mercredi 22 juillet 2009

MA CABANE À MONTRÉAL

Les gens qui connaissent la fête de Sukkot s'étonneront que nous en parlions au beau milieu de l'été. Il auront raison de sourciller puisque cette fête qui commémore le séjour du peuple hébreu dans le désert et sa longue marche vers la terre promise est célébrée, chaque année, entre septembre et octobre.

Selon la règlementation municipale, les cabanes érigées pour la fête de sukkot doivent disparaître du décor à la fin des festivités. Or, il appert que même des synagogues enfreignent la règlementation et laissent pourrir en permanence leurs cabanes qui ressemblent davantage à des abris de fortune dignes des plus moches bidonvilles du tiers-monde.

Un exemple? La congrégation Imray Chaim D'Chasican Wiznith Mosdoth Wiznitz of Canada. Elle a pignon sur rue au 5843 Hutchison. Ses représentants ne se soucient pas un iota de la règlementation municipale en la matière.

Le 17 novembre 2008, soit 28 jours après la fin de la fête, l'échafaudage de planches demeurait tout croche, mais intact. Cela contrevenait déjà à la règlementation. C'est sans compter que la sukkot avait été raboutée sans permis.

Le 20 janvier 2009, un résident du coin a porté plainte officiellement à la Ville avec copie conforme à Helen Fotopulos, la mairesse du Plateau.

Le 17 mars 2009, soit 58 jours plus tard, un inspecteur se précipitait sur les lieux. Il voulait de toute évidence prendre les délinquants par surprise. Comme de fait, la cabane était figée dans le froid et la neige. Dans son rapport, il décrit la structure comme ceci: "Il y a un genre de jumelage d'espace à partir de planches de bois placées pêle-mêle."

Sur place, l'inspecteur parle au responsable de la synagogue et lui donne dix jours pour "enlever la cabane". Le responsable a de toute évidence pris bonne note puisque le 26 mars, le même inspecteur vient faire une ronde dans le coin et, voyant que rien n'a bougé, reparle au responsable du ragoutant lieu de culte et lui donne une extension de délai jusqu'au 3 avril 2009 "pour tout enlever".

Voyez par vous même combien le rabbin (ou son "concierge") de cette synagogue tient en haute estime les autorités municipales, leurs lois terrestres et les citoyens qui habitent autour de sa synagogue. La photo ci-contre a été prise le 12 avril 2009. Avouez que ça fait pas mal plus propre. Le rabbin a fait enlever le "plywood" de façade pour l'appuyer sur le mur de son voisin et ne laisser aux grands vents que les entrailles du taudis "temporaire".

Maintenant, si vous vous amusez à aller faire un tour dans la ruelle qui débouche à l'arrière de la synagogue, vous aurez l'impression de vous trouver dans une cour à bois dévastée par un typhon.

Vous y retrouverez:
1) les matériaux de la façade de la cabane illégale appuyés contre le mur de son voisin.
2) la carcasse de la sukkot qui n'a jamais été démantelée malgré deux avertissements... et (on parie?) aucune contravention.

Vous y découvrirez également:
3) un bric-à-brac de contreplaqués qui placardent des fenêtres pourries et sans vitrage.
4) une immense toile type "camping" qui semble empêcher des infiltrations d'eau.
5) une sukkot... de secours?
6) une autre sukkot... VIP, celle-là?

Pour couronner le tout, il faut voir l'état de propreté de la cour arrière de la synagogue. Bref, ce n'est pas ici que nous ferons courir les touristes qui sont friands d'art sacré!



Si au moins nous pouvions jouir du décor de cette sukkot (ci-bas) photographiée dans le ghetto satmar de Williamsbourg, à New York...
Photo: Clémence de Limburg



On entend déjà la Marie Cinq-Mars, la mairesse d'Outremont, et son conseiller Louis Moffat faire un gros OUF! de soulagement. C'est vrai que cette sukkot se trouve juste de l'autre côté de ses frontières d'arrondissement. Malheureusement pour nos deux élus d'Union Montréal, ils n'ont vraiment pas de quoi se péter les bretelles.







Sukkot en décrépitude dans la ruelle Hutchison, à la hauteur du 56-- Hutchison, le 15 avril 2009











Autre sukkot sordide dans la ruelle Hutchison, le 15 avril 2009





Depuis 2003, un citoyen de la rue Durocher demande aux élus qui sont supposés nous représenter qu'ils fassent respecter la règlementation en matière de construction de cabanes temporaires. Il se plaint qu'une sukkot a des airs de permanence depuis des lustres. Eh! bien, vous savez quoi? En dépit de nombreuses plaintes formelles depuis... six ans (!), le problème s'amenuise, puis redevient entier. Lisez sa lettre à notre bonne mairesse Cinq-Mars avec, en annexe, un autre lettre à Stéphane Harbour, son ancien acolyte, ainsi que deux photos. Notez sur 10 le score que vous accorderiez à Marie Cinq-Mars et son très conciliant conseiller Louis Moffatt et envoyez-nous vos résultats sous forme de commentaire sur ce blogue. Ce sera peut-être notre premier sondage électoral!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Eh bien un beau gros zéro je retiens deux pour ma'ame la mairesse et sa belle gang de non-coopérants, merci.