jeudi 4 décembre 2008

L'ARBRE QUI NUIT AUX PRIÈRES

Le 8 octobre dernier, nous nous demandions comment un propriétaire de la rue Hutchison avait bien pu faire abattre le gros arbre qui trônait dans sa cour depuis près d'un demi siècle sans que les autorités ne lui demandent des comptes et ne le passent à la moulinette.

C'était d'autant plus troublant que la mairesse d'Outremont avait bel et bien averti les citoyens qu'elle n'ent
endait plus à rire avec les lumberjacks urbains.

Nous venons de mettre la main sur le permis d'abattage que les autorités d'Outremont ont délivré au propriétaire, le 9 septembre 2008.

Nous avons été soufflés d'apprendre la raison évoquée par l'arrondissement pour donner le feu vert à la mise à mort de ce magnifique érable à Giguère quinquagénaire. Voyez un peu:

"ABATTRE UN ARBRE (ACER NEGUNDO - ÉRABLE À GIGUÈRE) DHP: 42 CM, SITUÉ DANS LA COUR ARRIÈRE DE LA PROPRIÉTÉ ET SUSCEPTIBLE DE CAUSER DU DOMMAGE À LA PROPRIÉTÉ - CLÔTURE"

L'était même pas malade ce pilier de cathédrale. Imaginez... Il dérangeait une vieille clôture en bois qui tenait de peur. Un restant de clôture sur laquelle ses propriétaires n'avai
ent même pas été foutu de donner un petit coup de peinture depuis au moins dix ou 15 ans. Il suffit de cliquer sur les photos pour s'en rendre compte.

Et c'est pour cette raison que le service des permis a octroyer un permis d'abattage?


Come on, les boys!
Vous fournissez un luthier artisan? Vous travaillez dans la shed d'une cour à bois ou pour Beaver Asphalte? On n'arrive pas à croire que vous êtes allés prendre des photos de ce baobab nordique (voir le cliché noir et blanc) qui rafraîchissait le toit de cet immeuble et que vous ayez accepté de signer son arrêt de mort.

En regardant l'état de la clôture, vous n'avez pas vu que ce propriétaire s
e foutait de ces vieilles planches de bois vermoulues comme de la première couche de son fils aîné?

Un citoyen d'Outremont-en-Haut nous a conté qu'il y a quelques années, une de ses voisines avait elle aussi voulu faire abattre un gros arbre qui faisait ombrage à sa sukkot.

Elle lui aurait expliqué que l'arbre en question faisait interférence avec les prières qui peinaient à monter vers le ciel. C'est du moins ce que ce goy ignare avait saisi des explications de la vieille dame. Qu'il ait bien compris ou non les explications de sa voisine, il est tout de même parvenu à la dissuader de commettre l'irréparable. Pour le reste, il pourra toujours lui redemander les détails à propos des mystères insondables de la quincaillerie spirituelle.

En attendant, Madame Cinq-Mars devrait peut-être augmenter sa charge de travail à 80 heures /semaine... pour vérifier à la mitaine les permis d'abattage en plus des constats d'infraction émis par ses fonctionnaires. Quelle job, quand même, avouez! Faut vouloir, non?

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