jeudi 22 mars 2012

LE POURIM... EN SUPPLÉMENTAIRE!


Après l’agression qu’a subie Céline Forget aux mains d’une quarantaine d’hommes hassidiques enragés, les dirigeants et porte-parole ultraorthodoxes ont tout fait pour renverser la vapeur et rejeter le blâme sur la conseillère municipale d’Outremont.

Pour la diaboliser, Mayer Feig, un des principaux administrateurs du Jewish Orthodox Community Council, ne s’est pas gêné pour justifier la rage de ses coreligionnaires.

Sur Facebook, celui qui n’a toujours pas digéré s’être vu refuser l’agrandissement de sa synagogue du 5363 Hutchison, l’accuse d’avoir « a habit to show up at every Jewish community event to Harass the community with camera in hand. » Pas de saint danger qu’il admette qu’elle photographiait les autobus illégaux qui ont sillonné et bloqué les rues résidentielles pendant deux jours et deux nuits en empestant le fond de tonne.

Notre homme aspire tellement à vivre comme à l’époque des sorcières de Salem qu’il se fait un malin plaisir de dépeindre la conseillère comme une véritable ogresse. Croyez-le ou non, Mayer Feig est allé jusqu’à prétendre que « [Céline Forget] also follows small school kids from the comunity with a camera and snaps pictures ». Un peu plus il crierait sur les toits qu’elle les attrape, les met dans son congélateur et les bouffe à Pâques.

Plus surprenant encore, Leila Marshy, une résidente de la rue Hutchison qui est pourtant une farouche militante féministe, n’a pas été émue une seconde du sort que ses amis intégristes ont réservé à la conseillère municipale. Au contraire. La gestionnaire de Friends of Hutchison Street, la page Facebook qu’elle a créée pour soutenir et défendre les revendications hassidiques, porte un jugement sans appel sur la conseillère municipale. « She was being offensive and the people she offended responded badly.»

Continuant sa charge, la rédactrice du magazine The Rover soutient que «Mme Forget et ses amis utilisent chaque occasion qui leur est donnée pour porter atteinte aux activités hassidiques avec un seul objectif. Pas pour comprendre, pas mus par la curiosité, pas pour partager la joie, mais uniquement pour noter les infractions [qu’ils commettent] *»

En ce qui a trait aux autobus illégaux qui circulent allègrement dans les rues résidentielles, Leila s’en fout royalement. « I personally don't really care. It was a holiday. I have a lot of tolerance for other people's holidays and how they gather together to celebrate. »

Sur ce point, je serais très certainement en accord avec elle… si nos voisins les intégristes ne se permettaient ce genre de débordement que quelques jours par an. Or il est bien là le problème. Pour eux, c’est la fête 365 jours par année.

Pas besoin de fouiller les archives pour s’en rendre compte. Tenez! Pas plus tard qu’hier soir, sur la rue Saint-Viateur, deux immenses autobus intercités chargeaient en toute illégalité pas moins de 80 mâles hassidiques qui faisaient le pied de grue sur le trottoir (et au milieu de la rue!). Dans le tas, sous le panneau de signalisation interdisant l’accès aux autobus, (voir photo ci-contre) il y avait même mon voisin. « Bonjour Tzvi, vous partez en pèlerinage à la maison mère de New York? C'est chouette!»

Comble d’ironie, tout ce beau monde s'était regroupé à l’endroit même où la conseillère municipale s’est fait agresser lors de la Journée internationale de la femme.

Dites-moi, Leila et Mayer, le Pourim s’est tellement bien vendu que vous avez décidé d’offrir une supplémentaire hier soir ? Ça marche, vos affaires. Ça roule, même!


Une grappe de voyageurs hassidiques pressée de prendre place à bort de l'un des deux mastodontes illégaux, hier soir.





* Mme Forget and her friends take every opportunity to infringe on the Hasidim activities with one goal only. NOT to understand, NOT out of curiosity, NOT out of shared joy, but ONLY to take note of infractions.

