Depuis que le débat a été
lancé, en août dernier, pas moins de 588 articles ont été publiés sur le projet de la charte
de la laïcité... uniquement dans Le Devoir! Heureusement qu’il n’y a pas
de crise des accommodements, sinon, qu’est-ce que ça serait.
Dans cette profusion d’opinions,
nous avons entendu tout et son contraire. Charles Poutine Taylor
et Guy Franco Breton ont atteint les confins du ridicule. Les anciennes juges de la Cour suprême Claire L’Heureux-Dubé et Louise Arbour inscrivent leur dissidence l’une par rapport à l’autre sur le bienfait ou l’odieuse
marginalisation que la charte réserverait aux femmes. Alors que le Barreau place la liberté de religion au-dessus de tous les autres droits et libertés, les Juristes pour la laïcité et la neutralité religieuse de l’État soutiennent que le projet de loi 60 ne porte nullement atteinte à la protection des minorités. Pour sa part, en raison, entre autres, de son penchant pour le tchador, Philippe Couillard s'est fait passer sur le corps par Fatima Houda-Pepin qui lui a dit ce qu'elle pensait des tenues importées et imposées au nom de la liberté de religion.
Controversée, la charte? Bien sûr! Sinon, il n'y aurait pas matière à débat.
Électoraliste, la charte? Ça ne fait aucun doute. On peut le déplorer, mais connaissez-vous un seul parti politique (aussi bien dans l'opposition qu'au pouvoir) qui ne soit pétri de ces considérations stratégiques ou démagogiques?
Pensons seulement aux propos cousus de fil blanc des Denis Coderre et Philippe Couillard. Devant un parterre de dirigeants hassidiques d'Outremont, le premier a prétendu se battre «contre la Charte [des valeurs québécoises] parce qu'elle divise les gens». Le deuxième, lui, a juré qu'il ne se rendra «jamais complice» d'une manœuvre qui «divise et fracture» la société québécoise. À ce compte-là, vont-ils aussi s'engager à se battre contre leurs propres partis politiques parce qu'ils divisent les gens?
Une urgence nationale, la charte? Peut-être pas, mais faut-il nécessairement attendre qu'il soit minuit moins une pour agir ou prévenir? Pour faire preuve d'ouverture, doit-on permettre aux intégristes de tout poil de prendre le temps de bien implanter leurs réseaux fondamentalistes dans laquelle sur leur terre d'accueil et de propager leurs conceptions politico-religieuses fanatiques, rétrogrades et misogynes?
Controversée, la charte? Bien sûr! Sinon, il n'y aurait pas matière à débat.
Électoraliste, la charte? Ça ne fait aucun doute. On peut le déplorer, mais connaissez-vous un seul parti politique (aussi bien dans l'opposition qu'au pouvoir) qui ne soit pétri de ces considérations stratégiques ou démagogiques?
Pensons seulement aux propos cousus de fil blanc des Denis Coderre et Philippe Couillard. Devant un parterre de dirigeants hassidiques d'Outremont, le premier a prétendu se battre «contre la Charte [des valeurs québécoises] parce qu'elle divise les gens». Le deuxième, lui, a juré qu'il ne se rendra «jamais complice» d'une manœuvre qui «divise et fracture» la société québécoise. À ce compte-là, vont-ils aussi s'engager à se battre contre leurs propres partis politiques parce qu'ils divisent les gens?
Nos hommes politiques raffolent des intégristes religieux. Denis Coderre avec l'imam chiite Ali Sbeiti; le porte-parole hassidique Mayer Feig avec Philippe Couillard; Mayer Feig en compagnie du ministre du multiculturalisme Jason Kenney, lors de la récente visite de Stephen Harper en Israël. | . |
Une urgence nationale, la charte? Peut-être pas, mais faut-il nécessairement attendre qu'il soit minuit moins une pour agir ou prévenir? Pour faire preuve d'ouverture, doit-on permettre aux intégristes de tout poil de prendre le temps de bien implanter leurs réseaux fondamentalistes dans laquelle sur leur terre d'accueil et de propager leurs conceptions politico-religieuses fanatiques, rétrogrades et misogynes?
