dimanche 20 décembre 2020

NOUS, LES CASSEUX DE PARTY


Avec 91 % des Québécois qui habitent en zone rouge, le gouvernement n’avait d’autre choix que de jouer le casseux de party. Nous voilà forcés à ranger les panneaux de rallonge de la table de salle à manger et à rester chacun chez soi. Pour se faire à l’idée et s’encourager, on pourra toujours chanter la toune de Noël de Perry Como There is no place like home. Pour les chansons à répondre, par contre, ça prendra un miroir !

Chez vous, ça se passera comment le Temps des fêtes ? Défierez-vous les recommandations sanitaires ? L’interdiction des rassemblements ? Mangerez-vous votre dinde en gang, les lumières éteintes ? Déballerez-vous vos cadeaux dans le sous-sol de l'église Saint-Viateur ? Mangerez-vous votre gâteau aux fruits dans le garage ?

Valérie Plante a beau inciter les Montréalais à dénoncer à la police leurs voisins antisociaux, ne nous racontons pas d’histoires. Il y aura des délinquants. Certains ont déjà procédé à des répétitions pendant le confinement. 

Pensons, par exemple, à ces 145 personnes surprises dans un débit de boissons clandestin de la rue Durocher. Entre nous, même si au fil des années plusieurs synagogues du coin se sont adonnées au trafic d’alcool de contrebande, je suis presque certain qu’il ne s’agissait pas ici de hassidim.

Ce ne sera pas une période des fêtes jojo. D’autant moins qu’à notre époque, les occasions de se réunir en famille sont devenues plutôt rares. Contrairement à nos voisins hassidiques qui inscrivent 150 jours de célébrations et de commémorations religieuses à leur agenda lunaire, il ne nous reste guère plus que Noël et les funérailles de mononcle Armand pour retrouver la parenté. Peut-être Pâques, aussi ! Mais il nous faudra tout de même nous en priver cette année.

Alors qu’aux États-Unis, on dénombre quotidiennement 3 000 morts de la COVID, soit l’équivalant d’un attentat du World Trade Center par jour, la semaine dernière des agents des services frontaliers du poste de Lacolle ont constaté un afflux important de visiteurs américains de la communauté juive hassidique. Quel hasard ! Cela coïncide avec la fête de Hanoukka.

À Outremont, depuis le début de cette fête qui dure huit jours, des journalistes ont pu observer dans les rues d’Outremont des dizaines de véhicules immatriculés à New York et au New Jersey. Des citoyens ont même vu des voitures stationnées sur rue où on avait pris la précaution de dissimuler les plaques américaines avec des sacs de poubelle ! C’est particulièrement rassurant quand on sait que pour la seule journée du 12 décembre, la ville de New York signalait 11 039 nouveaux cas de COVID. Au cours de la semaine dernière, il y a eu une moyenne de 9 986 cas par jour, soit une augmentation de 60 % par rapport à la moyenne deux semaines plus tôt. Encore heureux que la frontière soit officiellement fermée au moins jusqu’au 21 janvier prochain !


Mayer Feig et Max Lieberman font tout pour éteindre les feux causés par leur communauté, mais ne vous avisez surtout pas à leur dire de ne pas célébrer Hanoukka et les autres fêtes en gang.

Fidèle à lui-même, Max Lieberman, le porte-parole du Conseil juif hassidique du Québec (CJHQ), minimise cet afflux et affirme avoir rappelé aux membres de sa communauté les consignes liées à la pandémie. Le 15 octobre dernier, interviewée à l’émission de Paul Arcand, Lise Ravary disait «qu'en paroles du moins, le CJHQ se conformait à 100 % » aux directives gouvernementales. La réalité est toute autre.

L'article du Devoir dans lequel s'exprimait Abraham Ekstein.

En mars 2020, au moment où personne n’était encore vraiment préparé à cette épidémie, on pouvait bien croire Abraham Ekstein, cet autre porte-parole hassidique qui expliquait qu’en raison de la grande proximité entre les communautés de New York et Montréal, il y avait probablement eu contamination croisée avant que les consignes de distanciation aient été mises en place, mais neuf mois plus tard, l’excuse ne tient plus. 

