Si vous saviez combien je suis tanné d'entendre les gens parler des «écoles illégales juives», des «synagogues illégales juives », des «autobus juifs», de la «contrebande d'alcool sacramentel juif». Ça me tue!
Cela fait des années que je reprends tous ceux qui me parlent des «problèmes juifs». Ce n'est pas avec les Juifs que ça coince, bordel. C'est avec nos élus municipaux qui se mettent à quatre pattes pour faire les quatre volontés des dirigeants hassidiques. Ces hassidim, comme dit Lysiane Gagnon dans sa chronique du 23 février 2010, qui «sont à des années-lumière des juifs laïques» et dont l'éventuel changement du calendrier scolaire «leur permettront de continuer à consacrer la majeure partie de leur temps aux études religieuses et aux rituels exubérants qui marquent leurs fêtes.»
Je vais vous raconter une petite histoire personnelle. Lorsqu'ils étaient au primaire, mes enfants me demandaient pourquoi les «juifs» ne pouvaient pas jouer avec eux dans la ruelle. J'avais beau leur dire que ce n'était pas tous les juifs qui ne pouvaient pas jouer avec eux, que seuls les enfants de familles très très religieuses n'avaient pas le droit de les fréquenter, ça ne leur entrait pas dans la tête. Pour eux, c'était «les juifs».
Comment j'ai réglé cet imbroglio identitaire? C'est simple. Je me suis arrangé avec le professeur de ma fille pour qu'elle fasse un projet de recherche. Devinez sur quoi? Ben oui! Sur la communauté juive de Montréal.
Pas question que ma fille se limite à une recherche livresque. Pour que ça frappe son imaginaire, ma femme et moi lui avons fait passer deux jours au sein d'une famille juive séfarade qui l'a accueillie à bras ouverts. Elle a partagé le repas du vendredi soir et joué aux échecs avec les deux garçons de la famille Wolf. Le samedi, elle s'est rendue à la synagogue. Elle a assisté à la cérémonie, a vu tous les membres de sa famille d'accueil embrasser tour à tour le rouleau de prière et que sais-je encore.
De retour au bercail, je me souviens combien ma fille avait été marquée. Imaginez. Elle venait de découvrir des juifs qui, non seulement parlaient français, mais qui, en plus, pouvaient rigoler, jouer et partager un vécu avec elle. Conquise, elle avait eu ce commentaire spontané: «Ils sont vraiment pas comme nos juifs». J'ai froncé les sourcils. Elle s'est aussitôt reprise. «Je veux dire qu'ils sont différents des hassidim.» T'as presque tout compris, ma fille!
Elle n'est pas la seule à pouvoir désormais faire la distinction. Aujourd'hui, dans Le Devoir, M. André Vézina signe une lettre des lecteurs dans laquelle il s'insurge contre le fait que nos politiciens et journalistes parlent «d'écoles juives quand il s'agit plutôt d'écoles hassidiques, une religion intransigeante et sectaire». Selon lui, ce fait s'apparente à de l'antisémitisme. Faudrait peut-être alerter le B'nai B'rith. L'organisation de droite pourrait ainsi recenser tous les discours de nos politiciens et tous les articles de journaux qui ont péché par amalgame et les ajouter au dernier rapport qu'il vient de rendre public aujourd'hui même sur le nombre grandissant des incidents à caractère antisémite au Canada.
Comme si ça ne suffisait pas, voici maintenant que même Lucien Bouchard débusque des antisémites au sein du PQ... (cliquer sur la photo de Richard Martineau pour lire sa chronique sur le sujet)
... et qu'il trouve qu'il n'y a rien là que huit écoles illégales hassidiques ont impunément pignon sur rue.
Toujours dans sa chronique du 23 février, Lysiane Gagnon avance que les hassidim «sont l'une des anciennes composantes du judaïsme». À cela, M. Vézina (que je ne connais pas) sursaute et rappelle que le mouvement hassidique «a été fondé en Ukraine il y a un peu plus de 200 ans, tandis que le judaïsme existe depuis plus de 5000 ans».
Par ailleurs, lorsque la journaliste de La Presse affirme sans nuances que les hassidim ne sont pas des immigrants, je lui propose bien humblement de prendre connaissance de l’étude sur les projections de la population ultra-orthodoxes de Montréal commandée en 2005 par la Coalition d'organisation hassidiques d'Outremont (COHO) . À moins que cette étude du COHO ne soit que de la bouillie pour les chats, on y apprend entre autres que .... 54,9% des répondants hassidiques sont des immigrants. Si 20,4% des répondants sont arrivés avant 1970, 37,6% sont arrivés entre 1990 et 2004)
En ce qui concerne les conjoints hasidiques, l'étude du COHO indique que 72,9% sont des immigrants. (46,1% sont arrivés entre 1990 et 2004) En combinant les données du lieu de naissance et de l’année de leur arrivée, 90,6% des foyers hasssidiques et ultra-orthodoxes ont au moins un conjoint qui est immigrant alors que dans la communauté juive de Montréal, le niveau d’immigrants est de 33,9%). Lors de la commission Bouchard-Taylor, même Gérard Bouchard nous avait servi que les hassidim ne rimaient pas avec immigration. Faudrait savoir.