9 commentaires:

Vahan a dit…

This is a pattern of disregard for the law. They are trying everything to circumvent the rules. The last flair up they used their children as shields against the law, they wanted the children to be safe when going house to house during the holiday, so they used buses. Ironically the rest of the year the children are running around the sidewalks and streets unsupervised. They don't need to be safe I suppose , the rest of the year. It is shameful, using children as a front to break laws and this is all they want to do, break laws they don't like. Stop signs are even a nuisance for the minivan driving crowd. Must fight fire with fire, if a schedule could be seen of when the buses are coming in, then maybe the streets should be blocked off with some cars that have "mechanical" problems, with the hood open waiting for CAA. Twenty, thirty cars all of a sudden could break down and block in coming traffic. Or maybe in the summer we could have some bicyclers riding slowly, enjoying the scenery in front of the buses.

Pierre Lacerte a dit…

Sur Facebook, Leila Marshy se montre sous son vrai jour. Voici ce que disait hier celle qui ne peut blairer l'Office de la langue française:
"Comme on sait bien déjà, l'intolerence as des racines profond et pernicieux dans cette province...
Adrien Arcand, Lionel Groulx, l'experience de Esther Deslisle, OLF, les patriotes, etc. Bien sûr le racism ce trouve dans les autres provinces et regions. Mais seule au Québec on as un sense fort de US vs THEM... Moi, je suis née au Québec mais je ne suis pas Quebecoise. Je peut l'assumer, mais je sais qu'il aura toujours un bon tranche du province qui vont me considerer soit etranger, ou coloniaste, ou maudit anglo. C'est plat."

Tout de même, Mme Marshy ne voit pas tout en noir, mais ça ne dure pas longtemps:
"Many social movements have found strong traction here: feminism, unions, gays, etc. There is openness and space - partly because they just don't care. Do what you want!
On the other hand, there is a profound perturbation about identity that does manifest as an US/WE vs THEM sense of the world. US/WE are the pur laine, the ones who belong, the ones who define society, the francophones, the Catholics, the whites, and so on. It is very defined and clear. THEY are the ones who mess everything up by having other religions, speaking other languages, looking different, etc. And this is where a very strong strain of intolerance and bigotry finds a home.
The rest of Canada just does not have a strong US/WE identity. The positive side of that is that anyone gets to call themselves "Canadian."

Michel Delage a dit…

Et si ce fameux Mayer Feig devait prouver ce qu'il raconte devant la population ...un genre de rencontre télévisée avec un animateur ...Céline d'un bord et un responsable Hassidique de l'autre...Qui dit vrai et qui est vraiment qui...Le public s'apercevrait des propos mensongés de cette communauté. Un test vraiment dire les choses comme il se doit.....

Pierre Vézina a dit…

Incredible!
Leila Marshy admits to infractions made by Hassidims by stating that Celine Forget takes pictures" but only to take note of infractions"
Very interesting!!!!

Mariclaude Ouimet a dit…

Intéressants ces autobus intercité!

Les Hassidims, forts de l'appui tacite des forces policières le 8 mars dernier(les intimidateurs hassidiques n'ont jamais été dispersé ou repoussé par les agents de la paix)et de la tolérance implicite de nos élus Union Montréal, se donnent le droit de bafouer allègrement les règlements municipaux et prennent la rue St-Viateur comme terminus.Et ce, 14 jours après l'agression dont Madame Forget a été victime.....

Qui mènent le bal à Outremont ?

Jeanlou Mallette a dit…

Nos dirigeants vont continuer d'ignorer la situation durant encore combien de temps ?
Que leur faut-il ?
Pour moi, peu importe la croyance, le parti politique, la nationalité, la provenance, etc. ce qu'il y a à retenir, c'est qu'il y a des lois POUR TOUT LE MONDE et que TOUS sont CENSÉS respecter ces lois. Ces lois sont censées s'appliquer DE LA MÊME FAÇON POUR TOUT LE MONDE !
Dur à croire.

Lucie Dinelle a dit…

Vers 20 h 30 le 22 mars, ces deux autocars commerciaux immatriculés à New York se sont garés sur l’avenue Saint-Viateur entre Hutchison et Durocher. Dans les secondes qui ont suivi, de nombreuses personnes se sont rassemblées. Le trottoir, le gazon et les plates-bandes de la copropriété du 1035 sont devenus une autoroute piétonne et un stationnement à bagages.

J'ai communiqué avec la sécurité publique qui a dépêché un patrouilleur sur les lieux. Lorsque celui-ci est arrivé, je me suis identifiée comme étant l'auteure de l'appel et une copropriétaire des lieux. Sur un ton qui m'a semblé abrupt et mal assuré, le patrouilleur m’a dit : « Laissez-moi faire ma job, madame; je m’en occupe ».

