vendredi 26 avril 2019

L’ESSENCE DE LA PUTRESCENCE


Chaque printemps, c’est la même chose. La neige n’a pas encore disparu que déjà les perce-neige pointent. On serait aux petits oiseaux si seulement les ordures urbaines ne refaisaient pas surface au même moment.

Dans La Presse du 24 avril, un professeur en tourisme de l’UQAM est ahuri de voir le nombre de poubelles qui, au lendemain du congé pascal, débordent au parc Jarry. Comment, en effet, ne pas avoir la nausée à la vue de tous ces lieux publics jonchés d’immondices?

Mais il y a plus estomaquant encore. On constate que des institutions et des citoyens reproduisent ce même type de dépotoir… dans leur propre cour! Et cela, à longueur d’année. Ce n’est plus seulement un manque de fierté personnelle ou une absence de considération pour le voisinage, mais la création de foyers d’insalubrité publique aussi intolérables que nocifs.



Cour et ruelle Hutchison/du Parc au nord de Fairmount, le 17 mars dernier

Comment supporter un seul instant que des cours arrières et des ruelles de notre milieu de vie ressemblent à des soues à cochons qui se déversent comme une débâcle du printemps?

Dans son hallucinante auto­bio­gra­phie intitulée «Pourquoi moi? Ma vie chez les juifs hassidiques», mon ex-collègue Lise Ravary, convertie au judaïsme, racontait combien le tribunal rabbinique ultraorthodoxe semblait très préoccupé que ses enfants non-juifs puissent contaminer les aliments et les articles de cuisine cachère qui se trouvaient dans ses armoires. À tel point qu’il lui avait ordonné de les cadenasser. Or, quand on voit les montagnes de déchets contaminés qui pourrissent dans la cour et la ruelle de la synagogue qui se trouve juste derrière le YMCA du Parc, on s’étonne de la tolérance des principaux intéressés. On se demande où diable est allé se terrer le tribunal d’Abraham. Pauvre Lise qui espérait que son bouquin puisse contribuer à réhabiliter l’image sérieusement écornée des hassidim de Montréal! 


La synagogue-dépotoir du YMCA donne raison à Lise Ravary lorsqu’elle surnomme la Pâque juive «La fête des assiettes jetables», sauf que ça ne se produit pas seulement à la Pessa'h!

Car il faut bien le constater. Le 30 mars dernier, après qu’une citoyenne du Plateau ait mis sur Facebook une photo de l’état scandaleux de la synagogue, le maire du Plateau Luc Ferrandez a confirmé qu’il s’agissait bien d’une institution récalcitrante qui a collectionné les contraventions au fil des ans. Il parle de possibles recours légaux à l’encontre du pollueur dont les ouailles enjambent sans état d’âme les monticules de pourriture lorsqu’ils sortent par la ruelle.


La page Facebook où le maire du Plateau se montre très agacé par le comportement des administrateurs de la synagogue récalcitrante

Le 7 avril, un jobbeur de la synagogue-dépotoir a délesté dans la ruelle pas moins de 65 gros sacs de poubelles. Le dimanche suivant, il a extrait de cette cour infecte près de 90 sacs Glad. Comme ça, directement sur l’asphalte! Aucun conteneur, aucune mesure n’ont jamais été imposés par l’arrondissement pour empêcher la vermine de se faire une partouze.



Outre les quelque 90 sacs de poubelles mis à la ruelle le 14 avril, il semble que les ultra religieux de cette synagogue aient déversé une substance sur la chaussée qu'ils ont recouvert d'un produit absorbant. Belle job, les boys!

Aux dernières nouvelles, un ménage a été fait, mais pendant combien de semaines la situation demeurera-t-elle acceptable? En attendant, chapeau bas au maire Ferrandez!

Si encore il n’y avait que ce délinquant dans les parages. Ces derniers mois, une citoyenne d’Outremont s’est présentée à au moins deux reprises aux assemblées du conseil d’arrondissement pour se plaindre d’un problème majeur de gestion de poubelles dans la ruelle qui borde les rues Durocher et Hutchison, entre Van Horne et Lajoie.

Depuis 1 an et demi, cette résidente est aux prises à une infestation de souris et de rats dans son appartement de la rue Durocher. Elle a beau avoir englouti quelques milliers de dollars pour la dératisation, les exterminateurs lui disent chaque fois que tant que les gens autour de chez elle vont «domper» leurs déchets dans la ruelle à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, elle ne pourra pas se débarrasser des rongeurs à longue queue qui arpentent sa cuisine.


21 avril 2019: Couches souillées, sacs de plastique et contenants de styromousse jetés directement dans la ruelle Durocher/Hutchison entre Bernard et Van Horne. Miam! Miam!

