vendredi 19 octobre 2012

LES PUSTULES



Hier, en début d’après-midi (18 octobre 2012), un citoyen du Mile-End a remarqué un long camion de déménagement stationné en double sur la rue Hutchison, à la hauteur de la rue Bernard. Deux hommes déchargeaient une grande quantité de sommiers et de matelas dans cet immeuble qui logeait l’ancien restaurant La Mère Poule.
Le déchargement des matelas et des sommiers à la synagogue en chantier au coin de Hutchison et Bernard
Ce n’est pas la première fois que cela se produit. Le 12 juin 2011, un autre lot de matelas avaient pris le chemin du 2e étage de cet immeuble acheté en 2007 par des hassidim. Pourtant, les permis de transformation émis avaient été accordés pour un lieu de culte au rez-de-chaussée et pour une école d'enseignement spécialisé (école religieuse) au 2e étage. Dites-nous une chose, Messieurs les inspecteurs du Plateau. Les étudiants hassidiques vont-ils suivre leurs cours couchés de tout leur long? Ça vaudrait la peine que vous alliez jeter un coup d’œil pour voir ce qui s’y passe. Ça sent vraiment pas bon.
 

L'éternel chantier de la synagogue du 384, Bernard ouest
Remarquez que ce n’est pas d’aujourd’hui que les choses ne tournent pas rond sur ce chantier qui n’en finit plus de finir. Cela fait plus de cinq ans que les vitrines de l’immeuble sont tapissées de papier Kraft qui tombe en lambeau.

Souvenez-vous de la montée de lait d'Alex Norris lorsqu’un commerce de la rue Saint-Denis avait osé placer une pellicule orange sur les vitrines pendant les travaux de rafraîchissement de l’établissement. «Si vous êtes absolument déterminés à vous installer dans notre quartier, avait lancé le fougueux conseiller de la Ville pour le Plateau Mont-Royal, je vous prie de le faire de façon plus respectueuse de nos citoyens et de notre architecture patrimoniale.»

Le 16 novembre 2011, après que je me sois plaint publiquement de l’état de délabrement inacceptable de l’ancien restaurant La Mère Poule, Alex Norris m’avait écrit. «J'ai été en contact plus récemment avec les gens qui se sont installés dans l'ancien restaurant La Mère Poule pour les encourager à remplacer le papier kraft qui se trouve dans leurs fenêtres… Ils m'ont répondu qu'ils allaient installer des rideaux à la suite des rénovations qui sont en cours, des rénovations qui devraient se terminer d'ici 8 semaines.»


Huit semaines? Je ne voudrais pas faire de peine à M. Norris, mais cela nous amenait au 12 janvier 2012. Aujourd’hui, près d’un an plus tard, la secte n’a toujours pas accouché de sa synagogue. Comme plusieurs autres lieux de culte hassidique du coin, l’endroit a toujours l’allure d’un taudis infect. Il n’y a pas d’erreur, les dirigeants ultraorthodoxes font preuve de beaucoup d’ingratitude à votre égard, M. Norris. Vous avez pourtant toujours fait des pieds et des mains pour les accommoder.


Mais j’y pense, Alex. Que se passe-t-il avec le bâtiment industriel au coin des avenues Van Horne et du Parc? Vous savez, l’immeuble qui appartient à M. Michael Rosenberg et qui a justement l’allure d’une grosse pustule
irrespectueuse des citoyens et de notre architecture patrimoniale?

L'immeuble de Michael Rosenberg au coin des avenues Van Horne et du Parc
Le 17 novembre 2011, vous m’aviez dit que vous vous étiez plaint directement à Monsieur Rosenberg de l'état de son bâtiment industriel (voir le reportage de Radio-Canada ). M. Rosenberg vous aurait répondu avoir des difficultés à obtenir un permis pour remplacer les fenêtres de son bâtiment.

Pourtant, le 11 février 2011, votre collègue Richard Ryan, conseiller de Projet Montréal pour le Mile End, nous confirmait que Rosenberg avait obtenu l’autorisation de votre conseil pour l’installation de fenêtres pour son immeuble avec la bénédiction du comité consultatif sur l’urbanisme (CCU). Cela fait au moins 20 mois que son permis est disponible. Êtes-vous allé voir l’avancement des travaux que vous exigiez de lui?

Je vais vous rafraîchir la mémoire, M. Norris. Il y a 11 mois, vous m’avez écrit ceci : «Les travaux n'ont pas avancé au rythme que j'aurais souhaité. Je m'informerai auprès de notre direction des permis et inspection afin de déterminer pourquoi les choses semblent avancer si lentement...»


Alors, près d’un an plus tard, dites-nous donc ce que vous a répondu la direction des permis et inspection? Sur le terrain, rien n'a bougé d'un iota.


Pour un élu de Projet Montréal qui se fait un malin plaisir de

donner une raclée au petit propriétaire d’un A&W, je vous trouve pas mal moins fanfaron devant un magnat de
Alex Norris: deux poids, deux mesures lorsqu'il s'agit de Michael Rosenberg?
l’immobilier. Et c’est vous qui m’écriviez (toujours le 17 novembre 2011) : «Soyez assuré que les inspecteurs de notre arrondissement, ainsi que notre équipe d'élus, ne font aucune distinction selon les origines ethniques, religieuses ou culturelles des personnes qui contreviennent à nos règlements»? Ah! oui, vraiment ? Serait-ce alors le pouvoir de l'argent qui expliquerait votre soudain manque de vigueur ? À moins que ce soit votre soif de votes hassidiques? Ou les deux!

3 commentaires:

M. Rigault a dit…

Bravo, bien joué. Encore des preuves irréfutables du laissez faire de certains de nos concitoyens qui contribue à détériorer la qualité de notre environnement.

M. Norris, vous qui m'avez dit que vous alliez prendre le temps de répondre à ma lettre de je ne sais plus quel mois de 2010... Allez-vous nous répondre collectivement et clairement à la question posée par M. Lacerte aujourd'hui?

Merci de faire votre devoir.

France Cloutier a dit…

C'est effectivement assez scandaleux de laisser faire ce placardage de fenêtre dans le quartier surtout que ce n'est pas un cas unique (Lingerie Rose-Marie,la mère poule etc)
On n'a qu'à regarder l'état de délabrement général des triplex du quartier ...
Pas l'impression que le changement est pour demain.. hélas

Mariclaude Ouimet a dit…

Ces 2 magnifiques immeubles sont aux portes d'entrée d'Outremont (quand on arrive par Bernard ou Van Horne).

Il est du devoir de la mairesse Cinq-Mars et du directeur d'urbanisme Chapuis d'insister auprès des leaders hassidiques (Werzberger et Rosenberg) pour que la situation soit corrigée.

Malheureusement à Outremont, la connivence entre les duos Cinq-Mars/Chapuis et Rosenberg/Werzberger prime sur l'intégrité et la transparence dans l'administration de l'arrondissement.