Un second patrouilleur s'est présenté après avoir été appelé en renfort par le premier.

De plus en plus gros, ce rassemblement gênait la circulation devant l'immeuble. Ces gens n'avaient aucun respect pour le terrain privé sur lequel ils s’agglutinaient. Impossible d'accéder au trottoir, à tel point qu'une des copropriétaires a du piétiner les plates-bandes et passer sur le gazon pour pouvoir se rendre à notre immeuble.

De grandes discussions se tiennent entre certains individus et les patrouilleurs. Les autocars quittent, mais la masse, elle, reste.

Pour faire respecter mon droit à mon espace privé, je demande aux individus de ne pas rester plantés sur le gazon et de libérer l'espace de leurs valises. « Keep off the grass, please ! », « Move this suitcase, please.» Soudain, j'entends une femme de l’immeuble voisin vociférer au patrouilleur « She’s the one who called... she's with Forget, she's a friend of Forget ». Je me suis demandé ce que venait faire ici cette référence à « Forget ». Cette femme est une hassidim qui figurait sur les vidéos de l’agression de Mme Forget.

En l'espace de quelques secondes, je deviens le sujet involontaire de nombreux objectifs de caméras! De l'intimidation pure et dure! Je me suis demandé si j’allais me retrouver sur YouTube.

En parallèle, je me fais, entre autres, traiter de menteuse par certains hassidim qui ne croient pas que le terrain où je me trouve est le mien.

Pour me libérer de cette oppression que je subis, je tente de m'approcher des patrouilleurs toujours en pourparlers, mais ça ne fait qu'empirer. Je réussis à capter l'attention de l'un d'eux et lui demande de faire disperser la foule. Je suis sommée de rentrer chez moi. Je suis sidérée! « Lorsque vous serez à l’intérieur, dit-il, la foule se dispersera d'elle-même. » Tiens, tiens! L'histoire est en train de se répéter

Je demande au patrouilleur pourquoi il ne disperse pas la foule qui se trouve sur mon terrain. Le patrouilleur me répond : « Je suis seul face à ces gens. Je n'y arrive pas. » Je lui demande s’il n’a pas l’autorité voulue pour exiger qu’ils se dispersent. Je lui dit d’appeler la police. Il me répond : « Madame s’il vous plaît! Rentrez chez vous, ils vont s'en aller. »

Je garde un goût très, très amer de cette soirée.

Encore une fois, quelqu'un (moi, une femme) est intimidé pour avoir demandé à ce que l'espace public et privé soient libérés de cet attroupement;
Encore une fois, la Sécurité publique d’Outremont trouve injustifié de faire appel aux policiers;
Encore une fois, la place publique aura été utilisée en affront aux lois et règlements;
Encore une fois, cette foule, à forte majorité masculine, aura collectivement intimidé une femme en toute impunité;
Encore une fois, le nombre aura eu gain de cause sur les forces de l'ordre et l'individu (les contrevenants sur les patrouilleurs et la plaignante).

Je n’arrive pas à comprendre et ça me rend très, très insécure.

Jean-Marc Corbeil a dit…

En fait la différence entre vos chiffres et les miens, c'est que je calcule la moyenne en fonction des jours ouvrables, c'est-à-dire en omettant les quelques 60 jours de fêtes annuelles dont 21 en été pendant lesquels il n'y a pas de passage de bus. Effectivement, la meilleur mesure de nuisances est la vôtre, parce que lors d'un jour ouvrable, environ 250 par année, il y a effectivement une cinquantaine de passages de bus.

Roman Korol a dit…

Pour ceux et celles qui désiréraient voir un peu plus clair dans les ténèbres de l'esprit de Mme Marshy et sa désignation "US vs THEM" qu'elle colle sur le front des Québécois, je propose l'article Us vs. Them: On the Meaning of Fascism, de Roger Tucker (voir le paragraphe "Usage").

https://sites.google.com/site/onedemocraticstatesite/Home/today-s-headlines/us-vs-them-on-the-meaning-of-fascism-by-roger-tucker

Somme toute, semblerait-il, si nous ne sommes pas des shabbas goyim au dos courbé et sourire obséquieux, eh bien, mesdames et messieurs, nous sommes alors des fascistes.