jeudi 5 décembre 2019

LE BUNKER ANTI-PÉTARD


Ce n’est pas tous les jours que l’on voit un maire d’arrondissement se faire désavouer par l’autorité suprême de son propre parti. C’est pourtant le camouflet qu’a dû essuyer Philipe Tomlinson de la part du bureau de Valérie Plante dès le lendemain de l’adoption d’un règlement très controversé. On lui a dit qu’il était allé un peu trop vite en business

Lundi soir dernier, le maire Tomlinson a proposé et fait adopter un règlement qui lui permet désormais d’expulser à sa guise et pour une durée indéterminée tout citoyen « troublant l’ordre » des séances du conseil.

Pourtant, au tout début de la séance de lundi, Jean-Marc Corbeil, le conseiller de l’opposition, avait bien expliqué aux élus et aux citoyens présents qu’en plus d’être antidémocratique, un tel règlement serait une entorse à la liberté d’expression et à la Loi des cités et villes. Plus tard, Jean Hétu, avocat-conseil et professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université de Montréal, confirmera que la liberté d’expression était protégée par la Charte des droits et libertés. De son côté, la Ligue d’action civique a affirmé que les élus avaient la responsabilité d’entendre leurs citoyens, tout en menaçant de poursuivre la Ville si l’arrondissement ne faisait pas marche arrière. 

Avez-vous entendu Philipe Tomlinson sur les ondes de Radio-Canada mardi dernier? Pour tenter de justifier l’injustifiable et expliquer les motifs qui l’ont poussé à orchestrer un tel débarquement en force, il a sorti les sanglots longs des violons d'automne. « Je me suis quand même fait lancer des choses. C’était juste des pinottes, on s’entend, mais ça aurait pu être des roches. Ça aurait pu être des pétards. Ça aurait pu être n’importe quoi d’autre. » Du polonium? Une bombe à neutrons? Ben non, juste des pinottes. Tiens! Tiens!  Le chat sort du sac.



Philipe Tomlinson faisait référence aux évènements du 4 juillet dernier. Je résume pour ceux et celles qui n’en auraient pas eu vent.

Ce 4 juillet-là, après que Philipe Tomlinson eut insulté des citoyens dans la salle du conseil en les qualifiant de Peanut Gallery, je lui avais répliqué en lançant dans sa direction trois petites pinottes symboliques. Le maire ne s’était pas contenté de m’expulser. Se disant victime d’intimidation et d’agression inqualifiable, il avait porté plainte au criminel et m’avait fait arrêter pour agression armée.

C’était, selon son calcul, une superbe façon de m’écarter à peu de frais de la scène politique publique. Il espérait que les procédures criminelles s’étirent au moins jusqu’aux prochaines élections. Ça lui aurait donné deux ans de répit.

Malheureusement pour le maire, le Directeur des poursuites criminelles et pénales a rejeté sa plainte aussi risible que futile.

Il faut croire que sa déroute de juillet ne lui a pas suffi. Avec ses acolytes, ses conseillers politiques et sa suite, Tomlinson a eu presque cinq mois pour peaufiner le règlement qu’il a fait adopter lundi dernier. Cinq mois pour en arriver à ce pétard mouillé! Et Valérie Plante trouve qu’il est allé un peu trop vite dans son processus? Oh Boy! Ça promet pour les deux prochaines années.

Pour tranquilliser son poulain, Valérie devrait dépenser juste un petit peu plus qu’elle ne le fait déjà pour lui faire construire un bunker souterrain avec du Kraft Dinner pour deux ans. Ça le rassurerait peut-être un petit peu.

1 commentaire:

Anne McLaughlin a dit…

Je me porte volontaire pour le fournir en pinottes dans son bunker.