En l’espace d’à peine trois
semaines, le nouveau virus s’est particulièrement acharné sur Outremont. En
cette première semaine d’avril, avec 4.72 cas par 1 000 habitants, le fief du maire
Tomlinson et de la conseillère Mindy Pollak est le plus touché de tous les
arrondissements de Montréal. De trois à quatre fois plus contaminé que
l’ensemble de la métropole. Il n’y a que la ville de Côte-Saint-Luc qui connaisse
un sort plus funeste. Si nous n’en mourrons pas tous, nous en serons tous frappés. Et
certains encore plus durement que d’autres. C’est, entre autres, le cas des
communautés hassidiques et, par ricochet, de leurs voisins.
Les juifs ultraorthodoxes
n’ont pas le monopole de la contagion dans le monde. Pensons à ces quelque 2 000 évangélistes contaminés lors du rassemblement de Mulhouse
en février, à cet autre pasteur évangélique de Floride qui a volontairement ignoré les ordres de santé publique des
autorités américaines. Les catholiques de droite aux États-Unis et en Italie ne sont pas
en reste puisqu’ils ont voulu créer des églises clandestines de résistance comme on en
voyait à l’époque la plus sombre de l'URSS. En Corée du Sud, c'est une
secte chrétienne secrète qui a ignoré
les conseils officiels et provoqué une augmentation du nombre d'infections.
C’est sans compter bien d’autres souches de contamination qui n’ont absolument rien à voir
avec la religion.
Ceci dit, nous ne vivons ni
en Corée, ni aux States, ni au pays de François. Et les convulsions de l’histoire ont
fait que la communauté hassidique vive aujourd'hui parmi nous. Pas étonnant, dans ce
contexte particulièrement anxiogène, que nous puissions nous sentir quelque peu
préoccupés. Est-ce vraiment condamnable ? Surtout quand on sait que même la communauté juive orthodoxe de Toronto vient de lancer ce message non équivoque à ses coreligionnaires du Québec qui enfreignent les règles de quarantaine : «Vous n'êtes pas les bienvenus [à Toronto]. Restez chez vous!»
Pas question, pour autant, de
blâmer les familles hassidiques qui vivent autour de chez nous. Les pauvres,
sont totalement sous le joug de leurs leaders religieux. Elles n’ont jamais eu
le choix de marcher au pas, au doigt et à l’œil si elles ne veulent pas
s’exposer à l’ostracisme du clan et, pire, au courroux de Yahvé. Génération
après génération, des cuvées entières d’enfants sont sacrifiées sur l'autel de
la claustration et de l'ignorance.
Les véritables coupables de
cet état de fait sont leurs gourous. Ceux-là mêmes qui leur injectent la Torah comme un isolant
social et qui pratiquent une lobotomie de masse pour les débrancher de la
réalité et des connaissances séculières. Ils y parviennent si bien que le petit peuple élu
n’a même pas eu l’instinct de se mettre à couvert quand la calamité s’est abattue sur la
planète.
À ceux-là s’ajoutent les leaders de ces communautés qui, bien placés dans toutes les sphères du pouvoir terrestre, ont besoin de leurs brebis bien dociles pour justifier leurs interventions auprès des autorités civiles et politiques. Pour y veiller, les huiles hassidiques disposent d’une meute de chiens de berger dressés pour crier au loup dès que la moindre chose les contrarie.
En ces temps de pandémie, c'est Max Lieberman qu'ils envoient sur la ligne de front pour faire des sparages devant les forces policières qui ont l'ordre de s'assurer de la distanciation sociale de l’ensemble de la population.
Jeudi soir dernier, vers 21 h, c’est sur lui que les policiers du SPVM sont tombés en se rendant à la synagogue de la Congrégation Ohel Chaim de la rue Bernard. Il les a affrontés, grognant dans la ruelle sombre longeant le lieu de culte intégriste. « Le ton a monté entre un représentant de la communauté [Max Lieberman] et les policiers » écrit un journaliste de La Presse Tant et si bien que le Satmar a rameuté tous les services de sécurité hassidiques qui sont débarqués en force.
