Jeudi dernier, en lisant Le Devoir, j'ai failli m'étouffer. La journaliste Kathleen Lévesque nous révélait que le spectre cauchemardeux de Dimitri Soudas, l'ancien directeur des communications de Stephen Harper, hantait l'Hôtel de Ville de Montréal. Le nom de ce mercenaire de l'extrême droite conservatrice était évoqué pour occuper le poste de directeur général à la Ville, vacant depuis la démission de Louis Roquet, juste avant Noël. Une telle nomination viserait à accentuer la mainmise du réseau conservateur sur l'administration montréalaise.
Pincez-nous! Pour se maintenir en poste, Gérald Tremblay a-t-il besoin de voir l'hôtel de Ville encore plus noyauté par les apparatchiks traditionalistes de certaines communautés? N'y a-t-il pas déjà suffisamment de marionnettistes pour tirer les ficelles au bout desquelles est suspendu le maire pantin? Si Tremblay devait rajouter une couche bleu allianciste à Union Montréal, il n'aura plus le choix de parler de l'admistration Applebaum - Tremblay. Selon la journaliste du Devoir, la décision sera vraisemblablement discutée demain (lundi), quelques heures avant la tenue de l'assemblée mensuelle du conseil municipal.
Passons sur les «liens étroits» qu'entretiennent Applebaum et le faucon conservateur Saulie Zajdel. À l'élection municipale de 2009, un représentant de la communauté hassidique est venu s'ajouter au lobby ultrareligieux. Lionel Perez s'est fait élire sous la bannière d'Union Montréal dans le district Darlington de Côte-des-Neiges — Notre-Dame-de-Grâce.
À l'époque, la relative discrétion de Me Perez avait fait en sorte qu'il était passé sous l'écran radar. À tel point que nous n'avions même pas su l'identifier sur la photo du 20 octobre 2009 publiée sur Theshteeble, le site d'une communauté juive qui le décrivait comme «Our man Lionel».
Lionel Perez, fortement impliqué dans la communauté hassidique, était donc de cette rencontre secrète et inavouable avec le maire Tremblay. Nous vous le présentons aujourd'hui officiellement comme le # 9 sur cette photo que nous avons sortie des boules à mites le 11 janvier dernier à la suite des révélations de TVA sur l'étrange subvention de 20 000$ que la Coalition d'organisations hassidiques d'Outremont (COHO) a touché en pleine campagne électorale pour «combattre la pauvreté dans l'arrondissement».
Dans le cadre de ce reportage, M. Alex Werzberger, le porte-parole hassidique, avait affirmé que cet argent aurait permis à des gens de la communauté ultraorthodoxe de se lancer en affaires. Il est intéressant de remarquer que Lionel Perez est un avocat spécialisé en droit corporatif et co-fondateur de CorporationCentre.ca, une entreprise offrant, en ligne, toute une panoplie de services d'aide au démarrage de PME.
Par ailleurs, au sein d'Union Montréal, M. Perez occupe le poste de vice-président de la commission sur l'examen des contrats. Or que nous apprend un ancien organisateur conservateur interviewé par Kathleen Lévesque? Que la mise en place d'un réseau d'influence du Parti conservateur pourrait servir à «être dans la circulation des contrats». Ayoye! Évidemment, comme on dit dans les films, toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existé ne serait que purement fortuite.
Peut-on affirmer que M. Perez a des accointances avec le régime Harper? Nous n'avons pas de preuves de cela. On sait cependant que son coreligionnaire Michael Rosenberg (# 2) photographié à ses côtés (voir ci-haut) est, à la fois, un des contributeurs assidus au financement du parti du maire de Montréal, Gérald Tremblay et un pilier politique du Parti Conservateur dans Outremont (cliquez ICI et écoutez le reportage diffusé au téléjournal de Radio-Canada).
Toute cette nouvelle effervescence nous a permis d'allumer et de faire des rapprochements que nous n'avions jamais pensé faire en 2007 lorsque les administrateurs de la synagogue du 5253 Hutchison étaient parvenus, sous de fausses représentations, à prendre possession de l'appartement du 2e étage pour le transformer en soi-disant «salle de prière».
Dans la soirée du 1er septembre 2007 et durant toute la journée du lendemain, nous avions assisté à une course contre la montre des administrateurs de la synagogue de la famille Rosenberg. Il fallait terminer l'aménagement du 2e étage avant l'inauguration qui aurait lieu le surlendemain.
Pour superviser l'arrivée et le montage de 12 lourdes bibliothèques à l'étage, un individu bien particulier avait fait son apparition.
Portant kippa et tsitsit sous son gaminet XXL, un homme court et particulièrement ventripotent avait fait le pied de grue durant toute la soirée et la journée du lendemain. Nous croyons aujourd’hui qu’il s’agissait de nul autre que Lionel Perez.
Cliquer sur la photo et voyez deux prises de vue
Certains soutiendront qu'il n'est pas possible qu'un avocat se prête au jeu des concierges-contremaîtres. La remarque est tout à fait pertinente, mais quand on se souvient que l'homme est un lobbyiste de la communauté hassidique d'Outremont et que le service est rendu à la famille du puissant Michael Rosenberg, la besogne prend un tout autre sens.
Mais est-ce bien notre homme?
Il est vrai que ces dernières années, M. Perez a connu une métamorphose qui ferait envie à n'importe quelle chrysalide qui rêve devenir papillon. Mais voyez par vous même. Observez les détails et même la monture des lunettes. Maintenant, dites-nous qu'il ne s'agit pas de notre homme... à Montréal.
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