Hélas! pour cette résidente assiégée, la conseillère de Projet Montréal de son district outremontais ne semble vraiment pas préoccupée par la vermine qui pullule. Aux dires de la citoyenne manifestement écoeurée, Mindy Pollak n’a même jamais daigné répondre aux courriels qu’elle lui a envoyés à ce sujet. C'est vrai que pour Mindy livrer un membre de sa propre communauté, ça ne se fait pas.
L’interdiction de dénoncer les agissements d'un de ses coreligionnaires à des autorités non juives lui vient du Talmud. Ça s'appelle la Mesira. Et croyez-moi, on ne badine pas avec ça.


21 avril 2019: Promenade à l'aube de ce beau dimanche de Pâques dans la ruelle Hutchison/du Parc, entre Bernard et Van Horne. À défaut d'une chasse aux cocos de Pâques, on peut se rabattre sur ces cacas de Pessa'h qui traînent là depuis au moins trois jours.

On ne se racontera pas d’histoires. Dans le district Claude-Ryan d’Outremont et en bordure du Plateau, le problème de la gestion des déchets domestiques et de l’insalubrité de nos ruelles résulte principalement des pratiques déplorables des administrateurs de quelques lieux de culte et de la négligence effarante de certains de leurs fidèles. À ceux et celles qui trouveraient mes propos absolument « politically incorrect » et nauséabonds, je suggère la description qu’en a faite Joseph Rosen, un journaliste juif qui habite le Mile-End et qui, en 2017, s’exprimait ainsi (ma traduction) dans le magazine The Walrus:
 

«Ayant vécu parmi les hassidim pendant plus de dix ans, ce ne sont plus les murmures divins que j’entends. Je sens plutôt les ordures. Les hassidim génèrent plus de déchets ménagers qu’il ne paraît humainement possible : au fil des ans, assis sur ma véranda, j’ai souvent été encerclé deux fois par semaine par des dizaines de sacs d’ordures... Presque tous [mes voisins] sont des hassidim. Au fil des étés, les déchets faisaient ce que doivent faire tous les déchets durant la canicule, ce qui laissait le trottoir inutilisable jusqu’à l’arrivée des camions, puis une flaque de lixiviat qui persistait jusqu’au lendemain. La puanteur envahissait le temps et l'espace... De temps en temps, je craignais que tous ces déchets hassidiques attirent des rats...»


Heureusement, chaque année, des corvées de propreté sont organisées par des citoyens qui souhaitent améliorer leur milieu de vie et l’environnement. Justement, à Outremont, il y en a deux au programme. L’une se tient le 27 avril dans la ruelle Champagneur/Bloomfield et une autre est prévue pour le 5 mai.


Si vous souhaitez vous limiter à la photo souvenir et vous tourner les pouces dans des gants de chevrette comme l’avait superbement fait la conseillère Mindy Pollak en 2017, je vous suggère de faire acte de présence à la corvée de la ruelle Champagneur. Vous n’aurez même pas une crotte de raton-laveur à ramasser.


La ruelle Champagneur/Bloomfield, entre Bernard et Lajoie, telle qu'elle se présentait le 22 avril 2019. On repassera pour les perce-neige, mais au moins pas l'ombre d'un détritus!

Par contre, si vous n’y participez pas pour la frime ou pour la photo promotionnelle des élues, rendez-vous plutôt dans les ruelles Durocher et Hutchison, le 5 mai prochain. Mais dépêchez-vous. En date d'aujourd'hui, sur les 100 places disponibles, il n'en reste que... 96!


21 avril 2019: Easter eggs & Tim Horton avant la Résurrection?

Vous serez certes fourbus à la fin de l’exercice, mais vous n’y serez pas allés pour rien. Vous pourriez même répéter l'exercice à souhait. Avant de venir à bout des déjections emballées et autres fientes industrielles, vous en auriez pour un sapré bout de temps. Garanti!

Pour vous donner le goût de devenir le Bon Samaritain de la parabole et vous permettre de prouver que vous aimez vraiment votre prochain comme vous-même, allez donc faire un tour dans le bout de ruelle derrière chez Mindy Pollak. Déjà qu'elle ne peut pas nous serrer la main, la conseillère de Projet Montréal ne s'abaissera probablement pas pour jouer dans le caca, mais elle vous regardera sûrement avec admiration pour votre dévotion.

21 avril 2019: L'état de la ruelle et d'une cour tout près de la résidence de Mindy.

Une p'tite dernière avant de se quitter? OK, d'abord. Mais c'est la dernière pour ce soir.




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