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Menachem,
alias Max Lieberman, un dur à cuire de la secte Satmar payé pour montrer les
crocs et jouer à fond la carte de la victimisation. Il a encore su se mettre en
scène (et faire une scène) à la synagogue de la rue Bernard.
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Le molosse Lieberman a bien
failli péter sa chaîne. Encore heureux qu’il n’ait pas tenté de retrousser la lèvre
à Jérusalem ou à Bnei Brak, deux volcans israéliens crachant le COVID-19. Il
faut voir avec quelle poigne les autorités israéliennes l’auraient ramassé. À Outremont, les policiers ne l'ont même pas verbalisé. On repassera pour l'ostracisme.
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Cliquer sur la photo pour voir de quelle façon on
mate les insoumis à Jérusalem et Bnei Brak
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Cela fait des années que Max Lieberman crie au meurtre pour tout et pour rien. Cette fois encore, il prétend que sa communauté est persécutée. Il dit craindre que ses
coreligionnaires soient victimes de jugements hâtifs. On croit rêver. C'est, au contraire, en raison de la lenteur et la réticence de leurs dirigeants à les enjoindre à se
conformer aux ordres du gouvernement et aux recommandations des autorités
sanitaires que ses frères de secte paient aujourd'hui de leur santé
ou de leur vie. Encore hier soir, lors de la séance du conseil, Philipe Tomlinson a lui-même été forcé d'admettre qu'il restait toujours des récalcitrants au sein des sectes hassidiques du quartier.

Au cours des huit derniers jours, le nombre de cas par 1 000 habitants a plus que doublé à Outremont. Cette croissance a même été plus rapide qu'à Côte-Saint-Luc.
Pour ne rien arranger, le mauvais exemple est venu de haut. Pensons au party de fiançailles à la résidence de l’orthodoxe Lionel Perez, chef de l’opposition officielle à Montréal qui s'est fait traité de «bozo» par Michel David, ou encore au tragique mariage du clan Rosenberg qui s’est tenu le lendemain du décret du gouvernement ordonnant de ne sortir que «pour aller travailler, acheter du pain, aller à la pharmacie, se faire soigner ou faire une marche».
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Avant-hier encore, 5
avril, au moins deux funérailles se sont tenues à Brooklyn en dépit des mesures
anticoronavirus. Les policiers ont été incapables de les faire respecter et la
foule les a totalement ignorés. Cliquer sur la photo pour voir une courte vidéo.
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Il est bien dommage que tous ces faits divers instillent une certaine peur au sein des populations. Mais comment l'éviter ? Même si le taux de contamination des populations ultraorthodoxes de Montréal et de Boisbriand n’était pas si alarmant, il y aurait toujours matière à s’inquiéter puisqu'à New York (maison mère des sectes de Montréal) et dans les villes du New Jersey où les ultrareligieux sont fortement représentés, les tests COVID-19 positifs sont nettement supérieurs à la moyenne. On parle de taux de plus de 67 % à Borough Park, de 63,4 % à Crown Heights, et de 62,5 % à Williamsburg.
On apprend que depuis le début du mois de mars, Max Lieberman se serait transformé en Captain COVID. Récemment interviewé sur les ondes de CTV, il a semblé lier le long temps de réaction des communautés hassidiques au fait que de très nombreuses familles ne regardent pas la télé et qu'ils n'ont pas Internet.
C'est du grand n'importe quoi. Il faut voir la vitesse à laquelle se propagent les nouvelles quand un enjeu leur tient à cœur. Et croyez-moi, ils n'ont pas besoin d'un téléphone arabe.
À titre d'exemple, je ne suis pas près d'oublier cette soirée du conseil du 7 mars 2011. Il n'aura suffi que de quelques coups de téléphone et moins de 15 minutes pour qu'une imposante délégation de hassidim débarque à l'hôtel de ville et prenne possession de la salle du conseil pour décrier un règlement sur les autobus du Pourim.
