lundi 9 septembre 2019

MONSIEUR NET



En Israël, ces dernières années, une série télévisée intitulée Shtisel a fait un tabac. Shtiesel, c’est le nom d’une famille ultraorthodoxe fictive de Jérusalem dont l’écrivain et cinéaste Ori Elon nous présente le quotidien rebondissant sur un ton humoristique. Pour avoir dévoré les deux saisons diffusées sur Netflix, je ne peux que vous la recommander (en yiddish et hébreu avec sous-titres français).

Parmi les innombrables scènes de cette tragicomédie qui nous interpellent, une nous ramène à une problématique qui se répercute jusque dans nos ruelles d’Outremont et du Plateau. On nous montre un membre de la famille Shtiesel passant un commentaire à sa femme qui lave des assiettes et des ustensiles en plastique : « L’intérêt des assiettes jetables, lui dit-il, est qu’elles sont jetables. » Le message est clair. Fous-moi ça aux poubelles! Garbage!


Ce n’est pas par hasard que cette scène se retrouve dans cette série. La production de déchets au sein des communautés hassidiques est un fait avéré. Aussi bien là-bas que chez nous et ailleurs dans le monde. 

Si la quantité incroyable de déchets que certaines des institutions hassidiques et leurs disciples de la communauté ne survenait que lors de la Pâques juive, on n’en ferait pas tout un plat. La tolérance serait de mise. Hélas, il nous faut bien constater que c’est la fête tous les jours dans nos ruelles.

Même Joseph Rosen, un journaliste de culture juive qui habite le Mile-End, raconte dans un reportage que ses voisins hassidiques « génèrent plus de déchets ménagers qu’il ne paraît humainement possible ». En raison de la puanteur qu’il devait (et doit sûrement encore) se farcir deux fois par semaine depuis sa véranda, il avouait craindre « que tous ces déchets hassidiques attirent des rats. »

Extrait du courriel de demande d’entrevue que m’a envoyé Joseph Rosen en janvier 2016

Cela fait pratiquement six ans que Mindy Pollak est élue sous la bannière de Projet Montréal, à Outremont. En dépit des plaintes récurrentes qui se sont accumulées au cours de son premier mandat, la conseillère du district le plus malpropre de tout l’arrondissement n’a jamais levé le petit doigt pour trouver une solution au problème d’obésité morbide des sacs à ordure. Plutôt que d’aller frapper aux portes de certains membres de sa communauté qui sont la principale source de cette fange nauséabonde, elle a préféré faire la morte. Pendant les 48 mois où Philippe Tomlinson lui a servi de conseiller politique, a-t-il seulement pensé lui suggérer d’entreprendre le début du commencement d’une intervention pour mettre fin à ce merdier?

Tomlinson, du temps où il était le conseiller politique de Mindy Pollak. Ils faisaient tellement propres. On aurait dit M. Net et Mrs Clean!

Depuis qu’il est devenu maire d’Outremont, en novembre 2017, qu’a fait Philipe Tomlinson à ce sujet? On se le demande. Des résidents ont beau lui transmettre des photos de ces dépotoirs à ciel ouvert qui pullulent autour de leurs résidences, rien n’y fait. 
 


D’autres citoyens publient des lettres de protestation dans les journaux  , rien ne bouge dans nos ruelles, sinon les asticots, les rats et les papiers graisseux fuyant les sacs éventrés.

Ni le maire, ni les trois conseillères de l’administration « verte » de Projet Montréal ne semblent s’émouvoir de ces cloaques résidentiels.

On peut comprendre qu’en tant que non-résidentes d’Outremont, les Fanny Magini et Mindy Pollak n’en aient rien à glander de la salubrité de notre arrondissement. Mais que penser de Valérie Patreau? Elle qui était si fière, tout récemment, d’exhiber le certificat de reconnaissance de la Fondation David Suzuki pour avoir contribué à la protection de l’habitat du papillon Monarque. Patreau n’a même pas battu des cils lors de la dernière séance du conseil! Pourtant, le lépidoptère ne se tape certainement pas 5 000 km depuis le Mexique pour venir faire son nid ou se reproduire sur des couches souillées qui débordent!

Après s’être pointée à plusieurs assemblées du conseil, après avoir envoyé des tonnes de photos des immondices avec les adresses des contrevenants, une résidente de la rue Durocher n’en peut plus.
 
Depuis le 24 février 2018, le maire n’a jamais fait autre chose que de lui répéter « Merci Madame Poulin, on s’en occupe »

Or le 3 septembre dernier, la cour était pleine. Contrairement à ce que lui raconte le maire qui donne l'impression d'être au-dessus de ses affaires, non seulement cette femme ne voit pas d’amélioration sur le terrain, mais elle affirme, au contraire, que la situation empire.

Après lui avoir demandé s’il avait enfin un plan concret à proposer aux citoyens pour mettre un couvercle sur le problème une bonne fois pour toutes, Tomlinson s’est contenté de lui répéter : « Merci Madame Poulin. On va regarder tout ça et on va vous revenir avec une réponse. On va vous revenir avec les informations demandées… le plus rapidement possible ».

Plaintes, pas plaintes, entre 2008 et 2019, rien n'a changé à Outremont. La seule différence: aujourd'hui, c'est Tomlinson qui ferme les yeux et se bouche le nez. 

Vous voulez savoir si Madame Poulin a apprécié la cassette que lui a jouée le maire pour la énième fois en 18 mois? Écoutez-la, mais surtout, surtout, observez bien le mépris du maire.

https://youtu.be/yYUNIR4_3yo

Je vous invite à cliquer sur l'illustration pour voir de vos yeux l'attitude du maire vis-à vis une citoyenne durant l'assemblée du conseil. 

Pendant que la résidente exaspérée l’interpelle, ce dernier l’ignore totalement. Sans lever les yeux, il boit sa petite gorgée d’eau, place son téléphone cellulaire bien droit sur son bureau, joue avec son crayon, prend un document qui se trouve devant lui et se plonge dans sa lecture comme s’il était seul dans son bureau la porte fermée.

Un dédain et une incivilité grossière. Il lui aurait dit « Cause toujours mon lapin! » que ça n’aurait guère été plus insultant

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