La semaine dernière nous avons tous vu et entendu parler des émeutes meurtrières qui ont éclaté à l'extrême ouest de la Chine entre la minorité ouïgoure et les Han.
Il y a 26 ans, entre autres attiré par l'histoire fabuleuse de la Route de la soie, j'avais arpenté le désert du Taklamakan et
"découvert" les Ouïgours qui peuplent les oasis du Xinjiang depuis le VIIIe siècle.
À 3 000 km de Beijing, au fin fond du Far West chinois, j'avais été accueilli par un peuple fier et coloré qui contrastait dramatiquement avec la majorité Han d'alors. J'en veux pour preuve les cinq photos qui suivent. Je les avais prises au cœur de l'oasis de Turfan, à quelques 150 km à peine d'Urumqi, le chef-lieu de la Région autonome ouïgoure dramatiquement sorti de l'oubli international la semaine dernière.
1983: Jeune fille de Turfan. A-t-elle, depuis, marché sur les traces de Rebiya Kadeer, la "dalai lama des Ouïgours"?
Pourquoi donc parler des Ouigours sur ce blogue qui traite du laxisme de nos autorités face à la communauté hassidique? Ceux et celles qui ont déjà lu La Treizième Tribu, l'ouvrage d'Arthur Koestler auront peut-être déjà compris.
Arthur Koestler, juif hongrois né en 1905, est un des écrivains engagés les plus célèbres de son temps. Dans la préface de La Treizième Tribu, Gilles Lambert le présente comme ayant été tour à tour stalinien, agent d'infiltration communiste, puis porte-étendard de l'antistalinisme. Sioniste extrémiste, Koestler flirte avec les inspirateurs du terrorisme antibritannique du groupe Stern d'où sont issus les Begin et Shamir. Condamné à mort par Franco pendant la guerre d'Espagne, puis interné par Vichy l'auteur d'une trentaine de livres sera aussi promoteur d'un plan de sauvetage aux Îles Vierges des Juifs persécutés. Il a même tenté, à l'occasion d'une expédition à bord d'un dirigeable allemand, d'offrir une colonie arctique à Israël en plantant dans la banquise le futur drapeau national.
Puis, au début des années 1970, le baroudeur philosophe se lance dans une enquête aussi savante qu'abracadabrante sur l'empire des Khazars qui s'étend (au VIIe et VIIIe siècle) entre Caucase, Don et Volga et qui abrite le "peuple de la steppe".
Trois générations de Ouïgours vivant à Turfan, sur le pourtour du désert du Taklamakan
À la suite de son énorme travail de documentation, Koestler révèlera que les juifs du Nord, les ashkénases, ne sont pas des sémites, mais bien plutôt des descendants des Khazars, lesquels se sont convertis au judaïsme après avoir hésité entre le christianisme et l'islam. Selon ses découvertes, les ancêtres de ces ashkénases "ne venaient pas du bord du Jourdain, mais des plaines de la Volga, non pas de Canaan, mais du Caucase. Génétiquement, ils seraient apparentés aux Huns, aux Ouïgours, aux Magyars, plutôt qu'à la semence d'Abraham, d'Isaac et de Jacob".
Selon la thèse du grand essayiste, donc, les hassidim que nous côtoyons tous les jours sur nos rues ne proviendraient nullement de la Terre d'Israël mais bien plutôt de celle, entre autres, des ancêtres des Ouïgours actuels.
Les melons jaunes du désert (à gauche); à l'ombre des 47 degrés Celcius.
Avoir su cela il y a un peu plus d'un quart de siècle, je me serais peut-être épargné le mal de faire le tour du monde pour ne retrouver, finalement, que la descendance commune de ceux-là même qui n'en font qu'à leur tête juste devant ma fenêtre de salon. J'aurais mieux fait, moi aussi, d'attendre le Messie. Avouez que le monde est vraiment rendu incroyablement petit.
Non, non. Ce vénérable hassidim ne regarde pas en direction de la Terre promise. Inquiet pour les descendants de ses ancêtres communs, il surveille probablement les mouvements de troupes chinoises dans la province du Xinjiang.
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6 commentaires:
Quelqu'un de votre entourage m'a dit que vous parliez six langues et que vous ne les aviez pas dans votre poche! Je lis votre blogue régulièrement et je sais que vous avez une formation juridique et êtes doté d'une belle et percutante plume.
Monsieur, qu'attendez-vous pour vous présenter à la mairie et nettoyer les écuries d'Augias? Je serais prêt à faire partie de l'organisation. Ça urge. Il y a des coups de balais qui se perdent.
Bien intéressant et photos superbes... Je lirai La 13e tribu...
Dixit Jean Barque:
''Monsieur, qu'attendez-vous pour vous présenter à la mairie et nettoyer les écuries d'Augias?''
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D'accord pour la mairie mais je doute qu'il serait capable de ''nettoyer les écuries d'Augias''
Quelques critiques conçernant les Hassidim , aussi justifiées soient-elles, suffiraient à le faire accuser d'antisémitisme. Les ''intouchables'' lui rendraient malheureusement la vie difficile, au bàs mot!
Jamais lue un tas merde comme ca. Il suffit d'aller sur google pour se rendre que votre article est du pure délire.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ashk%C3%A9naze
pour votre culture, désolé, l'article ne provient de Mein Kampf.
Madame l'Anonyme,
Si cela peut vous faire sortir un trop plein de pression, je vous permets d'être grossière. Après tout, nous sommes entre nous et personne n'écoute aux portes.
Cela dit, si vous trouvez que cette histoire des origines khazares des hassidim est monstrueusement délirante, ce n'est pas à moi qu'il faut vous en plaindre, mais bien plutôt à son célèbre auteur juif hongrois Arthur Koestler. C'est lui et non moi qui a écrit cette histoire.
Je trouve super intéressant cette interprétation de l'origine des Ashkénazes. Etant Ouïghoure, j'entend cette théorie pour la première fois. Cela dit, l'origine n'est pas importante, de toute façon, nous venons tous d'une seule origine divisée en mille morceaux. Ce qu'est important, nous sommes tous des êtres humains et pas la peine de se tuer pour les terres qui nous appartenaient il y a 1000 ans.
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