent bel et bien, mais que nous y sommes confrontés depuis belle lurette.
L'aspirant libéral au poste de premier ministre va-t-il prétendre qu'en 2007, son chef Jean Charest avait créé la commission Bouchard Taylor pour d'hypothétiques questions liées à d'éventuels accommodements consentis sur des bases religieuses? Ben voyons donc!
M. Gill rappelle la saga du méga accommodement que l'UQAM avait accordé, en 2000, non pas «[à] un étudiant isolé, mais [à] une communauté entière, la communauté juive hassidique de Montréal». Le deal, conclu avec le très controversé Torah and Vocational Institute of Montreal (TAV) (lire ma chronique du 11 décembre 2009), prévoyait que des programmes universitaires complets soient dispensés sur une base de discrimination religieuse, sexuelle et linguistique.
Première pelletée de terre du TAV : Le conseiller orthodoxe Lionel Perez avec Abraham Boyarsky, le controversé directeur et fondateur de la Torah and Vocational Institute-TAV |
À l'époque (comme aujourd'hui), on prétendait que ce type de contorsions allait permettre aux femmes de milieux ghettoïsés de sortir de leur isolement.
Il est tout de même intéressant de constater que le gouvernement ne peut exiger de ses fonctionnaires qu'ils s'abstiennent simplement de porter des signes religieux apparents sur les heures de bureau sans se faire taxer de xénophobe. Par contre, des institutions d'enseignement — dont plusieurs ne répondent même pas aux exigences minimales du ministère de l'Éducation — peuvent, sans problème, proscrire le port du pantalon et du chemisier pas boutonné comme une soutane. Personne ne déchire sa chemise ni ne soulève la question des libertés individuelles pour ces enseignantes québécoises. Même Julius Grey ne s'émeut pas de l'interdit du port ostentatoire des clavicules et des rotules. Deux poids, deux mesures?
Petite devinette du samedi:
Quel est le lien entre le TAV, Raël, la secte Lev Tahor de Sainte-Agathe, le zonage de Val Morin, l'érouv d'Outremont, le nabab du ghetto et l'Académie Beth Esther? Si vous cliquez sur les liens de ce paragraphe, vous réaliserez que tous ces thèmes litigieux (et religieux!) ont été le miel et le caviar du seul et unique Julius Grey, l'anticommunautariste auto-proclamé.
Vive l'harmonie interplanétaire! |
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