Au début de l’automne, les plaques américaines circulaient toujours dans l’arrondissement. Les va-et-vient dans les ruelles menant aux synagogues n’ont pas cessé. Question de ne pas attirer l’attention des voisins et des policiers, les administrateurs de certains lieux de culte de l’avenue du Parc ont tout simplement accolé sur la porte d’entrée une affichette en yiddish (secret oblige !) demandant à leurs ouailles d’«ENTRER PAR LA RUELLE».


Une synagogue de l’avenue du Parc où il est demandé en yiddish d’entrer par la ruelle

Le 31 octobre, pendant que les 145 personnes dont nous parlions plus haut se faisaient coincer dans un débit de boissons clandestin, des ultraorthodoxes célébraient à l’intérieur de la synagogue du 5555 Hutchison qui se trouve derrière le YMCA du Parc. 

À 19 heures, une femme qui rentrait chez elle, un chapeau de sorcière sur la tête (c'était l'Halloween!) et son poulet de chez Serrano dans un sac, a aperçu une quarantaine d'hommes hassidiques sans masques prenant la poudre d’escampette par la ruelle. Sauve qui peut ! Deux voitures de police venaient d’arriver sur les lieux, gyrophares allumés.

Comprenant ce qui se passait, cette femme a été outrée. «Pendant que ma mère est en institution et que je n’ai même pas le droit de la visiter, c’est comme ça qu’ils se comportent ? » S’engageant dans la ruelle, elle ne s’est pas gênée pour faire remarquer à celui qui lui semblait être le rabbin de l’endroit que ce qui venait de se passer n’avait pas d’allure : «That’s how we get sick!». Le «rabbin» masqué lui a rétorqué qu’il connaissait la loi et que la consigne était de 25 personnes par salle et par porte. Elle aurait bien aimé que le Dr Arruda lui donne la réplique.

La citoyenne, témoin de l’évènement, entourée par un groupe de hassidim après qu’une quarantaine d’autres aient fui. 
Voir la courte vidéo de l’échange qu’elle a eu dans la ruelle.

Lorsqu’un policier a abordé le rabbin présumé, ce dernier a refusé de s’identifier. Fendant à souhait, bombant le torse et pointant frénétiquement l’agent du doigt, il lui a même fait la leçon. «I know the law. You have no right to ask me to leave. I don’t have identification and I don’t have to tell you my name.» L’agent lui a répondu que c’était faux, mais ne l’a pas forcé à s’identifier. Il est chanceux d’être tombé sur une bonne pâte de policier. Dire qu’au fil des années, Mayer Feig tissait ses relations publiques avec le chef de police d’Outremont en amenant, tour à tour, ses huit fils faire la tournée du poste 24 !

Je dis Mayer Feig parce que le fameux « rabbin masqué » n’était nul autre que le lobbyiste intégriste. Le négationniste des changements climatiques qui est dans les bonnes grâces de Projet Montréal et du maire Tomlinson pouvait peut-être espérer duper le policier, mais il a eu moins de chance avec nous.


Mayer Feig, alias matricule M-11 du Hatzoloh, ce service médical d’urgence destiné aux communautés juives. Cliquez ICI pour le voir et l’entendre tenir la dragée haute au policier.

En temps de pandémie, c’est comme ça qu’agit Mayer Feig, un membre bien en vue de Hatzoloh ? Je ne vous demande qu'une chose. Si jamais j'étais victime d'un malaise sur la rue, s'il vous plaît, ne composez rien d'autre que le 911! Merci d'avance.

Dans le quartier, ces petits jeux du chat et de la souris, en voulez-vous, en v’là ! Pas plus tard que le 8 décembre, des agents du SPVM sont débarqués à la synagogue Belz du 5900-5902 avenue du Parc après plusieurs signalements d’un important rassemblement, du bruit et de la musique en début de soirée.