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7 mars 2011 : la tache orange perdue dans la salle du conseil, c'était moi ! Lorsqu'ils sentent qu'il y a péril en la demeure, ils sont même capables de traverser la mer Rouge ! |
Donnons-lui ce qu'il a. Pour le body language, Max se débrouille fort bien. Mais pour le bagout, on repassera. C'est tout juste s'il est capable de baragouiner deux phrases en français. Heureusement qu'Alain Picard, le chargé de relations publiques pour les hassidim, est embauché pour lui mâcher des formules «punch». La dernière trouvaille de Picard n'est pas piquée des vers. Écoutez bien ça : «La COVID-19 n’est pas un virus religieux, c’est un virus
laïc ». Il l'a fait répéter à Lieberman. On croirait que l'ancien journaliste de Radio-Canada est en train de pondre de nouveaux versets talmudiques pour la très nombreuse postérité.
À l'opposé, à peine 24% des évangéliques
pensent que le président a pris les choses trop à la légère, contre 73%
et 74% pour les athées et les agnostiques. En ce qui concerne la
composante juive du sondage, je gage ma tête que ce sont les citoyens
juifs modérément religieux, voire laïcs et de tendance démocrate qui se
sont dit insatisfaits à 73% du boulot de Trump. Rappelons qu'à New York, aux dernières élections américaines, c’est la
communauté juive ultraorthodoxe de Brooklyn qui a offert le plus grand soutien à Donald Trump.
Le pire, c'est que pour sa prose songée, le lobbyiste ventriloque pourra recevoir jusqu'à 50 000$ par an. Et le comble, c'est que Picard et Lieberman voudraient qu'on les croie.
Pourtant, un sondage réalisé par le Pew Research Center semble indiquer que la préoccupation à l'égard du virus a quelque chose à voir avec le degré de religiosité. À la question «Trouvez-vous que Trump fait ce qu'il faut pour combattre l'épidémie?», pratiquement les deux tiers des évangéliques blancs états-uniens estiment que oui. Seulement 15% des athées et 17% des agnostiques partagent la même opinion.
À ce chapitre, une remarque publique d'Abraham Ekstein n'est pas passée inaperçue. Pour expliquer l'impréparation de sa communauté à affronter l'épidémie, l'intégriste Satmar (qui est aussi membre du Comité d'intervention juif COVID-19 avec Lieberman), a rappelé en entrevue que trois semaines plus tôt, même le président américain se raillait du coronavirus. Toute une défense!
Pendant ce temps-là, à Boisbriand, 200 personnes
de la communauté manifestaient encore hier soir leur mécontentement face au confinement et aux contrôles policiers. Sans respecter, bien sûr la distanciation physique entre eux. Y'en aura pas de facile!
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Encore et toujours du rififi à Boisbriand |
De retour à Outremont, en fin de semaine, des citoyens tuaient le temps en jouant à la devinette. Ils se demandaient si ce déroulement de torah sur une galerie de l'arrondissement respectait les principes de distanciation physique et de rassemblement de gens vivant sous le même toit.
Quelques uns rappelaient que la distanciation sociale ne s'applique pas aux membres d'une même famille. D'autres, plus fouineux, s'interrogeaient. Des hassidim d'un certain âge, destinés au mariage et à la procréation, pouvaient-ils vraiment tous vivre sous ce même toit ? La question est posée et les paris ouverts!
2 commentaires:
Votre billet apparait depuis plusieurs jours comme n'était publié que depuis quelques heures. Que se passe-t-il? Le modifiez-vous constamment?
M. Auclair, mon billet a été mis en ligne le 7 avril 2020. Je ne sais pas pourquoi vous voyez qu'il ne date que de quelques heures. Ce matin, j'ai modifié un chiffre du 2eme paragraphe en raison d'une inattention. La phrase originale se lisait comme suit:
"En cette première semaine d’avril, avec 3,67 cas par 1 000 habitants, le fief du maire Tomlinson et de la conseillère Mindy Pollak est le plus touché de tous les arrondissements de Montréal."
Il s'agissait du taux en date du 31 mars. Je l'ai corrigé pour donner le pourcentage du 6 avril qui était grimpé à 4,72.
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