Pincez-nous! Quelque chose aurait-il bougé au ministère de l'Éducation? Vendredi soir dernier, la journaliste Martine Biron présentait au Téléjournal de Radio-Canada un reportage qui en a fait bondir plusieurs.
Nous y apprenions que le gouvernement du Québec a subventionné trois écoles qui ne détiennent pas de permis et qui sont réservées exclusivement aux étudiants juifs orthodoxes.
Ainsi, par exemple, depuis 20 ans, l'Institut pour la Torah de Montréal (TAV) a reçu pas moins de 2,5 millions de dollars provenant de nos taxes pour des étudiants qui refusent de fréquenter les cégeps publics pour des considérations religieuses.
Que le calendrier scolaire ait été organisé selon les fêtes juives, pas de problème. Que les classes ne soient pas mixtes, passe encore. Que des femmes ne puissent enseigner à des jeunes garçons, ça commence à coincer sérieusement bien que le gouvernement Charest ne semble pas en faire de cas. Il aura fallu que ces écoles sans permis prêchent leurs croyances religieuses à l'intérieur des murs pour que la ministre de l'Éducation ne déclare la situation inacceptable. I-nac-cep-ta-ble!
En entendant un tel cri du coeur, vous comprenez que le gouvernement va tirer la "plogue", bien sûr. Wouppe, Wouppe, Wouppe! Pas si vite. Où est ce que vous avez entendu dans ce reportage que la ministre s'apprête à fermer le robinet des billets verts? À ce propos, tout ce qu'on apprend, c'est que "le gouvernement entreprendra des discussions pour régulariser la situation de l'Institut TAV".
C'est tout? Encore des négociations. Toujours des négociations. Rien que des négociations. On croirait entendre chanter Dalida. Jusqu'à l'arrivée du Messie, peut-être? Et puis les deux autres écoles qui sont dans la même situation, on va leur donner l'absolution sans confession?
Rappelons-nous ce qu'avait affirmé la ministre Courchesne sur les ondes de Radio-Canada, le 6 juin dernier: "Je négocie avec les rabbins pour rendre légales les écoles de la communauté juive orthodoxes. Je leur ai fixé un délai très strict sur lequel je ne bougerai pas. Ils devront se conformer à nos solutions sinon, nous couperons les subventions à toutes les écoles et pas à une seule école... Ça va plus loin que le droit des subventions, ajoute la ministre. Ils n'auraient même pas le droit d'avoir de permis, d'avoir ces écoles-là." Vous avez bien dit À TOUTES LES ÉCOLES, Mme Courchesne. Chien qui jappe ne mord pas, dit l'adage.
La seule véritable nouveauté, dans le discours, est sortie de la bouche de Pierre Anctil, amicus curiae des intégristes ultra-orthodoxes et expert en questions juives de l'Université d'Ottawa: "C'est surprenant et étonnant que la gestion du ministère soit aussi peu serrée, s'agissant de communautés bien connues et de pratiques qui ne sont pas ignorées", dit-il.
Avoir connu plus tôt ses positions sur la question, nous lui aurions demandé de rédiger avec nous le mémoire sur le laxisme des autorités que nous avons présenté à la Commission Bouchard-Taylor, en novembre 2007. Zut de zut! Ce sera pour la prochaine fois.
P.-S.: Nous remercions l'expéditeur du commentaire qui nous fait prendre connaissance d'un article du Bulletin de liaison du SPUQ de septembre 2 000. Il relate les démêlés juridiques que ce même TAV a fait subir à l'UQAM en prétendant sous serment être un établissement d'enseignement universitaire! Comme quoi, les problèmes et la mauvaise foi ne datent pas d'hier. C'est une manie, ou quoi? (7 décembre 2009)
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1 commentaire:
Le TAV? Où ai-je déjà vu ça, donc?
http://www.spuq.uqam.ca/documents/x_documents/68_212.pdf
(voir pages 7 et 8)
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