On rapporte qu’il y aurait eu environ 200 personnes à l’intérieur pour la célébration d’un mariage . Mais il semble que les tourtereaux et leur suite nuptiale ont eu le temps de se défiler par la ruelle avant que les forces de l’ordre ne puissent les épingler. 

Les enquêteurs se demandent si les noceurs n’ont pas bénéficié de complices qui les auraient avertis de la descente qui se préparait. Soupçonneraient-ils des techniciens ambulanciers de Hatzoloh d'espionner les communications de la police? Ce serait le bouquet. Si c'était le cas, cela aurait pu permettre à Max Lieberman de prétendre que trois plaintes portées dans la même semaine contre des synagogues n'étaient que du harcèlement sans fondement. Rappelons qu'une de ces plaintes avait été logée au poste du PDQ 38 par des pompiers qui faisaient une ronde dans le quartier.

En haut, à gauche, la synagogue de la secte Belz où a été célébré le mariage clandestin. En bas, la sortie souterraine donnant sur la ruelle qui a permis aux noceurs de fuir les policiers. À droite, cette même synagogue qui, en octobre, avait empilé l'équivalant de 5040 litres de déchets, sans compter 25 gros sacs Glad. Bonjour le confinement!

Ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée que les policiers aillent frapper à la porte de Jacob Spira, le propriétaire de l’immeuble de l'avenue du Parc qui est aussi spécialisé dans le creusement de tunnels clandestins. Ils devraient aussi faire un petit coucou à Levy Hochhauser et Aaron Moskowitz, les administrateurs du lieu de culte délinquant et, tant qu’à faire, leur remettre le constat d’infraction qu’ils ne leur ont pas donné le soir du mariage avorté. Une belle amende dans les cinq chiffres comme l’a fait le maire de New York pour une infraction semblable le mois dernier.

Ce serait d’autant plus justifié maintenant que l’on sait que 80% des cas de contagion sont liés à de super évènements dans des lieux clos et où se trouvent plusieurs dizaines de personnes.

Mais les récalcitrants ne semblent pas s’en faire outre mesure. Le 11 décembre, entre chien et loup, ils étaient toujours nombreux à déambuler tout doucement, mais en flot continu sur l'avenue Bernard avant de s’engouffrer dans la ruelle qui conduit, ni vu ni connu, aux synagogues fautives.

11 décembre 2020 à 17 h 45: un flot incessant de fidèles emprunte la ruelle pour se rendre à leurs synagogues.

Que les dirigeants hassidiques et les administrateurs de leurs lieux de culte ne viennent pas nous dire qu'ils sont incapables de contrôler les allées et venues dans une vingtaine de synagogues. S'ils ne le font pas, c'est parce qu'ils ne souhaitent pas vraiment le faire.

Il suffit de se rappeler de cette lettre anonyme diffusée par l'organisme qu'a créé Max Lieberman et qui affirmait faussement qu’une entente avait été conclue avec le gouvernement Legault et que les synagogues seraient «autorisées à accueillir jusqu'à 250 personnes» plutôt que 25. Ça n'a pas empêché ce bon Max d'affirmer dans un communiqué de presse que lui et sa communauté se conformaient «aux lois divines et terrestres». C'est encore lui qui, sérieux comme un pape, avait soutenu que 
«la COVID-19 n’est pas un virus religieux, c’est un virus laïc». Oh! Boy!

En date du 19 décembre, on comptait 
2 146 nouveaux cas confirmés de COVID-19 et 1 010 hospitalisations au Québec. Après les mariages, Hanoukka, nos propres fêtes de Noël et de fin d'année, il restera à voir si nos hôpitaux et le personnel tiendront le coup. Bonne année... quand même!


Le 10 juin 2020, Mindy Pollak, la conseillère de Phillip Tomlinson distribuait des masques devant le métro Outremont. Était-ce une répétition en prévision de ce qui risquait de se produire par la suite?


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