vendredi 19 septembre 2008

DÉROGATIONDE ZONAGE...SUR UN PLATEAU D'ARGENT

Le 28 novembre dernier, nous présentions devant la commission Bouchard-Taylor, un mémoire au nom de 158 citoyens d’Outremont et du Plateau. Nous dénoncions le laxisme des élus qui choisissent tantôt de fermer les yeux sur les illégalités, tantôt d'acquiescer tête baissée — quand ce n’est pas à genoux — aux exigences religieuses de la communauté hassidique.

Dix mois plus tard, c’est business as usual pour les synagogues et les dortoirs illégaux. Les billets de courtoisie demeurent monnaie courante pour les religieux en infraction. Et tant pis pour les autres!

Le dernier affront vient de nous être servi par l’arrondissement du Plateau. Alors que le zonage strictement résidentiel interdit à une communauté hassidique d’agrandir cette (quatrième!) synagogue sur ce bout de rue Hutchison, la mairesse Fotopulos met toute la gomme pour lui accorder sur un « Plateau d’argent » une dérogation de zonage. Cette dérogation permettra aux ultras religieux d’agrandir leur lieu de culte de près de 25 % en superficie de plancher.

Dans l’espoir de faire passer en douce cette dérogation, l’arrondissement a tenu sa soirée de consultation publique le 7 juillet, au zénith de la période des vacances estivales. Malgré l’entourloupette et la tentative de nous faire croire que les hassidim de cette synagogue n'ont rien à voir avec les autres hassidim du quartier, des citoyens ont pu réagir et déposer une pétition forçant le Plateau à tenir un registre qui donnera l’occasion aux citoyens de signifier leur opposition à cette entorse au règlement de zonage et, éventuellement, de réclamer un référendum sur la question.

Pendant ce temps,
les dirigeants de la synagogue se sont ouverts au journal The Gazette, laissant échapper qu'ils n'avaient pas l'intention de limiter le nombre de leurs fidèles comme l'exigeaient les autorités municipales.

Lors du dépôt de la pétition, la greffière de l’arrondissement avait jaugé qu’il nous faudrait probablement une cinquantaine de signataires au registre pour enclencher le processus référendaire. Or l’avis public publié vendredi dernier nous apprenait que le 29 septembre prochain, c’est plutôt 133 personnes qui devront se présenter aux bureaux de l’arrondissement pour espérer la tenue d’un référendum.

133 personnes, c’est trois autobus Voyageur. Trois mastodontes qu’on exige que nous remplissions à raz bord un lundi non férié et où les employeurs n’ont pas à octroyer une seule seconde à leurs employés pour leur permettre de faire valoir leur droit légitime à la tranquillité et à la qualité de vie qu’on s’apprête à leur voler sans vergogne. 133 signatures, c’est plus de bulletins de vote que ce que certains bureaux de scrutins enregistrent lors d’une élection provinciale ou fédérale. Et tout ce tohu-bohu, tout ce grand dérangement n’est pourtant qu’un préliminaire, une répétition avant le légitime référendum.

Pour couronner cette piperie annoncée, seuls les locataires et les propriétaires vivants sur deux tronçons de rues auront le droit de signifier leur opposition à ce favoritisme. Comme si ça ne suffisait pas, tous les citoyens qui habitent du côté ouest de la rue Hutchison n'auront pas le droit de se prononcer sur cet enjeu dont les effets les affecteront de plein fouet. Ce favoritisme a pourtant déjà fait maintes fois la preuve du désastre qu’il a créé dans le tissu social et la vie de quartier. Un tour sur la rue Jeanne-Mance, entre Fairmount et Van Horne suffit pour réaliser la dévastation causée par ce laxisme aussi lamentable qu’éhonté.

Nous ne devrions même pas avoir à nous battre pour que les autorités fassent respecter un zonage légitimement adopté depuis belle lurette. Malheureusement, il appert que les politiciens craquent devant des fondamentalistes religieux en odeur de « sainteté ». Pourquoi tant de servilité? Après tout, un tel agrandissement ne rapportera même pas un sou percé à la Ville puisque le lieu de culte est... exempté de taxes! Vous dites? Une question de votes? Ben non, voyons! Nos élus n’iraient quand même pas aussi bas, n’est-ce pas?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Que dit le mae Montréal (pas grand-chose, j’ai bien peur…)???

Et que dit le ministre des affaires municipales??? Peut-être que, pour une fois, l’éloignement de Québec pourrait être bénéfique…