En matière d’intégration, certains reprochent au ministre Drainville de ne pas s'attaquer aux véritables priorités. Bien sûr qu'il y a d'autres politiques qui pourraient s'avérer plus importantes encore. La fin des subventions aux écoles privées confessionnelles ou les exemptions d'impôts aux communautés religieuses, par exemple. Mais si, déjà, le simple fait de demander aux quelques employés de la fonction publique, des milieux scolaires et hospitaliers de réserver le port de leurs breloques ou bouts de tissus ostentatoires en dehors de leur quart de travail fait crier Au meurtre!, bonne chance pour le retrait des subventions ou des exemptions d'impôt! Le projet de loi 60 est un premier petit pas qu'il faut faire.
Quand j'entends une certaine élite prétendre que nous sommes plus facilement enclins à demander aux «autres» de se départir de leurs symboles religieux, je sursaute. De la xénophobie, vraiment? Faut-il rappeler à tous ces bien-pensants qu'au cours des années 1960, nous avons exigé de nos propres sœurs et frères qu'ils remisent cornettes et soutanes? Nous avons aussi déconfessionnalisé les manuels scolaires. Fini les livres de mathématiques où on nous faisait compter les âmes, les indulgences et les grenouilles de bénitiers. Fini les leçons de français où nous devions réciter le petit catéchisme par cœur. En comparaison, ce qui est aujourd'hui demandé aux croyants de toutes confessions est une bien petite anicroche. À moins, bien sûr qu'ils soient des intégristes purs et durs.
En passant, combien y aurait-il de martyrs sacrifiés sur l'autel de la fonction publique si la charte devait être promulguée telle que le souhaiterait le gouvernement? D'abord, la très vaste majorité des catholiques, musulmans, juifs et autres qui vivent et travaillent au Québec n'arborent aucun signe distinctif dans leur vie de tous les jours.
Sur les quelque 600 000 employés de l'état québécois, combien portent turban, kippa ou voile? Quelques centaines? Combien d'entre eux quitteraient leur emploi s'ils devaient laisser ranger leur symbole religieux quelques heures par jour? Je mettrais ma main au feu qu'on en compterait quelques dizaines tout au plus. J'en suis d'autant plus convaincu que plusieurs croyants ont soutenu sur la place publique que ce qui les définit c'est ce qu'ils ont dans la tête et non sur la tête. Si c'est le cas, c'est réglé, non? On porte sa foi en soi et c'est très bien comme ça.
Comme le dit Louise Mailloux, auteure de Une charte pour la nation — La laïcité, un projet d’avenir, un ouvrage très percutant que je vous recommande, «les gens ont la liberté de croire ou de ne pas croire, mais cela ne leur donne pas pour autant le droit d’imposer leurs croyances dans l’espace civique.» (visitez sa page Facebook)
Dans le milieu juridique, tout le monde connaît l’adage: Il importe qu'il y ait non seulement justice, mais aussi apparence de justice! De la même façon, dans un état qui se veut neutre, il ne suffit pas
qu’il y ait neutralité. Il faut qu’il y ait apparence de neutralité. Bien sûr, dans un cas comme dans l'autre, cela n'est pas une garantie de vertu absolue, mais à défaut de la perfection...
2 commentaires:
Durant que tous glosent autour du principe de laïcité, au plan concret, la population continue à payer rabbins ou imams à son insu en passant à la caisse de l'épicerie et le désarroi des gens des régions se creuse dans l'indifférence générale:
http://natsaguenay.blogspot.ca/2014/01/kosher-et-halal-au-saguenay-lac-saint_10.html
La cacheroute est le bien-être social des hassidims. Chaque produit vendu leur rapporte environ 1 sous.
1 cent, ce n'est rien! Mais multipliez cela par tous les produits ayant le sceau cachère et le résultat devient énorme!!
J.E. a fait un reportage à ce sujet. Protégez-Vous aussi. Et d'autres.
Mais on continue de payer quand même.
Car si la Charte ne s'attaque pas aux écoles confessionnelles, elle ne soufflera mot sur cette opération religio-mafieuse; qui ne concerne qu'une communauté qui refuse l'intégration sociale et vit dans une autarcie théocratique.
À nos dépens.
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