dimanche 6 novembre 2011

LE TUNNEL CLANDESTIN, VERSION BOBOV

Le 19 juin 2011, à 19 h 10, le greffier de l'arrondissement du Plateau déclarait que les opposants à l'agrandissement de la synagogue Bobov du 5363 Hutchison avaient gagné le référendum. Après une saga de trois ans, nous allions enfin pouvoir passer à autre chose.
Mais, de toute évidence, l'issue du vote est restée comme une arête en travers de la gorge des autorités hassidiques.
Jeudi dernier, près de 150 jours après le vote, même Michael Rosenberg, le nabab de la communauté hassidique d'Outremont, n'a pas pu résister à l'envie de qualifier le geste des opposants à l'agrandissement de la synagogue de «purely anti-Semitic». Il s'en est confié au McGill Daily, le journal étudiant de l'Université McGill dont la devise est ironiquement NOT KOSHER FOR 100 YEARS (cliquer ici pour lire l'article du McGill Daily qui se penche sur mon cas).


Déjà, lors de la Journée des bons voisins 2011 qui s'est tenue
sur la rue Saint-Viateur, le 18 septembre dernier, Mayer Feig, le lobbyiste hassidique avait établi son campement sur la rue aménagée pour accueillir des activités de yoga, danse, réparation de vélos, groupes de musique et expositions d'art public.

Mayer Feig à son kiosque, en compagnie de Leila Marshy et Kathryn Harvey qui ont reçu l'appui indéfectible d'Alex Norris, conseiller de ville pour Projet Montréal (cliquer sur l'image pour voir quelques photos de sympathisants à leur table)

Installé sous une tente, au coin des rues Saint-Viateur et Jeanne-Mance, le lobbyiste professionnel n'était pas là pour initier les résidents du coin à l'entraînante musique klezmer. Un mois après sa défaite référendaire, il s'affairait toujours à sonner la charge.


Avec l'aide de quelques coreligionnaires et de ses deux nouvelles «amies de la rue Hutchison» qui constituent sa garde prétorienne, Mayer Feig distribuait le même dépliant truffé de faussetés et de contrevérités qu'il avait fait concocter avant le référendum dans l'espoir d'écraser les adversaires de son projet d'agrandissement.

De la part de Leila Marshy et Kathryn Harvey, le geste apparaissait d'autant plus paradoxal que quelques jours avant le vote référendaire, les deux porte-étendard de ce nouveau groupuscule s'étaient fait les apôtres de l'harmonie planétaire et de l'amour infini sur leur page Facebook:

«
I hope, no matter the outcome of Sunday's vote, that we (all of us - Hassidim, non Hassidim, francophone, anglophone) can get together. Not to debate, not to argue, not to convince one side or the other. But to share a drink, a laugh, and some good conversation»?

On repassera pour ces vœux pieux et à cet appel à se faire des
«guili guili» avec un abat-jour sur la tête
!

Mayer Feig encourageant Leila Marshy pour son bon travail sur la page Facebook de Friends of Hutchison Street.


Voilà un mouvement qui semble aussi spontané que celui des syndiqués qui, à «l'invitation» de la FTQ, quittaient les chantiers de construction, la semaine dernière.

Cliquer sur l'image

Pendant que Mayer Feig roulait des yeux doux sur la rue Saint-Viateur dans l'espoir de gagner à sa cause la sympathie de «bons voisins», d'autres résidents qui refusaient de se mettre la tête dans le sable, ont plutôt recouru à la Loi sur l'accès à l'information.

L'effort n'a pas été vain, car dans les dossiers du service des inspections du Plateau Mont-Royal, nous avons déterré un document digne d'intérêt.

Dans ce fameux document (cliquer icipour en prendre connaissance — voir page 6), nous avons appris qu'en septembre 2001, M. Jacob Spira, un membre de la communauté hassidique qui réside au 5355 Hutchison, s'est fait prendre par des inspecteurs à creuser un passage reliant son immeuble au duplex du 5361 Hutchison qui, quel hasard, est collé à la synagogue de toutes les controverses.

Lors de la séance d'information publique tenue le 29 avril 2010 par l'arrondissement du Plateau Mont-Royal à propos de cette demande de dérogation de zonage, nous ne savions pas que des propriétaires hassidiques étaient déjà passés à l'acte en reliant clandestinement deux des trois duplex mitoyens de la synagogue. Cela ne nous avait pas empêchés, ce soir-là, de faire part de nos craintes en ce sens, puisque le scénario s'était déjà produit à différentes reprises dans le quartier. Pensons aux cas patents de la synagogue du
5344 Jeanne-Mance et suivants (cinq duplex avaient été reliés, puis transformées en une seule méga synagogue) et de la synagogue du 5555 Hutchison dont un passage secret reliait au dortoir illégal du 5569-5571 Hutchison.


La stratégie des petits pas utilisée par les autorités ultraorthodoxes ne semble pas être à la veille de tomber en désuétude. Regarder, par exemple ce qui vient de se passer aux triplex portant les adresses civiques
5896 à 5906 avenue du Parc. C'est ce même Jacob Spira, notre spécialiste en passages souterrains, qui vient de les relier par le sous-sol pour en faire ce qui semble être devenu une grande synagogue. Cette fois, les autorités hassidiques ont baptisé le projet «centre communautaire» afin, probablement, de contourner le zonage qui, à cet endroit, interdit l'établissement de lieux de culte. Futées, hein?

Forts de cette nouvelle révélation des activités «minières» autour de la synagogue Bobov du 5363 Hutchison, vous comprendrez, qu'à nos yeux, les propos «rassurants» des Feig, Rosenberg et autres autorités ultraorthodoxes ne sont pas, mais vraiment pas parole d'évangile.

En passant, quelqu'un est-il en mesure de nous expliquer pourquoi, à quelques exceptions près, les «amis de la rue Hutchison» sont tous des Friends of Hutchison Street
? Pour un Thérien ou un Karabineris, on y retrouve presque exclusivement des Marshy, Harvey, Norris, Feig, Pollak, Cooper, Feldman, Kirk, Leve, Kasirer, Daley, Rogers, Stevens, Blackmore, Conlin, Smith, Silberman, Katz, Malbranck, Keesal, Milo, Stoker Leighton, Moser, Boro, Dolgin, Keesal, Louder, Ones, Gregor-Pearse, de Boer, Danger, Morgenstern, Jenny, McKenna et Hornby. C'est certainement le fruit du hasard.



2 commentaires:

Jean-Marc Corbeil a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Mariclaude Ouimet a dit…

En mai 2010, une citoyenne de la rue Querbes se plaignait de ce que ses voisins entamaient allègrement un 2ème été d'excavation pour leur sous-sol ! M. Chapuis avait l'air de trouver ça tout à fait normal !

Je serais curieuse de voir une carte '' souterraine '' du district Claude Ryan: ça devrait sûrement ressembler à une fourmilière !!!!!