Finalement, quelqu'un peut-il nous expliquer pourquoi nos élus, tous partis municipaux confondus, ont choisi de de s'acoquiner avec la minorité religieuse la plus intégriste de la grande famille juive? Qu'ont tant à leur offrir d'intéressant ces ultra religieux pour que nos élus acceptent (à moins qu'il soient forcés) de les soutenir aveuglément? C'est d'autant plus incompréhensible que les poids lourds de la secte hassidique ont 1 000 fois fait la preuve qu'ils n'ont rien à foutre des lois civiles et des non juifs en général? À côté de ça, le mystère de la Caramilk est de la petite gomme.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
7 commentaires:
Comme c’est étrange… L’article sur les «incidents antisémites» au Canada tartine énormément sur la hausse des «incidents» à Ottawa et en Ontario, ainsi que sur leur diminution à Toronto, mais pas un seul mot sur le Québec hormis les synagogues vandalisées.
Si on interprète bien le langage médiatique canadien qui ne dit rien de positif sur le Québec, ça veut dire que ç’aurait diminué…
Franchement, je ne vois pas de contradiction. Comment y'a til de différence entre les juifs hassidims et les autres juifs ? Lucien Bouchard, dont la femme et enfants sont juifs, lui même le confirme en étant absolument d'accord avec les accommodements aux hassidims. Je ne vois non plus de contestations par les autres juifs. L'histoire des écoles juives subventionnées à 100% ne concernait que les hassidims ? J'en doute !
Et ce rabbin, qui n'est pas hassidim, quelle différence ?
http://www.wideo.fr/video/iLyROoaftPP6.html
Tout bas, beaucoup de juifs «ordinaires» détestent les hassidim (qui eux, haïssent les juifs non-hassidim).
Mais si ça se savait que les juifs se haïssent entre eux, là, ce serait un scandale…
Alors ils se la ferment et endurent.
(Un ami dit que les arabes sont cons, il devraient faire la paix avec israël, et que ensuite, les juifs s’entretueraient)…
Cher Gébé Tremblay,
La grande majorité des juifs se réalisent dans la modernité et contribuent au développement du Québec. Les hassidim, eux, sont des intégristes ultra-orthodoxes (pratique religieuse très stricte, large refus de la modernité, volonté de séparatisme social très fort) avec des magasins, des vêtements, des institutions religieuses et des écoles ségréguées.
Leurs écoles illégales ultra-orthodoxes intégristes sont subventionnées à 60 %. Les directeurs desdites écoles subventionnées ne veulent pas suivre le programme scolaire du Ministère de l'Éducation.Ils veulent l'$$$ mais pas le reste !!!
Personne ne respecte quelqu’un qui se laisse battre.
Le Québec laisse faire les (juifs) hassidim en subventionnant leurs écoles.
C’est pas étonnant que personne ne nous respecte.
Par contre, les anglais nous donnent continuellement des coups de pied au culs, et on (du moins les plus moutons de nous) les respectent.
Le seul moyen de se faire respecter des (juifs) hassidiques, c’est simplement de leur couper les vivres et de fermer leurs synagogues illégalles.
Après-tout, c’est un pays libre; si c’est meilleur aux Tas-Unis, et bien ils s’en iront là!
"La grande majorité des juifs se réalisent dans la modernité et contribuent au développement du Québec."(Marieclaude)
La première loyauté du juif est à Israel et à la communauté juive.
Si par "modernité" vous voulez dire le multiculturalisme, le communautarisme, le pluralisme, l'anti-nationalisme, la laïcité ouverte, etc... Alors là c'est sûr que les juifs se réalisent dans la modernité au Québec. Mais ils ne veulent sourtout pas cette modernité en Israel, leur véritable État ethnique.
Toutes ces institutions juives au Québec ne sont pas pour le développement du Québec, voyons. Les sectes hassidiques n'en sont qu'un élément constitutif.
Tiens, une histoire de l'an passé que La Presse sort juste à temps pour faire oublier nos hassidims :
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201003/01/01-4256530-une-musulmane-expulsee-dun-cours-a-cause-du-niqab.php
Enregistrer un commentaire