dimanche 26 septembre 2021

LES FINANCES À PHILIPE


Au milieu de l’été, les résidents d’Outremont qui habitent autour de la rue Fairmount ont reçu de l’administration Tomlinson une feuille 8 ½ par 11. Il s’agissait d’un «Avis important». L’équipe Projet Montréal/Outremont annonçait qu’elle suspendait les travaux de sécurisation des espaces qu’empruntent chaque jour des centaines d’enfants qui fréquentent trois écoles et un CPR de cette rue très achalandée aux heures d’entrée et de sortie des classes.

Avez-vous une idée du motif qu’a invoqué le conseil d’arrondissement pour mettre sur la glace ces interventions destinées à protéger nos enfants ? Tenez-vous bien. Dans son communiqué, le conseil Tomlinson écrit noir sur blanc que «ce report par l’arrondissement est motivé par des soucis de saine gestion financière». Oui, oui, vous avez bien lu : Tomtom, Pollak, Patreau et Magini nous disent qu’ils ont à cœur de  prendre grand soin de notre petit cochon collectif. Vous pouvez bien pouffer de rire !

À chacun ses priorités, hein messieurs? On suspend les travaux de sécurisation autour de trois écoles et on se paye un monument pour faire avaler des couleuvres au peuple.  Espérons que ce bon peuple se souviendra de vous.

Mais ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle. Surtout quand on sait qu’au cours des quatre années de leur mandat, Tomlinson et ses conseillères se sont bien amusés avec les bidous des contribuables. 

Quand on apprend que Tomlinson ramasse la bagatelle de 104 812$ par an, Patreau, 77 927$, Pollak, 72 056$ et Magini, 67 805$, on ne s'étonne pas qu'ils trouvent que rien n'est trop beau pour eux. «Sky is the limit!». 

Au conseil, seul Jean-Marc Corbeil a catégoriquement refusé de voter en faveur de l'augmentation salarielle substantielle que Tomlinson voulait offrir à ses conseillères sur un plateau d'argent. Cette augmentation aurait pourtant permis à Corbeil de s'enrichir lui aussi. Mais touchant déjà 52 141$, il estimait que c'était plus que suffisant pour les conseillers du plus petit arrondissement de la métropole. 

Chez Philipe, quand on fête, oubliez la piquette! Ses conseillères Magini, Pollak et Patreau ont du gros fun noir avec nos sous.

Pour mousser leur soi-disant credo écologique, pour en mettre plein la vue en prévision de la prochaine élection ou pour faire oublier leur asservissement au lobby ultrareligieux, ils ont flaubé à qui mieux mieux.

Rappelez-vous. Tomlinson et sa suite ont commencé par gaspiller 20 000 $ pour une guinguette de quelques tables de pique-nique sur l’asphalte déserté de l’avenue Dollard. Méchant beau spot, toi ! En plein îlot de chaleur alors que le parc Raoul-Dandurand se trouve à deux mètres de là. 

Puis, il y a eu ces 32 000 $ pour faire peinturer une «murale». Pas une œuvre que l’on peut admirer sur un mur. Non. Sur l’asphalte d’un tronçon de l’avenue Bernard. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut piétiner un travail « artistique ». Piétinez, citoyens. Piétinez, puisque c’est à vos frais !

Parlant de piétonnisation, Projet Montréal n’a pas hésité à griller un autre 200 000 $ sur cette même artère. C’est vrai que cela comprenait les blocs de béton peinturlurés, quelques amuseurs publics, un beau bac de sable, des chaises — qu’on se demande où elles seront empilées l’automne venu — et deux bouts de boyaux d’arrosage savamment percés pour rafraîchir des tables où les badauds ne pouvaient s’asseoir parce qu’elles étaient… détrempées ! Tout ça avec en prime des cyclistes qui ne respectaient pas l’interdiction de chevaucher leurs montures écologiques. Pas grave. Au moins, fini les maudits chars polluants !

Comme si les dépenses somptuaires ne suffisaient pas, Projet Montréal a jeté plus d’un demi-million par les fenêtres de la future synagogue de Michael Rosenberg, au coin de Champagneur et Bernard. C’était la façon pour le maire sortant d’espérer faire avaler au bon peuple qu’il s’est couché à plat ventre devant le lobby hassidique. Il n’a donc pas lésiné sur le granit « high standing » pour sa placette.


La semaine dernière, Tomlinson inaugurait sa placette qui porte désormais le nom de Monique Mercure. On peut se demander ce que l’illustre comédienne qui a brillé dans des pièces comme La saga des poules mouillées, La paix du dimanche et Tartuffe penserait d’être immortalisée devant la plus grande synagogue intégriste post-référendaire de l’avenue Bernard.

On ne s’étonnera pas que le maire sortant se soit contenté «d’une brève allocution sur la petite histoire de l’aménagement de la place». La patate est chaude à quelques semaines des élections.

Pour honorer la mémoire de cette illustre grande officière de l’Ordre national du Québec, peut-être devrait-on suggérer au prochain maire de l’arrondissement d’organiser, au fil des étés, une grande rétrospective des œuvres dans lesquelles l’actrice a été en vedette. Ce serait chouette, non, des projections nocturnes tous les samedis soir de la belle saison sur le mur de la placette du Théâtre Outremont ?

C'est un rendez-vous, les samedis soir de l'été prochain?



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