mardi 8 avril 2008

L'AGENCE LA PLUS SECRÈTE DE L'ARRONDISSEMENT D'OUTREMONT

Nouvelle de dernière minute. Nous avons déniché l'adresse de l’agence de voyages utilisée par nos élus pour aller passer deux inoubliables journées de pèlerinage en terres saintes hassidiques, à New York. C'était certainement le secret le mieux gardé en ville. Pourtant, l'agence se trouve à deux pas de chez vous, au 543, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Outremont (Québec) H2V 4R2. Sautez sur l’occasion et réservez à l’adresse direction.outremont@ville.montreal.qc.ca.

Faites vite! c'est pas tous les jours que l'on peut tomber sur un spécial pareil. Imaginez: 200 $ par personne incluant le transport aller-retour, l’hébergement dans un hôtel 4 étoiles avec bar ouvert, tous les repas, les visites dans les musées, les synagogues, les mairies cachères, etc. Dépêchez-vous! Les places sont limitées. Avertissement: les dames ne sont pas admises dans les autobus réservées pour ces messieurs. Elles doivent faire bus à part.

Hier soir, 7 avril, c’était soirée d’audience à la salle du conseil d’arrondissement d’Outremont. Chaque mois, les citoyens y sont officiellement invités pour faire état de leurs griefs, petits et gros. Depuis un bon bout de temps, nous nous y rendons non pas par désœuvrement, mais bien plutôt pour dénoncer les agissements tantôt douteux, tantôt inacceptables, voire carrément répréhensibles de certains élus. Nous voulons aussi attirer l’attention du public sur l’ascendant que les dirigeants d’une minorité d’extrémistes religieux ont su imposer aux autorités municipales de notre arrondissement au détriment des principes démocratiques et de l’ensemble des citoyens.

Or, une fois de plus, la tentative d’échange avec la mairesse Marie Cinq-Mars et ses conseillers municipaux s’est avérée vaine. En dépit du petit bain de foule et de la séance de poignées de mains et de sourires figés qu’elle a tenus à faire avant de monter sur le trône, la condescendance, le mépris et le louvoiement de la première dame de l’arrondissement n’ont été que plus cruellement ressentis tout au long des deux périodes de questions des citoyens. Écouter l'entrevue radiophonique avec Gilles Proulx


Après sept mois de requêtes soutenues, force est de constater que les mots, les interviews et les dénonciations publiques n’ont pas permis de faire prévaloir le bon sens et la justice dont se gargarisent les élus municipaux. Pire, les autorités cherchent à nous discréditer, à nous ridiculiser et à nier l’évidence.

En dépit des dossiers sérieux et étoffés que nous avons patiemment constitués, rien n’a bougé. Malgré toute l’énergie et toute la rigueur que nous avons déployées, l’arbitraire, la discrimination et la politique inadmissible du deux poids, deux mesures prévalent toujours au sein de notre arrondissement.

Devant cet état de fait, que faire?

Il y a deux semaines, une personne du quartier qui soutient la cause que nous défendons nous a avoué un certain malaise. Elle craignait que les caricatures que nous avons récemment commencé à publier sur ce site puissent nuire à notre crédibilité. Une crédibilité, il est vrai, que nous avons chèrement acquise au fil des mois.

Nous n’avons été nullement surpris par sa confidence puisqu’avant de décider de publier quelques caricatures, nous nous sommes nous-mêmes sérieusement posé la question. La diffusion de caricatures risque-t-elle davantage de desservir que d’aider notre cause?

Trois choix s'offrent à nous. Bien sûr, nous pourrions baisser les bras et nous résigner à vivre sous le joug d’autorités municipales et ultrareligieuses qui font la pluie et le mauvais temps en toute impunité.

Nous pourrions plutôt choisir de ne rien changer à notre façon de faire et persévérer en dévoilant, mois après mois, le résultat de nos recherches et les documents qui prouvent le bien-fondé de nos dénonciations tout en sachant que les autorités ont pris le parti de jouer à l’autruche.

Ou bien encore, nous pouvons décider de mettre plus de pression. Comment? En tablant, entre autres choses, sur la force des caricatures. Puisqu’une image vaut
1 000 mots, nous serions bien fous de ne pas en profiter. D’autant plus que les quelques caricatures publiées jusqu'à maintenant nous ont valu à ce jour d’innombrables commentaires franchement positifs.

Elles permettent de faire passer le message en quelques secondes et, le plus beau dans tout ça, c’est que les gens retiennent mieux le message visuel que les dossiers étoffés que nous avons pu leur présenter. Après tout, le temps est une denrée de plus en plus rare et les gens sont de moins en moins enclins à passer beaucoup de temps à lire.

Bien sûr, il n’est pas question de transformer nos actions en spectacle de cirque. Après tout, vous ne nous avez pas élus!

Nous présenterons ces caricatures tout en continuant à produire des articles, à présenter des documents sérieux et à alerter les journalistes qui disposent d’un effet de levier bien plus puissant.

S’il est possible de dénoncer tout en rigolant un bon coup, pourquoi diable faudrait-il que nous nous en privions? Puisque nous devons faire face à l’adversité et à l’immobilisme ambiant, la caricature nous aidera au moins à ne pas devenir de vieux grincheux aigris. Car le combat est inégal et, avouons-le, pas particulièrement valorisant. Aussi bien faire contre mauvaise fortune bon coeur. Bref, on rigolera sérieusement!

D'ailleurs, pourquoi attendre plus longtemps? Hier soir, nous avons demandé à la mairesse de nous dévoiler le détail des coûts du fameux voyage que nos élus ont fait dans les enclaves hassidiques de New York avec la complicité entendue des dirigeants du JOCC, le lobby hassidique que Marie Cinq-Mars refuse obstinément de qualifier.
Nous lui avons dit simplement ceci: « Madame Cinq-Mars, si vous êtes capable de nous prouver que vos conseillers, vos fonctionnaires et vos policiers ont véritablement fait ce périple de deux jours à New York pour 200 $ par personne incluant le transport aller-retour, l’hébergement dans un hôtel 4 étoiles avec bar ouvert, tous les repas, les visites dans les musées et j’en passe, je vous demande une chose. Donnez-nous le nom de votre agence de voyages. Nous partons tout de suite réserver des billets pour nos familles et nos voisins. Jamais une telle occasion ne se représentera plus. On va en profiter. Comme vos copains! »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oubliez le mauvais conseil de "la pianiste" qui n'apprécie pas vos caricature. Ce n'est pas son idée. De toute façon, elle ne montera jamais au front! Vive l'humour!